Article N° 7749
HORAIRES
Horaires : il est urgent de ne pas attendre !
Abderrahim Derraji - 29 janvier 2024 11:39De nos jours, la désorganisation s’installe au sein de la profession pharmaceutique. Dans de nombreuses villes du Royaume, certains pharmaciens, motivés par le désir de sauver une entreprise condamnée ou tout simplement par la recherche de profits accrus, adoptent des horaires à la carte, ignorant l'impact que cela peut avoir sur leurs pairs respectueux de l'éthique et des lois en vigueur.
Pourtant, l’article 111 de la loi 17-04 portant Code du médicament et de la pharmacie stipule clairement que : «Le pharmacien d'officine est tenu, sous peine de sanctions disciplinaires, de respecter les horaires d'ouverture et de fermeture des officines de pharmacie au public ainsi que les modalités selon lesquelles doit être assuré le service de garde. Les horaires d'ouverture et de fermeture ainsi que les modalités selon lesquelles doit être assuré le service de garde sont fixés par le gouverneur de la préfecture ou de la province concernée sur proposition du Conseil régional de l'ordre des pharmaciens.»
Afin de maintenir l’ordre et de garantir un approvisionnement continu en médicaments, même après minuit, une préoccupation qui ne semble pas atteindre les pharmaciens indisciplinés, certains gouverneurs ont pris des mesures fermes pour les contraindre à respecter les horaires établis. Malheureusement, cette initiative n'est pas généralisée à toutes les villes, expliquant ainsi les écarts de conduite persistants, confirmant ainsi l’adage populaire : «Quand il n’y a pas de chats dans un Douar, la souris devient muezzin».
Cette situation suscite des inquiétudes quant à son impact sur l'activité de nombreux pharmaciens dont les chiffres d’affaires fondent comme neige au soleil. Ces professionnels se retrouvent pris entre le marteau et l'enclume: soit ils enfreignent la loi pour tenter de sauver leur entreprise, soit ils maintiennent le cap en dépit des pertes qu’ils essuient, espérant faire valoir leurs droits en multipliant les recours judiciaires et les plaintes.
Cette dérégulation ne fera qu'empirer, d'autant plus que le projet de régionalisation de l’Ordre tarde à se concrétiser et que les conseils régionaux existants n'ont pas organisé d'élections depuis 2019.
Quant à l'exercice personnel exigé par la loi 17-04, il soulève des questions cruciales : Quand un pharmacien ouvre son officine plus de 20 heures par jour et 7 jours sur 7 : Est-il toujours présent dans sa pharmacie? Respecte-t-il le Code du travail ?
Dans l'attente de la résolution de ces problèmes par les autorités compétentes, on ose espérer que des mesures concrètes seront prises pour remédier à ces dysfonctionnements. Faute de quoi, la profession pharmaceutique risque de péricliter, mettant un terme à une noble tradition qui a longtemps fait la fierté de ses membres, guidés par un sens aigu de l'éthique et de l'organisation.
Source : PharmaNews