Article N° 5118

PMA

PMA : que de mamans éprouvées !

Abderrahim DERRAJI , Docteur en pharmacie - 24 mai 2016 01:56

En parcourant les colonnes de son quotidien préféré, Fatima Zohra, une quinquagénaire de Casablanca a versé une larme qui traduit son désespoir et les souffrances qu’elle a endurées, des années durant, sans voir son rêve de devenir maman se concrétiser.

L’article en question relatait deux événements importants qui ont ravivé ses souvenirs. Le premier événement était l’inauguration le 20 mai 2016 du premier centre public de procréation médicalement assistée (PMA) au sein de la Maternité  les Orangers. Ce centre qui a été conjointement financé  par la Commission Universitaire pour le Développement Belge et le Centre Hospitalier Ibn Sina,  permettra aux couples marocains souffrant de stérilité, de pouvoir bénéficier des dernières techniques thérapeutiques avec des coûts abordables. 
Quant au deuxième événement, il s’agit de la déclaration du ministre de la santé datée du 17 mai et par la quelle il a annoncé la signature prochaine d’une convention avec l’ANAM et les cliniques afin d’intégrer les spécialités pharmaceutiques utilisées contre la stérilité dans la liste des médicaments remboursables.

Bien qu’on ne puisse que saluer de telles initiatives, on ne peut s’empêcher de déplorer le retard pris par notre pays dans le domaine de la PMA et particulièrement dans le secteur public, d'autant plus que la prévalence élevée de la stérilité qui affecte un couple sur 10, aurait dû nous inciter à prendre des mesures pour rattraper notre retard. Pourtant, les solutions médicales ayant fait leurs preuves contre la plupart des infertilités existent depuis bien longtemps. En effet, le premier bébé « éprouvette » est né au Royaume-Uni le 25 juillet 1978. Quant au nombre de bébés nés grâce à la PMA, tous pays confondus, il a été estimé en 2012 à 4 millions d'enfants.


Le retard accusé par le Maroc dans ce domaine s’explique par le coût élevé de la prise en charge des couples infertiles et par le non remboursement des soins rentrant dans le cadre de la PMA. Ceci a contraint de nombreuses mamans à essayer des médecines plus accessibles, mais malheureusement non efficaces.  Dans la plupart des cas et après avoir essuyé de nombreux échecs, les parents se retrouvent seuls et doivent en plus faire face à la stigmatisation  de la société qui finit souvent par les fragiliser.  

Bien que ça soit trop tard pour Fatima Zohra et son mari, ce nouveau centre constitue une note d’espoir pour tous les couples stériles et on ose espérer que cette expérience pilote permettra la mise en place d’autres centres à travers le royaume.
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Source : PHARMANEWS 342