Article N° 7577

GRÈVE

Profession outragée ! Profession brisée !... Mais profession mobilisée…

Abderrahim Derraji - 09 avril 2023 21:14

Les quatre Centrales syndicales que compte la profession pharmaceutique ont pris part, le jeudi 6 avril, à une réunion au ministère de la Santé et de la protection sociale. En assistant à une telle réunion, le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, a mis fin à une période de «non-dialogue» avec les pharmaciens qui dure depuis sa nomination à la tête du département de la Santé.

Selon un communiqué rendu public le 7 avril par les quatre Centrales syndicales, les représentants de ces entités ont brossé au ministre de la Santé un tableau de la situation que vit la profession pharmaceutique. Cette dernière, et en l’absence de réformes, continue à se dégrader jour après jour. Ils lui ont également fait part de l’impact négatif sur l’image des pharmaciens qu'ont eu les interprétations approximatives et erronées de leurs marges depuis la publication du rapport de la Cour des comptes.

Toujours d’après le même communiqué, le ministre de la Santé s’est montré réceptif aux doléances des pharmaciens et a exprimé sa volonté d’accorder toute l’attention nécessaire à leur dossier revendicatif. Il s’est également engagé à mettre en place les mécanismes permettant d’asseoir une meilleure collaboration avec les pharmaciens pour identifier les solutions les plus appropriées aux problématiques qu'ils ont soulevées.

Suite à cette rencontre, les représentants des quatre Centrales syndicales ont tenu une deuxième réunion à la Maison du pharmacien de Rabat. Après quatre heures de débats, ils ont décidé de maintenir la grève du 13 avril 2023. Ces responsables estiment que cette première réunion avec Khalid Aït Taleb n'a pas permis d’avoir suffisamment de visibilité. Et comme l’a affirmé le président d’une représentation syndicale, les pharmaciens d'officine ont trop attendu des mesures concrètes et un accompagnement qui ne se sont jamais concrétisés. Désespérés et déçus, ils ont fini par perdre confiance en leur tutelle.

Finalement, la campagne de dénigrement que les pharmaciens ont subie s’est révélée un mal pour un bien. Celle-ci a eu l’effet d’un électrochoc sur tous les pharmaciens et leurs représentants. Ces derniers ont fini par accorder leurs violons pour faire face aux dangers qui guettent la pharmacie d'officine.

On espère que cette fois-ci, les pharmaciens tireront les leçons de cette mauvaise passe, et que cette solidarité naissante ne se volatilisera pas après les grèves. On espère également que l’administration finira par prendre conscience de la nécessité d’associer toutes les composantes de la profession pour l’aider à trouver des solutions pérennes permettant d’améliorer l’accès aux médicaments, de faire faire des économies aux caisses d’assurances maladie, sans mettre en péril la pharmacie d’officine, voire tout le secteur pharmaceutique.  

Source : PharmaNews