Rien ne vaut des actions concrètes !
Par Abderrahim DERRAJI
La plupart des pays ont célébré, la semaine dernière, la Journée mondiale du diabète et la Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques. Les chiffres communiqués lors de ces deux occasions augurent d’une ère où les antibiotiques deviendraient totalement inefficaces contre certains germes, et d’une prévalence de diabète dont la prise en charge ne sera pas une mince affaire.
D’après les chiffres communiqués par le ministère de la Santé, 2 millions de Marocains vivent avec le diabète et 50% des diabétiques ignorent qu’ils en sont atteints. Quant à la résistance aux antibiotiques, d’après les experts, son incidence au Maroc se situerait entre 21,83 et 23,59 DDD(*)/Jour pour 1.000 habitants, valeur comparable à celle qui prévaut dans les pays d’Europe du Sud.
Plusieurs manifestations ont été organisées pour célébrer ces deux rendez-vous. Deux d’entre elles nous ont particulièrement interpellés en raison de l’espoir qu’elles ont suscité en nous. Il s’agit du Congrès national de l’antibiorésistance, évènement qui s’est tenu les 17 et les 18 novembre 2018 à Casablanca et à Rabat. Cette première édition organisée conjointement par les étudiants en pharmacie, en médecine humaine et vétérinaire a permis de brosser un état des lieux de l’antibiorésistance et d’initier une dynamique dont l’affinité est d’associer tous les professionnels de santé pour lutter efficacement contre l’antibiorésistance.
Quant à la seconde manifestation, il s’agit de la première édition du Prix Sanofi de recherche sur le diabète «Sanofi Diabetes Research Awards». Cette cérémonie de remise de prix a été organisée le 17 novembre à Skhirate, par Sanofi et la Société marocaine d’endocrinologie diabétologie nutrition (SMEDIAN), sous l'égide du ministère de la Santé.
Le jury d’experts scientifiques marocains, qui a passé au crible 37 initiatives soumises par les médecins chercheurs des différents Centres hospitaliers universitaires du Royaume, a retenu trois travaux de recherche.
Les organisateurs de cette cérémonie ont également prévu deux panels qui ont permis de rappeler la situation inquiétante du diabète au Maroc et l’apport de la recherche dans la mise au point de thérapies et de protocoles répondant aussi bien aux besoins locaux que mondiaux.
On ne peut que saluer ces deux initiatives qui ont mis en avant, d’une part, l’intérêt que nous avons à conjuguer nos efforts pour nous atteler aux différents problèmes de santé publique, et d’autre part, à mener des actions concrètes et à forte valeur ajoutée qui vont, sans nul doute, contribuer à améliorer la prise en charge de nos patients.
(*) DDD : Defined daily dose (Dose journalière définie)
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