Article N° 8138
ZONA VACCINATION
Vaccin (vivant) contre le zona : 23 % de risque cardiovasculaire en moins
Abderrahim Derraji - 30 juin 2025 09:33Une vaste étude menée en Corée du Sud, publiée dans European Heart Journal, révèle qu’un vaccin vivant atténué contre le zona pourrait réduire significativement le risque d’événements cardiovasculaires. Conduite par le Pr Dong Keon Yon de l’université Kyung Hee, cette recherche a analysé les données de plus de 1,27 million de personnes âgées de 50 ans et plus, suivies durant plusieurs années.
Le zona, maladie virale douloureuse provoquée par le virus de la varicelle-zona, touche environ 30 % des individus non vaccinés au cours de leur vie. Au-delà de l’éruption cutanée, des études antérieures ont suggéré un lien entre le zona et un risque accru de maladies cardio-vasculaires. Partant de ce constat, les chercheurs ont voulu savoir si la vaccination pouvait prévenir ces complications.
Les résultats sont marquants : la vaccination est associée à une réduction globale de 23 % du risque d’événements cardiovasculaires. Plus précisément, le risque d’accidents cardiovasculaires majeurs (AVC, infarctus et décès d’origine cardiaque) est réduit de 26 %, tout comme celui d’insuffisance cardiaque, tandis que le risque de maladie coronarienne diminue de 22 %. De plus, l’effet protecteur du vaccin semble persister jusqu’à huit ans après l’injection, avec une efficacité accrue chez les hommes, les moins de 60 ans et les personnes ayant un mode de vie à risque (tabagisme, alcool, sédentarité).
Le vaccin utilisé dans l’étude était un vaccin vivant atténué, désormais remplacé dans de nombreux pays par un vaccin recombinant non vivant, basé sur une protéine du virus. Le Pr Yon souligne l’intérêt de poursuivre les recherches sur cette nouvelle version pour vérifier si les bénéfices cardiovasculaires sont comparables.
Concernant les mécanismes sous-jacents, l’hypothèse principale est que l’infection par le zona entraîne des lésions vasculaires, une inflammation et des caillots, contribuant au développement de pathologies cardiaques. Prévenir l’infection par la vaccination pourrait donc réduire ces effets délétères.
Malgré les résultats prometteurs, le Pr Yon appelle à la prudence. Il rappelle que l’étude, menée exclusivement sur une population coréenne, pourrait ne pas être généralisable à d’autres populations. Par ailleurs, en tant qu’étude observationnelle, elle ne permet pas de démontrer un lien de causalité direct. D'autres facteurs non mesurés pourraient avoir influencé les résultats. Le Pr Yon insiste enfin sur le fait que le vaccin vivant ne convient pas à tous, et encourage des recherches complémentaires sur les vaccins recombinants.
Cette étude ouvre néanmoins une nouvelle perspective : au-delà de la prévention du zona, la vaccination pourrait aussi devenir un outil de protection cardiovasculaire.
Source : Medscape.fr