Article N° 5068
AVC
AVC : Ne pas négliger les signaux d'alerte
Imounachen Zitouni - 25 avril 2016 14:15Un accident vasculaire cérébral (AVC) sur quatre survient après un signal d'alerte fort : un accident ischémique transitoire (AIT), sorte de mini AVC temporaire qui se manifeste par une faiblesse ou une paralysie passagère d'un côté du visage ou du corps, ou par un trouble de la parole (aphasie).
Le Pr Pierre Amarenco, chef du Centre d’accueil et de traitement de l’attaque cérébrale à l’hôpital Bichat (AP-HP, Paris), avec une équipe internationale de neurologues spécialisés, a publié jeudi 21 avril 2016 une étude dans le New England Journal of Medicine qui montre que la prise en charge précoce de ce signal d'alarme pourrait permettre de réduire de moitié les risques de survenue d'un AVC.
L'AIT résulte en réalité du même processus vasculaire qu'un AVC : un caillot sanguin vient se loger dans une artère cérébrale et bloque la circulation sanguine oxygénant une partie des tissus cérébraux. Sauf que dans le cas d'un AIT, l'obstruction du vaisseau sanguin est brève, quelques secondes à moins d'une heure. Les tissus du système nerveux central touchés n'ont pas le temps de se nécroser, et l'événement ne laisse pas de séquelle. Ainsi, la gravité de ce type d'accident peut passer inaperçue. Pourtant donc, 25% des 120.000 personnes touchées chaque année en France par un AVC auront connu dans les semaines ou mois précédents une ischémie transitoire.
Mais selon le Pr Amarenco, en sensibilisant les patients et en prenant mieux en charge ces épisodes piégeux, ce sont 15.000 à 24.000 AVC qui pourraient être évités.
L'objectif de l'étude publiée était ainsi de montrer la pertinence d'une prise en charge ultraprécoce des AIT. Car dans 12 à 20% des cas, l'AIT est suivi d'un AVC au cours des trois mois qui suivent. Ainsi 4.789 patients ayant présenté un signe d’AIT ont été recrutés entre 2009 et 2011 dans 61 établissements répartis sur 21 pays. 80% d'entre eux ont bénéficié d'une prise en charge rapide, en mois de 24 heures. Un an après leur AIT, ces personnes suivies de façon très précoce ont vu leur risque d'AVC chuter à 6,2%. Des résultats qui confirment l'efficacité de cette prise en charge à laquelle seulement deux unités spécialisées sont dédiées en France, à Paris et Toulouse. Un nombre dérisoire de ces cliniques SOS-AIT au regard des 200 centres en activité au Royaume-Uni.
Source : http://www.sciencesetavenir.fr