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La DMP dévoile un projet de dématérialisation des dossiers d’enregistrement des médicaments Abderrahim DERRAJI - 28 mars 2023 15:06
La DMP dévoile un projet de dématérialisation des dossiers d’enregistrement des médicaments

La Direction du médicament et de la pharmacie (DMP) a tenu, le 28 mars 2023, une réunion d’information au sujet du projet de dématérialisation des enregistrements des médicaments au Maroc.

C’est ainsi que les représentants de l’industrie pharmaceutique opérant au Maroc : AMMG (Association marocaine du médicament générique), FMIIP (Fédération marocaine de l'industrie et de l'innovation) et LEMM (Les Entreprises du médicament au Maroc) ont suivi une présentation qui a mis en avant l’apport de ce nouveau e-service et les modalités prévues pour l’enregistrement dématérialisé d’un médicament.      

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GREVE

Le rapport qui a fait déborder la base ! Abderrahim DERRAJI - 26 mars 2023 23:03
Le rapport qui a fait déborder la base !

Toutes les représentations syndicales des pharmaciens d’officine du Maroc ont rendu public, le 25 mars 2023, un communiqué par lequel elles annoncent une série d’actions revendicatives. Une première grève sans garde aura lieu le 13 avril prochain. Dans le cas où celle-ci ne donnerait pas l'effet escompté, elle sera suivie d’une seconde grève de deux jours dont les dates seront annoncées ultérieurement.

Ces grèves étaient prévisibles eu égard à la situation que vit la profession depuis de nombreuses années.

En effet, privée de ses Conseils de l’Ordre qui n’ont pas renouvelé leurs conseillers conformément au Dahir de 1976, la profession a atteint un degré de dérégulation sans précédent. Cette situation s’est particulièrement aggravée depuis le départ du Pr Anas Doukkali et du Pr Jamal Taoufik, respectivement ministre de la Santé et directeur du Médicament et de la pharmacie. Ces derniers avaient mis sur pied des commissions pour brosser un état des lieux de la profession et élaborer des recommandations pour venir à bout des dysfonctionnements qui l’affectent. Depuis leur départ, on a assisté à une rupture de dialogue entre les pharmaciens et leur tutelle.

Certes, le Décret-loi 1-23-1 édictant des dispositions relatives à l'organisation des élections des Conseils régionaux a été adopté le 16 mars 2023, mais le retard pris pour l'adoption de ce texte de loi a malheureusement privé la profession, quatre années durant, d’un Conseil de l'Ordre pouvant, entre autres, formuler un avis critique au sujet des projets de loi impliquant le pharmacien d’officine.

Mais ce qui a mis en rogne les pharmaciens, c’est la compagne médiatique et injuste dont ils font l'objet depuis la publication du rapport de la Cour des comptes. Les auteurs de ce rapport ont évoqué des marges qui n’ont rien à voir avec celles que perçoivent réellement les pharmaciens. Ces auteurs ont également fait un benchmark entre les marges des pharmaciens marocains et celles des pays de référence, sans prendre en considération la large palette de revenus que les pharmaciens des pays cités perçoivent en plus de la simple marge commerciale.  

Malheureusement, certains journalistes et apparentés n’ont pas pris la peine de vérifier la véracité des deux «marges-chocs» figurant dans le rapport de la Cour des comptes. La couverture médiatique s'est rapidement transformée en une «vindicta» qui a surpris tous les pharmaciens. Et c’est en quelque sorte, la goutte qui a fait déborder le vase.

Pour rappel, du temps où le Pr El Houssaine Louardi occupait le poste de ministre de la Santé, les pharmaciens avaient vécu une situation voisine. La pression dont ils avaient fait l’objet, notamment à travers les médias, les a contraints à abandonner leur marge sur les produits onéreux en échange d’une augmentation de la marge sur les produits dont le prix public de vente est inférieur à 280,60 DH.

Le Décret 2-13-852 du 18 décembre 2013 a été présenté par le Pr El Houssaine Louardi comme la solution miracle qui devait permettre d'améliorer l’accès aux médicaments. Selon ses prévisions, les volumes de vente de médicaments allaient compenser les baisses des prix des médicaments engendrées par la mise en application du Décret de fixation des prix des médicaments.

Dans les faits, l’amélioration de l’accès aux médicaments n’a jamais eu lieu. La consommation moyenne des médicaments a stagné durant les années qui ont suivi la mise en application de ce Décret. Par contre, les baisses des prix des médicaments sont bien réelles et il en est de même pour les baisses des revenus des pharmaciens.

Aujourd’hui, les pharmaciens d’officine refusent de se faire imposer et, d’une manière hasardeuse, un nouveau Décret de fixation des prix des médicaments dont le seul objectif est de ménager les caisses d’assurances maladies, sans tenir compte de la viabilité de la pharmacie d’officine.

À l’instar des pharmaciens exerçant dans les pays voisins, les pharmaciens marocains pourraient se voir confier des missions de santé publique d'autant que dans de nombreuses régions du Maroc la pharmacie constitue le seul espace de santé accessible. Quant à leur rémunération, on ne peut pas envisager de poursuivre le cercle infernal des baisses de prix des médicaments sans prévoir d'autres modes de rémunération. Sans honoraires qui viendraient s'ajouter aux marges commerciales, la pharmacie ne survivra pas aux baisses des prix des médicaments.

Pour conclure, l’administration est aujourd’hui au pied du mur, elle ne peut pas continuer à ignorer une aussi importante profession et lui imposer ses desiderata. Sans signaux forts de sa part, les grèves annoncées pourraient prendre une mauvaise tournure, d’autant plus que les pharmaciens d'officine, qui sont encore sous le choc, n'ont plus rien à perdre !

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CHIRURGIE BARIATRIQUE

La chirurgie bariatrique et métabolique en question Abderrahim DERRAJI - 26 mars 2023 22:53
La chirurgie bariatrique et métabolique en question

La Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat a abrité, le samedi 18 mars, une conférence-débat qui a eu pour thème «Quelles actualités pour la chirurgie bariatrique et métabolique ? Quels apports de la e-santé ?»

Cette rencontre organisée conjointement par l’Université Mohammed V de Rabat et le Centre d’innovation en e-santé a été inaugurée en présence du Pr Anas Doukkali, président du Centre d’innovation en e-santé, du Pr Brahim Lekehal, doyen de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, et du Pr Abdelkader Errougani, directeur du Centre hospitalo-universitaire Ibn Sina de Rabat.

Lors de leurs allocutions, ces trois professeurs ont rappelé les chiffres inquiétants de la prévalence de l’obésité au Maroc. Et eu égard aux risques auxquels les personnes obèses s’exposent, la chirurgie bariatrique peut constituer une réponse thérapeutique. Ces trois professeurs se sont également accordés sur l’apport de la e-santé dans l'amélioration de la prise en charge des patients.

Après les trois allocutions inaugurales, l’Association de développement du Centre d’innovation en e-santé (ADCIeS) a signé trois conventions de partenariat : La première convention a été signée avec Le Centre hospitalo-universitaire Ibn Sina (CHUIS), la deuxième avec la Société marocaine d'endocrinologie de diabétologie et de nutrition (SMEDIAN) et la troisième avec le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM).

Ces trois conventions ont pour but de renforcer la collaboration entre l’ADCIeS et le CHUIS, l'ADCIeS et le CNOM et l'ADCIeS et la SMEDIAN.

La cérémonie de signatures de convention a été suivie par une série de conférences au sujet de la chirurgie bariatrique en France et une conférence dont la finalité est d’apprécier l’apport de la e-santé dans la prise en charge des sujets candidats à cette chirurgie, aussi bien avant l'opération qu'après celle-ci.

Pour animer les sessions programmées, les organisateurs de cette rencontre ont fait appel au Dr Houcine Amrouni, médecin-anesthésiste au CHU de Lille, au Pr Robert Caiazzo, chirurgien viscéral et bariatrique au CHU de Lille, et Franck Laureyns, CEO Healthcare 360.

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Pharma 5

Pharma 5 inaugure une usine intelligente 4.0 Abderrhim DERRAJI - 26 mars 2023 22:51
Pharma 5 inaugure une usine intelligente 4.0

Le groupe Pharma 5 a inauguré, mardi dernier, la première usine interconnectée d’Afrique. Cette Smart Factory, qui est située dans la zone industrielle d'Oulad Salah de Bouskoura, a été inaugurée en présence du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, du ministre de la Santé et de la protection sociale, Khalid Aït Taleb, et du ministre délégué chargé de l’Investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques, Mohcine Jazouli.

Avec cette usine, Pharma 5, qui va multiplier par cinq ses capacités de production de médicaments, contribuera à renforcer la souveraineté sanitaire et à augmenter les exportations en médicaments à l’international. 

Selon Yasmine Lahlou-Filali, vice-présidente directrice générale du Groupe Pharma 5, cette unité est pensée comme un écosystème innovant qui place l’agilité au cœur de son organisation.

En marge de cette inauguration, Pharma 5 et le ministère de la Santé et de la protection sociale ont signé un protocole d’accord pour la mise en place de nouvelles unités de production d’injectables, de biotechnologies, de nouvelles formes galéniques et de Recherche & Développement dans de nouvelles aires thérapeutiques. 

Par ce protocole, ce groupe pharmaceutique s’est engagé à investir 300 millions de dirhams à l’horizon 2027 et à créer au moins 300 emplois directs.

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MALADIE D'ALZHEIMER

Le mastinib confirme son efficacité pour ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer Abderrahim DERRAJI - 26 mars 2023 22:48
Le mastinib confirme son efficacité pour ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer

D’après les premiers résultats cliniques de phase III confirmatoire, le masitinib s’avère efficace pour ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer chez les patients atteints de formes légères à modérées de la maladie d’Alzheimer. 

Selon un article publié dans la revue scientifique «Alzheimer's Research & Therapy», l’essai clinique international mené sur des centaines de patients a révélé que le mastinib d’AB Science administré à la dose de 4,5 mg/kg/jour a permis de ralentir de manière «significative» la détérioration cognitive chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer comparés à ceux du groupe placebo.

Ce traitement est administré aux patients pour ralentir la progression de cette maladie qui touche près 55 millions de personnes à travers le monde. Ce traitement ne permet cependant pas de stopper la maladie, ni de rétablir les pertes cognitives.

«À ce jour, aucune thérapie modifiant l’évolution de la maladie n’a été approuvée dans cette population de patients atteints de la maladie d'Alzheimer à un stade plus avancé. Je suis donc enthousiaste à l'idée de poursuivre le développement du masitinib avec cette étude confirmatoire de phase III, en espérant qu'il puisse bénéficier à cette population difficile à traiter», a déclaré Bruno Dubois, directeur de l'Institut de la mémoire et de la maladie d'Alzheimer à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.

Le masitinib, qui cible le système immunitaire inné du cerveau, y compris les mastocytes, fait l'objet d'essais cliniques de phase III pour évaluer son efficacité dans la prise en charge de Charcot et, en dehors des maladies neurodégénératives, dans les maladies inflammatoires comme la mastocytose systémique indolente (phase III également) ou en oncologie (cancer du pancréas, cancer de la prostate métastatique, en phase II).

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Autres articles

La marge brute du pharmacien n’a jamais été ni de 47%, ni de 57% !

  La profession pharmaceutique connaît une effervescence sans précédent depuis que les pharmaciens ont appris que leurs marges risqueraient d’être revues à la baisse. À vrai dire, leurs appréhensions ont commencé depuis la publication du dernier rapport de la Cour des comptes. Ce document très intéressant de 147 pages, indique que les pharmaciens perçoivent deux marges sur les médicaments : 47% et 57% et deux forfaits : 300 DH et 400 DH. La Cour des comptes recommande au ministère de la Santé et de la protection sociale de «mettre en place une politique pharmaceutique nationale axée sur le développement de la production nationale, et de revoir les processus d’autorisation, de contrôle et de fixation des prix des médicaments, notamment les délais réglementaires d’octroi des AMM (Autorisation de mise sur le marché) et les méthodes de fixation et de révision des prix, de manière à garantir leursdisponibilité et accessibilité économique continues». Pour rappel, le Décret 2-13-852 relatif aux conditions et aux modalités de fixation du prix public de vente des médicaments fabriqués localement ou importés a été publié le 18 décembre 2013. Ce texte de loi, qui a été élaboré en commun accord entre toutes les composantes du secteur et le ministère de la Santé, stipule que les pharmaciens d’officine abandonnent leur marge sur les médicaments onéreux qui était de 30%. En contrepartie, leur marge sur la première tranche T1 (Médicaments dont le prix public de vente – PPV) est inférieure à 280,60 DH) passera de 30 à 34%.  Depuis 2014, le pharmacien ne perçoit plus qu’un forfait de 300 DH sur les produits dont les PPV sont compris entre 962,70 DH et 2.875 DH et un forfait de 400 DH quand le PPV est supérieur à 2.875 DH.  Et étant donné que l’article 2 du Décret 2-13-852 stipule que les PPV doivent être calculés à partir du prix fournisseur hors taxes (PFHT), l’administration a été amenée à définir un coefficient multiplicateur pour garantir au pharmacien d’officine une marge opérationnelle fixe de 34% pour la première tranche (T1). Ce coefficient multiplicateur, qui est en réalité une variable d’ajustement, est de 0,572 (57,2%), sachant que le PPV = [PFHT] × 11%+PFHT × coefficient multiplicateur. Lors des négociations qui ont précédé l’adoption du Décret 2-13-852, ce facteur a été arrondi à 57% et la marge sur les médicaments de la tranche T1 est passée de 34 à 33,93%.  Pour ce qui est des médicaments de la deuxième tranche et dont les PPV sont compris entre 280,60 DH et 962,70 DH, ce coefficient multiplicateur est de 47%, ce qui correspond à une marge opérationnelle du pharmacien de 29,75%. En réalité, la marge nette du pharmacien ne dépasse guère les 10% si on prend en considération la totalité des charges de la pharmacie. En d’autres termes, il y a eu une confusion entre la marge des pharmaciens et les coefficients multiplicateurs. En plus de cette confusion sur les marges largement relayée par la presse, les marges des pharmaciens ont été comparées avec les marges des pharmaciens exerçant dans d’autres pays.  Certes, les comparaisons peuvent être riches en enseignements, mais à condition de comparer ce qui est comparable. Dans ce cas de figure, on ne peut pas parler de la marge commerciale sans citer les autres sources de revenu des pharmaciens exerçant dans les autres pays.  Si on prend le cas de la France par exemple, le pharmacien reçoit une rémunération sur l’activité de dispensation qui est sous forme de marge comme c’est le cas au Maroc. Il perçoit en plus une rémunération conséquente sur l’activité de dispensation sous forme d’honoraires et une rémunération pour mission de santé publique. L’Hexagone, qui a adopté une approche dont la finalité est de «désensibiliser» la rémunération des pharmaciens des prix des médicaments, a prévu d’autres rémunérations pour le pharmacien d’officine : une rémunération pour mission de santé publique, des honoraires liés à l’ordonnance dite complexe, un honoraire d’exécution d’une prescription comportant un ou plusieurs médicaments spécifiques, un honoraire à l’ordonnance pour les enfants de moins de 3 ans et les patients âgés de plus de 70 ans, des honoraires pour accompagnement pharmaceutique des patients sous traitements anticancéreux oraux, un honoraire pour le service de garde qui s’ajoute à l’indemnité forfaitaire de garde, etc. Or, au Maroc, seule existe la rémunération sous forme de marges commerciales (ou forfaits) et qui plus est sur un chiffre d’affaires insignifiant si on le compare au chiffre d’affaires réalisé par les pharmaciens des pays cités.   Faut-il le rappeler, l'ancien ministre de la Santé, El Houssaine Louardi, était également persuadé que le problème de l’accès aux médicaments était lié à leur prix. Mais comme l’avaient prédit plusieurs experts, le Décret 2-13-852 adopté en 2013 en obligeant toutes les composantes du secteur à faire des concessions, n’a eu que très peu, ou pas d’effet, sur la consommation des médicaments au Maroc. On espère que la généralisation de la couverture médicale permettraitd'améliorer l'accès aux médicaments.  Aussi, le Maroc, qui réalise des performances dans beaucoup de secteurs et qui s’est engagé à généraliser la couverture médicale universelle, ne peut pas se hasarder à prendre des décisions pouvant impacter irrémédiablement un secteur qui a fait preuve d’une résilience peu commune lors de la pandémie Covid-19.  Toute tentative de réduction de la marge du pharmacien qui ne prend pas en considération la viabilité de l’officine ne peut aboutir qu’à un échec de la politique pharmaceutique nationale. Les pharmaciens d’officine, qui jouent un rôle que bon nombre de donneurs d’ordres semblent ignorer, ne sont pas prêts à faire d'autres concessions. Les semaines à venir risquent d'être mouvementées. Et comme l’a dit un pharmacien sur les réseaux sociaux : «Il vaut mieux baisser les rideaux quelques jours, pour ne pas avoir à le faire pour toujours !» 

Abderrahim DERRAJI - 19 mars 2023 22:07
Élections ordinales : un déblocage sans dissolution des Conseils régionaux

Le Conseil du gouvernement, réuni le 16 mars 2023, a adopté le projet de Décret-loi 1-23-1 édictant des dispositions relatives à l'organisation des élections des Conseils régionaux. Contrairement à El Houssaine Louardi qui avait dissous les deux Conseils régionaux en se basant sur les dispositions prévues par le Dahir de 1976, le ministre de la Santé et de la protection sociale actuel a préféré nommer une commission administrative qui va être chargée de préparer les élections des deux Conseils régionaux des pharmaciens d’officine dans un délai de 6 mois. En faisant de la sorte, la tutelle évite ainsi de geler «l’activité» des deux Conseils régionaux des pharmaciens d'officine durant la période de transition qui va durer au moins six mois. Les conseillers actuels continueront de ce fait à jouir de toutes leurs prérogatives à l’exception des inscriptions aux tableaux des Conseils de l’Ordre et des Conseils disciplinaires. Ce Décret va ainsi mettre fin à une situation de non-droit qui a porté préjudice à la profession pharmaceutique et à tout le secteur du médicament et de la pharmacie durant plus de 4 ans.  On espère que la rédaction du projet de régionalisation prendra en considération ces dépassements pour que la profession et le secteur n’aient plus à revivre le même cauchemar. 

Abderrahim DERRAJI - 19 mars 2023 22:03
L’ANSM suspend la commercialisation de produits cosmétiques de la marque Joëlle Ciocco Paris

Les inspections menées par l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM – France) en lien avec la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF – France) ont révélé que la société Capital Joëlle Ciocco ne respectait pas la réglementation des produits cosmétiques.  Les contrôles effectués ont également démontré que certains produits préparés spécifiquement pour des clients contenaient de la bétaméthasone qui entre dans la composition de médicaments et qui ne peut être utilisée que dans le cadre d’une prescription médicale. Suite à ces inspections, l’ANSM a suspendu la fabrication, la mise sur le marché, la publicité, la distribution et l’utilisation des produits cosmétiques de la marque Joëlle Ciocco Paris, les produits cosmétiques préparés spécifiquement par la société Capital Joëlle Ciocco et les produits préparés spécifiquement contenant de la bétaméthasone. L’ANSM a également demandé à la société Joëlle Ciocco Paris de retirer de la vente l’ensemble de ses produits.

Abderrahim DERRAJI - 19 mars 2023 22:01
Pholcodine : Suspension de l’AMM et retraits des lots

Par une note d’information datée du 16 mars 2023, la Direction du médicament et de la pharmacie indique que les autorisations de mise sur le marché (AMM) des spécialités à base de pholcodine sont suspendues et tous les lots contenant la pholcodine doivent être retirés du marché marocain. La DMP indique que cette décision a été prise conformément aux recommandations de la Commission nationale de pharmacovigilance en raison d’un risque d’allergie croisée avec les curares.  La DMP invite les médecins à ne plus prescrire ces spécialités et les pharmaciens d'officine à ne plus les conseiller, ni les dispenser.  Cette direction du ministère de la Santé indique également qu’en cas d’anesthésie et/ou utilisation du curare, les professionnels de santé doivent s’enquérir de la consommation de médicament contenant la pholcodine par les patients afin d’éviter tout risque d'allergie. Spécialités à base de pholcodine commercialisées au Maroc : lien

Abderrahim DERRAJI - 17 mars 2023 17:09
Pharmacien, dernier rempart contre le mésusage

Tous les jours que Dieu fait, les médicaments sauvent des vies. On doit en grande partie l’augmentation de l’espérance de vie aux différentes classes thérapeutiques mises sur le marché. Seulement, les médicaments peuvent également s’avérer dangereux s’ils sont mal utilisés, et les mésusages ne datent pas d’aujourd’hui. En effet, le médecin et philosophe suisse Paracelse disait : «Tout est poison, rien n’est poison, c’est la dose qui fait le poison». Cette citation, qui pourrait s’appliquer à la majorité des médicaments, explique la méfiance des professionnels de santé vis-à-vis des mésusages des médicaments en général, et de celui de certaines spécialités en particulier. Cette utilisation intentionnelle et inappropriée d’un médicament, non conforme à l’autorisation de mise sur le marché ou à l’enregistrement, ainsi qu’aux recommandations de bonnes pratiques, peut être responsable d’effets indésirables ayant un réel impact sur la qualité de vie des patients. Un des exemples de ces mésusages les plus connus au Maroc est l’utilisation larga manu de la cyproheptadine comme orexigènes. Les corticoïdes, qui sont des médicaments à prescription obligatoire, peuvent être utilisés dans ce but,mais ils sont difficiles à avoir sans ordonnance.  Les benzodiazépines dont l’apport dans certaines pathologies est indiscutablefont également l’objet de mésusages. La dépendance que cette classe thérapeutique engendre combinée à son usage supposé «récréatif», explique l’engouement de certains usagers et des trafiquants pour ces médicaments dont la dispensation a fait basculer des pharmaciens du statut d’honorables professionnels de santé à celui de «trafiquants de substances illicites». Les utilisateurs de ces substances qui ont de plus en plus de mal à se les procurer essayent d’autres recettes qui sont utilisées dans d’autres comme le tramaldol. Les sirops à base de codéine qui sont à prescription facultative sont associés aux antihistaminiques et, depuis peu, à la cyproheptadine qui compte,de ce fait, un mésusage de plus ! Les pharmaciens et leurs aides font de leur mieux pour juguler ces usages déviants même si les notifications de ces mésusages au Centre marocain de pharmacovigilance ne sont pas systématiques. Malheureusement, et en l’absence d’ordonnances infalsifiables et/ou de plateformes permettant de vérifier l’authenticité des ordonnances, de fausses prescriptions peuvent échapper à la vigilance du pharmacien et de ses aides sans compter que le climat de suspicion qui prévaut peut malheureusement priver de vrais patients de leurs traitements…

Abderrahim DERRAJI - 12 mars 2023 21:29
La CSPM exhorte l’arrondissement de Sbata de «respecter la loi»

  Par un avertissement rendu public le 8 mars 2023, la Confédération des Syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM) reproche à l’arrondissement de Sbata de faire «l’exercice illégal de la pharmacie». Le courrier en question mentionne de nombreux dépassements constatés par cette représentation syndicale. En effet, la CSPM a relevé, dans son écrit, plusieurs faits qu'elle considère comme des violations de la Loi 17-04 portant Code du médicament et de la pharmacie, à commencer par les appels d’offres lancés par cette administration. À cela, s’ajoutent plusieurs infractions, entre autres, le stockage des médicaments et leur distribution dans les locaux dudit arrondissement. Et aussi invraisemblable que ça puisse paraître, l’annonce de la disponibilité des médicaments a été faite moyennant un affichage des photos de leurs boîtes sur un écran placé sur la devanture de l’arrondissement. Après avoir énuméré dans son «courrier-avertissement» la totalité des griefs constatés et qui ont mis en rogne les pharmaciens, la CSPM a signifié à l'arrondissement de Sbata de se conformer aux lois en vigueur dans un délai de 8 jours. Dans le cas contraire, la CSPM se réserve le droit d’entamer une procédure en justice afin de faire valoir les droits des pharmaciens.

Aiderahim DERRAJI - 12 mars 2023 21:27
Un deuxième cycle de formation destiné aux aides-pharmaciens

L’Université Mohammed VI des sciences et de la santé (UM6SS) et les laboratoires Laprophan viennent de lancer la deuxième édition du cycle de formation «Compétences pratiques en officine».  Ce cursus innovant permettra à plus de 350 aides-pharmaciens représentant les différentes régions du Royaume de bénéficier d’une formation de bonne facture axée sur le bon usage du médicament et sur les compétences du métier en officine. Cette deuxième édition, qui fait suite à une première édition réussie si l'on juge par l’engouement qu'elle a suscité auprès des aides-pharmaciens, répond à un impératif de santé publique et contribue à améliorer les compétences des collaborateurs en pharmacie avec à la clé une meilleure prise en charge des patients. Sous la supervision du pharmacien d’officine, l’aide-pharmacien est un maillon indispensable dans la chaîne de dispensation du médicament et joue un rôle social de premier ordre dans l’interaction au quotidien avec les patients.  Cette formation vise aussi à permettre aux aides-pharmaciens de jouer pleinement le rôle qui leur incombe dans l'orientation et le conseil aussi bien dans la dispensation des ordonnances médicales que dans la prévention des situations courantes de mésusage et d’interactions médicamenteuses, en particulier chez certaines populations à risque.  L’une des grandes nouveautés de cette deuxième édition est l’intégration d’un module spécifique dédié aux réseaux sociaux et à l’information médicale sur Internet. Ce module revêt une importance capitale pour aider les collaborateurs en pharmacie à mieux utiliser les données médicales disponibles sur la Toile et connaître les limites de l'utilisation des réseaux sociaux.  «Par souci de renforcement de ce savoir-faire, le programme retenu pour cette formation a considéré la diversité des tâches assurées par l’aide-pharmacien et nous aurons l’occasion pendant les prochaines éditions del’enrichir davantage», a affirmé professeur Lhousaine Balouch, doyen de la Faculté de pharmacie de l’UM6SS.  De son côté, Dr Othmane Boumaalif, directeur médical des laboratoires Laprophan, a précisé que cette formation est une contribution à une dispensation du médicament conforme à la réglementation en vigueur et aux bonnes pratiques et permettra aux aides-pharmaciens, sous la supervision du pharmacien, de faire face aux différentes situations d’interaction avec les autres professionnels de la santé notamment les médecins. 

Abderrhim DERRAJI - 12 mars 2023 21:25
ANSM : Recommandations pour limiter le risque de méningiome chez les patientes sous progestatifs

Dans un point d’information mis en ligne le 2 mars 2023, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM – France) a indiqué qu'un comité d’experts composé de représentants de personnes traitées par des progestatifs et de professionnels de santé a élaboré des recommandations à même d’encadrer le risque de méningiome chez les utilisatrices des progestatifs suivants : Médrogestone (Colprone), progestérone à 100 mg et 200 mg (Utrogestan et génériques), dydrogestérone (Duphaston) et dienogest (génériques de Visanne). Cette initiative a été prise en attendant les résultats d’études épidémiologiques en cours. Ces traitements sont indiqués dans plusieurs pathologies gynécologiques comme l'endométriose, les fibromes, les règles particulièrement longues et/ou abondantes, les troubles du cycle). Ils sont également administrés comme traitement hormonal substitutif (y compris la ménopause) et aussi en obstétrique (stérilité par insuffisance lutéale, avortements à répétition).  Dans son point d’information, l’ANSM a indiqué qu’entre 2019 et 2020, des études épidémiologiques successives ont révélé un risque de méningiome, qui augmente avec la dose reçue, pour trois progestatifs (Androcur, Lutenyl, Lutéran et génériques). Ces travaux ont poussé l’Agence française à mettre en place de nombreuses mesures visant à limiter ce risque. Dans le cadre de la surveillance renforcée que l’ANSM mène sur l’ensemble des progestatifs, elle a observé des cas de méningiome survenus lors de traitements par d’autres progestatifs. Et c’est ce qui l’a poussée à réunir un comité scientifique temporaire (CST) composé de représentants de personnes traitées ainsi que de professionnels de santé pour élaborer des recommandations sur les conditions d’utilisation des progestatifs, autres que ceux à base d’acétate de cyprotérone (ACP), nomégestrol (ANMG) et chlormadinone (ACM), au regard du risque de méningiome. En faisant de la sorte, l’ANSM essaye d’éviter de priver de ces traitements les personnes pour lesquelles ces traitements sont justifiés. Le CST estime qu’un effet «classe» des progestatifs sur le risque de méningiomes ne peut être exclu et a établi de premières recommandations afin de limiter ce risque en attendant que les études épidémiologiques menées par Epi-Phare confirment ou infirment ce risque. Parmi les cas de méningiomes déclarés sous traitement progestatif, ceux rapportés avec la médrogestone (Colprone) et la progestérone à 100 mg et 200 mg (Utrogestan et génériques) sont particulièrement suggestifs d’un rôle de ces médicaments compte tenu de la stabilisation ou la régression tumorale à l’arrêt du traitement. Ainsi, le résumé des caractéristiques du produit (RCP) et la notice de Colprone viennent d’être mis à jour afin d’y faire figurer le risque de méningiome. De plus et étant donné que la progestéroneà 100 mg et 200 mg est également utilisée dans les autres pays de la communauté européenne, l’ANSM a demandé à ce que ce sujet fasse l’objet d’une discussion par le PRAC (Pharmacovigilance Risk Assessment Committee).  Recommandations préliminaires concernant l’utilisation des progestatifs médrogestone (Colprone 5 mg), progestérone 100 ou 200 mg (Utrogestan et génériques), dydrogestérone (Duphaston 10 mg) et dienogest (génériques de Visanne 2 mg) : • En cas d’antécédent de méningiome ou de méningiome existant, l’introduction d’un traitement progestatif est contre-indiquée, sauf exception à évaluer en réunion de concertation pluridisciplinaire (constituée de gynécologue et/ou endocrinologue et neurochirurgien) sur la base du rapport bénéfice/risque individuel pour les personnes traitées et de la présence ou non d’alternatives thérapeutiques.  • La prescription d’un nouveau progestatif en relais d’un traitement antérieur par acétate de cyprotérone, de chlormadinone ou de nomégestrol n’exclut pas le risque de méningiome, sans que l’on puisse pour le moment le déterminer. Il est nécessaire, avant toute nouvelle prescription ou switch entre progestatifs, de vérifier l’ensemble des progestatifs déjà utilisés et leur durée d’utilisation. • Le traitement doit être prescrit à la dose minimale efficace avec une durée d’utilisation la plus courte possible. • L’intérêt à poursuivre le traitement doit être réévalué régulièrement (tous les ans), notamment aux alentours de la ménopause, le risque de méningiome augmentant fortement avec l’âge. • Une IRM cérébrale devra être réalisée en cas de signes cliniques neurologiques évocateurs d’un méningiome (maux de tête, troubles de la vision, du langage, de la mémoire et de l’audition, nausées, vertiges, convulsions, perte de l’odorat, faiblesse ou paralysie).  

Abderrahim DERRAJI - 12 mars 2023 21:22
Production locale des médicaments en Afrique : De l’option à l’obligation !

Les participants à la 20e édition du Salon Officine Expo, qui s’est tenu les 24 et 25 février courant à Marrakech, ont pu suivre une table ronde très intéressante qui a été dédiée à l’harmonisation des enregistrements des produits de santé en Afrique, ainsi qu’à la présentation de l’Agence africaine du médicament (AMA). En guise d’introduction, M. Karim Smine, modérateur de cette table ronde, a rappelé la volonté manifestée par les nations africaines pour faciliter l’accès aux médicaments et aux produits de santé. Cette volonté s’est concrétisée sur le terrain par la mise en place de l’AMA. Selon cet expert en industrie pharmaceutique et en santé publique, cette Agence constitue un élément clé pour que les pays africains puissent atteindre la souveraineté en médicaments et en produits de santé. Cette souveraineté s’avère aujourd’hui inéluctable surtout depuis que la pandémie Covid-19 a révélé l’incapacité de certains pays africains à subvenir aux besoins de leurs populations en médicaments et en dispositifs médicaux. M. Smine a également rappelé que le Maroc ne cesse de multiplier les initiatives afin de garantir un accès équitable aux soins à toutes ses populations. La couverture médicale généralisée et les réformes du système de santé constituent deux exemples concrets qui traduisent cette volonté. Par ailleurs, d’importants investissements ont permis au Maroc de se doter de nouveaux sites de production de médicaments. Ces sites permettront au Royaume de subvenir à ses besoins en médicaments. Une partie de la production de ces nouveaux sites pourrait être exportée vers les autres pays africains partenaires. Après cette introduction, le Dr Michel Sidibé, envoyé spécial de l'Union africaine (UA) pour l'Agence africaine du médicament, a fait un exposé par lequel il a mis en exergue les insuffisances dont souffrent les pays africains en matière d’accès aux produits médicaux. Il a également présenté les grandes lignes de la stratégie adoptée par les pays africains pour garantir un accès équitable aux soins. Cet ancien ministre de la Santé du Mali a également fait part à l’assistance de l’état d’avancement de la mise en place de l’AMA, une autorité continentale qui va contribuer, entre autres, à l’harmonisation de la réglementation pharmaceutique en Afrique. Selon le Dr Michel Sidibé, les leaders politiques, les acteurs de l’industrie pharmaceutique, les chercheurs, les patients et les acteurs de la société civile s’accordent tous sur la nécessité de renforcer la production des produits médicaux en Afrique. La création de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) constitue également une réelle opportunité pour le Continent, sachant qu’il s’agit d’un marché de 1,3 milliard de personnes. Ce chiffre pourrait atteindre 2,5 milliards d’ici 2050. Les volumes importants de médicaments qui seront échangés à travers la Zlecaf permettront une économie d’échelle et une réduction des coûts. Il en est de même pour l’harmonisation de la législation et la simplification des procédures, notamment douanières. Pour le Dr Michel Sidibe, il est temps pour les pays africains d’opter pour un nouveau paradigme de leurs systèmes de santé, dont les vulnérabilités ont été mises à nu par les dernières pandémies. Durant la pandémie Covid-19, le taux de couverture vaccinale en Afrique n’a pas dépassé les 15%. Cela s’explique par la dépendance des pays africains aux pays producteurs de vaccins. Le nombre élevé d’intermédiaires est un facteur à prendre en considération. Ce nombre impacte le prix du médicament en Afrique. Paradoxalement, ce sont les pays africains les moins riches qui supportent les coûts de plus en plus élevés d’approvisionnement ! Aujourd’hui, il faut analyser tous ces facteurs et prendre les décisions qui s’imposent pour favoriser la production locale de médicaments et réduire la dépendance de l’Afrique vis-à-vis des pays producteurs de médicaments. D’après Dr Michel Sidibé, la souveraineté est une exigence du moment et c’est le seul moyen qui nous permettra de réduire le gap et d’aboutir à des systèmes de santé équitables pérennes et efficaces. Les nations africaines devraient investir dans le capital humain. L’expertise technique et l’innovation conditionnent le développement de la recherche clinique en Afrique. La collaboration entre les grandes régions d’Afrique et les autres régions du monde, l’exploitation des datas et l’intelligence artificielle sont des domaines auxquels les nations africaines devraient s’intéresser. D’autres défis se profilent à l’horizon comme les droits intellectuels, le transfert de technologie et la digitalisation des hôpitaux. Le développement d’une industrie locale reste également tributaire d’un environnement réglementaire adéquat qui ne peut être garanti en l’absence d’autorités sanitaires nationales fortes.  Sans réglementation adéquate, la mise en place de la couverture médicale universelle sera compromise et on risque d’hypothéquer l’émergence de système de santé performant et résiliant. L’harmonisation de la réglementation pharmaceutique en Afrique nécessite en plus des Agences nationales de médicaments, une harmonisation entre des cinq grandes régions d’Afrique. Il faut également adopter les procédures internationales comme les procédures opérationnelles normalisées (SOP). Au niveau du Continent, l’AMA a été créée pour améliorer l’accès aux produits de santé de qualité et favoriser le déploiement de la couverture médicale sanitaire généralisée. Cette approche permettra de se prémunir contre les marchés parallèles de médicaments de qualité inférieure ou contrefaits. Dans son intervention qu’elle a effectuée à distance, le Dr Margareth Ndomondo Sigonda, coordinatrice de l'Agence NEPAD, a rappelé que le projet d’AMA est devenu une réalité et c’est le Rwanda qui va abriter son siège. Dix commissions techniques ont été formées. Les pays maghrébins sont malheureusement peu impliqués dans les structures actuelles de l’AMA. Ce sont plutôt les pays anglophones ayant un niveau de maturité 3 qui sont aux commandes. Il s’agit de la Tanzanie, le Ghana, le Nigeria et l’Égypte. La banque mondiale, la banque africaine de développement, la Communauté européenne et d’autres structures sont disposées aujourd'hui à accompagner l’Afrique pour garantir l’émergence d’une industrie locale. L’intervention du Dr Margareth Ndomondo Sigonda a été suivie par celle du directeur du médicament et de la pharmacie, Dr Aziz Lamrabti, qui a axé son intervention sur les efforts déployés par le Royaume afin de généraliser la couverture médicale. Il a également rappelé à l’assistance les réformes en cours qui ont permis la création de la Haute Autorité de la santé, l’Agence marocaine des médicaments et des produits de santé, les Groupements sanitaires territoriaux de la santé, et l’Agence du sang et des dérivés sanguins. Il a aussi souligné les efforts consentis pour revaloriser les ressources humaines et garantir une digitalisation efficiente du système de santé. Dr Aziz Lamrabti a conclu son allocution en indiquant que le Maroc s’engage à collaborer avec les autres autorités sanitaires du continent africain pour améliorer l’accès aux médicaments, aussi bien aux Marocains qu’aux autres pays africains. La dernière présentation a été assurée par Dr Mohamed El Bouhmadi, président de la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutiques (FMIIP). Dr Mohamed El Bouhmadi a démarré son allocution l’extrait du Discours prononcé par le Souverain en 2014 à Abidjan : «L'Afrique doit faire confiance à l'Afrique. Dans le cadre d'une coopération décomplexée, nous pourrons, tous ensemble, construire le futur». Après avoir énuméré des indicateurs du marché pharmaceutique marocain, le président de la FMIIP a rappelé que l’industrie pharmaceutique marocaine a une vision qui intègre les trois piliers définis par le nouveau modèle de développement : la souveraineté sanitaire, la généralisation de la couverture sociale et le «made in Morocco». Dr El Bouhmadi a indiqué, par ailleurs, que la Coopération Sud-Sud est devenue une réalité. Le Maroc a scellé des partenariats avec les pays de la zone subsaharienne qui permettent à ces pays de s’approvisionner en médicaments qui sortent des chaînes de fabrication marocaines. Les laboratoires marocains ont également investi dans des sites de production de médicaments, notamment au Sénégal, au Rwanda et en Côte d’Ivoire. Il a, cependant, rappelé que des freins d’ordre réglementaire, logistique et financier subsistent. Cet expert a conclu sa présentation en exhortant tous les intervenants à redoubler d’efforts pour permettre d’arrimer le Maroc à l’Agence africaine du médicament. Il a également insisté sur l’importance de doter l’Afrique d’une plateforme de distribution de médicaments indépendante d’autres continents et de prévoir des aménagements au niveau de la loi pour permettre à l’industrie de distribuer en Afrique les produits même s’ils ne sont pas enregistrés au Maroc. Cette conférence, qui a tenu toutes ses promesses, devrait interpeller tous les intervenants pour faire en sorte que l’industrie pharmaceutique marocaine puisse occuper la place qui lui sied au sein du continent africain.

Abderrahim DERRAJI - 05 mars 2023 21:07
La Colombie-Britanique s’apprête à légaliser la vente de la cocaïne !

Deux sociétés canadiennes viennent de décrocher l’autorisation du gouvernement fédéral de produire et de vendre de la cocaïne. Cette autorisation fait suite à l’entrée en vigueur, le 31 janvier dernier, d’une loi dépénalisant la possession et l’usage de certaines drogues dures. Selon la ministre fédérale de la Santé, Carolyn Bennett, désormais et pour une durée de trois ans, un individu qui a en sa possession 2,5 grammes ou moins de certaines substances illicites pour son usage personnel ne sera plus arrêté, inculpé et le produit illicite ne sera plus saisi. Les agents de police qui constatent les faits fourniront aux personnes concernées des informations sur les services de santé et les services sociaux disponibles. Les drogues dépénalisées sont : la cocaïne, la méthamphétamine, la MDMA (3,4-methylenedioxy-methamphetamine), l’héroïne, la morphine et le fentanyl, un opioïde extrêmement puissant très en vogue chez les toxicomanes canadiens et américains. À Vancouver, les autorités ont choisi de lutter contre ce fléau en autorisant deux entreprises, Adastra Labs et Sunshine Earth Labs, à posséder, à produire, à vendre et à distribuer en toute légalité la feuille de coca et la cocaïne dans toute la Colombie-Britannique. Cette province a suivi l’exemple du Portugal qui a dépénalisé la consommation des drogues dures depuis 2001 et l’État de l’Oregon qui a opté pour la même décision depuis 2020. Par une telle mesure, la Colombie-Britanique a préféré adopter une stratégie résolument sanitaire et non punitive pour espérer limiter la consommation des drogues dures, sachant que depuis 2016, près de 11.000 habitants de cette province ont succombé suite à une overdose. Cette décision ne fait cependant pas l'unanimité, le Premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, s’est dit «étonné» par une telle décision. Il a également affirmé qu’il n’avait pas été consulté. «Cela ne fait pas partie de notre plan provincial», a indiqué ce dernier qui appréhende les conséquences de cette décision. Par ailleurs, le ministre fédéral de la Santé a indiqué que les deux sociétés autorisées ne pourront pas vendre directement de la cocaïne aux toxicomanes. La distribution passe obligatoirement par les hôpitaux et les pharmacies agréées.

Abderrahim DERRAJI - 05 mars 2023 21:02