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RÉMUNÉRATION DES PHARMACIENS

Un document intitulé «Revue de la stratégie nationale de tarification des médicaments» circule abondamment sur les réseaux sociaux. Déjà fragilisés économiquement, les pharmaciens d’officine redoutent de nouvelles baisses de prix qui viendraient, une fois de plus, amputer des revenus déjà sous pression.
Souvenons-nous : en 2013, le décret n° 2-13-852 du18 décembre 2013, relatif aux conditions et modalités de fixation du prix public de vente des médicaments fabriqués localement ou importés, promettait un triptyque gagnant : prix plus bas, consommation accrue de médicaments et équilibre financier des caisses. Six ans plus tard, la consommation n’a pas bougé ; il a fallu attendre la pandémie de Covid-19 et la généralisation de l’AMO pour voir la consommation de médicaments repartir à la hausse, ce qui inquiète aujourd’hui les gestionnaires des caisses.
Le rapport précité indique qu’il faut comprimer les dépenses, mais reconnaît cependant que les pharmacies marocaines, déjà fragiles, doivent être préservées. Le pays compte une pharmacie pour 2 800 habitants, bien en-deçà de la norme OMS (une pour 5 000). Par ailleurs, 63 % des médicaments les plus coûteux pour la CNSS ne rapportent qu’un forfait dérisoire aux pharmaciens.
Dans ces conditions, chaque baisse de prix des tranches T1[1] et T2[2] s’accompagnera inéluctablement d’une diminution des revenus des pharmaciens d’officine.
En réalité, ce ne sont pas les baisses de prix des médicaments que les pharmaciens contestent ; c’est l’érosion inexorable de leur rémunération, faute d’honoraires pour les actes de dispensation, de prévention, de dépistage, de suivi des maladies chroniques ou pour le droit de substitution, etc. L’Europe l’a compris : la Belgique accorde une marge économique de 18,6 %, et le Royaume-Uni, de 4,7 %, mais compense par des honoraires de service. Résultat : les prix restent compétitifs et les pharmacies demeurent un pilier de santé publique.
Avant toute réforme tarifaire, une approche systémique s’impose. Autorités, industriels, répartiteurs, pharmaciens, médecins, patients et chercheurs doivent élaborer ensemble des solutions pérennes.
Il faut davantage de transparence en permettant à tous les intervenants d’avoir accès aux données. Il convient également de mettre en place des plateformes de concertation, d’écouter les retours du terrain et d’encadrer les associations de patients. C’est ainsi que l’on garantira un accès équitable, sécurisé et durable aux traitements.
Rappelons-le : pendant la pandémie, l’industrie pharmaceutique, les grossistes-répartiteurs et le réseau de proximité des pharmacies ont tenu la ligne de front. Les affaiblir, c’est fragiliser l’ensemble de la chaîne et menacer l’objectif même de la couverture universelle. Le pharmacien est plus qu’un vendeur : il éduque, dépiste, lutte contre le mésusage, peut même vacciner, et reste souvent le seul professionnel de santé accessible dans les zones sous-médicalisées. Le renforcer, c’est investir dans un système plus humain et plus efficace.
Baisser les prix ? Oui, mais pas au détriment de l'équilibre économique et financier des pharmacies. Toute réforme doit préserver la viabilité économique de la pharmacie, sans quoi l’AMO fera quelques maigres économies en perdant un maillon vital de la santé publique.
[1] Tranche 1 : Prix Public de vente (TTC) < 280.60 DH
[2] Tranche 2 : 280.60 DH < Prix Public de vente (TTC) < 962.70 DH
TABAGISME DIABETE

Le tabagisme constitue un danger majeur pour la santé, en particulier chez les personnes atteintes de diabète ou à risque de le développer. À l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, la Fédération française des diabétiques a tiré la sonnette d’alarme : fumer augmente jusqu’à 44 % le risque de développer un diabète de type 2. Une fois la maladie installée, le tabac aggrave considérablement ses complications.
Les effets diabétogènes du tabac sont désormais bien documentés. Plusieurs méta-analyses montrent que le risque de développer un diabète de type 2 augmente de 37 à 44 % chez les fumeurs. Ce lien est dose-dépendant : plus la consommation de tabac est importante, plus l’équilibre glycémique se dégrade. Même les fumeurs passifs sont concernés par cette élévation du risque. La nicotine joue un rôle clé dans ce mécanisme : elle favorise la résistance à l’insuline. Résultat : le glucose s’accumule dans le sang, causant une hyperglycémie. Par ailleurs, le tabac favorise l’accumulation de graisse viscérale – celle qui entoure les organes – un facteur connu d’aggravation du déséquilibre métabolique. De plus, les composants toxiques de la fumée de cigarette (plomb, arsenic, cadmium, etc.) pourraient également contribuer à l’insulinorésistance.
Chez les patients diabétiques, le tabagisme est directement associé à une augmentation du risque de complications sévères. Il est responsable d’une hausse de 48 % du risque de mortalité toutes causes confondues, de 54 % du risque d’atteinte coronarienne, de 44 % du risque d’accident vasculaire cérébral, de 84 % du risque d’insuffisance rénale terminale, de 23 % du risque de rétinopathie diabétique et de 43 % du risque de rétinopathie proliférative. Il compromet également l’équilibre glycémique, augmente le risque de cancers (colorectal, hépatique, pancréatique) et d’infections diverses (urinaires, cutanées, respiratoires). Selon l’OMS, la fumée secondaire peut, à elle seule, être à l’origine de complications graves du diabète.
Malgré ces faits, le lien entre tabagisme et diabète reste sous-évalué, aussi bien par les patients que par les professionnels de santé. La prise en charge du tabac chez les diabétiques reste insuffisante. Le Dr Bruno Vergès, endocrinologue au CHU de Dijon, déplore que la question ne soit que rarement abordée en consultation. Pourtant, le sevrage tabagique réduit sensiblement la mortalité et les complications cardiovasculaires, même si une prise de poids transitoire peut survenir.
En France, plus de 4 millions de personnes vivent avec le diabète. Si les tendances actuelles se poursuivent, 520 000 personnes supplémentaires pourraient être diagnostiquées d’ici 2027. Près de 13,4 % des diabétiques de type 2 et 25,3 % des diabétiques de type 1 sont encore fumeurs. Ces chiffres rappellent l’urgence d’intégrer systématiquement le sevrage tabagique dans le parcours de soin des personnes diabétiques.
ANSM LEVOTHYROX

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM-France) a annoncé son pourvoi en cassation après la confirmation par la cour d’appel d’Aix-en-Provence de sa mise en examen pour «tromperie» dans l’affaire du Levothyrox. Cette affaire, qui remonte à 2017, concerne le changement de formule de ce médicament utilisé par plus de deux millions de patients souffrant de troubles thyroïdiens. Bien que la substance active, la lévothyroxine, soit restée la même, des excipients ont été modifiés dans la nouvelle version mise sur le marché français. Rapidement, plus de 30000 patients ont signalé des effets secondaires tels que maux de tête, vertiges ou troubles du sommeil.
Initialement, l’ANSM avait écarté l’idée que ces symptômes soient directement liés à la nouvelle formule, avant de conclure que le changement n’avait pas entraîné de conséquences graves sur la santé. Pourtant, en décembre 2022, elle a été mise en examen pour «tromperie», puis en 2024 pour «tromperie aggravée». Le laboratoire Merck, fabricant du médicament, a également été mis en cause. Tous deux contestent ces accusations, notamment l’intentionnalité de nuire, mais la justice a confirmé leur mise en examen début mai 2025.
Face à cette décision, Merck s’est immédiatement pourvu en cassation. L’ANSM a, elle aussi, décidé de suivre cette voie fin mai. L’enquête judiciaire est toujours en cours et aucune date de procès n’a été fixée à ce jour. Parallèlement, la distribution de l’ancienne formule du médicament, nommée Euthyrox et initialement censée être interrompue en 2020, a été prolongée plusieurs fois en réponse à la demande des patients, y compris pour 2024 et 2025.
Étienne-Émile Baulieu

Le professeur Étienne-Émile Baulieu, figure majeure de la médecine et de la recherche scientifique française, est décédé à l’âge de 98 ans à Paris. Médecin, endocrinologue et chercheur, il est mondialement connu pour avoir mis au point la pilule abortive RU 486, une avancée médicale et sociétale majeure qui a révolutionné l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Porté par une vision humaniste et progressiste de la science, il a consacré sa vie à la recherche sur les hormones stéroïdes et à la défense des droits des femmes.
Né à Strasbourg en 1926 sous le nom d’Étienne Blum, il s’engage dans la Résistance à seulement 15 ans, prenant alors le nom d’Émile Baulieu. Après des études de médecine et de sciences, il fonde en 1963 l’unité de recherche 33 de l’Inserm, qu’il dirige jusqu’en 1997. C’est dans ce cadre qu’il développe la pilule RU 486 en 1982. Malgré les critiques virulentes et les menaces émanant des opposants à l’IVG, il a toujours défendu cette innovation comme un progrès pour la liberté des femmes. Il dénonçait encore récemment les reculs observés dans certains pays, y voyant des signes de fanatisme et d’ignorance.
En parallèle de ses travaux sur la contraception, le professeur Baulieu s’est également illustré dans la recherche sur la DHEA, une hormone impliquée dans le vieillissement, ainsi que dans l’étude des neurostéroïdes. Il a aussi initié un essai clinique pour un traitement contre la dépression et fondé en 2008 l’Institut Baulieu pour combattre les maladies neurodégénératives, notamment Alzheimer. Ses recherches ciblaient notamment la protéine Tau, en interaction avec une autre protéine, FKBP52, qu’il avait découverte.
Jusqu’à ses derniers jours, il continuait à travailler à l’Inserm, trois fois par semaine, toujours animé par la volonté d’être utile à la science et à l’humanité. Il disait avoir consacré sa vie à trois grands combats : les femmes, la santé cérébrale et la longévité.
Honoré de distinctions prestigieuses telles que la grand-croix de la Légion d’honneur, de l’Ordre national du Mérite, et le prix américain Lasker, Étienne-Émile Baulieu laisse derrière lui un héritage scientifique exceptionnel.
SUISSE

D’après les données publiées par l’administration fédérale de la douane, la Suisse a enregistré une forte baisse de ses échanges extérieurs mois d’avril. Les importations ont chuté de 15,6 % par rapport à mars, atteignant 18,9 milliards de francs suisses. En parallèle, les exportations ont également diminué, entraînant une hausse de l’excédent commercial qui s’est établi à 6,3 milliards de francs contre 5,4 milliards le mois précédent.
Le repli des exportations suisses est principalement dû au secteur de la chimie et de la pharmacie. Les exportations de médicaments ont particulièrement reculé, affichant une chute spectaculaire de 43,9 % en avril, après un bond de 74,2 % en mars. Les douanes suisses soulignent une volatilité importante dans ce secteur, qui complique l’analyse des tendances commerciales globales.
Les exportations suisses vers les États-Unis ont globalement reculé de 36,1 % en avril, en raison notamment du poids important des produits pharmaceutiques dans ces échanges. Elles avaient pourtant bondi de 83,9 % en mars. Vers l’Union européenne, principal partenaire commercial de la Suisse, les exportations ont légèrement diminué de 0,3 %. Ces fluctuations reflètent un contexte commercial international instable, marqué par des tensions douanières et une forte incertitude.
Autres articles
La pandémie de Covid-19 a mis en lumière les failles structurelles des systèmes de santé à l’échelle mondiale, avec une acuité particulière en Afrique, où les inégalités entre pays sont apparues de manière flagrante. Toutefois, certains États, comme le Maroc, ont su faire preuve d’une résilience remarquable. Celle-ci s’est appuyée sur la mobilisation concertée de l’ensemble des acteurs du secteur pharmaceutique, ainsi que sur une coordination efficiente entre les différents ministères et institutions nationales. Ces efforts conjoints ont permis d’assurer une campagne de vaccination à large échelle et de sécuriser les stocks stratégiques de médicaments et de produits de santé afin de de répondre à une demande inédite, tant en volume qu’en urgence. Cette crise a également mis en évidence la dépendance aux importations pour des produits de santé essentiels, tels que les vaccins. Cette prise de conscience a été à l’origine de nouveaux investissements dans le secteur. C’est dans cet esprit que le Maroc a lancé le projet Marbio, une usine de biotechnologie de dernière génération, que le Pr Samir Ahid, directeur général de l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé (AMMPS), a qualifiée dans son discours de «vecteur de souveraineté sanitaire, catalyseur d’innovation et pilier de la sécurité nationale en matière de santé». Destinée à produire localement des vaccins et autres produits biologiques, cette infrastructure représente une avancée majeure. Même si l’économie d’échelle peut constituer un véritable défi, il n’en demeure pas moins que cette initiative stratégique renforcera l’autonomie sanitaire du Royaume, tout en contribuant à l’approvisionnement des pays partenaires en leur proposant des vaccins de qualité, accessibles et adaptés à leurs besoins. L’accès aux médicaments a d’ailleurs été au centre des échanges le 23 mai 2025 à Casablanca, lors de la 6éme édition de la FMIIP - Pharma Day, organisée autour du thème : «Comment accélérer l’accès aux médicaments et aux vaccins en Afrique ?». «Cette édition doit nous permettre de maintenir le cap vers une industrie pharmaceutique africaine ambitieuse, intégrée et tournée vers l’action. Il s’agit désormais de consolider les acquis et d’accélérer la mise en œuvre des solutions que nous avons collectivement conçues ces dernières années», a déclaré Mohamed El Bouhmadi, président de la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutiques (FMIIP). En effet, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi, le Maroc s’affirme aujourd’hui comme un modèle en matière de politique pharmaceutique. Le Royaume a choisi de faire de la santé un pilier de son développement, en s’appuyant sur une industrie pharmaceutique robuste et résolument tournée vers le Continent. Cette stratégie se traduit aujourd’hui par une capacité de production couvrant plus de 70 % des besoins en unités (environ 50 % en valeur), ainsi que par une expertise réglementaire qui devrait prochainement permettre au pays d’atteindre le niveau 3 de maturité réglementaire, selon les standards de l’OMS. L’atteinte de ce niveau constituera un levier décisif pour dynamiser les exportations, dans le cadre d’une coopération Sud-Sud à la fois réaliste et ambitieuse. Néanmoins, produire des médicaments en Afrique ne suffit pas. Il est primordial d’être compétitif et de garantir la disponibilité dans des délais raisonnables. Cela suppose des réformes réglementaires en profondeur, la digitalisation des procédures, l’harmonisation des enregistrements à l’échelle du Continent, ainsi qu’une réduction des délais d’autorisation de mise sur le marché (AMM). Ces chantiers conditionnent l’accès effectif aux médicaments. Un autre enjeu structurant est celui de la propriété intellectuelle. Là où certains perçoivent les brevets comme un frein, d'autres y voient une opportunité de réconcilier innovation et justice thérapeutique. Les licences volontaires, les transferts de technologies et le développement de la recherche clinique en Afrique offrent des perspectives concrètes de conciliation entre ces impératifs. En effet, la protection de l’innovation ne peut se faire au détriment de l’équité en santé. Dans un souci d’optimisation de l’utilisation des ressources disponibles et afin de garantir la pérennité des organismes payeurs, la promotion des médicaments génériques et des biosimilaires est essentielle. Ces médicaments permettent non seulement de réduire la pression sur les finances publiques, mais aussi de contribuer à une autonomie stratégique durable. Le Maroc a déjà prouvé sa capacité d’innovation dans de nombreux secteurs. Pourquoi l’industrie pharmaceutique ne suivrait-elle pas la même voie ? Pourquoi ne pas imaginer une Afrique où les enfants de Dakar, Kigali ou Bamako bénéficient de traitements made in Africa, conçus par des talents du Continent pour répondre aux besoins de leurs propres communautés ? Ce rêve n’est plus une simple ambition: il devient une véritable feuille de route. Et Casablanca pourrait bien en être le point de départ. Au-delà des dimensions industrielle et économique, ce combat est d’abord un combat pour la dignité. Le médicament, au-delà de sa fonction thérapeutique, devient un levier de justice sociale et un symbole de souveraineté. «Lorsque nous quitterons cette salle, souvenons-nous que nous ne sommes pas venus assister à un événement de plus. Nous sommes venus écrire une page nouvelle : une page où l’Afrique place l’industrie pharmaceutique au cœur de ses politiques publiques — non comme un secteur économique parmi d’autres, mais comme un levier de dignité pour ses citoyens», a conclu Mohamed El Bouhmadi. Aussi, la crise sanitaire mondiale a agi comme un révélateur, mettant en lumière les fragilités mais aussi les opportunités d’un secteur pharmaceutique africain en pleine transformation. Le Maroc, par sa vision stratégique, ses investissements ciblés et sa volonté de coopération régionale, s’impose progressivement comme un acteur clé de cette dynamique. L’enjeu dépasse la seule fabrication de médicaments : il s’agit d’un projet de société, fondé sur la souveraineté sanitaire, la solidarité continentale et la justice sociale. À l’heure où l’Afrique redéfinit ses priorités, l’industrie pharmaceutique devient non seulement un levier de développement, mais aussi un symbole d’émancipation.
Abderrahim Derraji - 03 juin 2025 15:20Les opérations militaires israéliennes continues menacent gravement le système de santé déjà fragilisé à Gaza, exacerbant les déplacements massifs et les pénuries critiques de nourriture, d'eau, de fournitures médicales et de carburant. La semaine dernière, quatre grands hôpitaux – Kamal Adwan, indonésien, Hamad, et européen de Gaza – ont cessé leurs services en raison des combats et des attaques. L'OMS a recensé 28 attaques contre les services de santé récemment, portant le total à 697 depuis octobre 2023. Seuls 19 des 36 hôpitaux de Gaza restent opérationnels, la plupart offrant uniquement des soins d'urgence de base. Au moins 94 % des hôpitaux sont endommagés ou détruits, et ceux qui fonctionnent connaissent de grave pénuries de ressources, un manque de personnel et une insécurité permanente. L'intensification des hostilités et les nouveaux ordres d'évacuation mettent en péril davantage d'établissements de santé aussi bien au nord qu'au sud de Gaza, menaçant la capacité de 2000 lits restants sachant que cette enclave compte plus de 2 millions d'habitants. Le nord de Gaza est presque entièrement privé de soins. L'hôpital Al-Awda est menacé de fermeture suite à des attaques répétées qui ont blessé du personnel, endommagé des infrastructures et détruit des fournitures médicales. L'hôpital indonésien est hors service depuis le 18 mai en raison d'une présence militaire, empêchant toute mission humanitaire d'accéder aux patients et au matériel essentiel. L'hôpital Kamal Adwan, seul centre de traitement de malnutrition aiguë sévère dans le nord, a également cessé de fonctionner. Dans le sud, le complexe médical Nasser et les hôpitaux Al-Amal et Al-Aqsa sont débordés par l'afflux de blessés et de déplacés, tandis que l'hôpital européen de Gaza est hors service suite à une attaque qui a mis fin à des services vitaux uniques. La poursuite des hostilités et la présence militaire empêchent l'accès aux soins pour les patients, le travail du personnel soignant, et le réapprovisionnement des hôpitaux par l'OMS et ses partenaires. Ce cycle de destruction systématique rend vains les efforts de reconstruction du système de santé. Malgré la peur, le personnel de santé continue d'assurer les soins d'urgence. L'OMS appelle à une protection active des soins de santé, insistant sur le fait que les hôpitaux ne doivent jamais être ciblés. L'organisation demande une aide humanitaire à grande échelle sans entrave et réaffirme son engagement à fournir cette aide de manière sécurisée. Enfin, l'OMS réitère son appel à un cessez-le-feu immédiat et durable pour mettre fin à cette crise humanitaire.
Abderrahim Derraji - 03 juin 2025 15:49L'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM-France) a initié une réévaluation des médicaments à base de finastéride et de dutastéride suite à des préoccupations concernant des idées et comportements suicidaires chez les patients. Cette évaluation a été menée par le Comité pour l'évaluation des risques en pharmaco- vigilance (PRAC). Actuellement, les Résumés des caractéristiques du produit (RCP) et les notices des médicaments à base de finastéride (dosages de 1 mg et 5 mg par voie orale, et solution pour pulvérisation cutanée) incluent déjà une mise en garde sur les changements d'humeur, la dépression et les idées suicidaires. Pour le finastéride 1 mg, spécifiquement, il est conseillé aux patients de cesser le traitement et de consulter un médecin si ces symptômes apparaissent. À l'issue de sa réévaluation, le PRAC a confirmé que les idées suicidaires sont un effet indésirable du finastéride oral (1 mg et 5 mg), avec une fréquence indéterminée. La majorité des cas ont été rapportés chez les patients traités pour l'alopécie androgénétique avec le dosage à 1 mg. L'analyse a également révélé que des troubles de la fonction sexuelle (baisse de désir, troubles de l'érection ou de l'éjaculation) peuvent contribuer aux altérations de l'humeur et aux pensées suicidaires chez certains patients sous finastéride 1 mg. Il est désormais recommandé aux patients concernés de consulter un médecin, et une carte d'information sur les risques psychiatriques et sexuels sera ajoutée aux boîtes de finastéride 1 mg. Concernant les solutions cutanées de finastéride, aucune association avec les idées suicidaires n'a été établie. Pour le dutastéride, bien qu'aucun lien direct n'ait été prouvé avec les idées suicidaires, une mise en garde sur les troubles de l'humeur observés avec le finastéride sera ajoutée aux RCP et notices par précaution, en raison de son mode d'action similaire.
Abderrahim Derraji - 03 juin 2025 16:18Le groupe Servier a annoncé le 23 mai 2025 l'acquisition du BN104 auprès de BioNova Pharmaceuticals, une société biopharmaceutique clinique. Cette opération stratégique permet à ce groupe de renforcer son positionnement de leader dans les cancers hématologiques. Le BN104 est un inhibiteur de ménine au potentiel de «best-in-class», actuellement en phase 1/2 de développement pour le traitement des leucémies aiguës. Claude Bertrand, Vice-Président Exécutif R&D chez Servier, a souligné que l'acquisition du BN104 s'inscrit parfaitement dans la stratégie oncologique du groupe, axée sur le développement de thérapies ciblées pour les patients atteints de mutations spécifiques. Il a également précisé que cette acquisition vient compléter le pipeline de produits en développement de Servier dans les hémopathies malignes. Ye Hua, Président et Fondateur de BioNova Pharmaceuticals, a exprimé sa confiance en Servier, citant leur expertise scientifique et leur solide bilan dans le développement de thérapies ciblées en oncologie comme des atouts majeurs pour faire progresser le BN104 à l'échelle mondiale et avoir un impact significatif pour les patients. Conformément à sa stratégie 2030, Servier prévoit d'accélérer le développement clinique mondial du BN104. Le médicament est destiné au traitement de la leucémie myéloïde aiguë (LMA) mutée et de la leucémie lymphoblastique aiguë (LLA), des maladies où les besoins médicaux non satisfaits sont importants, notamment pour le développement de thérapies plus sûres en cas de rechute ou de résistance au traitement. Ce candidat-médicament permettra à Servier d'étendre sa franchise en oncologie hématologique et de consolider son leadership grâce à un portefeuille ciblé et différencié. Conçu et découvert par BioNova Pharmaceuticals, le BN104 est une petite molécule innovante, puissante et hautement sélective. Elle se positionne comme un inhibiteur de ménine potentiellement «best-in-class» pour les leucémies aiguës présentant un remaniement du gène KMT2A ou une mutation du gène NPM1. Les résultats présentés lors du congrès annuel de la Société américaine d’hématologie (ASH) en 2024 ont démontré que lespatients at teints d’une leucémie myéloïde aiguë (LMA) en rechute ou réfractaire présentaient un taux RC/RCh (réponse complète/réponse complète avec rémission hématologique partielle) de 60,9 % pour le sous-groupe avec un remaniement de KMT2A et de 40 % pour le sous-groupe avec une NPM1, avec un profil de sécurité tolérable1 (aucun allongement de l'intervalle QTc ni syndrome de différenciation ≥G3). Les remaniements de KMT2A sont observés chez 5 à 10 %2 des patients ayant une LMA et les mutations NPM1 chez 20 à 30 %3 des patients atteints de LMA. Le BN104 a reçu une désignation de médicament orphelin (DMO) en avril 2023 et une désignation accélérée (Fast Track) en octobre 2023 del’U.S. Food and Drug Administration (FDA) pour le traitement de la leucémie aiguë. Selon les termes de l'accord, BioNova Pharmaceuticals recevra un paiement pour la vente du BN104, incluant une clause d'ajustement de prix liée au développement et à la réglementation. La transaction est soumise aux conditions de clôture habituelles.
Abderrahim Derraji - 03 juin 2025 15:02Le rideau vient de tomber sur la 25e édition de la Journée Pharmaceutique Internationale de Casablanca (JPIC), placée cette année sous le thème : «La pharmacie au Maroc : vers un modèle économique innovant et durable ». Le comité d’organisation a consacré la matinée à des sessions de formation riches et concrètes, directement utiles pour la pratique officinale. Le Pr Adnane Benmoussa a abordé la question du «bon horaire de prise des médicaments», apportant un éclairage précieux pour les pharmaciens d’officine. Le Pr Jaafar Heikel a, quant à lui, traité de la nutrition et des compléments alimentaires chez le sujet âgé, tandis que la Pr Fouzia Kadiri a partagé son expertise sur la prise en charge de l’insomnie en officine. Le thème central de la journée, «La pharmacie au Maroc : vers un modèle économique innovant et durable», a été développé au cours de l’après-midi. Les intervenants qui se sont succédé au podium ont souligné les progrès réalisés dans d’autres pays, notamment en France, tout en déplorant l’inertie que vit la pharmacie marocaine. Ils ont unanimement regretté que ni la précarisation croissante des pharmaciens, ni l’évolution des besoins des patients, ni même la dérégulation qui touche la profession n’aient permis d’enclencher une réelle dynamique de mobilisation pour assurer la pérennité de l’officine. Malheureusement, tant que les instances ordinales ne retrouvent pas un fonctionnement normal, la situation risque de se détériorer davantage. La dernière conférence de l’après-midi était consacrée à l’intelligence artificielle (IA). À travers des exemples concrets d’intégration de l’IA dans le domaine de la santé, le Pr Oussama Barakat, de l’Université de Franche-Comté, a su à la fois démystifier cette technologie et mettre en lumière les possibilités immenses qu’elle offre pour transformer et optimiser le secteur. De cette journée réussie, plusieurs messages clés émergent. Il est essentiel de renforcer l’offre en formations pratiques, tant le besoin est considérable. Les pharmaciens doivent se mobiliser pour remettre leur profession sur les rails et en assurer la pérennité. Il devient également urgent de prendre conscience qu’une digitalisation efficiente — notamment à travers l’intégration de l’IA — est désormais indispensable pour faire évoluer la profession et répondre aux défis de demain.
Abderrahim Derraji - 03 juin 2025 15:42Le président américain Donald Trump a récemment annoncé un plan visant à réduire drastiquement les prix des médicaments sur ordonnance aux États-Unis, en les alignant sur ceux pratiqués dans d’autres grandes économies. Cette mesure, qui prévoit une baisse pouvant atteindre 59 %, a immédiatement provoqué une onde de choc dans le secteur pharmaceutique, entraînant une chute temporaire des valeurs boursières des grands laboratoires. Trump n’a pas encore détaillé les modalités de ce plan, mais ses propos laissent entendre qu’il attend des laboratoires qu’ils baissent leurs prix pour les États-Unis et compensent ces pertes en augmentant les tarifs en Europe, où les prix sont actuellement bien inférieurs. Il a même averti que «l’Europe va devoir payer un peu plus». Ce repositionnement tarifaire pourrait transformer la politique mondiale du médicament et impacter directement les consommateurs européens. Aux États-Unis, les médicaments sont en moyenne 2,5 fois plus chers que dans les autres pays développés. Contrairement aux systèmes européens où les prix sont négociés par les autorités publiques pour permettre leur remboursement, les prix américains sont librement fixés par les laboratoires, les assurances santé privées étant les principaux payeurs. Trump souhaite renverser cette logique au profit des consommateurs américains. Carine Milcent, chercheure au CNRS, souligne que si les prix baissent aux États-Unis, l’Europe, dotée d’une industrie pharmaceutique relativement faible, pourrait en subir les conséquences. En particulier, les médicaments non remboursés par la Sécurité sociale pourraient connaître une hausse de prix. Enfin, le sénateur Bernie Sanders dénonce l’attitude des laboratoires, qu’il accuse d’avoir engrangé des profits colossaux en exploitant les consommateurs américains. Selon lui, ce ne sont pas les prix européens qui posent problème, mais la cupidité excessive de l’industrie pharmaceutique mondiale.
Abderrahim Derraji - 03 juin 2025 15:02Le Canada connaît actuellement sa plus grave épidémie de rougeole depuis près de trente ans. Depuis le début de l’année, 1593 cas confirmés et 253 cas probables ont été recensés, surtout en Ontario. Cette recrudescence alarme les autorités sanitaires et les experts. Elle met en évidence un phénomène préoccupant : la méfiance croissante vis-à-vis des vaccins. Ce scepticisme est largement alimenté par des années de désinformation. Par conséquent : des maladies que l’on croyait éliminées réapparaissent. La rougeole, éliminée du Canada en 1998, refait ainsi surface. Le climat de méfiance complique les efforts de prévention et de protection collective. Le Dr Peter Hotez, virologue américain et figure de la lutte pour l’accès aux vaccins rappelle qu’au Texas, de nombreuses vies ont été perdues à cause du refus du vaccin contre la COVID-19 et aujourd’hui, ces mêmes zones sont frappées par une épidémie de rougeole. Cet expert insiste sur la nécessité de restaurer la confiance dans les vaccins. L’éducation et la communication sont selon lui des leviers essentiels. L’épidémie actuelle est un signal d’alarme à ne pas ignorer. Elle vient nous rappeler que la vigilance sanitaire est primordiale.
Abderrahim Derraji - 03 juin 2025 15:02Le plan annoncé par le président américain Donald Trump pour réduire fortement les prix des médicaments sur ordonnance aux États-Unis suscite de vives inquiétudes au sein de l'industrie pharmaceutique, notamment chez le groupe suisse Roche. Cette initiative vise à aligner les prix américains sur les plus bas pratiqués dans d'autres grandes économies, une mesure qui pourrait bouleverser les modèles économiques des laboratoires. En réaction, Roche a évoqué la possibilité de revoir à la baisse ses projets d’investissement de 50 milliards de dollars sur cinq ans aux États-Unis, annoncés en avril. Cette annonce de Donald Trump a déjà provoqué des turbulences en Bourse, les valeurs pharmaceutiques ayant enregistré une chute significative. Pour Roche, l’incertitude est réelle : même si le groupe affirme qu’aucun impact immédiat n’est attendu sur son activité d’ici 2025, il avertit que la mise en œuvre du décret pourrait compromettre sa capacité à financer ses investissements annoncés. Cette prudence est d’autant plus compréhensible que les États-Unis représentent un marché stratégique pour Roche, générant plus de la moitié du chiffre d’affaires de sa division pharmaceutique. En 2024, cette division a enregistré 46,2 milliards de francs suisses de chiffre d’affaires, dont 24,8 milliards provenant des États-Unis. Roche y commercialise notamment des traitements contre le cancer, la sclérose en plaques et l’hémophilie. Sa division diagnostics y est également bien implantée, avec 4,3 milliards de francs générés en Amérique du Nord sur un total de 14,3 milliards. Face à l’incertitude réglementaire, Roche avait pourtant investi massivement : sa filiale américaine Genentech a récemment annoncé un projet de 700 millions de dollars pour construire une nouvelle usine en Caroline du Nord, créant 400 emplois. Cette décision reflétait alors une volonté de renforcer la production locale face aux pressions protectionnistes américaines. La perspective d’une baisse drastique des prix menace désormais cette dynamique, fragilisant les promesses d’investissement et mettant en lumière les tensions croissantes entre objectifs de santé publique et viabilité économique des industriels.
Abderrahim Derraji - 03 juin 2025 15:02Des scientifiques de l’Université de Lausanne (UNIL) et d’Unisanté ont récemment classé 35 médicaments couramment utilisés en Suisse selon leur impact environnemental, en particulier sur la biodiversité aquatique. Cette initiative vise à fournir aux professionnels de santé un outil pratique pour intégrer les risques écologiques dans leurs choix thérapeutiques. Le classement repose sur l’écotoxicité des substances médicamenteuses, c’est-à-dire leur dangerosité pour les poissons, les algues et les bactéries essentielles aux écosystèmes aquatiques. En effet, de nombreux médicaments ingérés par les patients sont ensuite évacués dans les urines, rejoignent les stations d’épuration (STEP) puis les milieux naturels, où ils ne sont éliminés que partiellement. Ce phénomène, reconnu comme un risque pour l’environnement, reste difficile à prendre en compte dans la pratique médicale quotidienne. Le classement repose sur le croisement de trois sources d’information : les 50 médicaments les plus vendus en Suisse, les substances disposant de seuils écotoxiques reconnus, et leur concentration dans les eaux du lac Léman et des rivières vaudoises. Parmi les substances les plus préoccupantes figurent des antidouleurs et antibiotiques très répandus. Le diclofénac, par exemple, est toxique pour le foie des poissons, tandis que la ciprofloxacine peut perturber les bactéries utiles à l’équilibre des écosystèmes aquatiques et contribuer à l’émergence de résistances aux antibiotiques. En revanche, d’autres molécules comme l’acide méfénamique ou le paracétamol présentent un risque environnemental plus faible. Malgré les limites dues à la rareté des données écotoxiques disponibles, les chercheurs espèrent que ce classement incitera les médecins à privilégier les options les moins nocives lorsque plusieurs traitements sont équivalents. Cela pourrait aussi encourager la réduction des prescriptions inutiles, notamment d’antibiotiques, et favoriser des alternatives non médicamenteuses. Le projet s’inscrit dans une vision globale de la santé, dite «One Health», qui prend en considération l’interdépendance entre la santé humaine, animale et environnement. En ce sens, une médecine éco-responsable améliore non seulement le bien-être des patients en évitant la surmédication, mais contribue aussi à préserver les milieux naturels. Les auteurs plaident ainsi pour que l’impact écologique devienne un critère à part entière dans les choix thérapeutiques, dans un souci de durabilité et de santé publique.
Abderrahim Derraji - 03 juin 2025 15:02Lors du dernier Forum Pharmaceutique International qui s’est tenu les 1er et 2 mai 2025 à Tunis, le Grand Prix d’Excellence de la Pharmacie d’Afrique a été remis à Abdallah Jalel, un homme engagé et visionnaire qui a marqué de son empreinte la profession pharmaceutique en Tunisie et bien au-delà. Son parcours, riche et inspirant, témoigne d’un dévouement sans faille à l’avancement du secteur, pharmaceutique. En tant que secrétaire général de l’Association Tunisienne des Médicaments Génériques, il a œuvré avec détermination pour promouvoir l’accès aux traitements essentiels. Son rayonnement a largement dépassé les frontières tunisiennes, notamment à travers la présidence du Forum Pharmaceutique International organisé à Hammamet en 2016. Il a également présidé le Congrès Arabo-Africain tenu en Tunisie, moment fort de dialogue et de coopération Sud-Sud. Engagé au niveau continental, il a occupé la vice-présidence de l’Inter Ordre Pharmaceutique Africain en 2014, affirmant son rôle de leader et de bâtisseur de ponts entre les ordres pharmaceutiques du Continent. Sa vision de la profession l’a aussi conduit à transmettre son savoir : chargé d’enseignement du droit pharmaceutique à la Faculté de Pharmacie et à la Faculté de Droit, il a contribué à former une génération de pharmaciens conscients des enjeux éthiques, juridiques et déontologiques de leur métier. Pilier de l’Ordre des Pharmaciens de Tunisie, il en a été le président national de 2011 à 2017, après avoir été secrétaire général de 2002 à 2004. Sa trajectoire traduit une fidélité constante à l’institution et d’une volonté de la faire évoluer dans le respect des valeurs de la profession. Mais son engagement ne s’est pas limité au domaine pharmaceutique. Très tôt, il s’est investi au sein de la Jeune Chambre Internationale (JCI), devenant sénateur à vie après avoir été président fondateur de l’OLM de Tajerouine, formateur international, et vice-président national chargé de la formation. Il a également présidé le comité de jumelage entre l’OLM tunisienne et celle de Nagoya, au Japon, incarnant une fraternité humaine et professionnelle sans frontières. À travers tous ces engagements, ce pharmacien d’exception a incarné une profession exigeante, solidaire et résolument tournée vers l’avenir. Son parcours force le respect, et son héritage continuera d’inspirer les générations à venir. Notre comité profite de cette occasion pour féliciter chaleureusement ce pharmacien profondément attaché au Maroc, pays où il compte de nombreux amis.
Abderrahim Derraji - 03 juin 2025 15:02