Article N° 5259

INSULINE

L'insuline remise en question dans le traitement du diabète de type 2

Imounachen Zitouni - 11 août 2016 21:58

Quand les classiques mesures hygiéno-diététiques ne parviennent pas à contrôler un diabète de type 2, la metformine est en général le premier agent pharmacologique recommandé. Cependant, les recommandations américaines (ADA) et européennes (EASD) autorisent le recours aux autres options, y compris l'insulinothérapie.

Pour évaluer l'efficacité sur le pronostic et la sécurité d'emploi de cette option, une équipe française a réalisé une méta-analyse chez 18 599 diabétiques de type 2 âgés de 18 à 80 ans qui avaient été enrôlés dans 20 études randomisées contrôlées comparant insuline versus hypoglycémiants versus placebo ou mesures hygiéno-diététiques.

À l’issue de cette étude, il s'est avéré que l'insuline n'apporte pas de bénéfice sur les deux critères principaux d'évaluation d'efficacité.

• Risque relatif de 1,01 pour la mortalité globale et de 1,00 pour la mortalité cardio-vasculaire dans la comparaison avec les agents hypoglycémiants.

• Risque relatif de 0,92 pour la mortalité globale et de 0,95 pour la mortalité cardiovasculaire dans la comparaison avec les mesures hygiéno-diététiques ou le placebo. Aucune différence non plus sur les principaux critères secondaires évalués (événements cardiovasculaires non mortels, mortalité par cancer, complications micro ou macrovasculaires).

En dehors d'une réduction du recours à la photocoagulation, documentée dans l'UKPDS, il n'y a donc pas de preuves que l'insuline soit à même de prévenir les principaux événements cliniques à redouter chez les diabétiques de type 2.

Cette absence de preuve combinée à la démonstration formelle d'un risque fortement accru d'hypoglycémies sévères devrait inciter à limiter l'option insuline aux cas sans autres solutions thérapeutiques possibles.

Source : Univadis.fr