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LA PEDIATRIE MAROCAINE

NOUVELLE PARUTION : LA PEDIATRIE MAROCAINE Abderrahim Derraji - 17 mars 2025 09:32
NOUVELLE PARUTION :  LA PEDIATRIE MAROCAINE

À propos de l’auteur

Pr Makine Ouazzani Touhami

- Ancien Professeur Agrégé de pédiatrie à la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca
- Ancien Responsable de l'Unité de soins intensifs et nutrition de l'hôpital d'enfants de Casablanca
- Ancien Président de l'Association casablancaise des pédiatres privés (ACPP)
- Ancien Président de l'Amicale des anciens enseignants de médecine de Casablanca (AAEMC)
- Ancien Secrétaire général de l'Association de lutte contre les maladies emergentes et chroniques (ALMEC)

 

Résumé :

Témoin attentif mais surtout acteur dynamique dans l'évolution de la pédiatrie contemporaine à Casablanca à travers sa carrière 
hospitalo-universitaire de 1978 à 1991, puis l'exercice de sa pratique dans le système libéral depuis 1991, l'auteur s'est attelé, dans cet ouvrage, à dresser un vaste panorama de la pédiatrie marocaine depuis l'ère coloniale jusqu'à nos jours.

Il expose ainsi l'historique et les différentes phases d'évolution de la spécialité, soulignant avec fierté mais sans complaisance le bilan des acquis et des différentes réalisations menées, tout en détaillant, avec regret mais sans désillusion, les difficultés et les défis persistants.

Si l'ouvrage met en exergue les progrès considérables de la pédiatrie marocaine grâce à l'implication et la mobilisation constante de l'État dans la formation des pédiatres de tous les secteurs, il rappelle 
également l'ampleur de la problématique actuelle. Il insiste notamment sur l'urgence des solutions à apporter pour que la pédiatrie demeure attractive et que les pédiatres marocains continuent de témoigner de leur motivation dans l'accompagnement des grands chantiers en cours.

Pour faciliter la compréhension de tous les rouages évoqués, ce panorama a donc englobé l'évolution du système de santé marocain, évoquée de façon synthétique, ainsi que les perspectives récentes de transformation. Il inclut les efforts de l'État dans la formation des médecins en général et des pédiatres en particulier, ainsi que ceux réalisés ces dernières années par les fondations et le secteur privé. Il a examiné, enfin, le rôle important de la société civile et des associations en faveur de l'enfance pour rendre compte de leurs efforts inlassables.

Il est important de rappeler ici que l'auteur est bien connu pour sa profonde culture de l'hommage, ayant été l'initiateur de maints écrits et manifestations pour honorer ses Maîtres et confrères. Dès l'origine, ce travail était ainsi conçu pour rendre hommage à tous les pionniers d'une longue chaîne d'acquis, pédiatres étrangers puis marocains, afin que les jeunes générations puissent prendre exemple de leur courage et de leur don de soi. À travers la richesse de son iconographie, cet ouvrage assure de fait un précieux rôle de legs de transmission en nous permettant de garder en mémoire les noms et les visages des «anciens».

Cet hommage s'étend à toutes les figures qui ont marqué l'histoire de la pédiatrie marocaine en manifestant reconnaissance et fierté pour celles et ceux qui furent titulaires de décorations royales, de distinctions et de prix internationaux pour services rendus à la pédiatrie. Un hommage qui s'étend également à tous les pédiatres, auteurs d'ouvrages médicaux pédiatriques de grande valeur, dont  certains furent primés au Maroc et à l'international, sans oublier les pédiatres ayant contribué à l'art et à la culture, et qui lui auront apporté un rayonnement sans égal.

E-mail : prmakineouazzani@gmail.com

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Pénuries

Médicament : quand la quête de rentabilité menace l’accès aux soins Abderrahim Derraji - 17 mars 2025 09:21
Médicament : quand la quête  de rentabilité menace l’accès aux soins
Les pénuries de médicaments continuent d’affecter de nombreux pays, notamment en Europe, mettant en péril la santé des patients. Même les médicaments essentiels, indispensables aux soins quotidiens, ne sont pas épargnés. Lorsque certaines molécules en rupture ne disposent d’aucune alternative thérapeutique, la situation devient critique, faisant de cette crise un véritable enjeu de santé publique.
Parmi les causes majeures de ces pénuries, la délocalisation massive des sites de production joue un rôle central. Aujourd’hui, entre 60 et 80 % des ingrédients pharmaceutiques actifs (API) utilisés en Europe proviennent de Chine ou d’Inde. Cette dépendance croissante inquiète de plus en plus les décideurs en santé publique. Frank Vandenbroucke1, ministre belge de la Santé, alerte sur les risques considérables liés à cette situation, notamment dans un contexte de tensions géopolitiques ou de conflit international. Il souligne qu’en période d’instabilité, la fragilité de l’approvisionnement en médicaments devient une menace majeure pour l’Europe.
 
Face à ce constat, dix pays européens – Belgique, Chypre, Espagne, France, Grèce, Hongrie, Italie, Malte, Portugal et Roumanie – ont uni leurs forces pour promouvoir le Critical Medicines Act. Cette démarche vise à réduire la dépendance aux importations asiatiques et à garantir un accès sécurisé aux médicaments essentiels. Après un an de travail, l’Alliance pour les médicaments critiques a présenté un rapport stratégique reposant sur trois axes majeurs : identifier les médicaments à risque et privilégier leur production en Europe dès 2025, investir dans les infrastructures pharmaceutiques pour renforcer les capacités locales et établir des partenariats internationaux tout en imposant des normes environnementales et sociales strictes aux producteurs hors d’Europe.
 
Pour conclure, si le Critical Medicines Act voit le jour, il pourrait marquer un tournant décisif dans la politique de santé et l’industrie pharmaceutique européenne. Toutefois, plusieurs défis restent à surmonter. Le financement du projet, la coopération entre les États membres et l’implication du secteur privé seront déterminants pour assurer son succès. Dans l’immédiat, ces dix pays intensifient leurs efforts pour convaincre Bruxelles d’agir sans tarder. L’objectif est clair : empêcher que les pénuries de médicaments ne deviennent la norme en Europe. La santé des patients en dépend.
 
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CBD

Association CBD et médicaments : un risque sous-estimé Abderrahim Derraji - 17 mars 2025 09:18
Association CBD et médicaments :  un risque sous-estimé
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM-France) alerte sur les interactions entre le cannabidiol (CBD) et certains médicaments. Ces interactions peuvent réduire l’efficacité des traitements ou en augmenter les effets indésirables, posant un risque pour la santé des patients.
 
Depuis 2015, le CBD est vendu en France sous diverses formes : huiles, tisanes, bonbons, gâteaux, e-liquides, comprimés, etc. Il est utilisé pour ses effets supposés sur le bien-être et vendu en tant que complément alimentaire. Entre 2017 et 2023, les centres antipoison ont rapporté 58 cas d’interactions médicamenteuses avec le CBD. Entre 2021 et 2022, les Centres de pharmacovigilance et d’addictovigilance ont relevé 4 cas graves. Ce nombre est probablement sous-estimé.
 
L’ANSM conseille aux personnes utilisant le CBD d’informer leur médecin et de signaler tout effet inhabituel : modification de l’efficacité du traitement, effets secondaires accrus. Les interactions peuvent survenir indépendamment de la forme de CBD consommée (bonbons, tisanes, etc.) et de la durée d’utilisation. En cas de nausées, diarrhées, vertiges, somnolence, fatigue, maux de tête, idées suicidaires ou crises d’épilepsie, le patient doit arrêter immédiatement le CBD et consulter un médecin.
 
L’Agence française recommande aux pharmaciens d’informer leurs patients sur les risques d’interactions médicamenteuses liés au CBD. Ils doivent conseiller à leurs patients de tenir leur médecin informé en cas de consommation de CBD. En cas d’effets indésirables rapportés par un patient, les pharmaciens doivent recommander l’arrêt du CBD et une consultation médicale.
 
Quant aux médecins, ils doivent interroger systématiquement les patients sur une éventuelle consommation de CBD. Ils doivent les sensibiliser aux interactions possibles et aux effets secondaires du CBD. Ils doivent également adapter la prescription si nécessaire et surveiller les effets du traitement.
 
Le CBD peut influencer l’efficacité des traitements et provoquer des effets secondaires. Une vigilance accrue des professionnels de santé et une information claire des patients sont essentielles.
Source : ANSM
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IA

L’OMS désigne un centre collaborateur pour une IA éthique en santé Abderrahim Derraji - 17 mars 2025 09:15
L’OMS désigne un centre collaborateur pour une IA éthique en santé
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a désigné le Centre d’éthique numérique de la Delft University of Technology (Pays-Bas) comme centre collaborateur pour la gouvernance de l’intelligence artificielle (IA) dans le domaine de la santé. Cette nomination reconnaît l’expertise de ce centre en matière d’innovation responsable et d’intégration des valeurs éthiques dans les technologies numériques.
 
L’IA possède un potentiel considérable pour transformer les soins de santé, sauver des vies et améliorer le bien-être. Toutefois, son développement nécessite une gouvernance rigoureuse, des 
garanties éthiques et des politiques fondées sur des bases factuelles. L’OMS, en s’appuyant sur des partenariats académiques et techniques solides, cherche à garantir une adoption responsable et équitable de l’IA dans la santé.
 
Le Centre d’éthique numérique collabore depuis des années avec l’OMS à travers des consultations internationales, des ateliers et l’élaboration d’orientations normatives. Son rôle en tant que 
centre collaborateur consistera à renforcer la recherche sur les priorités de l’IA en santé et à contribuer aux politiques et recommandations de l’OMS. Il servira également de plateforme d’éducation et de sensibilisation, facilitant le partage des connaissances à travers des formations et ateliers régionaux et nationaux.

Le Professeur Jeroen van den Hoven, Directeur scientifique du Centre, souligne que l’institution est pionnière dans l’intégration des valeurs éthiques aux exigences de conception des technologies numériques. L’objectif est d’assurer une IA au service de la santé publique, respectant des principes de transparence et de responsabilité.

Le laboratoire «Responsible and Ethical AI for Healthcare Lab», fruit d’une collaboration entre la Delft University of Technology et ses partenaires, apportera des éclairages sur les défis de mise en œuvre des recommandations de l’OMS dans la pratique clinique.

Le Dr David Novillo-Ortiz, Conseiller régional de l’OMS, insiste sur l’importance de cette collaboration pour garantir que l’IA bénéficie à la santé publique de manière équitable et responsable. Cette coopération vise à renforcer la confiance et l’innovation dans le domaine de la santé numérique.

En mettant l’accent sur une gouvernance fondée sur des preuves, le Centre collaborateur soutient l’engagement de l’OMS pour une utilisation de l’IA qui respecte les normes éthiques les plus 
élevées.
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METHOTREXATE

Méthotrexate : un risque de surdosage encore trop fréquent! Abderrahim Derraji - 17 mars 2025 09:12
Méthotrexate : un risque de surdosage encore trop fréquent!
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM-France) alerte sur les surdosages de méthotrexate, souvent liés à une prise quotidienne au lieu d’une prise hebdomadaire. Ces erreurs peuvent entraîner des complications graves, voire fatales.
 
Le méthotrexate est une molécule dont la toxicité affecte principalement les systèmes hématopoïétique et gastro-intestinal. Les signes de surdosage incluent fièvre, maux de gorge, ulcérations buccales, troubles digestifs (diarrhées, vomissements), éruptions cutanées, saignements et fatigue inhabituelle.
 
Pour prévenir ces erreurs, les médecins doivent inscrire la posologie et la fréquence en toutes lettres sur l’ordonnance (Exemple : «Prendre 10 mg chaque lundi»). Les pharmaciens doivent également noter le jour de prise sur la boîte ou la carte patient incluse dans l’emballage.
 
Une vérification systématique de la compréhension du patient et/ou de son aidant est essentielle. Une vigilance accrue est nécessaire pour les patients âgés ou atteints de troubles cognitifs, plus à risque de confusion.
 
Le renforcement de ces mesures permet de réduire les erreurs médicamenteuses et d’assurer une utilisation sécurisée du méthotrexate.
 
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Autres articles

Santé maternelle : une hécatombe à l’ombre du progrès

Chaque jour, des milliers de femmes traversent l’épreuve de la grossesse et de l'accouchement sans accès à des soins de qualité, mettant leur vie en danger. Une récente étude de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) révèle une vérité accablante : l'hémorragie et les troubles hypertensifs, comme la prééclampsie, sont les principales causes de décès maternels dans le monde. En 2020, ces complications ont coûté la vie à près de 130 000 femmes, un chiffre alarmant qui traduit les insuffisances persistantes en matière de soins prénataux et obstétricaux. Si les progrès médicaux permettent aujourd’hui de sauver de nombreuses vies, une femme meurt encore toutes les deux minutes des suites de sa grossesse ou de son accouchement. Loin d'être un problème isolé, la mortalité maternelle reflète des inégalités sanitaires mondiales. Les pays à faible revenu sont les plus touchés, où près d'un tiers des femmes ne reçoivent pas les soins postnataux essentiels dans les jours suivant l'accouchement. Pourtant, les solutions existent : un accès universel aux soins préventifs et d’urgence pourrait éviter des milliers de décès.   L’étude de l'OMS, publiée dans The Lancet Global Health, révèle également qu'un quart des décès maternels sont liés à des maladies sous-jacentes telles que le VIH/sida, le diabète ou le paludisme. Trop souvent, ces pathologies ne sont ni dépistées ni traitées à temps, aggravant les risques pour les femmes enceintes. Face à cette réalité, une approche plus globale et intégrée de la santé maternelle est nécessaire, combinant prévention, détection précoce et prise en charge rapide des complications.   La communauté internationale a un rôle crucial à jouer. En 2024, l'OMS a lancé une Feuille de route mondiale contre l'hémorragie post-partum, tandis que l'Assemblée mondiale de la Santé a adopté une résolution appelant à renforcer la qualité des soins avant, pendant et après l'accouchement. Mais les engagements politiques ne suffisent pas : il faut des actions concrètes, des financements accrus et une volonté collective pour transformer ces engagements en réalité. Le Maroc a réalisé des progrès significatifs en matière de santé maternelle au cours des dernières décennies. Selon un rapport des Nations Unies, le taux de mortalité maternelle est passé de 244 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2000 à 72 en 2020, soit une baisse remarquable de près de 70 % en vingt ans. Le rapport souligne également une diminution annuelle moyenne de 6 %.Ces avancées témoignent des efforts déployés par le Royaume pour améliorer l’accès aux soins prénataux et obstétricaux. Toutefois, pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030, il est essentiel de poursuivre et d’intensifier ces initiatives. En avril 2025, la Journée mondiale de la Santé sera consacrée à la santé maternelle et néonatale, une occasion de rappeler que chaque femme, quel que soit son lieu de naissance, a droit à des soins de qualité. Il est temps d'agir pour que la grossesse et l’accouchement ne mettent plus en danger la vie des femmes.

Abderrahim DERRAJI - 09 mars 2025 21:46
Lutte contre la vente illégale de médicaments en ligne : le parquet général durcit le ton

Le ministère public renforce son arsenal contre la vente de médicaments sur Internet. Une circulaire daté du 28 janvier 2025 adressée aux procureurs généraux et aux procureurs du Roi les exhorte à une application stricte de la loi pour réprimer cette pratique jugée dangereuse pour la santé publique.   La prolifération de la vente en ligne de médicaments inquiète les autorités. Selon la circulaire, malgré les efforts déployés pour lutter contre cette activité illégale, le phénomène ne cesse de prendre de l'ampleur. Des plateformes et des réseaux sociaux sont utilisés par des individus non habilités pour proposer des produits pharmaceutiques dont l'origine et la qualité ne sont pas garanties. Cette situation constitue une menace réelle pour la santé des citoyens. Une réglementation stricte ignorée La loi n° 17-04, portant Code du médicament et de la pharmacie, régit la vente des médicaments en les restreignant aux officines et aux dépôts pharmaceutiques autorisés. Pourtant, de nombreux acteurs illégaux contournent ces restrictions en usant des facilités offertes par Internet. Le parquet général rappelle que ces produits, souvent falsifiés ou contrefaits, échappent aux contrôles sanitaires, exposant ainsi les consommateurs à de graves risques. Un dispositif répressif renforcé Pour contrer ce fléau, plusieurs mesures ont été vivement recommandées aux magistrats du parquet : · Coordination avec les autorités sanitaires : La police judiciaire devra collaborer avec l'Agence marocaine du médicament et des produits de santé afin d'identifier les circuits de vente illégaux. · Sanctions pénales dissuasives : Des peines plus sévères seront requises, notamment en cas de récidive. · Coopération judiciaire internationale : En cas d'implication de réseaux étrangers, des mécanismes d'extradition et de saisie des profits issus de ces activités seront activés. · Recours systématique aux appels : Les décisions judiciaires jugées trop clémentes feront l'objet d'appels afin d'assurer une répression à la hauteur des infractions.

Abderrahim DERRAJI - 09 mars 2025 21:43
Alerte de l’Anses sur Garcinia cambogia

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail ( Anses – France) met en garde contre les compléments alimentaires contenant Garcinia cambogia Desr., souvent utilisés pour la perte de poids. Bien que cette plante soit interdite dans les médicaments en France, elle reste autorisée dans les compléments alimentaires. Son usage est associé à des effets indésirables sévères, notamment des atteintes hépatiques aiguës signalées à travers plusieurs systèmes de vigilance en France, en Europe et en Amérique du Nord. L’analyse de l’Anses a recensé divers troubles : hépatites aiguës, pouvant être graves voire mortelles, troubles psychiatriques, atteintes digestives (pancréatites), problèmes cardiaques et rhabdomyolyses (atteintes musculaires sévères). Entre 2009 et mars 2024, 38 signalements ont été enregistrés en France. Ces effets peuvent survenir chez des personnes avec des antécédents médicaux, mais aussi chez des consommateurs ne souffrant d’aucun problème de santé. L’Anses recommande d’éviter ces produits. Garcinia cambogia peut interagir avec plusieurs traitements, notamment les médicaments affectant la fonction hépatique, les antirétroviraux et les antidépresseurs. Les personnes souffrant de diabète, obésité, hypertension ou d’affections hépatiques et psychiatriques sont particulièrement exposées. Depuis 2012, la prescription de médicaments contenant cette plante est interdite en France, en raison de son inefficacité prouvée et des risques pour la santé. En revanche, son utilisation dans les compléments alimentaires reste autorisée. Certaines allégations de santé (contrôle du poids, réduction de la faim, régulation de la glycémie) ont été soumises à l’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments ) mais restent non évaluées, ce qui risque d’induire en erreur les consommateurs. L’acide hydroxycitrique (AHC), composant actif de Garcinia cambogia, est actuellement évalué par l’Efsa. Cette analyse pourrait aboutir à des restrictions voire une interdiction. L’Anses souligne également l’importance d’une harmonisation européenne sur les plantes autorisées dans les compléments alimentaires, leurs usages et les mises en garde nécessaires.

Abderrahim DERRAJI - 09 mars 2025 21:41
L'indépendance du réseau officinal face aux financements extérieurs : un enjeu crucial

Dans une interview accordée au Moniteur des pharmacies, Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens (France), a souligné l'importance cruciale des financements pour permettre aux pharmacies de se restructurer, de s'organiser et d'investir. Ce besoin est une réalité incontestable, et la nécessité d’un soutien financier ne fait aucun doute. Toutefois, la nature de ces financements et leur impact sur l’indépendance des professionnels de santé soulèvent des interrogations majeures.   Elle a rappelé que d'autres secteurs de la santé, comme la biologie, la radiologie ou la chirurgie dentaire, ont déjà connu des transformations similaires avec l’entrée d’investisseurs extérieurs. Mais lorsque ces financements se traduisent par une perte d’autonomie des professionnels, c'est l’équilibre même de l’exercice officinal qui est remis en question. Le pharmacien, garant d’une mission de santé publique, ne doit pas devenir un simple maillon d’un système dicté par la rentabilité et la maximisation des profits.   Carine Wolf-Thal a également alerté sur les conséquences d’une logique purement financière. Lorsque les exigences des investisseurs – souvent des fonds de pension internationaux – prennent le pas sur l’éthique et les choix professionnels, la rentabilité devient alors le principal moteur des décisions. Cette orientation a des répercussions directes sur la gestion des officines : réduction des effectifs, diminution des services aux patients et optimisation des marges au détriment de l’accès aux soins.

Abderrahim DERRAJI - 09 mars 2025 21:33
Bioxodes obtient la désignation de médicament orphelin pour son candidat contre l’AVC hémorragique

Bioxodes a reçu la désignation de médicament orphelin pour son candidat-médicament BIOX-101 aux États-Unis et en Europe, une reconnaissance qui renforce sa crédibilité et lui offre plusieurs avantages réglementaires et financiers. Les médicaments orphelins sont destinés aux maladies rares et graves, souvent sous-financées en recherche. Dans l’Union européenne, une maladie est dite rare lorsqu’elle touche moins de 5 personnes sur 10 000. L’AVC hémorragique, bien que représentant seulement 13% des AVC, est responsable de 40% des décès liés aux AVC et entraîne souvent des handicaps permanents. L’attribution du statut de médicament orphelin par la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis et par l'Agence européenne des médicaments (EMA) offre plusieurs bénéfices : Un accès facilité à des subventions publiques, Des exonérations de frais réglementaires, Des conseils scientifiques gratuits, Une possibilité d'intégrer des processus accélérant l’accès au marché (Fast Track aux USA, Prime en UE). Bioxodes développe des traitements contre les maladies thrombo-inflammatoires à partir de molécules dérivées de la salive des tiques. Son candidat-médicament, le BIOX-101, vise à prévenir les dommages secondaires après un AVC hémorragique, notamment : L’ischémie cérébrale secondaire, La neuroinflammation, Les lésions neuronales. Ce traitement se distingue par son double mécanisme d’action, combinant effets anti-inflammatoires et anticoagulants, sans augmenter le risque de saignement, un problème majeur avec les anticoagulants classiques. Bioxodes mène actuellement une étude clinique de phase 2a en Belgique, impliquant 10 unités spécialisées en AVC. Les résultats préliminaires des 16 premiers patients seront bientôt publiés. Marc Dechamps, CEO de Bioxodes, souligne que cette reconnaissance valide leur recherche et attire l’attention des investisseurs et du monde scientifique. Il précise également que l'accès aux subventions de l'EMA et de la FDA permettra d’accélérer le développement du médicament. Bioxodes prévoit une levée de fonds de série B au deuxième trimestre 2025 afin de financer une étude de phase 2b en vue d’un enregistrement du médicament. L’investissement nécessaire est estimé à 50 millions d’euros. Si tout se déroule comme prévu, BIOX-101 pourrait obtenir son autorisation de mise sur le marché aux États-Unis et en Europe avant 2030.

Abderrahim DERRAJI - 09 mars 2025 21:30
Le gaspillage massif du Keytruda se chiffre en millions de dollars

Benoît Drolet, professeur à l'Université Laval, et son équipe ont publié une étude dans la revue «Pharmacy» révélant un gaspillage massif du Keytruda, un anticorps monoclonal utilisé dans le traitement de plusieurs cancers, dont celui du poumon. Ce médicament coûte 4400 $ pour un flacon de 4 ml, et selon les recommandations du fabricant, tout contenu non utilisé en fin de journée doit être jeté pour éviter une contamination microbienne. Les chercheurs ont démontré que cette précaution est infondée. Après avoir analysé des échantillons de Keytruda prélevés dans trois fioles, ils ont vérifié la stabilité physicochimique du médicament et recherché des signes de contamination aux jours 0, 7 et 14. Aucun microorganisme n’a été détecté, que le médicament ait été conservé à température ambiante ou au froid. Ce gaspillage représente des pertes financières considérables. À l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ), environ 100000 $ de Keytruda sont jetés chaque année. À l’échelle mondiale, les pertes s'élèveraient à des centaines de millions de dollars. Le professeur Drolet recommande de revoir la règle du «usage unique, le jour même», qui concerne également d’autres anticorps monoclonaux très coûteux. Vérifier la stabilité réelle de ces médicaments pourrait permettre des économies substantielles, au Québec comme à l'international. Cette étude a été menée par Alexandra Porlier, Pierre-Yves Gagnon, Valérie Chénard, Marc Veillette, Nicolas Bertrand, Caroline Duchaine et Chantale Simard, sous la direction de Benoît Drolet.

Abderrahim DERRAJI - 09 mars 2025 21:25
L'impact du microbiote sur l'axe intestin-cerveau : nouvelles perspectives thérapeutiques

Le syndicat des pharmaciens de Casablanca a organisé le 7 mars une conférence sous le thème «Implication du Microbiote dans le Dialogue entre l’Intestin et le Cerveau». Cette conférence qui a été organisée en collaboration avec le groupe Ethica et animée par le Dr Imane Chahid, Professeur agrégée de Pédiatrie et Responsable de l’unité de neuropédiatrie et de maladies héréditaires du métabolisme a permis de mettre en avant ce lien fascinant entre l’intestin et le cerveau, connu sous le nom d’axe intestin-cerveau. Cette communication bidirectionnelle influence de nombreux aspects de notre physiologie, allant du métabolisme aux émotions, en passant par les fonctions cognitives. Au centre de cet échange se trouve un acteur clé : le microbiote intestinal, un écosystème composé de milliards de micro-organismes jouant un rôle essentiel dans notre santé globale.   Les études récentes montrent que le microbiote participe à la régulation de neurotransmetteurs comme la sérotonine et le GABA (acide gamma-aminobutyrique), impactant ainsi notre humeur, notre sommeil et notre résistance au stress. Dr Imane Chahid a rappelé qu’un déséquilibre de cet écosystème, appelé dysbiose, a été associé à diverses pathologies neurologiques et psychiatriques, telles que la dépression, l’anxiété, la maladie de Parkinson ou encore les troubles du spectre autistique. Tout au long de sa présentation, le Pr Imane CHAHID a partagé avec l’assistance les avancées scientifiques récentes et les nouvelles stratégies pour exploiter le microbiote comme levier thérapeutique dans certaines pathologies.    

Abderrahim DERRAJI - 09 mars 2025 21:20
Découverte d’un mécanisme d’antibiorésistance

La bactérie Pseudomonas aeruginosa, responsable de plus de 300 000 décès annuels, a développé de nombreuses résistances aux antibiotiques. Parmi les derniers recours figurent les polymyxines (colistine et polymyxine B), mais certaines souches y deviennent résistantes. Une équipe française a identifié un nouveau mécanisme d’antibiorésistance impliquant la protéine CprA (Cationic peptide resistance A). Codée par le gène cprA, son expression est déclenchée par la présence de colistine. CprA appartient à la famille des SDR (short-chain dehydrogenase/reductase) et modifie les lipides de la membrane bactérienne, favorisant la production de microvésicules. Ces microvésicules ont trois effets majeurs : Elles contiennent des toxines nuisibles aux cellules hôtes. Elles stimulent excessivement l’inflammasome, entraînant une inflammation exacerbée. Elles perturbent les lysosomes, inhibant l’autophagie, processus qui aide à éliminer les bactéries. Cette hypothèse a été testée sur un modèle murin avec des bactéries dépourvues de CprA, montrant une virulence réduite. Ainsi, la colistine pourrait paradoxalement aggraver l’infection en favorisant la production de cette protéine. D’autres bactéries Gram négatives produisent des protéines similaires, comme Escherichia coli, Yersinia pestis et Ralstonia solanacearum. Cette découverte met en évidence une nouvelle famille de facteurs d’antibiorésistance, ouvrant la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques ciblant ces mécanismes.

Abderrahim DERRAJI - 06 mars 2025 13:13
Faillites, précarité et mépris : le cri d’alerte des pharmaciens

Il fut un temps où le pharmacien incarnait une figure stable du paysage médical : conseiller de proximité, garant de l’accès aux soins, pilier du système de santé. Mais aujourd’hui, cette profession essentielle, pourtant fragilisée, est à bout de souffle. Face à une crise persistante et à des promesses non tenues, les pharmaciens montent au créneau et réclament, une fois encore, des actions concrètes.   Le dernier épisode en date illustre parfaitement ce malaise profond. Conviés à une réunion par le directeur général de l’Agence marocaine des médicaments et des produits de santé, les représentants syndicaux des pharmaciens se sont vu imposer des entretiens séparés, alors même que les quatre organisations avaient travaillé de concert pour établir une liste commune de revendications et définir les mesures urgentes à mettre en place pour sauver la profession. L’amertume est d’autant plus grande que des engagements avaient pourtant été pris par le ministère de la Santé, Khalid Aït Taleb. À la suite d’une grève nationale, un accord avait été signé entre la tutelle et les syndicats pour créer une commission mixte chargée d’étudier les revendications des pharmaciens. Un an plus tard, l’attente demeure, les promesses s’effacent et les difficultés  s’aggravent. Pire encore, c’est la survie même de nombreuses pharmacies qui est en jeu. Selon les syndicats, près d’un tiers des officines sont au bord de la faillite, étranglées par des revenus en berne, un mode de rémunération obsolète, une dérégulation généralisée et l’absence totale de soutien institutionnel.   Au-delà du secteur lui-même, ce sont les patients qui, à terme, paieront le prix de cette crise. Une pharmacie qui ferme, c’est un accès aux soins compromis, une population plus vulnérable, une désertification médicale aggravée. Pourtant, au lieu de répondre aux inquiétudes des professionnels, l’inaction des autorités ne fait qu’alimenter la frustration et exacerber la colère.   Désormais, les syndicats exigent une intervention directe du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Leur objectif : remettre les discussions sur les rails avant que la crise ne s’enlise davantage. Mais si le silence persiste, la mobilisation reprendra, et avec elle, le spectre d’une contestation massive. Les autorités ont un choix à faire : persister dans l’inaction et laisser la situation se détériorer, ou rouvrir le dialogue pour construire, ensemble, des solutions viables. Ce qui est certain, c’est que les pharmaciens ne peuvent plus attendre...

Abderrahim DERRAJI - 01 mars 2025 12:53
SIDA : Les populations clés menacées par l’interruption des services essentiels

Les avancées majeures des deux dernières décennies dans la lutte contre le VIH, les hépatites virales et les infections sexuellement transmissibles (IST) ont permis de sauver des millions de vies et d’éviter de nouvelles infections. Cela a été possible, en grande partie, grâce à l’aide et à la solidarité internationales.  Malheureusement, des coupes budgétaires soudaines et des interruptions brutales de l’aide risquent de compromettre ces acquis et de mettre en danger les populations les plus vulnérables.   Comme le souligne l’OMS dans un communiqué daté du 27 février 2025, les effets de ces interruptions sont déjà visibles : suspension de la prophylaxie pré-exposition au VIH (PrEP), fermeture de centres de prévention et de dépistage, pénuries de personnel et d’équipements essentiels. Ce sont les populations clés – hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, travailleurs du sexe, utilisateurs de drogues par voie intraveineuse et détenus – qui en subissent les conséquences les plus graves. En plus de les exposer à un risque accru d’infection et de décès, ces mesures alimentent la stigmatisation et les discriminations.   Face à cette situation alarmante, il est impératif de garantir un accès ininterrompu aux traitements et à des soins non discriminatoires. L’OMS recommande que toute personne vivant avec le VIH bénéficie d’un traitement antirétroviral dès le diagnostic, sans rupture d’approvisionnement, et dans un cadre favorisant la confiance et l’engagement dans les soins. Or, ces principes fondamentaux sont mis en péril parl’instabilité des financements et la fermeture de services essentiels.   La prévention doit également rester une priorité absolue. L’accès à des outils efficaces comme les préservatifs, le dépistage, la PrEP, la prophylaxie post-exposition (PEP) et les programmes de réduction des risques est indispensable. Ces mesures, dont l’efficacité est avérée, doivent être mises en œuvre dans un cadre dénué de discrimination pour pérenniser les progrès réalisés.   L’urgence est donc à la mise en place d’un financement national durable et de systèmes de santé intégrés. Seule une approche globale, associant les acteurs étatiques et internationaux, pourra prévenir une recrudescence du VIH et des IST. Il est de la responsabilité des gouvernements et des bailleurs de fonds de ne pas abandonner ces populations en première ligne. La lutte contre le VIH ne peut souffrir d’atermoiements : il en va de millions de vies et de décennies d’efforts qu’il est impensable de laisser s’effondrer.  

Abderrahim DERRAJI - 01 mars 2025 12:44