Article N° 4518

PARKINSON

L'origine de la maladie de Parkinson, enfin révélée !

Imounachen Zitouni - 15 juin 2015 14:51

Une équipe franco-belge vient de publier dans la prestigieuse revue Nature un travail important identifiant avec certitude l’agent responsable de cette grave maladie qui touche 6,5 millions de personnes dans le monde et 150.000 en France. Il s’agit de la protéine alpha-synucléine. Cette protéine est le constituant majeur des corps de Lewy, ces agrégats anomaux cérébraux qui "signent" la maladie de Parkinson.

En 2013, la publication dans Nature Communication des travaux de l’équipe de Ronald Melki, directeur de recherche à l'Institut des neurosciences Paris-Saclay, avait permis de mieux comprendre à la fois les mécanismes de pliage et le mode de propagation étonnant de cette protéine, de neurone en neurone, soit un mécanisme de type prion. Les chercheurs avaient alors démontré que l’alpha synucléine pouvait prendre au moins cinq formes différentes.

Ils avaient postulé que deux principales d’entre elles correspondaient à des maladies distinctes : une forme fine en spaghetti, a priori plus agressive, et une autre plus plate, type linguine, d’évolution plus lente. Une hypothèse qui vient tout juste d’être confirmée avec cette récente publication dans Nature.

En association avec une équipe de Louvain (Belgique), les chercheurs ont injecté dans le cerveau de rats les deux formes distinctes. Un geste qui a alors induit le développement de deux maladies neurodégénératives différentes : une maladie de Parkinson dans le groupe spaghetti et une autre affection dite atrophie multi systématisée (AMS) survenant dans le groupe linguine. Un travail qui confirme la très grande hétérogénéité de cette maladie, les troubles étant souvent très différents d’un patient à l’autre.

Ces travaux ouvrent la voie à la mise au point de tests diagnostiques simples mettant en évidence précocement cette fameuse protéine. Car aujourd’hui, comme dans la maladie d’Alzheimer, le diagnostic de certitude ne peut être porté que post mortem, lors de l’autopsie cérébrale. Récemment, un test cutané a déjà fait l’objet de travaux prometteurs. 

Source : http://www.sciencesetavenir.fr/