Circulaire 105
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Note d'application de la Circulaire 105 du 3 octobre 2025
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SANOFI - MARBIO - VACCINS

Sanofi et Marbio unissent leurs forces pour faire du Maroc un hub africain de production vaccinale Abderrahim Derraji - 29 octobre 2025 10:27
Sanofi et Marbio unissent leurs forces pour faire du Maroc un hub africain de production vaccinale

Une nouvelle page s’ouvre pour l’industrie pharmaceutique marocaine. Sanofi et Marbio ont officialisé la signature d’un partenariat stratégique et industriel ambitieux, visant à produire localement plusieurs vaccins du portefeuille Sanofi. Cet accord marque une étape majeure dans la consolidation de la souveraineté vaccinale du Maroc et du continent africain.
 

Conclu en 2025, ce partenariat prévoit la fabrication sur le site de Benslimane de vaccins destinés à protéger contre sept maladies infectieuses. Parmi eux figure un vaccin pédiatrique hexavalent acellulaire associant la diphtérie, le tétanos, la coqueluche acellulaire, la poliomyélite, l’hépatite B et Haemophilus influenzae de type b (Hib). Ce vaccin, essentiel à la primo-vaccination et aux rappels chez les nourrissons, contribuera à renforcer la couverture vaccinale dès le plus jeune âge. L’accord inclut également la production d’un vaccin antiméningococcique indiqué pour l’immunisation active à partir de 12 mois.
 

Au-delà de ces premières productions, Sanofi et Marbio envisagent d’élargir leur coopération à d’autres vaccins innovants, notamment contre la rage, la grippe, la fièvre jaune et divers vaccins de rappel. Leur ambition commune : créer une filière vaccinale marocaine répondant aux standards internationaux les plus exigeants et intégrant les technologies de pointe.


Jean Philippe Proust Directeur général Afrique Vaccins chez Sanofi et Marc Funk, Président-directeur général de Marbio. 
 

Pour Marc Funk, Président-directeur général de Marbio, cette alliance représente «une avancée majeure vers la constitution d’un réseau de production vaccinale africain capable de répondre durablement aux besoins du continent». Il souligne que ce partenariat repose sur le transfert de savoir-faire, la montée en compétence locale et la recherche d’une autonomie sanitaire régionale fondée sur la qualité et l’innovation.
 

Jean-Philippe Proust, Directeur général Afrique Vaccins chez Sanofi, partage cette vision : «En unissant nos expertises, nous contribuons à élargir la couverture vaccinale et à renforcer un écosystème biotechnologique local au service des populations africaines.»
 

Sous la coordination de Younes Hilalli, Directeur général de Marbio, et de Himed Zalegh, Directeur général Afrique du Nord Vaccins chez Sanofi, les équipes travaillent déjà à la mise en œuvre opérationnelle du programme depuis Benslimane.
 

Ce partenariat illustre la volonté du Maroc de se positionner comme un acteur clé de la production biopharmaceutique régionale et un moteur de la souveraineté sanitaire africaine, alliant innovation, transfert technologique et excellence industrielle.

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INNOVATION - NOBBBA

Innovation : la bourse ou la vie ! Abderrahim Derraji - 26 octobre 2025 18:00
Innovation :  la bourse ou la vie !
Le Sénat américain examine actuellement le projet de loi «No Big Blockbuster Bailouts Act» (NOBBBA), porté par les sénateurs Ron Wyden, Peter Welch et Catherine Cortez Masto[1]. Cette loi vise à empêcher les laboratoires pharmaceutiques de contourner les négociations de prix prévues par le programme fédéral Medicare, notamment pour les traitements générant un chiffre d’affaires de plusieurs milliards de dollars par an. Le Congressional Budget Office estime que ce «bailout» potentiel pourrait coûter 8,8 milliards de dollars aux contribuables américains sur dix ans.
 
Derrière ces chiffres se cache une question cruciale : qui doit supporter le coût de l’innovation thérapeutique?
 
Selon une étude du Tufts Center for the Study of Drug Development, le coût « capitalisé » moyen pour développer et obtenir l’autorisation d’un nouveau médicament est estimé à environ 2,56 à 2,6 milliards de 
dollars [2]. Les nouvelles thérapies, notamment en cancérologie, dans les maladies rares ou dans le domaine des thérapies géniques, atteignent désormais des niveaux inédits, comme c’est le cas pour Zolgensma, un traitement devenu emblématique des dérives tarifaires liées à l’innovation. Ce médicament, indiqué dans le traitement de l’amyotrophie spinale, est commercialisé au prix de 2,44 millions de dollars.
 
Les pouvoirs publics cherchent à freiner cette inflation pour préserver la soutenabilité des systèmes de santé. Mais la régulation du prix du médicament peine encore à trouver le juste équilibre entre encourager la recherche et garantir l’accès aux traitements. En Europe, les négociations sont déjà plus strictes, mais les tensions demeurent. En France, selon le rapport de la Cour des comptes («Le bon usage des produits de santé», sept. 2025), les dépenses de médicaments en établissements de santé ont augmenté en moyenne de 11,2 % par an au cours des cinq dernières années[3]. Dans plusieurs pays européens, les retards d’accès aux nouvelles thérapies peuvent atteindre 12 à 24 mois par rapport aux États-Unis, faute d’accords économiques rapides.
 
Pour les pharmaciens d’officine, cette problématique se traduit chaque jour par des prescriptions non délivrées, des renoncements de patients et des incompréhensions face à des traitements inabordables. Maillon final de la chaîne du médicament, le pharmacien devient souvent témoin impuissant des effets concrets des politiques de fixation des prix. 
Pourtant, lorsqu’il est pleinement impliqué, il demeure un acteur clé de la régulation réelle : celui qui explique, substitue ou oriente vers des solutions adaptées. Dans les pays où la rémunération du pharmacien dépend exclusivement du prix public, les baisses tarifaires répétées fragilisent la viabilité économique des officines.
 
Au Maroc, les pharmaciens ont payé un lourd tribut au décret n° 2-13-852 relatif aux conditions et modalités de fixation du prix public de vente des médicaments fabriqués localement ou importés. Ce texte a été adopté en 2013 et mis en application en 2014. La situation risque de s’aggraver si le projet de révision des prix actuellement à l’étude est adopté sans prendre en compte les doléances de la profession. Quant aux médicaments innovants, souvent peu ou pas rentables pour les pharmaciens, ils bénéficient principalement à d’autres circuits de distribution. Et bien que d’importants efforts aient été déployés pour améliorer l’accès aux traitements, notamment en oncologie, de nombreux patients restent dans l’incapacité d’accéder à certains traitements hors de prix, particulièrement quand ils ne sont pas remboursés par les caisses d’assurance maladie.
 
La question du prix réel du progrès thérapeutique se pose avec d’autant plus d’acuité que les ressources publiques sont limitées. Les anticorps monoclonaux, les biothérapies et les traitements des maladies rares 
représentent un fardeau croissant pour les organismes payeurs. Ces traitements, souvent confinés aux hôpitaux de référence ou à certaines cliniques privées, affichent des coûts dépassant parfois 10 000 dirhams par mois pour certaines pathologies chroniques, alors que la dépense moyenne annuelle en médicaments par habitant n’excède pas 600 dirhams.
 
Ainsi, le débat américain autour du NOBBBA dépasse largement Washington. Il interroge la soutenabilité globale du progrès médical et la place que chaque société accorde à l’équité dans l’accès aux soins. Les pharmaciens, qu’ils exercent à New York, Paris ou Casablanca, se trouvent au cœur de cette tension entre innovation et accessibilité.

Dans un monde où chaque molécule nouvelle devient à la fois symbole de puissance économique et porteur d’espoir, il devient urgent de redéfinir un modèle plus équilibré, où le droit à l’innovation ne se fasse jamais au détriment du droit à la santé.
 
Sources : 
 
 
 
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BOTOX - Botulinisme

Injections illégales de toxine botulinique : l’ANSM tire la sonnette d’alerte Abderrahim Derraji - 26 octobre 2025 17:53
Injections illégales de toxine  botulinique  : l’ANSM tire la sonnette d’alerte
De nouveaux cas graves de botulisme ont récemment été signalés en France à la suite d’injections illégales de toxine botulinique à visée esthétique. Ces pratiques, réalisées par des personnes non habilitées, exposent les patients à des risques majeurs pour leur santé. La toxine botulinique, plus connue sous le nom de «Botox», est une neurotoxine utilisée en médecine pour atténuer temporairement les rides ou traiter certains troubles neurologiques. Mal administrée ou injectée à des doses non maîtrisées, elle peut provoquer une intoxication grave, voire mortelle.
 
Seuls certains professionnels de santé — médecins spécialistes en chirurgie esthétique, dermatologie, chirurgie maxillo-faciale ou ophtalmologie — sont autorisés à administrer ce médicament, et uniquement dans un cadre médical sécurisé. Pourtant, malgré ces règles strictes, les signalements d’injections illégales se multiplient. Trois nouveaux cas graves ont été rapportés récemment en France, avec des patients hospitalisés en soins intensifs pour des troubles respiratoires dus à un botulisme d’origine iatrogène.
 
Plusieurs signaux doivent alerter le public : des injections proposées dans des salons de beauté ou à domicile, des offres à prix cassés, des promesses d’efficacité sans effets secondaires ou encore des publicités circulant sur les réseaux sociaux. Ces situations traduisent presque toujours une pratique illégale. En France, la promotion des médicaments soumis à prescription, comme la toxine botulinique, est strictement interdite auprès du grand public, et il en est de même pour leur vente en ligne.
 
Les conséquences sur la santé peuvent être dramatiques. Le botulisme se manifeste par des troubles neurologiques tels que vision floue, chute des paupières, paralysie progressive, troubles de la déglutition et difficultés respiratoires. Dans les cas les plus sévères, l’hospitalisation en réanimation est nécessaire et le pronostic vital peut être engagé.
 
Les produits utilisés lors de ces injections illégales sont souvent contrefaits et ne répondent à aucune norme de qualité. Vendus hors du circuit pharmaceutique, ils peuvent contenir des substances toxiques, des doses inappropriées ou des ingrédients non conformes. Outre le risque d’intoxication, ces pratiques peuvent entraîner des infections, des nécroses cutanées, des réactions allergiques sévères, voire la mort.
 
Face à cette dérive, les autorités sanitaires appellent à la vigilance et rappellent que seule une injection réalisée par un professionnel de santé habilité garantit sécurité et efficacité. Le recours à des produits non autorisés ou administrés par des personnes non qualifiées constitue un véritable danger. L’attrait de prix bas ou de promesses esthétiques rapides ne doit jamais primer sur la sécurité : derrière chaque seringue illégale se cache un risque  potentiellement mortel.
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DUPIXENT - SANOFI

Dupixent propulse Sanofi vers des ventes historiques malgré la baisse des vaccins Abderrahim Derraji - 26 octobre 2025 17:43
Dupixent propulse Sanofi vers des ventes historiques malgré la baisse des vaccins
Sanofi a franchi un cap historique au troisième trimestre 2025 grâce à l’essor spectaculaire de son médicament vedette Dupixent. Pour la première fois, ce traitement polyvalent a généré plus de quatre milliards d’euros de chiffre d’affaires en un seul trimestre, atteignant 4,156 milliards d’euros, soit une hausse de 26,2 %. Cette performance exceptionnelle a permis au groupe pharmaceutique français de compenser la baisse 
enregistrée dans sa division vaccins.
 
Le chiffre d’affaires total de Sanofi s’est établi à 12,434 milliards d’euros, en hausse de 2,3 %. Corrigée de l’effet des taux de change, la croissance atteint 7 %, confirmant la bonne dynamique de l’entreprise sur ses marchés clés. Aux États-Unis, les ventes de Dupixent ont franchi le seuil symbolique des trois milliards d’euros, tandis qu’en Europe, elles progressent de près de 21 %, atteignant 504 millions d’euros. Utilisé pour traiter plusieurs 
maladies inflammatoires comme l’asthme sévère, la dermatite atopique ou la polypose nasale, Dupixent s’impose comme le moteur de croissance du groupe et consolide la stratégie de Sanofi dans les biothérapies.
 
En revanche, la performance de la division vaccins a reculé à 3,357 milliards d’euros, soit une baisse de 7,8 %. Les ventes de vaccins antigrippaux et contre le COVID-19 ont chuté de 16,8 %, affectées par une forte concurrence sur les prix, notamment en Europe, et par une demande plus faible aux États-Unis en début de saison. Les vaccins combinés Polio/Coqueluche/Hib (PPH) ainsi que ceux contre la méningite ont également reculé dans toutes les zones géographiques.
 
Malgré ce ralentissement dans les vaccins, Sanofi affiche d’autres motifs de satisfaction. Les ventes de Beyfortus, un anticorps destiné à prévenir la bronchiolite chez les nourrissons, ont atteint 739 millions d’euros, en hausse de près de 20 %. Les nouveaux lancements pharmaceutiques ont également généré un milliard d’euros (+57,1 %), confirmant la diversification du portefeuille du groupe.
 
Avec un bénéfice net stable à 2,8 milliards d’euros (-0,5 %), Sanofi maintient ses prévisions pour 2025 et aborde 2026 avec confiance. Le succès de Dupixent symbolise l’efficacité de sa stratégie axée sur les traitements innovants et à forte valeur ajoutée, capables de soutenir la croissance malgré les fluctuations des autres segments.
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Avastin - bévacizumab

Avastin : les ophtalmologistes marocains plaident pour un accès encadré à un traitement vital et abordable Abderrahim Derraji - 26 octobre 2025 17:36
Avastin : les ophtalmologistes  marocains plaident pour un accès  encadré à un traitement vital et  abordable
Le Syndicat National des Ophtalmologistes Libéraux du Maroc (SNOLM), soutenu par la Société Marocaine d’Ophtalmologie (SMO) et la Société Marocaine de Pathologie Vitreo-Rétinienne (SMVR), appelle les autorités sanitaires à autoriser et encadrer l’usage du bévacizumab (Avastin) en injection intraoculaire pour le traitement des pathologies rétiniennes graves. Cette initiative vise à garantir l’accès à un soin efficace, sûr et jusqu’à vingt fois moins coûteux que les alternatives disponibles, dans un contexte où la cécité évitable reste un défi de santé publique.
 
L’Avastin, un anti-VEGF utilisé depuis plus de quinze ans dans le traitement de maladies oculaires telles que la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), la rétinopathie diabétique ou les occlusions veineuses rétiniennes, a fait l’objet de plus de 4 500 publications scientifiques confirmant son efficacité et sa sécurité. L’OMS, le NICE britannique et l’ANSM française reconnaissent son usage ophtalmologique, déjà autorisé et strictement encadré dans plusieurs pays.
 
Au Maroc, ce médicament ne dispose d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) que pour ses indications oncologiques, laissant les ophtalmologistes dans une zone grise réglementaire. Cette situation crée une inégalité flagrante d’accès aux soins pour les patients marocains, souvent contraints de renoncer à des traitements vitaux faute de moyens. Le coût d’une injection d’Avastin reconditionné ne dépasse pas 300 dirhams, contre 5 000 à 6 500 dirhams pour les produits équivalents disposant d’une AMM, comme le Lucentis ou l’Eylea.
 
Le SNOLM souligne que l’usage intraoculaire de l’Avastin n’est ni expérimental ni marginal, mais une pratique éprouvée et scientifiquement justifiée. Dans un pays où les maladies oculaires liées au diabète et au vieillissement sont en forte progression, ce traitement représente souvent la seule option pour éviter la perte de vision et préserver l’autonomie de milliers de patients. «Nous demandons un cadre clair, comme il en existe en France ou au Royaume-Uni, pour garantir à nos patients un soin efficace et abordable», déclare la Dr Miriam Wafi, présidente du SNOLM.
 
Le mémorandum présenté début octobre 2025 à Rabat propose quatre mesures : une autorisation dérogatoire nationale pour l’usage de l’Avastin en ophtalmologie, un encadrement strict du reconditionnement, son intégration dans le remboursement AMO et la clarification du cadre juridique pour protéger les praticiens.

Au-delà de la dimension médicale, les ophtalmologistes soulignent les enjeux humains, sociaux et économiques de cette demande. L’autorisation encadrée de l’Avastin permettrait de préserver la vue de milliers de Marocains, de réduire les dépenses publiques et de renforcer l’équité territoriale dans l’accès aux soins. Un appel à la raison médicale et à la justice sociale que les autorités ne pourront ignorer longtemps.
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Autres articles

Conseil de l’Ordre : un rempart contre les dérives …

Il y a des histoires qui redonnent foi dans les institutions, et d’autres qui rappellent combien leur absence ou leur inertie peuvent coûter cher, à la fois à la profession et au citoyen. L’affaire du pharmacien breton  sanctionné pour charlatanisme en est une illustration parlante.   Tout est parti d’un patient scandalisé par le comportement de son pharmacien. Ce dernier, au lieu de prodiguer des conseils fondés sur la science, recevait ses clients dans l’arrière-salle de son officine pour parler de «nutrition», de «taux vibratoire» et «d’unités Bovis». Sur un flyer comportant sa photo, il proposait des méthodes de «libération du covid-graphène» et des protections contre les «poupées vaudou» ou les «marabouts». Des pratiques qualifiées, à juste titre, de charlatanisme par les instances ordinales.   Face à cette dérive, le Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens de Bretagne a agi avec fermeté : enquête, instruction, puis sanction. Le pharmacien a été condamné à cinq années d’interdiction d’exercer. La chambre disciplinaire nationale a confirmé cette décision, soulignant qu’un pharmacien cautionnant de telles théories met en danger la santé publique et porte atteinte à l’image de toute la profession.   Cette affaire à peine croyable rappelle ce que doit être un Ordre professionnel : un gardien de la déontologie, un rempart contre les dérives, un bastion de la science et de la responsabilité.   Loin de toute complaisance, l’Ordre doit défendre l’honneur d’une profession qui tire sa légitimité de la rigueur et de l’éthique. Là où il remplit pleinement sa fonction de régulation, la crédibilité du pharmacien est préservée et il en est de même pour la confiance des citoyens.   Au Maroc, on assiste à des dysfonctionnements qui compromettent les missions ordinales. Les conseils de l’Ordre, censés assurer cette régulation ainsi que la veille déontologique, traversent une crise profonde : les conseils régionaux des pharmaciens d’officine n’ont pas organisé d’élections depuis 2017. Depuis huit ans, et malgré les efforts de quelques membres pour gérer les affaires courantes et traiter les dossiers urgents, les conseils de discipline ne se réunissent plus. La profession est livrée à elle-même. Les  comportements anti-déontologiques ont tendance à se généraliser, bien qu’un grand nombre de pharmaciens restent attachés à l’éthique et à la déontologie. Ce blocage fragilise des institutions pourtant essentielles à la crédibilité de la profession pharmaceutique. Quand l’Ordre ne joue plus son rôle, c’est tout un équilibre qui s’effondre : les fautes ne sont plus sanctionnées, la déontologie s’efface et la confiance du public s’érode.   Plus que jamais, la profession a besoin d’un Ordre fort, indépendant et légitime. Un Ordre capable de dire non aux dérives sous toutes leurs formes et de protéger la santé du citoyen. C’est à ce prix que le pharmacien marocain retrouvera sa place d’acteur essentiel de la santé publique.   Aussi, l’exemple du pharmacien breton ne peut nous laisser indifférents. Là où l’Ordre assume pleinement sa mission, la profession est respectée. Il est temps de remettre nos conseils sur les rails. Faute de quoi, ni la régulation de la profession, ni la défense de l’intérêt des citoyens ne pourront être assurées.   Source :Ordre des pharmaciens (lien)

Abderrahim Derraji - 19 octobre 2025 23:21
Orforglipron : Eli Lilly dévoile un nouveau traitement oral prometteur contre le diabète de type 2

Eli Lilly vient d’annoncer des résultats positifs issus de ses essais cliniques de phase3 ACHIEVE-2 et ACHIEVE-5, menés sur l’orforglipron, un agoniste oral du récepteur du GLP-1, destiné au traitement du diabète de type 2. Ces études visent à évaluer l’efficacité et la tolérance de ce nouveau traitement chez des patients dont le diabète est insuffisamment contrôlé par la metformine.   L’essai ACHIEVE-2 a comparé l’orforglipron à la dapagliflozine, un inhibiteur du SGLT-2 largement prescrit, tandis qu’ACHIEVE-5 a évalué différentes doses du même traitement (3 MG, 12 MG, 36 MG) sur 40 semaines. Les résultats montrent que l’orforglipron a atteint tous les critères d’évaluation primaires et secondaires clés, confirmant sa capacité à réduire de façon significative le taux d’HbA1c et à entraîner une perte de poids notable.   Outre l’amélioration de la glycémie, les chercheurs ont observé des bénéfices cardiovasculaires, notamment sur certains facteurs de risque métabolique, confirmant les tendances observées dans les précédents essais cliniques du programme de développement d’Eli Lilly.   Selon Jeff Emmick, vice-président principal du développement de produits en santé cardiométabolique chez Lilly, ces résultats positionnent l’orforglipron comme un candidat majeur dans la prise en charge du diabète de type 2. Il souligne que le médicament a démontré sa supériorité non seulement face à la dapagliflozine dans l’étude ACHIEVE-2, mais aussi face au sémaglutide oral (autre traitement de référence) dans l’étude ACHIEVE-3. Ces données renforcent le potentiel thérapeutique de l’orforglipron, qui pourrait devenir une nouvelle norme de soins pour les patients diabétiques, en combinant efficacité glycémique, perte pondérale et bénéfices cardiovasculaires, le tout sous une forme orale, plus pratique que les traitements injectables actuels. Avec ces avancées, Eli Lilly confirme sa place de leader dans le domaine des thérapies métaboliques innovantes, face à la concurrence de Novo Nordisk, et ouvre la voie à une nouvelle génération de traitements oraux pour le diabète de type 2.

Abderrahim Derraji - 19 octobre 2025 23:12
Grippe : l’alerte est lancée, les pharmaciens en première ligne

L’Union syndicale des pharmacies d’officine (USPO) tire la sonnette d’alarme face à une épidémie de grippe qui s’annonce particulièrement virulente cet hiver. Dans un communiqué du 2 octobre, le syndicat évoque les données venues de l’hémisphère Sud, notamment d’Australie, où une vague grippale intense frappe déjà la population. Selon l’USPO, cette situation laisse présager pour l’Europe, et donc pour la France, une circulation importante du virus et un impact significatif sur la santé publique.   Face à ce risque, certains pays européens, comme la Suisse, ont déjà réagi. Le pays a lancé pour la première fois une semaine  nationale de vaccination, du 10 au 15 novembre, ouverte dans les cabinets médicaux et les pharmacies.   En France, les autorités se veulent rassurantes. Santé publique France souligne que la situation reste stable en ce début d’automne: les indicateurs de la grippe demeurent à leur niveau habituel. L’Hexagone dispose par ailleurs de cinq vaccins antigrippaux (Influvac, Vaxigrip, Flucelvax, Efluelda et Fluad), intégralement pris en charge pour les personnes à risque. Quatorze millions de doses sont déjà disponibles.   Cependant, pour l’USPO, il faut anticiper. Le syndicat a demandé au ministère de la Santé d’autoriser les pharmaciens à vacciner avant la date officielle de lancement de la campagne, fixée au 14 octobre. Une demande acceptée : les pharmaciens peuvent désormais administrer le vaccin dès réception des doses, sans attendre. L’Ordre national des pharmaciens a toutefois appelé à la prudence, recommandant de ne pas promouvoir activement la vaccination avant le 14 octobre afin d’éviter toute confusion.   Cette décision a provoqué la colère du Syndicat national des infirmiers et infirmières libérales (Sniil), qui dénonce un manque total de concertation et réclame plus de transparence et d’équité entre professionnels de santé.   En parallèle, la circulation du SARS-CoV-2 reste active en Europe, bien que son impact hospitalier demeure limité. En France, les  indicateurs de la Covid-19 sont stables, avec une légère hausse des hospitalisations chez les plus de 65 ans.   Pour le Pr Gilles Pialoux, infectiologue à l’hôpital Tenon, cette double menace grippe–Covid-19 souligne les incohérences de la  politique vaccinale : le bon adressé aux patients cette année ne mentionne que la grippe. Il rappelle que l’hiver précédent, l’épidémie avait été particulièrement sévère, entraînant près de 29 000 hospitalisations et un taux de vaccination encore insuffisant chez les seniors.

Abderrahim Derraji - 19 octobre 2025 23:10
Dénifanstat : un nouvel espoir contre l’acné modérée à sévère

Présenté au congrès 2025 de l’Académie européenne de dermatologie et de vénéréologie (EADV), le dénifanstat, un inhibiteur oral de la synthase des acides gras, pourrait représenter une alternative prometteuse à l’isotrétinoïne dans le traitement de l’acné modérée à sévère. Les résultats d’un essai de phase 3 de 12 semaines ont montré des améliorations cliniquement significatives par rapport au placebo.   Le dénifanstat agit en bloquant la production de sébum au niveau des sébocytes, réduisant ainsi l’environnement favorable au développement de l’acné. Selon la Dre Flora Xiang, investigatrice principale à l’hôpital Huashan de Shanghai, cette inhibition du sébum contribue aussi à atténuer l’inflammation cutanée en diminuant la libération de cytokines et la différenciation des cellules Th17. L’étude a inclus 480 adultes chinois âgés de 18 à 40 ans présentant une acné modérée à sévère (score IGA de 3 ou 4). Les participants ont été répartis aléatoirement entre un groupe recevant 50 MG de dénifanstat par jour et un groupe placebo. Après douze semaines, les résultats ont été sans appel : 33,2 % des patients sous    dénifanstat ont obtenu un succès IGA (amélioration d’au moins deux points et score final de 0 ou 1), contre seulement 14,6 % dans le groupe placebo.   Les réductions du nombre total de lésions (–57,4 % contre –35,4 %) et de lésions inflammatoires (–63,5 % contre –43,2 %) confirment l’efficacité du médicament, avec un bénéfice observable dès la quatrième semaine de traitement. Les effets secondaires étaient globalement légers à modérés et comparables à ceux du placebo. Les plus fréquents ont été une légère sécheresse cutanée et oculaire, bien moins marquées que celles observées avec l’isotrétinoïne.   Ces données sont favorablement accueillies par plusieurs dermatologues, à l’instar de la Dre Tomoko Kobayashi (Tokyo), qui salue une potentielle alternative à la fois efficace et mieux tolérée. Toutefois, certaines limites subsistent : la quasi-totalité des participants était d’origine han chinoise, ce qui invite à la prudence quant à la généralisation des résultats à d’autres populations.Les chercheurs s’interrogent également sur le risque tératogène, encore inconnu, et sur la persistance des effets après l’arrêt du traitement. Une étude en extension ouverte est en cours pour évaluer la durabilité des bénéfices et déterminer si une prise continue est nécessaire. Développé par Ascletis BioScience en Chine sous le nom ASC40, le dénifanstat est également étudié par Sagimet Biosciences pour le traitement de la stéatohépatite métabolique. Si les essais internationaux confirment ces premiers résultats, le dénifanstat pourrait bien marquer une avancée majeure dans la prise en charge de l’acné, en alliant efficacité, tolérance et sécurité.

Abderrahim Derraji - 19 octobre 2025 23:07
S-Citap : rappels de lot

La société Cipla Maroc, en coordination avec l’Agence nationale des médicaments et des produits de santé (AMMPS), a déclenché une procédure de rappel du lot n°4KE0076 des spécialités S-Citap 5 MG (boîte de 20 comprimés pelliculés) et S-Citap 20 MG (boîte de 30 comprimés pelliculés).   Ce rappel de lot fait suite à la découverte d’un blister de 20 MG dans une boîte de 5 MG, exposant les patients à un risque de  surdosage.   L’escitalopram, principe actif de S-Citap, appartient à la classe des Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), dont le dosage doit être strictement respecté pour garantir la sécurité et l’efficacité du traitement.   Les pharmaciens, grossistes et établissements de santé sont invités à cesser immédiatement la distribution et la dispensation du lot n°4KE0076.

Abderrahim Derraji - 19 octobre 2025 23:02
S-Citap : rappels de lot

La société Cipla Maroc, en coordination avec l’Agence nationale des médicaments et des produits de santé (AMMPS), a déclenché une procédure de rappel du lot n°4KE0076 des spécialités S-Citap 5 MG (boîte de 20 comprimés pelliculés) et S-Citap 20 MG (boîte de 30 comprimés pelliculés).   Ce rappel de lot fait suite à la découverte d’un blister de 20 MG dans une boîte de 5 MG, exposant les patients à un risque de  surdosage.   L’escitalopram, principe actif de S-Citap, appartient à la classe des Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), dont le dosage doit être strictement respecté pour garantir la sécurité et l’efficacité du traitement.   Les pharmaciens, grossistes et établissements de santé sont invités à cesser immédiatement la distribution et la dispensation du lot n°4KE0076.

Abderrahim Derraji - 19 octobre 2025 23:02
Bactéries résistantes : l’OMS tire la sonnette d’alarme !

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié ce 13 octobre 2025 un rapport alarmant sur la propagation rapide des bactéries résistantes aux antibiotiques, un phénomène qui menace l’efficacité de traitements vitaux et risque de rendre mortelles des infections autrefois bénignes. L’agence onusienne indique qu’en 2023, une infection bactérienne sur six confirmée en laboratoire dans le monde présentait déjà une résistance aux antibiotiques, un constat qualifié de «profondément préoccupant» par Yvan Hutin, chef du département Résistance aux antimicrobiens de l’OMS. Depuis plusieurs décennies, les bactéries développent des mécanismes de résistance aux médicaments conçus pour les éliminer. Mais l’usage massif et souvent inapproprié des antibiotiques chez l’humain, l’animal et dans l’agriculture a accéléré cette évolution, créant des « superbactéries » capables de déjouer la plupart des traitements existants. Cette résistance aux antimicrobiens (RAM) est aujourd’hui considérée comme l’une des principales causes de mortalité infectieuse dans le monde, directement responsable de plus d’un million de décès chaque année et impliquée dans près de cinq millions d’autres. Le rapport de l’OMS s’appuie sur la surveillance de vingt-deux antibiotiques utilisés contre diverses infections : urinaires, digestives, sanguines ou encore la gonorrhée. Les données montrent une hausse de plus de 40 % de la résistance aux antibiotiques entre 2018 et 2023, avec une augmentation annuelle moyenne située entre 5 et 15 %. Pour les infections urinaires, la résistance aux antibiotiques courants dépasse désormais 30 % à l’échelle mondiale. L’étude met notamment en lumière la situation préoccupante de certaines bactéries telles que Escherichia coli et Klebsiella pneumoniae, responsables d’infections graves pouvant évoluer vers une septicémie ou une défaillance multiviscérale. Plus de 40 % des infections à E. coli et 55 % de celles à K. pneumoniae résistent aujourd’hui aux céphalosporines de troisième génération, longtemps considérées comme le traitement de référence. Cette perte d’efficacité met directement en danger la vie de millions de patients et complique la prise en charge hospitalière des infections sévères. Le rapport souligne également de fortes disparités géographiques. Les taux de résistance les plus élevés sont observés en Asie du Sud-Est et en Méditerranée orientale, où une infection sur trois est résistante. En Afrique, une sur cinq l’est également. Ces régions, où les systèmes de santé sont souvent fragiles et la régulation des antibiotiques insuffisante, peinent à mettre en place des dispositifs efficaces de diagnostic et de surveillance. L’OMS note d’ailleurs que 48 % des pays ne communiquent toujours aucune donnée sur la résistance antimicrobienne, ce qui compromet la réponse internationale. Silvia Bertagnolio, responsable de l’unité de surveillance de la RAM à l’OMS, explique que ces écarts peuvent aussi s’expliquer par une sous-déclaration : les pays les moins équipés testent souvent un nombre limité de patients, concentrant leurs données sur les cas les plus graves. Cette situation crée une image partielle mais alarmante de l’ampleur réelle du phénomène. Face à cette progression rapide, l’OMS s’inquiète du manque de nouveaux traitements et tests diagnostiques en développement. Selon Yvan Hutin, la combinaison d’une utilisation croissante des antibiotiques, d’une résistance en expansion et de l’absence de nouvelles solutions thérapeutiques constitue «une menace future majeure» pour la santé mondiale. Le rapport de l’OMS sonne ainsi comme un avertissement : si rien n’est fait pour renforcer la surveillance, limiter l’usage abusif des antibiotiques et stimuler la recherche de nouvelles molécules, le monde pourrait entrer dans une ère post-antibiotique où une simple infection pourrait à nouveau être fatale.

OMS - 13 octobre 2025 18:07
Cancer et licenciement : la double peine !

Le Code du travail marocain stipule dans son article 272 que : «Lorsque l'absence pour maladie ou accident, autre qu’une maladie professionnelle ou un accident du travail, est supérieure à cent quatre-vingts jours consécutifs au cours d’une période de trois cent soixante-cinq jours, ou lorsque le salarié est devenu inapte à continuer l’exercice de son travail, l’employeur peut le considérer comme démissionnaire de son emploi.» autrement dit, quand l’absence maladie ou accident (sauf ceux liés au travail ou à une maladie professionnelle) dépasse 180 jours consécutifs dans une même année civile (ou une période de 365 jours) l’employeur  peut considérer le salarié comme démissionnaire. Cette disposition, dans un pays qui affirme faire de la santé un droit fondamental, ne peut être acceptée par des malades injustement frappés par une pathologie qui bouleverse du jour au lendemain le cours de leur vie. Le paradoxe est cruel : il suffit de tomber gravement malade pour perdre ce droit… au nom de la loi.   Ce mécanisme froid et impersonnel fait de la maladie une faute qui n’en est pas une. Au moment même où un individu lutte pour survivre, il devient administrativement «absent», socialement «inactif» et juridiquement «licencié». Il perd de ce fait son emploi, son salaire et souvent sa couverture sociale. Tout cela en parfaite conformité avec la législation en vigueur.   Des milliers de salariés du secteur privé, couverts par la CNSS, découvrent chaque année que leur protection s’arrête au moment où ils en ont le plus besoin. Passé six mois d’arrêt, la rupture du contrat entraîne la fin des cotisations, donc la perte de l’assurance maladie. Commence alors une descente aux enfers bureaucratique pour retrouver, sous un autre régime, une prise en charge déjà partielle et souvent tardive.   Ce que révèle cette disposition, c’est une incohérence majeure entre le droit du travail et le droit à la santé. D’un côté, la Constitution garantit la protection des citoyens en cas de maladie. De l’autre, le Code du travail en punit les conséquences. Le résultat, c’est une contradiction qui pénalise un malade qui n’a pas choisi une aussi lourde pathologie.    L’intention initiale de la loi  qui avait pour but de protéger les entreprises d’une absence prolongée pouvait se comprendre à une époque où la couverture sociale était balbutiante. Mais aujourd’hui, à l’heure du Royaume social et de la généralisation de l’AMO, ce texte paraît anachronique, voire indécent.   Réformer aujourd’hui cet article ne relève pas de la sensibilité, mais du bon sens. Il ne s’agit pas de nier les contraintes économiques des employeurs, mais de replacer l’humain au cœur du droit. Suspendre le contrat plutôt que le rompre, maintenir temporairement la couverture sociale, créer un cadre clair pour le retour à l’emploi : autant de pistes réalistes pour concilier solidarité et responsabilité.   In fine, une société qui accepte qu’un malade perde tout après six mois de traitement ne défend pas seulement mal ses citoyens, elle se prive d’elle-même. Car derrière chaque travailleur licencié pour raison de santé, c’est une famille fragilisée, un revenu volatilisé, une confiance entamée.Le Maroc ne manque pas de lois, mais la justice qu’elles sont censées incarner peut ne pas être au rendez-vous...

Abderrahim Derraji - 12 octobre 2025 19:22
Les jeunes femmes de plus en plus touchées par le cancer du sein en France

Une étude récente de la Société française de médecine prédictive et personnalisée (SFMPP) révèle une augmentation continue des cancers du sein chez les jeunes femmes depuis plus de trente ans. Cette évolution, également constatée dans plusieurs pays occidentaux, préoccupe les autorités sanitaires et les experts.   Entre 1990 et 2023, la France a recensé 229 352 cas de cancer du sein. Selon l’analyse menée à partir des registres du réseau Francim, en collaboration avec Santé publique France et l’Institut national du cancer, l’incidence a progressé de 63 % chez les femmes de 30 ans et de 33 % chez celles de 40 ans. Une hausse significative qui ne peut être expliquée par le dépistage organisé, puisque ce dernier ne concerne que les femmes âgées de 50 à 74 ans.   Pour le Pr Pascal Pujol, président de la SFMPP et auteur principal de l’étude, ces chiffres traduisent un phénomène multifactoriel. Les facteurs hormonaux tels que la puberté plus précoce, les grossesses plus tardives et la réduction de l’allaitement, semblent jouer un rôle non négligeable. L’influence croissante des perturbateurs endocriniens, présents dans l’environnement et certains produits du quotidien, est également pointée du doigt. Ces éléments convergent avec les constats faits dans plusieurs pays développés, où se dessine la même tendance.   Face à cette situation, la SFMPP appelle à une évolution des stratégies de dépistage et de prévention. Elle plaide pour une approche plus personnalisée, fondée sur les antécédents familiaux et les facteurs de risque individuels. Chez les femmes jeunes, le recours à des examens complémentaires tels que l’échographie et l’IRM est jugé essentiel, ces techniques étant mieux adaptées à la forte densité mammaire caractéristique de cette tranche d’âge.   En somme, la progression du cancer du sein chez les jeunes femmes impose une révision des politiques de santé publique, avec des actions ciblées, un dépistage plus précoce et une meilleure évaluation des risques environnementaux.

Abderrahim Derraji - 12 octobre 2025 19:15
Le tabagisme mondial recule, mais l’épidémie persiste

Selon le dernier rapport mondial de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’épidémie du tabagisme, bien qu’en net recul depuis deux décennies, demeure une menace sanitaire majeure. En 2024, un adulte sur cinq dans le monde est encore dépendant du tabac, soit environ 1,2 milliard de personnes. Ce chiffre marque une baisse notable par rapport à 1,38 milliard en 2000 et représente une diminution de 120 millions de fumeurs depuis 2010, soit une réduction de 27 %. Cependant, cette évolution positive reste insuffisante face aux millions de décès évitables que le tabagisme continue de provoquer annuellement.   Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, salue les efforts mondiaux de lutte antitabac qui ont permis à des millions de personnes d’arrêter ou de ne jamais commencer à fumer. Il met toutefois en garde contre les nouvelles stratégies de l’industrie du tabac, qui cible de plus en plus les jeunes avec des produits à base de nicotine tels que les cigarettes électroniques, les sachets de nicotine ou le tabac chauffé. Ces innovations technologiques entretiennent la dépendance et menacent de compromettre des décennies de progrès en matière de santé publique.   D’après l’OMS, plus de 100 millions de personnes vapotent, dont 86 millions d’adultes, principalement dans les pays à revenu élevé, et au moins 15 millions d’adolescents âgés de 13 à 15 ans. Les données montrent que les jeunes sont en moyenne neuf fois plus susceptibles que les adultes d’utiliser ces dispositifs. L’organisation alerte sur le risque d’une nouvelle vague de dépendance nicotinique alimentée par ces produits, souvent présentés à tort comme des outils de sevrage.   La baisse de la consommation de tabac touche à la fois les hommes et les femmes, mais les progrès sont plus marqués chez ces dernières. L’objectif mondial de réduction de 30 % de la consommation féminine a été atteint dès 2020, avec un recul de la prévalence de 11 % en 2010 à 6,6 % en 2024. Le nombre de femmes consommatrices est passé de 277 millions à 206 millions sur la même période. Chez les hommes, la prévalence a également diminué, passant de 41,4 % à 32,5 %, mais la baisse reste trop lente: près d’un milliard d’hommes fument encore, et l’objectif fixé pour 2025 ne sera probablement pas atteint avant 2031.   Les disparités régionales restent marquées. L’Asie du Sud-Est concentre plus de la moitié de la baisse mondiale, avec une chute spectaculaire du tabagisme masculin de 70 % à 37 % entre 2000 et 2024. L’Afrique, où la prévalence est la plus faible (9,5 %), progresse vers les objectifs mondiaux, mais la croissance démographique y entraîne une hausse du nombre absolu de fumeurs. Les Amériques enregistrent une réduction de 36 % avec une prévalence de 14 %, tandis que l’Europe reste la région la plus touchée, avec 24,1 % d’adultes fumeurs et la plus forte proportion mondiale de femmes consommatrices (17,4 %). Dans la Méditerranée orientale, la consommation stagne ou augmente dans certains pays, et dans le Pacifique occidental, les progrès sont particulièrement lents : près de 43 % des hommes y fument encore. L’OMS exhorte les gouvernements à intensifier la mise en œuvre de son programme MPOWER et de la Convention-cadre pour la lutte antitabac, en fermant les failles législatives exploitées par les industriels, en taxant davantage les produits du tabac et en renforçant les services d’aide au sevrage. L’objectif reste clair: freiner l’influence des nouvelles formes de nicotine et protéger les jeunes générations.   Comme le rappelle le Dr Jeremy Farrar, Sous-Directeur général de l’OMS, «près de 20 % des adultes consomment encore du tabac et des produits à base de nicotine. Nous ne pouvons pas baisser les bras maintenant». Le rapport, intitulé WHO Global Report on Trends in Prevalence of Tobacco Use 2000–2024 and Projections 2025–2030, s’appuie sur plus de 2 000 enquêtes couvrant 97 % de la population mondiale. Il conclut à une réduction de 27 % du tabagisme depuis 2000 — un progrès réel, mais encore insuffisant pour atteindre les objectifs fixés à l’horizon 2025.

Abderrahim Derraji - 12 octobre 2025 19:08