Un médecin de 64 ans, principal prescripteur de prégabaline en Haute-Garonne en 2022, est impliqué dans un trafic de médicaments révélé le 2 février par le procureur de la République de Toulouse. Ce médecin est accusé d'escroquerie et de cession illégale de substances sur ordonnance. L'affaire a débuté en janvier 2023 lorsque la police a arrêté un homme vendant illégalement de la prégabaline avec une ordonnance provenant du cabinet du médecin en question. Ce praticien était également le principal prescripteur de Subutex dans le département. Plusieurs prescriptions de ces deux médicaments dépassaient largement la posologie maximale quotidienne. La prégabaline, commercialisé sous le nom de Lyrica® et génériques, est utilisée pour traiter l'épilepsie et les troubles anxieux. En novembre 2023, la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) de Haute-Garonne a porté plainte contre le médecin, accusé de délivrer ces médicaments sans examen médical. Il a été mis en examen, placé en détention provisoire et est poursuivi pour divers chefs d'accusation, dont l'aide au mésusage de médicaments et l'escroquerie. Parallèlement, un homme de 30 ans a été arrêté pour avoir importé illégalement des comprimés de prégabaline depuis l'Inde. Plus de 36.000 cachets ont été découverts à son domicile, et il est accusé d'importation, de détention et de cession illicites de médicaments. Son placement en détention a été requis par le parquet de Toulouse.

Un jeune homme de 24 ans a été condamné mardi dernier à un an de prison par le tribunal de Privas (Ardèche-France) pour trafic de médicaments à base de prégabaline. Cette spécialité pharmaceutique, qui est commercialisée sous la désignation de Lyrica® (et ses génériques) est classée parmi les antiépileptiques de dernière génération. Elle est indiquée dans les épilepsies et dans la prise en charge de la douleur neuropathique et des troubles anxieux généralisés chez l'adulte. Malheureusement, elle fait également l’objet d’un usage déviant. Le jeune homme s’est présenté le 12 février à une pharmacie de Tournon avec une ordonnance douteuse ce qui a poussé la pharmacienne à contacter le prescripteur de l’ordonnance qui lui a indiquée qu’il s’agit d’une ordonnance falsifiée. La pharmacienne a fini par alerter les gendarmes qui ont arrêté le jeune homme. Le jeune a reconnu les faits en prétextant qu’il s’agit d’une consommation personnelle. Mais ses communications téléphoniques et les 48 ordonnances retrouvées dans son véhicule montrent qu'il s'agit bel et bien d'un trafic de prégabaline. 

Des décès viennent d’être signalés dans la région parisienne suite à l’utilisation de prégabaline (Lyrica et génériques)  associée à des opioïdes, notamment l’héroïne. Des cas similaires ont également été rapportés il y a qualques années au Royaume-Uni. Selon l’enquête Oppidum 2018 publiée le 13 septembre, on assiste à une augmentation de la consommation de prégabaline dans un contexte d’abus ou de dépendance. D’après cette enquête, 50% des personnes qui ont eu recours à cet antiépileptique l’ont obtenu illégalement. Bien souvent en utilisant des ordonnances falcifiées. «Les fausses ordonnances de prégabaline sont légion, au point que toute présentation d’une prescription de Lyrica 300 mg par un patient inconnu de l’officine paraisse d’emblée suspecte» indique «Le Pharmacien de France». À chaque fois qu’un pharmacien constate une falsification d’ordonnance l« Le Pharmacien de France» lui recommande de transmettre le document falcifié aux services d’addictovigilance de sa région.