Il n’y a pas que les horaires !
Le rideau vient de tomber sur la 9ème édition des Journées Pharmaceutiques d’Agadir qui se sont tenues les 13, 14 et 15 mai dans une ambiance des plus confraternelles. Le thème retenu cette année par le comité scientifique est : « Notre pays évolue, où en est l’officine ? ».
Pour traiter les différentes thématiques prévues lors de cette manifestation, le comité scientifique a convié des universitaires et des experts qui ont, deux jours durant, fait le point, entre autres, sur l’évolution que connaît la profession à l’ère de l’internet et des techniques de l’information et de la communication (TIC).
Et même si un large pan de la population marocaine ne peut pas profiter pleinement du monde virtuel, les prémisses d’une révolution digitale s’affirment de jour en jour. Il n’y a qu’à voir l’engouement des marocains pour les réseaux sociaux pour s’en convaincre.
Cet intérêt pour les réseaux sociaux a été confirmé par l’enquête réalisée par l'Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications (ANRT) sur l’utilisation des marocains des TIC durant l’année 2015. D’après cette étude, publiée en 2016, sur les 17,8 millions de marocains connectés à Internet, 84,10% utilisent les réseaux sociaux et 38,3% utilisent la toile pour s’informer au sujet de leur santé. Quant aux mobinautes, 6.9% d’entre eux ont déjà téléchargé au moins une application mobile de santé. Cela nous amène à constater que les TIC prennent de plus en plus d’ampleur dans notre pays et à nous poser la question suivante : Qu’en est-il pour le pharmacien d’officine ?
Ce professionnel de santé qui est un gros utilisateur des TIC, a généralement une utilisation passive. Le plus souvent, il consomme de l’information et sa contribution en tant que fournisseur de contenu se cantonne à quelques notifications sur les réseaux sociaux. Malheureusement, les réseaux sociaux, qui permettent un échange facile et rapide de l’information, favorisent l’effet d'annonce et le buzz sur l’archivage. Les nouvelles notifications masquent les anciennes ce qui les rend difficilement trouvables. Ceci, n’est pas le cas des sites web structurés où un bon archivage permet généralement de retrouver facilement toutes les publications qui y figurent.
Par ailleurs et en dehors de quelques exceptions, peu de pharmaciens ont mis en ligne un site web propre à leur pharmacie avec comme objectif de promouvoir leurs activités et fournir un contenu rédactionnel de qualité à leurs patients. Les pharmaciens d’officine ont aussi la possibilité de créer une communauté de patients avec qui ils pourront garder un contact permanant, ne serait ce que pour les inciter à améliorer leur couverture vaccinale ou leur hygiène de vie.
Quant au conseil de l’ordre, il ne peut faire l’économie d’accélérer la mise en ligne de son projet de portail. Grâce à cet outil, il pourrait partager avec les Internautes des publications pour faire connaître la profession et l’actualité des instances. Ce portail permettrait aux ressortissants des conseils de payer une cotisation, d’imprimer une facture ou un historique à distance. Il peut également leur permettre de participer à un sondage ou à une élection en ligne.
Via ce portail très attendu, le conseil peut également fournir des informations au sujet des ruptures de stock où des retraits de médicaments, et peut même aider les pharmaciens à évaluer la qualité de leurs pratiques et à se former à distance.
Pour que notre conseil puisse s’atteler à un aussi grand chantier, il doit retrouver sa sérénité. Or aujourd’hui, les pharmaciens passent le plus clair de leur temps à se chamailler au sujet des horaires et des tours de garde. Ces deux sujets de discorde, qu’il faut évidemment résoudre dans les plus brefs délais, risquent néanmoins d’éclipser d’autres problématiques, plus insidieuses et dont l’issue sera décisive pour l’avenir et la viabilité de toute la profession.
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