Article N° 5101

AVC

AVC : une réduction de la dose pourrait rendre le traitement plus sûr

Imounachen Zitouni - 13 mai 2016 22:04

Selon une étude réalisée par des chercheurs britanniques et australiens, lorsque la dose d’un médicament thrombolytique controversé est réduite, le risque d’hémorragie cérébrale diminue tandis que le taux de survie augmente.

Pour arriver à cette conclusion, 3 000 patients répartis dans plus de 100 hôpitaux dans le monde ont été inclus dans l’étude. Tous les participants avaient subi un AVC ischémique et avaient reçu de l’altéplase par voie intraveineuse. Toutefois, chez 5 % des patients, le médicament peut entraîner des hémorragies dans le cerveau, dont l’issue est souvent mortelle.

Selon les résultats de l’étude, la réduction de la dose standard de 0,9 milligramme par kilogramme de poids corporel à 0,6 milligramme a abouti à une réduction de deux tiers des hémorragies intracérébrales. De plus, le taux de décès s’est également révélé plus faible : après 90 jours, 8,5 % des patients étaient décédés après avoir reçu la dose inférieure, par rapport à 10,3 % de ceux qui avaient reçu la dose standard. Ainsi, pour 1 000 patients traités, 19 décès ont pu être évités. Toutefois, la réduction de la dose a eu un inconvénient : une légère augmentation du nombre de cas d’invalidités physiques. Pour 1 000 patients qui avaient reçu une dose inférieure, 41 personnes supplémentaires avaient présenté des invalidités physiques.

« Nous avons démontré qu’en réduisant la dose, nous avons pu conserver l’essentiel de l’effet thrombolytique de la dose supérieure tout en réduisant de manière significative les hémorragies majeures et en améliorant les taux de survie. À l’échelle mondiale, cette approche pourrait sauver des dizaines de milliers de vies », a affirmé l’auteur principal de l’étude Craig Anderson, de l’Université de Leicester. « La dose inférieure a un inconvénient concernant le rétablissement de la capacité fonctionnelle, mais la plupart des patients s’accorderont sûrement sur le fait qu’il est préférable de rester en vie plutôt que de subir une mort prématurée », a-t-il déclaré.

Source : New England Journal of Medicine