TROD
TROD

Point de vue d'un pharmacien d'officine

Tests rapides orientation diagnostique
Tests rapides orientation diagnostique

Arrêté 1236-24 du 9 mai 2024

BPO
BPO

PROJET (Arrêté du ministre de la Santé et de la protection sociale)

Libération de lots de vaccins
Libération de lots de vaccins

Liste des autorités nationales de régulations pharmaceutiques reconnues par la DMP

Remunération
Remunération

Qu'en est-il au juste?

Diplômes universitaires
Diplômes universitaires

préinscriptions ouvertes

À la une

Carine Wolf-Thal - CNOP

Carine Wolf-Thal réélue à la tête de l’Ordre national des pharmaciens pour un quatrième mandat Abderrahim Derraji - 30 juin 2025 16:25
Carine Wolf-Thal réélue à la tête de l’Ordre national des pharmaciens pour un quatrième mandat

Le 30 juin, les membres du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) ont procédé à l’élection de leur nouveau bureau. Sans surprise, Carine Wolf-Thal a été reconduite à la présidence pour un quatrième mandat. Cette pharmacienne titulaire à Rouen, déjà bien connue des instances ordinales, avait succédé en 2016 à Isabelle Adenot, nommée alors à la Haute Autorité de santé (HAS). Depuis, elle a su s’imposer comme une figure centrale de la profession, forte d’un parcours mêlant industrie pharmaceutique et exercice officinal.
 

À ses côtés, la vice-présidence est désormais confiée à Maryse Camus-Piszez, pharmacienne hospitalière engagée dans les problématiques d’attractivité et de démographie. Élue depuis 2019 au titre de la section H, elle s’est illustrée par son implication dans les travaux du CNOP.
 

Le bureau fraîchement élu comprend également Alain Delgutte, ancien président de la section A et du Groupement pharmaceutique de l’Union européenne (GPEU), qui occupera les fonctions de trésorier. Les autres membres du bureau sont Anne-Sylvie Lefebvre-Brunel, Anne-Claude Mare, Élise Haro-Brunet, Camille Turbat, Michel Leblanc et Sébastien Faure.
 

Cette élection vient clore une séquence électorale marquée par le renouvellement de près de la moitié des 700 élus ordinaux. Parmi les personnalités nouvellement désignées ou reconduites, on note l’arrivée de Bruno Galan à la tête de la section A, et la réélection de Jérôme Parésys-Barbier à la présidence de la section D.
 

Parmi les moments forts des mandats précédents de Carine Wolf-Thal, on retiendra notamment l’impulsion donnée à la démarche qualité, la mise en œuvre d’une campagne nationale pour renforcer l’attractivité de la profession, la création d’une commission dédiée aux jeunes inscrits ainsi qu’une orientation affirmée vers la transition écologique.

Lire la suite

PRIX DES MÉDICAMENTS

L’enfer est pavé de bonnes intentions Abderrahim Derraji - 30 juin 2025 09:57
L’enfer est pavé  de bonnes intentions
Les réseaux sociaux se sont enflammés depuis que les représentants des pharmaciens ont tenu deux réunions avec l’administration au sujet d’un éventuel nouveau décret relatif à la fixation des prix des médicaments.. Les commentaires de certains représentants évoquent une publication imminente du texte. Selon ces mêmes sources, les pharmaciens devront une fois de plus se contenter de promesses, comme cela avait été le cas à la veille de la publication du Décret n° 2-13-852 du 14 Safar 1435 (18 décembre 2013), relatif aux conditions et modalités de fixation du prix public de vente des médicaments fabriqués localement ou importés.La Confédération des syndicats des pharmaciens rejette toutefois la politique du fait accompli et conditionne la promulgation du nouveau texte à la mise en place de missions rémunérées[1].
 
Comme nous l’avons souligné à maintes reprises, les revenus du pharmacien sont étroitement liés aux marges et forfaits perçus à chaque dispensation. Toute érosion, même minime, de son chiffre d’affaires impacte directement et négativement ses revenus.
 
Pour désensibiliser ces revenus par rapport au prix des médicaments, il devient impératif d’instaurer des mécanismes déjà adoptés dans plusieurs pays du benchmark.
 
À titre d’exemple, en France, le pharmacien bénéficie de cinq tranches de marges dégressives, ainsi que d’honoraires : pour la délivrance à l’ordonnance, le conditionnement, les ordonnances complexes, les médicaments spécifiques, ou encore pour les patients de moins de 3 ans et de plus de 70 ans. Il perçoit également des indemnités pour l’accompagnement des patients sous AVK, asthmatiques, polymédiqués ou sous traitement anticancéreux, ainsi que pour les femmes enceintes. À cela s’ajoutent des rémunérations pour la vaccination, le dépistage, ou encore la dispensation des masques. Les pharmaciens touchent également des honoraires de garde et des indemnités d’astreinte pour les gardes de nuit, du dimanche et des jours fériés.
Les caisses leur versent en outre des paiements à la performance, liés à l’atteinte d’objectifs préalablement définis par voie conventionnelle.
 
Et malgré l’ensemble de ces mécanismes de compensation, certains pharmaciens en France rencontrent d’énormes difficultés et ne sont pas au bout de leurs peines. Le ministre de la Santé français a annoncé, le vendredi 20 juin 2025, des mesures visant à réduire le plafond des remises sur les médicaments génériques, le faisant passer de 40 % à 20-25 %. Ce plafond devrait également s’appliquer aux médicaments hybrides, tandis que celui des biosimilaires serait fixé à 15 %.
 
Par un communiqué, l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) a dénoncé une décision jugée inacceptable : les 600 millions d’euros visés représentent, selon cette instance, une ressource vitale au bon fonctionnement du réseau officinal. Cette mesure risquerait de provoquer une vague de licenciements dans les officines, ainsi qu’une pénurie de médicaments pour les patients.
 
Les pharmaciens ont d’autant plus été surpris que le gouvernement semblait, ces derniers mois, manifester une volonté de soutenir les officines en difficulté, de renforcer l’économie du médicament générique et d’améliorer l’accès aux soins.
 
Dans son communiqué, l’UNPF estime que le gouvernement se trompe une fois encore de cible, fragilisant davantage l’économie officinale, alors que le pharmacien demeure un acteur central des soins de premier recours — souvent le dernier professionnel de santé présent dans certains territoires.

Face à cette situation, l’UNPF appelle l’ensemble des pharmaciens à une grève illimitée des gardes à compter du 1er juillet, et les exhorte à une mobilisation générale, massive et unitaire aux côtés des autres professionnels de santé.
 
Elle conclut son communiqué par cette phrase : «Une seule issue possible : le retrait pur et simple de cette mesure.»
 
L’exemple français illustre que, même avec la mise en place d’un système d’honoraires et d’indemnités pour compenser les baisses de prix des médicaments — et sachant que le chiffre d’affaires moyen d’une pharmacie française est au moins dix fois supérieur à celui d’une pharmacie marocaine —, aucune décision ne peut faire l’économie d’une mûre réflexion.
Le risque serait de voir un nombre croissant de pharmacies mettre la clé sous la porte, privant de nombreuses régions de l’accès aux médicaments.
Et comme l’a indiqué le président de la FMIIP le vendredi 27 juin, lors du CINIT 25, une révision précipitée et indifférenciée des prix des médicaments risque d’entraîner davantage de ruptures, un désinvestissement et une fragilisation des grossistes-répartiteurs.
 
La balance commerciale risque d’en pâtir, et il en est de même pour la souveraineté sanitaire, pourtant louée par tous les intervenants.
 
Cela n’est pas sans nous rappeler l’adage populaire marocain : «En voulant embrasser son poussin, la cigogne lui a crevé un œil!»
 
[1] Communiqué de la CSPM du 23 juin 2025
[2] Fédération Marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutiques. 
Lire la suite

CINIT 25

CINIT25 / Accès, innovation, éthique : les nouveaux défis de la santé au Maroc Par Abderrahim Derraji, Docteur en pharmacie Abderrahim Derraji - 30 juin 2025 09:42
CINIT25  / Accès, innovation, éthique :  les nouveaux défis de la santé au Maroc Par Abderrahim Derraji, Docteur en pharmacie

 

La 4e édition du Congrès International de l’Innovation Thérapeutique (CINIT25) s’est tenue du 26 au 28 juin 2025 à Casablanca. Organisé par la Société Marocaine de Pharmacologie et de Thérapeutique, cet événement a été placé sous le thème : « Innover localement, rayonner globalement : l’avenir de la santé au Maroc».

 

Trois jours durant, des experts issus de divers horizons se sont relayés pour aborder des thématiques en phase avec les profondes transformations que connaît le secteur de la santé au Maroc.

 

«Bien plus qu’un simple rendez-vous scientifique, l’édition du CINIT25 s’est imposée cette année comme un véritable laboratoire d’idées et de synergies. Elle a réuni chercheurs, cliniciens, industriels, autorités de régulation, représentants institutionnels et acteurs de terrain autour d’un objectif commun : penser et bâtir ensemble les thérapies de demain, dans un contexte national en pleine mutation», a déclaré la professeure Houda Filali, présidente de la Société Marocaine de Pharmacologie et de Thérapeutique. «Les réformes en cours du système de santé et la généralisation progressive de la couverture sociale exigent des réponses innovantes, à la fois audacieuses et responsables», a-t-elle ajouté.

Les différentes interventions ont souligné l’importance de promouvoir des approches à forte valeur ajoutée, aussi bien pour les professionnels de santé que pour les patients. À ce titre, les solutions numériques basées sur l’intelligence artificielle ont été particulièrement mises à l’honneur cette année.

 

L’accès aux médicaments, à l’innovation, ainsi que le bon usage des produits de santé ont également occupé une place centrale dans les débats. Des recommandations ont ainsi émergé, visant à exploiter pleinement le potentiel des solutions innovantes pour améliorer le parcours de soins et la qualité de vie des patients.

 

La professeure Houda Filali a cependant rappelé : «L’innovation thérapeutique ne se résume pas à la technologie. Elle est également humaine, sociale, éthique et systémique. Elle naît d’une idée, progresse grâce à la rigueur scientifique, mais prend tout son sens lorsqu’elle est confrontée à la réalité du terrain.»

 

Cependant, l’efficacité d’une molécule innovante perd de sa portée lorsqu’elle demeure inaccessible à un large pan de la population qui vivent cette situation comme une injustice. Les décideurs, quant à eux, doivent opérer des arbitrages complexes, fondés sur l’apport thérapeutique réel des médicaments et leur coût. C’est dans ce contexte que l’évaluation médico-économique joue un rôle clé. Elle permet de mesurer le rapport coût/efficacité d’un médicament, oriente les décisions de remboursement et de fixation des prix, et optimise l’allocation des ressources. En ce sens, elle favorise un accès équitable à l’innovation tout en contribuant à la soutenabilité du système de santé.

 

L’édition 2025 du CINIT a ainsi été une véritable réussite. Il appartient désormais aux décideurs de tirer parti des nombreuses recommandations formulées lors de ce Congrès, afin que les réformes en cours produisent les effets escomptés.

 



 

Lire la suite

ZONA VACCINATION

Vaccin (vivant) contre le zona : 23 % de risque cardiovasculaire en moins Abderrahim Derraji - 30 juin 2025 09:33
Vaccin (vivant) contre le zona : 23 % de risque cardiovasculaire en moins

Une vaste étude menée en Corée du Sud, publiée dans European Heart Journal, révèle qu’un vaccin vivant atténué contre le zona pourrait réduire significativement le risque d’événements cardiovasculaires. Conduite par le Pr Dong Keon Yon de l’université Kyung Hee, cette recherche a analysé les données de plus de 1,27 million de personnes âgées de 50 ans et plus, suivies durant plusieurs années.


Le zona, maladie virale douloureuse provoquée par le virus de la varicelle-zona, touche environ 30 % des individus non vaccinés au cours de leur vie. Au-delà de l’éruption cutanée, des études antérieures ont suggéré un lien entre le zona et un risque accru de maladies cardio-vasculaires. Partant de ce constat, les chercheurs ont voulu savoir si la vaccination pouvait prévenir ces complications.


Les résultats sont marquants : la vaccination est associée à une réduction globale de 23 % du risque d’événements cardiovasculaires. Plus précisément, le risque d’accidents cardiovasculaires majeurs (AVC, infarctus et décès d’origine cardiaque) est réduit de 26 %, tout comme celui d’insuffisance cardiaque, tandis que le risque de maladie coronarienne diminue de 22 %. De plus, l’effet protecteur du vaccin semble persister jusqu’à huit ans après l’injection, avec une efficacité accrue chez les hommes, les moins de 60 ans et les personnes ayant un mode de vie à risque (tabagisme, alcool, sédentarité).

Le vaccin utilisé dans l’étude était un vaccin vivant atténué, désormais remplacé dans de nombreux pays par un vaccin recombinant non vivant, basé sur une protéine du virus. Le Pr Yon souligne l’intérêt de poursuivre les recherches sur cette nouvelle version pour vérifier si les bénéfices cardiovasculaires sont comparables.

 

Concernant les mécanismes sous-jacents, l’hypothèse principale est que l’infection par le zona entraîne des lésions vasculaires, une inflammation et des caillots, contribuant au développement de pathologies cardiaques. Prévenir l’infection par la vaccination pourrait donc réduire ces effets délétères.

Malgré les résultats prometteurs, le Pr Yon appelle à la prudence. Il rappelle que l’étude, menée exclusivement sur une population coréenne, pourrait ne pas être généralisable à d’autres populations. Par ailleurs, en tant qu’étude observationnelle, elle ne permet pas de démontrer un lien de causalité direct. D'autres facteurs non mesurés pourraient avoir influencé les résultats. Le Pr Yon insiste enfin sur le fait que le vaccin vivant ne convient pas à tous, et encourage des recherches complémentaires sur les vaccins recombinants.

Cette étude ouvre néanmoins une nouvelle perspective : au-delà de la prévention du zona, la vaccination pourrait aussi devenir un outil de protection cardiovasculaire.

Lire la suite

PÉNURIE

Psychotropes : quand la pénurie met des vies en danger Abderrahim Derraji - 30 juin 2025 09:24
Psychotropes : quand la pénurie met des vies en danger

Pour ce praticien, la situation est devenue ingérable. Il évoque des patients en grande détresse, certains ayant décompensé ou même été hospitalisés en psychiatrie, simplement faute de traitements disponibles. Chaque visite à la pharmacie est une source d’angoisse pour ses patients, confrontés à l’incertitude de trouver ou non leurs médicaments. Et les alternatives thérapeutiques font souvent défaut.

Le Dr Sikorav insiste sur la dangerosité d’un arrêt brutal de ces traitements, notamment le lithium, dont le sevrage peut engendrer des pensées suicidaires. Il confirme que des suicides ont bien eu lieu à cause de ces ruptures. Il alerte aussi sur les effets secondaires graves, comme les insomnies sévères chez les patients privés de quétiapine, traitement essentiel pour le trouble bipolaire de type 2. En tant que patient lui-même, il témoigne de la souffrance que cela engendre : «les yeux grands ouverts pendant huit heures, sans sommeil».

Selon ce médecin, la principale cause de ces pénuries réside dans le prix trop bas imposé en France pour ces médicaments. Cela rend le pays peu attractif pour les fournisseurs en cas de tensions mondiales. Il déplore également un «manque chronique» de psychotropes disponibles : entre 30 et 40 molécules sont absentes du marché français, alors qu’elles sont accessibles dans d'autres pays. La lourdeur administrative et la pression tarifaire seraient , d’après lui, des freins majeurs à leur disponibilité.

Le psychiatre appelle à des mesures urgentes pour assurer l’accès continu aux traitements indispensables à la santé mentale des patients.

 

Le Dr Michael Sikorav, psychiatre libéral en Mayenne, tire la sonnette d’alarme sur la pénurie persistante de médicaments psychotropes en France.Invité sur franceinfo le 23 juin, il dénonce une situation dramatique : depuis janvier 2025, une quinzaine de tensions d’approvisionnement ou de ruptures de stock ont été signalées par l’ANSM. Sachant que 2025 la santé mentale est déclarée «Grande cause nationale».

 

 

 

Lire la suite

Autres articles

Azithromycine : un antibiotique sous haute surveillance de l’EMA

Longtemps prescrite de manière large, l’azithromycine fait désormais l’objet d’une vigilance accrue de la part de l’Agence européenne des médicaments (EMA). Cet antibiotique, bien que couramment utilisé, est classé comme critique en raison de son rôle dans la progression de la résistance bactérienne. Face à ce constat préoccupant, l’EMA souhaite encadrer plus strictement ses usages et alerte les professionnels de santé. Le Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l’EMA a récemment réévalué le rapport bénéfice/risque des médicaments à base d’azithromycine, qu’ils soient administrés par voie orale ou intraveineuse. Objectif affiché : promouvoir une utilisation plus rationnelle de cet antibiotique à la lumière des données scientifiques actuelles, et préserver son efficacité thérapeutique. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe l’azithromycine parmi les antibiotiques à haut risque en matière de résistance antimicrobienne. Malgré cela, son usage a fortement augmenté ces dernières années. Dans cinq pays européens (France, Allemagne, Espagne, Pays-Bas et Royaume-Uni), l’azithromycine figure parmi les cinq antibiotiques les plus prescrits entre 2012 et 2021, selon les bases de données analysées. Parallèlement, les réseaux internationaux de surveillance microbiologique signalent une progression inquiétante des résistances bactériennes à cet antibiotique. Conséquence : le CHMP recommande plusieurs restrictions. Il préconise notamment l’abandon de l’azithromycine par voie orale dans le traitement de l’acné vulgaire modérée, pour l’éradication d’Helicobacter pylori, ainsi que dans la prévention des exacerbations d’asthme — indication hors AMM en France. Le comité souhaite également renforcer mentionner sur les résumés des caractéristiques du produit (RCP) un avertissement sur le risque de résistance. Cet avertissement stipulera que l’azithromycine peut favoriser l’émergence de résistances du fait de la persistance de concentrations plasmatiques et tissulaires après l’arrêt du traitement. Sa prescription ne devrait être envisagée qu’après une évaluation rigoureuse du rapport bénéfices/ risques, en tenant compte de la prévalence locale des résistances, et uniquement lorsque les alternatives recommandées ne sont pas appropriées. À noter que la Haute Autorité de santé (HAS) avait déjà, en 2024, exclu l’azithromycine des traitements recommandés de l’angine aiguë chez l’adulte et l’enfant, réduisant ainsi son accès via la dispensation pharmaceutique après test rapide d’orientation diagnostique (TROD). Elle avait également revu à la baisse sa place dans la prise en charge des urétrites et cervicites non compliquées.

Abderrahim Derraji - 30 juin 2025 09:19
Médicament en libre accès? : Rocade tire la sonnette d’alarme

Alors que l’enseigne E.Leclerc affiche sa volonté de vendre des médicaments au sein de ses parapharmacies, le groupe Rocade réagit fermement en lançant une campagne de sensibilisation dans ses officines et sur ses réseaux sociaux. Sous le slogan « Délivrer un médicament, ce n’est pas vendre une boîte », cette campagne alerte sur les risques d’une banalisation de l’acte pharmaceutique. Le message est clair : la dispensation de médicaments est un acte de santé, encadré par des compétences professionnelles et une responsabilité majeure. Derrière des noms souvent techniques comme paracétamol, parasympathomimétique ou parakinésie, se dissimulent des mécanismes complexes, des effets indésirables potentiellement graves et des risques d’interactions. Le paracétamol, en particulier, reste aujourd’hui la première cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse en France. Les pharmaciens ne sont pas de simples vendeurs : ils sont des acteurs de santé de proximité. Grâce à leur formation, leur écoute et leur vigilance, ils garantissent la sécurité de chaque délivrance. Leur rôle ne peut être réduit à une logique purement commerciale. À travers cette initiative, le groupe Rocade réaffirme la mission des pharmaciens : être au service des patients, et non pas un vendeur en quête de parts de marché. Dans un contexte où la santé publique doit rester une priorité, Rocade appelle à préserver la valeur du métier de pharmacien et à protéger les patients contre une dérive marchande du médicament.

Abderrahim Derraji - 24 juin 2025 10:56
13e Journée pharmaceutique des Doukkala : unir, réformer, agir...

Le Syndicat des pharmaciens de la province d’El Jadida a organisé, le samedi 21 juin 2025, la 13e Journée nationale pharmaceutique des Doukkala, placée sous le thème : «La pharmacie au cœur de la communauté : rôle des pharmaciens en tant que professionnels de santé de proximité». Les participants à ce rendez-vous national ont assisté à une première conférence animée par le Professeur Zineb Habbadi, praticienne au CHU de Rabat, qui a mis en lumière le rôle central du pharmacien dans l’accompagnement des femmes ménopausées. En tant qu’acteur de premier recours, le pharmacien informe ses patientes sur les symptômes de la ménopause, les options thérapeutiques disponibles — hormonales ou non —, les effets secondaires potentiels, et veille à la bonne observance des traitements. Il identifie les interactions médicamenteuses éventuelles, donne des conseils en matière d’hygiène de vie, d’alimentation et d’activité physique, et oriente les patientes vers un médecin si des signes inhabituels apparaissent.   Une autre intervention a porté sur les enjeux liés à la digitalisation de l’officine, soulignant l’importance croissante des logiciels de gestion officinale (LGO), devenus des outils stratégiques. Ces plateformes multifonctionnelles doivent évoluer pour intégrer des technologies innovantes, faciliter la mise en œuvre du Dossier patient partagé, la dématérialisation des dossiers-maladies, et alléger les tâches chronophages des équipes officinales. Dans ce contexte de transition numérique, la profession est appelée à s’impliquer activement tout en garantissant le respect du cadre légal, de la déontologie, du secret professionnel et de la protection des données à caractère personnel. Les pharmaciens doivent également faire face à l’évolution des attentes des patients, de plus en plus informés, connectés et exigeants. Pour rester une source fiable de conseil, il leur faut renforcer leurs compétences, actualiser leurs connaissances et se former en continu.     La matinée s’est achevée par une présentation des principales dispositions de la Loi de finances 2025 et de leur impact sur l’économie officinale, assurée par M. Abdellah Badaoui, Directeur provincial des Impôts d’El Jadida.   L’après-midi a été marquée par une séance plénière modérée par Dr Mohamed Sabri,  président du Syndicat des pharmaciens de la province d’El Jadida. Nadir Bouaiad, Business Development Lead chez IQVIA, a dressé un état des lieux du marché pharmaceutique marocain, en soulignant ses forces et ses faiblesses, notamment dans le contexte de la généralisation de la couverture médicale. La Pr Nouha Barrada a développé la notion de gestion globale de l’officine, insistant sur les indicateurs de rentabilité, les leviers de pilotage de l’activité et l’importance de répondre aux attentes des patients à travers des stratégies ciblées.   Le Dr Oualid Amri, président de l’Intersyndicale des pharmaciens d’officine du Maroc, a exposé les difficultés majeures auxquelles est confrontée la pharmacie d’officine au Maroc : faible pouvoir d’achat, consommation limitée de médicaments, chiffre d’affaires en baisse, charges croissantes, baisse continue des prix et concurrence déloyale. Il a souligné l’appauvrissement du secteur et le manque de reconnaissance du rôle du pharmacien. Il a appelé à des réformes ambitieuses, à une union forte de la profession et au renouvellement démocratique des instances ordinales.   Abdelhakim Zalim s’est exprimé sur les tensions croissantes au sein des caisses d’assurance maladie, pointant un déséquilibre entre les cotisations et les dépenses. Il a plaidé pour une maîtrise des dépenses en médicaments à travers la révision des modalités de fixation et de remboursement des prix, la mise en place du droit de substitution, un remboursement par indication, le déremboursement des médicaments sans intérêt thérapeutique, et la suppression de la majoration des prix des médicaments importés. Il a rappelé que 46 % des dépenses en médicament concernent un nombre limité de spécialités pharmaceutiques, et que d’autres postes de dépenses non liés directement aux soins doivent également être réévalués.   Le débat qui a suivi cette session IV a révélé les profondes préoccupations des pharmaciens face à des réformes perçues comme potentiellement déstabilisatrices pour l’économie déjà fragile des officines. Toute diminution du prix des médicaments se répercute directement sur leurs revenus, essentiellement fondés sur des marges appliquées aux tranches T1 et T2, ainsi qu’un forfait fixe pour la tranche T3. Quant aux médicaments relevant de la tranche T4, souvent délivrés hors circuit officinal, ils ne bénéficient qu’à un nombre très restreint de «pharmaciens dépositaires». Les échanges ont également souligné l’urgence d’une mobilisation collective, afin d’accompagner les évolutions du secteur tout en garantissant aux pharmaciens la possibilité d’exercer leur métier dans des conditions économiquement viables et dignes. Journée en photos : https://pharmacie.ma/uploads/pdfs/Pharmanews-numero-special.pdf

Abderrahim Derraji - 24 juin 2025 06:43
VIH : la FDA autorise la PrEP injectable

L’Agence américaine du médicament (FDA) a récemment approuvé un nouveau traitement préventif contre le VIH : Yeztugo, une injection semestrielle destinée à réduire le risque d'infection chez les adultes et adolescents à risque. Développé par le laboratoire Gilead Sciences, ce traitement marque une avancée majeure en matière de prophylaxie pré-exposition (PrEP).   Le VIH, responsable du sida, affecte 38 millions de personnes à travers le monde. Pour prévenir l’infection, plusieurs options sont actuellement disponibles, notamment la PrEP traditionnelle sous forme de comprimés. Celle-ci est administrée soit quotidiennement ou  à la demande pour les hommes, avec plusieurs prises avant et après un rapport sexuel. Toutefois, ces régimes oraux posent des problèmes d’observance, ce qui limite leur efficacité en population générale. Aux États-Unis, seulement un tiers des personnes éligibles à la PrEP l’utilisent effectivement.   C’est dans ce contexte que Yeztugo s’impose comme une solution innovante. Basé sur le principe actif lénacapavir qui est administré par voie injectable deux fois par an. Ce traitement agit en bloquant la capside du VIH, une enveloppe protéique essentielle au cycle de vie du virus. Lors des essais cliniques menés sur plus de 4 000 participants, 99,9 % des personnes ayant reçu l’injection sont restées séronégatives, confirmant son efficacité exceptionnelle.   Le Dr Carlos del Rio, spécialiste des maladies infectieuses à l’Université Emory en Géorgie, souligne que cette nouvelle option pourrait révolutionner la PrEP. En réduisant la fréquence de prise, elle pourrait lever les obstacles liés à l’observance et à la stigmatisation qui entourent les traitements préventifs actuels.   Pour l’instant, ce traitement est autorisé uniquement aux États-Unis, mais Gilead prévoit une expansion mondiale. Des demandes d’autorisation de mise sur le marché ont été déposées dans plusieurs pays, dont le Canada, l’Australie, le Brésil, l’Afrique du Sud et des États européens. Par ailleurs, le laboratoire s’engage à garantir l’accessibilité du traitement, notamment en le proposant gratuitement aux personnes non assurées aux États-Unis.   Destiné aux adultes et adolescents pesant au moins 35 kg, Yeztugo s’adresse aux sujet à risque accru d’infection par voie sexuelle. Cette autorisation ouvre la voie à une nouvelle ère dans la prévention du VIH, où simplicité, efficacité et accessibilité pourraient enfin se conjuguer durablement.

Abderrahim Derraji - 23 juin 2025 12:56
Sommes-nous prêt à affronter la canicule?

Alors que le Maroc traverse une vague de chaleur particulièrement intense, avec des températures atteignant localement les 45°C à l’ombre, la question de l’adaptation ne relève plus du simple confort : elle s’impose désormais comme un impératif de santé publique. Ces épisodes extrêmes, autrefois exceptionnels, deviennent plus fréquents, plus précoces et plus prolongés, traduisant le dérèglement climatique en cours. À titre d’exemple, la température record de 50.4 °C enregistrée à Agadir le 11 août 2023 témoigne de cette nouvelle réalité. Face à cette situation, il devient urgent de repenser nos modes de vie et d’adopter des gestes durables pour se prémunir contre les effets délétères de la chaleur. Il ne s’agit plus seulement de se protéger ponctuellement lors des pics caniculaires, mais bien d’apprendre à vivre dans un climat où la chaleur extrême risque de devenir la norme. Dans cette optique, le dispositif lancé en France par Santé publique France, intitulé «Vivre avec la chaleur», pourrait inspirer une initiative similaire au Maroc. Ce site propose des conseils concrets et accessibles pour adapter son logement, son alimentation, son activité physique et son rythme de vie en période de fortes chaleurs. Plutôt que de réagir uniquement lors des épisodes caniculaires, il encourage à anticiper les risques en adoptant en amont des gestes simples, durables et efficaces. Au Maroc, où une grande partie de la population vit sans climatisation, ces recommandations sont d’autant plus pertinentes : comment rafraîchir son intérieur avec peu de moyens ? Quels matériaux utiliser pour isoler sa maison ? Comment organiser ses activités, éviter les efforts aux heures les plus chaudes, et veiller à une hydratation constante ? Le bon sens populaire existe, mais il mérite d’être renforcé par une véritable «éducation climatique». Contrairement aux idées reçues, personne n’est à l’abri des effets de la chaleur. Les personnes âgées, les enfants, les travailleurs en extérieur ou encore les sportifs sont les plus vulnérables, mais chacun peut en ressentir les impacts : fatigue, baisse de concentration, troubles du sommeil, voire malaises graves. Il est temps que les autorités sanitaires, les collectivités locales et les médias marocains s’emparent pleinement de cette problématique. Informer, sensibiliser, adapter les espaces publics, renforcer l’ombre et la végétation urbaine, équiper les écoles, les lieux de travail et les dispensaires de solutions simples mais efficaces : tout cela doit faire partie d’un plan national d’adaptation à la chaleur. Dans cette mobilisation collective, les professionnels de santé ont un rôle capital à jouer. Médecins, pharmaciens, infirmiers, etc. sont souvent les premiers interlocuteurs des citoyens. Ils doivent profiter de chaque contact avec leurs patients pour les informer des risques liés à la chaleur, leur rappeler les signes d’alerte, et leur transmettre les bons réflexes. En intégrant la prévention climatique dans le dialogue soignant-soigné, ils contribuent directement à sauver des vies.  

Abderrahim Derraji - 22 juin 2025 22:10
Cannabis et cœur : une étude mondiale alerte sur des risques cardiovasculaires majeurs

Une récente étude publiée dans la revue scientifique Heart met en exergue les risques cardiovasculaires liés à la consommation de cannabis. Selon ces travaux menés par des chercheurs de l’Université de Toulouse, la consommation de cannabis pourrait doubler le risque de décès par maladie cardiaque et augmenter de 20% le risque d'accident vasculaire cérébral (AVC). Ces résultats, relayés par "The Guardian", soulèvent d’importantes interrogations quant aux effets du cannabis sur la santé cardiovasculaire. Dans un éditorial accompagnant l’étude, le professeur Stanton Glantz et le docteur Lynn Silver, de l’Université de Californie à San Francisco, soulignent la portée majeure des résultats obtenus. Ils estiment que cette recherche remet sérieusement en cause l’idée largement admise selon laquelle le cannabis serait inoffensif pour le cœur et les vaisseaux. Ils appellent à des investigations approfondies afin de déterminer si les risques observés sont liés uniquement aux formes inhalées, ou s’ils concernent aussi les produits comestibles et les cannabinoïdes synthétiques. Ils rappellent également que le cannabis disponible aujourd’hui est plus puissant qu’auparavant et se présente sous de nombreuses formes à forte concentration, susceptibles d’accentuer ses effets nocifs. Cette étude se base sur l’analyse de 24 grandes études menées entre 2016 et 2023, couvrant environ 200 millions de personnes dans le monde. Si les risques liés au cannabis avaient déjà été évoqués dans des études antérieures, cette méta-analyse apporte pour la première fois une vision globale et précise de l’ampleur des dangers encourus par les fumeurs de cannabis. Les auteurs reconnaissent néanmoins certaines limites, notamment l’absence de données détaillées sur les quantités consommées ou les types de produits utilisés, ainsi que le caractère majoritairement observationnel des études incluses. Néanmoins, ils estiment que ces résultats devraient alerter le grand public sur le potentiel nocif du cannabis pour le cœur. Les auteurs de cet écrit estiment que le cannabis devrait désormais être intégré aux stratégies de prévention des maladies cardiovasculaires. Ils suggèrent la mise en place de messages d’avertissement clairs sur les produits, ainsi qu’une éducation ciblée sur les risques encourus. Enfin, ils proposent une approche similaire à celle du tabac : non pas criminaliser l’usage du cannabis, mais le décourager activement, tout en protégeant les personnes de l’exposition passive. Ainsi, cette étude marque une étape importante dans la compréhension des effets du cannabis sur la santé cardiovasculaire et appelle à une vigilance accrue de la part des autorités de santé.

Abderrahim Derraji - 22 juin 2025 21:57
Médicaments : pourquoi les laboratoires boudent la France

La France, deuxième marché pharmaceutique d’Europe, voit son attractivité diminuer aux yeux des laboratoires. Selon le baromètre annuel du Leem ( Les Entreprises du médicament ),  64 % des dirigeants du secteur n’envisagent pas d’y investir au cours des trois prochaines années. Ce désengagement s’explique par plusieurs obstacles : des prix de médicaments strictement encadrés (inférieurs de 11 à 16 % à la moyenne européenne), des délais d’accès au marché trop longs (523 jours contre 50 en Allemagne), ainsi qu’une instabilité politique et fiscale qui compromet la visibilité indispensable à tout projet d’investissement industriel.   Clarisse Lhoste, Présidente de MSD France et Présidente de la Commission Communication du Leem, souligne que ces conditions dissuadent les maisons mères d’investir en France au profit d'autres pays comme l’Allemagne ou la Chine. Le manque de visibilité à long terme, associé à une fiscalité jugée «illisible et punitive», renforce cette tendance. Résultat : seuls 60 % des médicaments autorisés par l’Union européenne sont disponibles en France, et à peine 9 % des nouveaux traitements vendus en Europe y sont fabriqués.   Face à ce constat, le Leem appelle à une réforme ambitieuse de la politique du médicament. L’organisation propose de revoir le mode de fixation des prix, d’introduire des incitations fiscales pour la production locale, et de mettre en place une loi de programmation en santé, pilotée de manière interministérielle. Objectif : renforcer la souveraineté sanitaire et refaire de la France un pôle d’innovation pharmaceutique attractif. Le Leem rappelle enfin que chaque euro investi dans le secteur du médicament génère 2,10 euros de richesse pour l’économie française.

Abderrahim Derraji - 22 juin 2025 21:51
Tiers payant contre biosimilaires : oui mais...

La mise en place d’un dispositif de tiers payant conditionné à l’acceptation des biosimilaires par les patients constitue une piste sérieusement envisagée par les syndicats de pharmaciens  d’officine, notamment la FSPF et l’USPO. L’objectif est de favoriser l’essor des biosimilaires en ville, où leur taux de pénétration reste limité (30 %), contrairement à l’hôpital (90 %). Selon les syndicats, cette mesure incitative pourrait être intégrée au prochain Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), après discussions avec les pouvoirs publics.   L’idée est simple : accorder le bénéfice du tiers payant uniquement aux assurés qui acceptent de substituer le médicament biologique de référence (bioréférent) par un biosimilaire. Cette stratégie s’inspire de celle mise en place pour les génériques en 2012. Toutefois, les syndicats reconnaissent que le marché des biosimilaires doit encore mûrir pour garantir une mise en œuvre efficace et durable.   Les avantages du dispositif sont multiples. Les pharmaciens en bénéficieraient directement via de meilleures conditions commerciales, augmentant ainsi leur marge sur les biosimilaires. Pour l’Assurance maladie, l’enjeu est financier : de nombreux brevets arrivent à échéance et les prix des biosimilaires sont nettement inférieurs à ceux des bioréférents. La substitution permettrait donc d’importantes économies à long terme.   Cependant, plusieurs obstacles restent à surmonter. L’approvisionnement en biosimilaires n’est pas toujours fiable, avec des tensions sur certaines molécules, ce qui compromet la continuité des traitements et peut freiner leur acceptation par les patients. Le choix limité de laboratoires pour certaines molécules réduit aussi la marge de manœuvre des pharmaciens. Par exemple, pour le ranibizumab (Lucentis), utilisé dans le traitement de pathologies oculaires, le format des biosimilaires (flacons) diffère du médicament de référence (seringue préremplie), ce qui freine leur adoption par les prescripteurs.   Autre condition essentielle pour assurer le succès du dispositif : permettre aux pharmaciens d’acheter les biosimilaires au prix fabricant via les grossistes-répartiteurs, comme c’est déjà le cas pour les génériques. Aujourd’hui, l’achat au prix grossiste réduit fortement la rentabilité des biosimilaires pour les officines,  freinant leur diffusion.   En somme, bien que prometteur, le tiers payant contre biosimilaires nécessite encore des ajustements techniques et logistiques pour devenir une réalité opérationnelle.

Abderrahim Derraji - 22 juin 2025 21:49
Pharma : 64 % des laboratoires renoncent à investir en France

Selon le dernier baromètre annuel du Leem (Les Entreprises du Médicament), la France, bien qu’étant le deuxième marché pharmaceutique en Europe, perd de son attractivité pour les industriels du secteur. En effet, 64 % des dirigeants de laboratoires n’envisagent pas d’y investir dans les trois prochaines années. Ce désengagement touche autant les grands groupes que les PME. Plus de 90 % des décideurs estiment que l’attractivité de la France a reculé. Les raisons invoquées sont multiples. D’abord, le manque de visibilité économique et politique décourage les investissements à long terme. Clarisse Lhoste , Présidente de MSD France et Présidente de la Commission communication du Leem, souligne l’effet dissuasif de l’instabilité fiscale et réglementaire, qui empêche les filiales françaises de convaincre leurs maisons mères d’investir face à des concurrents comme l’Allemagne, l’Italie ou la Chine. Ensuite, les prix des médicaments en France sont fortement encadrés et inférieurs de 11 à 16 % à la moyenne européenne. Ce facteur est déterminant dans le choix d’un pays pour lancer ou produire un médicament. Autre frein majeur : la lenteur d’accès au marché. Il faut en moyenne 523 jours pour qu’un médicament soit commercialisé en France après son autorisation européenne, contre seulement 50 jours en Allemagne. Cela pénalise non seulement l’industrie mais aussi les patients français, qui ont un accès plus tardif aux innovations. Le baromètre pointe également un recul dans la production : seuls 9 % des nouveaux médicaments vendus en Europe sont fabriqués en France. De plus, 40 % des médicaments autorisés au niveau européen ne sont même pas disponibles sur le marché français. Face à cette situation, le Leem appelle à des réformes urgentes pour relancer l’attractivité de l’Hexagone. Il propose notamment une réforme de la fiscalité, une simplification du système de fixation des prix et la création d’incitations pour les sites industriels. L’organisation demande aussi une loi de programmation en santé avec une gouvernance interministérielle stable, afin de garantir une stratégie à long terme et de renforcer la souveraineté sanitaire. En somme, le secteur pharmaceutique tire la sonnette d’alarme : sans changements structurels, la France risque de continuer à décrocher dans la compétition mondiale pour l’innovation et la production de médicaments. Date de publication : 19 juin 2025

Abderrahim Derraji - 19 juin 2025 16:47
Le LEMM élit un nouveau Bureau Exécutif et réaffirme ses priorités stratégiques

LEMM (Les Entreprises du Médicament au Maroc) a tenu, ce jeudi 12 juin, son Assemblée Générale Élective Annuelle, marquée par la désignation d’un nouveau Bureau Exécutif chargé de piloter les orientations de l’organisation pour les années à venir. Ce nouveau Bureau se compose des représentants de plusieurs laboratoires membres, désignés comme suit : Présidence : AstraZeneca, représenté par le Dr Amine Sekhri Vice-présidents : MSD, représenté par M. El Mehdi Rakhi Bayer, représenté par M. Anas Ziati Roche, représenté par Dr Anis El Mekaoui Secrétaire général : Pierre Fabre, représenté par M. Lotfi Benali Trésorier : Johnson & Johnson, représenté par Dr Mehdi Seqat   Dans une publication datée du 16 juin 2025, LEMM a réaffirmé son engagement à œuvrer en faveur d’un accès équitable à l’innovation thérapeutique pour l’ensemble des patients marocains. L’organisation place également au cœur de ses priorités le développement de la recherche clinique au Maroc et la promotion de l’investissement international dans le secteur de la santé.   Le LEMM souligne enfin l’importance d’une collaboration étroite avec toutes les parties prenantes de l’écosystème de santé pour relever les défis actuels et futurs, et contribuer à renforcer la souveraineté sanitaire du pays. Date de publication : 16-06-2025

Abderrahim Derraji - 19 juin 2025 14:18