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VACCINATION

La vaccination des seniors, un enjeu de santé publique majeur ! Abderrahim DERRAJI - 25 janvier 2025 12:45
La vaccination des seniors,  un enjeu de santé publique majeur !
Les infections respiratoires et virales constituent un problème médical et économique majeur chez les plus de 65 ans, en raison de l’immunosénescence, ce déclin progressif des fonctions immunitaires lié à l’âge. La grippe saisonnière, la Covid-19, les infections à pneumocoque, le virus respiratoire syncytial (VRS) et le zona frappent durement les seniors, souvent avec une morbidité et une mortalité élevées.
 
D’après l’Académie nationale de médecine, le constat en France est préoccupant : plus de 90 % des décès liés à la grippe ou à la Covid-19 touchent les seniors. Les pneumococcies et les infections à VRS figurent parmi les principales causes d’hospitalisation grave, et les semaines suivant une infection respiratoire sont marquées par un risque accru d’accidents cardiovasculaires. Chez les plus âgés, ces maladies aggravent le déclin fonctionnel et accélèrent la perte d’autonomie. Le zona, qui touche plus de 1 % des personnes de plus de 70 ans, s’accompagne de douleurs chroniques et d’autres complications altérant durablement la qualité de vie.
 
Malgré son efficacité prouvée, la vaccination reste trop négligée en France. Selon Santé publique France, les taux de couverture vaccinale sont alarmants : 54 % des seniors pour la grippe, 30 % pour la Covid-19, à peine 5 % pour le pneumocoque et seulement 4 % pour le zona. Ce déficit contribue à la vulnérabilité des populations âgées : lors de l’épidémie de grippe de janvier 2025, 79 % des patients admis en réanimation n’étaient pas vaccinés.
 
Le rôle du médecin traitant est central, mais la complexité des calendriers vaccinaux, le temps limité des consultations et l’isolement de certains patients freinent la mise en œuvre des recommandations. Une meilleure coordination entre professionnels de santé (médecins, pharmaciens, infirmiers) et une sensibilisation accrue des patients sont indispensables pour relever ce défi.

L’Académie nationale de médecine insiste sur l’urgence de cibler les infections majeures : grippe, SARS-CoV-2, pneumocoque, VRS et virus varicelle-zona. Elle préconise d’encourager les professionnels de santé à actualiser systématiquement le statut vaccinal des patients âgés, en s’appuyant sur les recommandations actualisées de la Haute Autorité de Santé.

Pour les personnes les plus isolées, notamment les résidents d’EHPAD ou les seniors vivant en zones rurales, il est essentiel de faciliter l’accès à la vaccination grâce à des équipes mobiles et à la mise en place d’un carnet de vaccination numérique. Vacciner les aidants et le personnel soignant, surtout en période épidémique, est tout aussi primordial pour limiter la transmission.
 
La vaccination des seniors ne se limite pas à réduire la mortalité. Elle contribue à maintenir l’autonomie, à prévenir le déclin post-infectieux, à réduire les coûts de santé et à renforcer l’immunité collective. Faire de cette stratégie une priorité est un investissement dans une société où vieillir rime avec dignité et santé.
 
Au Maroc, le ministère de la Santé et de la Protection sociale a lancé, le 7 novembre 2024, une campagne nationale de prévention contre la grippe et les infections respiratoires aiguës sous le slogan : «La grippe saisonnière : vaccinons-nous et respectons les mesures barrières». Cette initiative cible essentiellement les populations vulnérables : femmes enceintes, enfants de moins de cinq ans, personnes âgées et patients atteints de maladies chroniques.
 
Cependant, la méfiance envers les vaccins, exacerbée par la pandémie de Covid-19, reste un obstacle majeur, même pour les vaccins très importants  du programme national d’immunisation avec une recrudescence de certaines maladies. La rougeole, par exemple, a récemment touché plus de 20.000 enfants, causant plus de 110 décès.
 
Pour contrer cette situation, le gouvernement marocain a renforcé le suivi sanitaire via le Centre national des opérations d’urgence en santé publique et 12 centres régionaux dédiés. Une campagne de rattrapage, démarrée le 28 octobre 2024, s’accompagne d’une vaste communication ciblant les parents, les professionnels de santé et les autorités locales.Le porte-parole du gouvernement appelle à une mobilisation collective – citoyens, associations, entreprises et médias – pour promouvoir la vaccination et combattre les fausses informations.
 
On espère que tous ces efforts permettront de maîtriser cette maladie qu’on avait presque oubliée grâce à l’excellent programme d’immunisation mis en place au Maroc. N’oublions pas non plus les seniors, dont la couverture vaccinale laisse à désirer. 
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REQUIP

Troubles compulsifs et dépendances : le Requip au cœur de plaintes contre GSK Abderrahim DERRAJI - 25 janvier 2025 12:40
Troubles compulsifs et dépendances : le Requip au cœur de plaintes contre GSK
Stéphane Grange, atteint de la maladie de Parkinson, a développé des addictions graves (jeux, hypersexualité, dépenses compulsives) après avoir été traité par Requip®, un agoniste dopaminergique. Ce médicament, conçu pour pallier le manque de dopamine, perturbe le système de récompense et engendre des comportements compulsifs. Stéphane s’est endetté à hauteur de 90.000 € en moins de deux ans, son couple a éclaté, et il a finalement dû réduire les doses sous contrôle médical pour limiter ces effets.
 
La notice du Requip® mentionne des troubles de contrôle des impulsions comme des cas possibles, mais avec une fréquence «indéterminée». Cependant, une étude de 2018 dirigée par le Pr Jean-Christophe Corvol a révélé qu’un patient sur deux sous agonistes dopaminergiques développe ces troubles dans les cinq ans. Stéphane Grange et d’autres patients, comme Sandrine, ont engagé des actions judiciaires pour demander une meilleure information des risques par GSK.
 
Stéphane Grange n’est pas seul dans ce cas, une préparatrice en pharmacie a également souffert des effets indésirables du Requip®. Elle a perdu 50.000 €, vidé les comptes de son fils et souffert d’hypersexualité incontrôlable.C’est également le cas d’un ancien directeur industriel qui a développé une compulsion morbide envers les chats, conduisant à une condamnation pénale. Après expertise, son discernement a été jugé aboli, mais sa vie est détruite.
 
Une femme sexagénaire a subi des viols répétés par son mari sous traitement dopaminergique, qu’elle n’a osé dénoncer qu’après s’être enfuie.
 
Le laboratoire GSK a déjà été condamné en 2012 à verser 200.000 € à Didier Jambart, un patient ayant développé des addictions destructrices (hypersexualité, jeux en ligne). Un  document interne de 2003 révèle que GSK connaissait déjà les risques.
 
 
Ces affaires soulèvent des questions sur la responsabilité des laboratoires pharmaceutiques et sur la nécessité d’une information claire et actualisée pour les patients. Le silence de GSK et le manque de suivi des autorités sur ces effets secondaires laissent les victimes et leurs familles face à des drames personnels et financiers.
 
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MIEL ERECTILE

Saisies de 13 tonnes de miel «érectile» par la douane française Abderrahim DERRAJI - 25 janvier 2025 12:37
Saisies de 13 tonnes de miel «érectile» par la douane  française
Depuis plusieurs années, la douane française constate une augmentation des saisies de « miel érectile », un produit illégal composé de miel mélangé à des substances médicamenteuses. 
 
En 2024, les saisies ont atteint un record, avec 131 cas contre seulement 18 en 2019. L'opération la plus marquante s’est  déroulée en novembre dernier à Marseille, où près de 860.000 sticks (soit plus de 13 tonnes) en provenance de Malaisie ont été saisis. Ce miel, prétendument naturel, contenait des principes actifs utilisés pour traiter les dysfonctionnements érectiles.
 
Des saisies similaires ont été réalisées dans d'autres villes françaises, notamment à Lyon et Clermont-Ferrand, où 238 kg de miel ont été découverts en juin 2024. Ces produits illégaux sont importés principalement de Malaisie, de Turquie, de Tunisie et de Thaïlande, via des conteneurs maritimes ou des livraisons express après des achats en ligne.
 
Vendu illégalement, ce miel adultéré est conditionné en sticks de 15 à 30 grammes et commercialisé à bas prix. Les marques telles que Black Horse ou Bio Max sont connues des autorités.

Malheureusement, les consommateurs sous-estiment les risques sanitaires de ces produits, qui contiennent des substances comme le sildénafil ou le tadalafil, sans indications de dosage ni avertissements.
 
La consommation de ce miel trafiqué est potentiellement dangereuse, car les quantités ingérées sont incontrôlées, ce qui peut entraîner des effets indésirables graves.
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PALUDISME

La Géorgie certifiée exempte de paludisme par l’OMS Abderrahim DERRAJI - 25 janvier 2025 12:32
La Géorgie certifiée exempte de paludisme par l’OMS

Après près d’un siècle d’efforts, la Géorgie a été certifiée exempte de paludisme par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), rejoignant ainsi 45 pays et un territoire ayant atteint cet objectif. Selon le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, cette réussite illustre qu’un monde sans paludisme est envisageable.

 

Le Dr Hans Henri P. Kluge, Directeur régional de l’OMS pour l’Europe, souligne que ce succès, qui rapproche la région européenne d’un statut exempt de paludisme, est le fruit d’investissements soutenus, d’efforts ciblés en prévention, et de traitements efficaces.

 

L’OMS accorde une telle certification après qu’un pays a démontré, sur au moins trois années consécutives, l’interruption de la transmission indigène. Le ministre de la Santé géorgien, Mikheil Sarjveladze, voit dans cette certification une preuve de la résilience du système de santé géorgien face aux défis sanitaires.

 

Historiquement, le paludisme a touché la Géorgie depuis l’Antiquité. Dans les années 1920, environ 30 % de la population souffrait de la maladie. Un programme intensif de lutte lancé dans les années 1940, incluant des traitements médicamenteux, des insecticides, et une surveillance rigoureuse, a permis d’interrompre la transmission des trois espèces de parasites responsables du paludisme (P. falciparum, P. malariae et P. vivax) entre 1953 et 1970.

 

Toutefois, après une période de 25 ans sans cas. déclaré, la maladie a réapparu en 2002 avec 474 cas signalés.

 

En 2005, la Géorgie a signé la Déclaration de Tachkent, réaffirmant son engagement à éliminer le paludisme. Ces efforts intensifiés ont permis d’enregistrer le dernier cas indigène en 2009. En 2015, les 53 pays de la région européenne de l’OMS, y compris la Géorgie, rapportaient zéro cas indigène.

 

Pour prévenir la réintroduction de la maladie, la Géorgie a également adopté en 2017 la Déclaration d’Achgabat, s’engageant à maintenir ce statut. En 2024, lors de son processus de certification, des experts indépendants ont salué l’efficacité du système de santé géorgien, son financement adéquat, et son engagement politique fort.

 

La Turquie demeure le seul pays de la région européenne de l’OMS non encore certifié. Ce succès de la Géorgie renforce l’objectif de faire de la région européenne la première au monde exempte de paludisme, tout en servant d’exemple pour d’autres pays en lutte contre cette maladie.

 

Selon l’OMS, ce progrès est une étape cruciale vers l’éradication mondiale du paludisme.

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MODERNA

Achats groupés de vaccins Covid-19 : la Commission européenne signe avec Moderna, sur fond de controverses Abderrahim DERRAJI - 25 janvier 2025 12:31
Achats groupés de vaccins Covid-19 : la Commission européenne signe avec Moderna, sur fond de controverses

La Commission européenne a signé un contrat avec Moderna pour l'achat groupé de vaccins à ARN messager contre la Covid-19, impliquant 15 États membres de l’Union européenne, dont la France et l’Espagne, ainsi que deux pays non membres, la Norvège et la Macédoine du Nord. Ce contrat, d'une durée de quatre ans, permet de commander jusqu’à 146 millions de doses selon les besoins, sans obligation d'achat minimal.

L’objectif de cet accord est de garantir la sécurité d’approvisionnement et d'améliorer la préparation des pays participants face aux crises sanitaires. Pendant la pandémie de Covid-19, la Commission avait déjà réalisé des achats groupés en 2020 et 2021.
 

Cependant, ces initiatives avaient suscité des critiques, notamment pour un manque de transparence dans la passation des marchés.


Des enquêtes sont en cours sur ces marchés. En octobre 2022, le parquet européen a ouvert une investigation sur de possibles fraudes aux fonds de l’Union. De plus, des recours ont été déposés devant la justice de l'UE.

Une controverse avait également éclaté en 2021, après des révélations sur des échanges de SMS entre Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et le PDG de Pfizer, Albert Bourla. La Commission avait refusé de divulguer le contenu de ces échanges, suscitant des critiques de la médiatrice de l’UE. Récemment, la justice belge a jugé irrecevables des plaintes contre von der Leyen concernant ces SMS, estimant qu'aucun préjudice personnel n’avait été prouvé par le plaignant.

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Autres articles

France : Rappel de tous les lots de Pomalidomide en raison d’un grave défaut de fabrication

L’anticancéreux Pomalidomide fait l’objet d’un rappel de lots en raison d’un défaut de fabrication potentiellement dangereux. Ce rappel, annoncé par l’Anses, concerne tous les lots de ce médicament produit par le laboratoire Viatris  et tous les dosages sont concernés 1 mg, 2 mg, 3 mg et 4 mg. En raison de ce défaut de fabrication, le principe actif du Pomalidomide peut se retrouver hors des gélules, ce qui représente un risque important, en particulier pour les femmes enceintes ou en âge de procréer.   Le Pomalidomide est susceptible de causer des malformations graves ou la mort du fœtus. Il est fortement recommandé de manipuler le médicament avec des gants pour éviter tout contact direct, et les femmes enceintes ne doivent pas toucher les boîtes. En dépit du rappel de lot, l’Anses conseille aux patients de ne pas interrompre leur traitement sans avis médical, mais de procéder à un échange rapide pour assurer la continuité des soins. Des alternatives au Pomalidomide sont disponibles.   Ce rappel concerne environ 2 500 patients en France, principalement traités pour un myélome multiple, un type de cancer hématologique qui affecte la moelle osseuse et touche principalement les personnes âgées de 70 ans et plus. Le myélome multiple est causé par une prolifération anormale des plasmocytes, des globules blancs responsables de la production d’anticorps. Les patients sont invités à retourner leurs boîtes dans les hôpitaux où ils reçoivent leur traitement. L’objectif est de garantir la sécurité tout en maintenant l’efficacité du traitement contre ce cancer complexe.

Abderrahim DERRAJI - 21 janvier 2025 18:51
JPA : Les pharmaciens demandent plus de missions et une rémunération adéquate!

Le rideau vient de tomber sur les Journées pharmaceutiques d’Agadir, un événement incontournable organisé par le Syndicat des pharmaciens d’officine de cette ville. Le thème choisi pour cette 13ème édition était : «Pharmacie d’officine de demain : acteur clé dans la prise en charge du diabète de type 2».   Face à la prévalence croissante du diabète de type 2 au Maroc, les pharmaciens d'officine sont appelés à jouer un rôle de plus en plus proactif dans la gestion de cette maladie chronique. Les  conférenciers ont souligné l'importance de l'éducation thérapeutique dispensée par les pharmaciens, qui pourrait contribuer non seulement à une meilleure observance des traitements, mais aussi à la prévention des complications liées au diabète.   Les patients diabétiques de type 2 ont souvent besoin d'un suivi régulier pour ajuster leurs traitements et surveiller leurs niveaux de glycémie. Le pharmacien, en tant que professionnel de santé de proximité, est idéalement placé pour effectuer ces contrôles, offrir des conseils personnalisés et répondre aux questions des patients.   Plusieurs initiatives innovantes ont été présentées lors de ces journées, notamment les programmes de soutien aux patients incluant des services tels que les consultations individuelles, la formation sur l'utilisation des dispositifs de surveillance glycémique et la gestion des interactions médicamenteuses. Ces programmes renforcent la collaboration entre médecins, infirmiers et pharmaciens, créant ainsi un véritable réseau de soins autour du patient.   Toutefois, l’éducation thérapeutique au Maroc ne peut être envisagée sans une formation adéquate. Il est également indispensable de mettre en place un cadre réglementaire définissant le rôle des différents intervenants. Comme l’a rappelé le président du SPOWA, Dr Youssef Bihi : «Les pharmaciens d’officine sont appelés à adopter une nouvelle posture et à revoir leur mode d’exercice afin de contribuer activement à l’édifice de la pharmacie d’officine de demain. Celle-ci pourrait se réinventer au profit du conseil et du service, devenant ainsi un acteur de premier recours au sein du parcours de soins.»     Un autre axe majeur des discussions a été la nécessité d'une meilleure reconnaissance et rémunération des services offerts par les pharmaciens. Différents modèles de rémunération ont été évoqués, et il a été largement reconnu que, pour assurer la pérennité économique des officines, il faut changer de paradigme et adopter, en plus des marges et des forfaits, des honoraires et des indemnités. Ces mesures permettraient de désensibiliser progressivement les revenus des pharmaciens vis-à-vis des baisses incessantes de prix des médicaments.   Cependant, la mise en place d'un nouveau modèle de rémunération des pharmaciens nécessite un système d'information performant permettant une évaluation en temps réel des mesures prises. Cette réforme ne peut cependant pas aboutir sans la volonté de l'administration, sans des conseils de l'ordre performants et sans des structures syndicales capables de relever un tel défi.   Ces journées ont été une plateforme essentielle pour souligner le rôle indispensable du pharmacien dans la prise en charge du diabète de type 2, tout en mettant en évidence les défis économiques auxquels les officines sont confrontées. En adoptant des stratégies innovantes et en assurant une rémunération adéquate, les pharmaciens peuvent non seulement améliorer les soins aux patients, mais également garantir la viabilité à long terme de leurs officines.   En conclusion, les Journées pharmaceutiques d'Agadir ont constitué le lieu d'échanges enrichissants, ouvrant la voie à une évolution positive du rôle du pharmacien dans le système de santé marocain, en particulier dans la lutte contre le diabète de type2. En savoir plus : Lien

Abderrahim DERRAJI - 19 janvier 2025 11:33
La lutte contre le clostridium difficile : Progrès d’un vaccin à ARN

Un groupe de chercheurs de l’Université de Pennsylvanie a mis au point un vaccin à ARNm délivré par des nanoparticules lipidiques (NPL) ciblant Clostridioides difficile (Clostridium difficile). Ce type de vaccin, semblable aux vaccins anti-COVID-19 de Moderna et Pfizer, pourrait révolutionner le traitement des infections à C. difficile, qui sont la principale cause de diarrhée infectieuse en milieu hospitalier. Les formes graves de ces infections, telles que la colite pseudomembraneuse et le mégacôlon toxique, peuvent être fatales.   Les infections à C. difficile (ICD) sont en augmentation, probablement en raison de l’émergence de souches virulentes résistantes aux antibiotiques. Une étude de 2019 rapporte une incidence de 2,2 cas pour 1.000 hospitalisations/an. Le vaccin candidat développé cible plusieurs antigènes de C. difficile. Les vaccins bivalents et trivalents ont montré des résultats prometteurs chez les souris, avec des titres d’anticorps plus élevés que les vaccins protéiques recombinants. Les souris vaccinées ont survécu à des doses de toxines mortelles, et leur sérum a protégé d’autres souris non vaccinées. Ces vaccins se sont aussi avérés efficaces chez les hamsters et les primates non  humains. Les chercheurs ont également testé un vaccin quadrivalent ciblant les spores de C. difficile, essentielles à la transmission de l’infection. Ce vaccin a limité la colonisation initiale chez les souris. Chez les primates non humains, les deux doses du vaccin ont induit une immunité robuste. Les chercheurs se préparent désormais à tester le vaccin chez l’être humain.

Abderrahim DERRAJI - 19 janvier 2025 11:12
Rencontre à Abidjan : 24 médicaments prioritaires pour l'Afrique

Une importante réunion organisée par l'Union africaine (UA) et l'Agence pour le développement de l'Union africaine (AUDA) se tiendra en janvier 2025 à Abidjan. Cet événement vise à renforcer la production locale de produits pharmaceutiques en Afrique dans le cadre d'une initiative stratégique pour améliorer l'autosuffisance en médicaments du Continent. Des représentants de divers pays africains et des experts en santé publique étudieront une liste de 24 médicaments prioritaires à produire localement. Cette initiative a pour objectif de réduire la dépendance aux importations de médicaments, souvent coûteuses et sujettes à des ruptures.   La rencontre a également pour finalité de promouvoir des partenariats entre les gouvernements africains et l'industrie pharmaceutique, tant locale qu'internationale. Les discussions porteront sur des stratégies visant à améliorer les infrastructures de fabrication, renforcer les capacités techniques, et garantir la qualité des produits pharmaceutiques.   Cette initiative fait partie d'un effort plus large de l'UA pour soutenir l'industrialisation du Continent, stimuler l'économie locale et renforcer les systèmes de santé nationaux. La production locale de médicaments pourrait améliorer l'accès aux médicaments. La réunion d'Abidjan est perçue comme un pas significatif vers plus de souveraineté pharmaceutique en Afrique, en soutenant une industrie pharmaceutique locale robuste et en alignant les politiques nationales avec les objectifs continentaux de santé publique et de développement économique.

Abderrahim DERRAJI - 19 janvier 2025 11:07
Bouffées de chaleur : Un nouveau médicament arrive bientôt

Un nouveau traitement hormonal de la ménopause développé par le laboratoire Astellas Pharma, sera disponible en France à partir d'avril ou mai 2025. Le traitement hormonal bien qu'efficace, est peu utilisé. Seulement 6 % des font appel à ce traitement en raison de la méfiance envers les hormones.  Ce nouveau médicament baptisé Veozah, cible les neurones de l'hypothalamus responsables de la régulation de la température corporelle, atténuant ainsi les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes. Selon le Dr Brigitte Raccah Tebeka, ce traitement permet de rétablir l'équilibre du «thermostat central» sans utiliser d'hormones, en réduisant l'intensité et la fréquence des symptômes de 60 %. Cette nouvelle spécialité qui se présente sous forme de comprimés, doit être prise quotidiennement. Elle présente peu d'effets secondaires, bien que des maux de tête aient été signalés.  Contrairement au traitement hormonal, Veozah ne traite que les troubles vasomoteurs et n'a pas d'effet sur d'autres symptômes comme les douleurs articulaires, la sécheresse vaginale, ni de protection contre les problèmes osseux ou cardiovasculaires. Ce traitement dont le prix sera fixé entre 70 et 80 euros par mois, ne sera pas remboursé par l'Assurance maladie.   En complément de ce traitement, une bonne hygiène de vie est primordiale. L'activité physique aide à gérer les troubles de l'humeur, le sommeil et les douleurs articulaires, tout en limitant la prise de poids souvent associée à la ménopause. Il est aussi conseillé d'adapter son alimentation en évitant les dîners copieux, les sucreries, les graisses animales, et en réduisant la consommation d'alcool, car l'organisme tolère moins les excès avec l'âge.

Abderrahim DERRAJI - 19 janvier 2025 11:04
Protection des données personnelles au Maroc : un enjeu majeur dans l'ère numérique

Dans un monde de plus en plus connecté, la protection des données personnelles est devenue un enjeu crucial. Au Maroc, cette question a été prise au sérieux avec l'adoption de la Loi n°09-08 relative à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel. Entrée en vigueur en 2009, cette loi vise à garantir les droits et libertés des individus, tout en assurant un environnement numérique sûr et fiable. La loi marocaine définit clairement ce qu'est une donnée à caractère personnel et énumère les droits des individus, tels que le droit d'accès, de rectification, d'opposition ou encore le droit à l'effacement. Elle impose également des obligations aux responsables du traitement, qui doivent mettre en œuvre des mesures techniques et organisationnelles appropriées pour assurer la sécurité des données. Pour veiller au respect de cette législation, une autorité de contrôle indépendante a été créée : la Commission Nationale de Contrôle de la Protection des Données à Caractère Personnel (CNDP). Cette commission a pour mission de veiller au respect de la loi, de recevoir et d'instruire les plaintes, et de sensibiliser le public aux enjeux de la protection des données. Malgré ces avancées législatives et institutionnelles, des défis persistent. La numérisation rapide de l'économie marocaine, l'essor du e-commerce et des services en ligne entraînent une multiplication des traitements de données à caractère personnel. Il est donc essentiel de renforcer la sensibilisation des citoyens, des entreprises et des administrations aux enjeux de la protection des données. La protection des données personnelles est un processus continu qui nécessite une adaptation constante aux évolutions technologiques et aux nouveaux modèles économiques. Le Maroc s'est doté d'un cadre juridique solide, mais il reste encore beaucoup à faire pour garantir une protection effective des données personnelles. La coopération entre les acteurs publics et privés, ainsi qu'une veille technologique permanente, sont indispensables pour relever les défis posés par l'intelligence artificielle, la blockchain et les autres technologies émergentes, ainsi que les tendances en matière de protection des données à l'échelle mondiale. L'intelligence artificielle (IA) nécessite d'énormes quantités de données pour s'entraîner et s'améliorer, ce qui pose des questions sur la provenance de ces données et leur caractère personnel. Ses algorithmes peuvent prendre des décisions ayant un impact sur la vie des individus (recrutement, octroi de crédit, etc.), nécessitant des mécanismes garantissant la transparence et l'équité de ces décisions. L'IA peut également renforcer les biais existants et discriminer certains groupes si les données utilisées pour l'entraîner ne sont pas représentatives. Quant aux défis posés par la blockchain, ils sont multiples. Bien que cette technologie offre une grande sécurité, la nature immuable des données peut compliquer la correction d'erreurs ou la suppression de données obsolètes ou incorrectes. L'anonymisation complète peut également être difficile à garantir, exposant potentiellement les identités des utilisateurs. La multiplication des objets connectés augmente les risques de piratage et de violation de la vie privée. L'utilisation de données biométriques (empreintes digitales, reconnaissance faciale) soulève des questions concernant la protection de ces données sensibles et leur utilisation potentielle à des fins de surveillance. Les pharmaciens recevront bientôt une correspondance signée par la CNDP et le Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens les invitant à se conformer à la Loi n°09-08. Tout traitement des données à caractère personnel effectué dans une pharmacie doit être notifié à la CNDP pour respecter cette loi. Afin de simplifier la procédure de notification en ligne des traitements de données à caractère personnel effectués au sein des pharmacies, la CNDP, en collaboration avec le Conseil National de l'Ordre des Pharmaciens, a mis en place une plateforme dédiée. Cette initiative vise à permettre à l'ensemble des pharmacies de se conformer aux obligations légales avant la date butoir du 15 février 2025. À titre d'exemple, les pharmacies équipées d'un système de vidéosurveillance doivent, dans un premier temps, effectuer une déclaration de conformité à la loi 09-08. Par la suite, elles sont tenues de notifier le traitement de ces données en application de la décision N°350/213 du 31 mai 2013. Cette démarche, qui témoigne de l'importance accordée à la protection des données personnelles, est à saluer. Bien que des difficultés puissent survenir lors de la mise en œuvre, la mobilisation conjointe de la CNDP et des instances professionnelles devrait permettre d'accompagner efficacement les pharmaciens dans cette transition. L'objectif commun est d'assurer le respect des droits et libertés des citoyens en matière de protection de leurs données personnelles.

Abderrahim DERRAJI - 12 janvier 2025 22:50
Les secrets du Lénacapavir, médicament élu avancée scientifique de l'année par Science

Le Lénacapavir est considéré par la revue Science comme la découverte scientifique la plus importante de 2024. Ce médicament antirétroviral se distingue par sa capacité à prévenir efficacement l'infection par le VIH, avec une injection semestrielle réduisant les infections à presque zéro chez les femmes et 99,9 % d'efficacité chez d'autres groupes à risque. Le Lénacapavir est un inhibiteur de la capside virale, une structure essentielle au cycle de vie du VIH. En déstabilisant la capside, il empêche le virus de transporter son matériel génétique dans la cellule hôte et bloque la maturation de nouveaux virions. Cela le rend particulièrement efficace contre les souches résistantes à d'autres traitements. Un avantage majeur de ce médicament est son administration semestrielle, contrairement aux doses quotidiennes des autres antirétroviraux. Ce mode d’administration  contribue à améliorer l'adhérence au traitement. Actuellement, le Lénacapavir est destiné aux patients présentant une résistance à d'autres médicaments. Son utilisation dans la prophylaxie pré-exposition (PrEP) est en cours d'étude, avec des résultats prometteurs montrant une réduction significative du risque d'infection par le VIH. Des essais cliniques, tels que PURPOSE 1 et 2, ont démontré une efficacité impressionnante, ce qui a conduit l'OMS à le considérer comme une avancée majeure dans la prévention du VIH. Bien que son utilisation préventive ne soit pas encore approuvée, elle est attendue d'ici 2025. Toutefois, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer son efficacité et sa sécurité à long terme.

Abderrahim DERRAJI - 12 janvier 2025 22:44
Antiépileptiques : l’ANSM impose de nouvelles règles de prescription

À partir du 6 janvier, la France durcit les conditions de prescription des médicaments anti-épileptiques à base de valproate, comme Dépakine, en raison des risques de malformations et de troubles neurodéveloppementaux pour les fœtus. Depuis des années, ces risques sont connus pour les femmes prenant ces médicaments avant et pendant leur grossesse. Désormais, les soupçons s'étendent aux hommes traités pour l'épilepsie. Jean-Marc Laurent, dont la fille Margaux souffre de troubles cognitifs, s'interroge sur la possibilité d'une transmission des effets du valproate du père à l'enfant. Marine Martin, présidente de l'Apesac (Association d'Aide aux Parents d'Enfants souffrant du Syndrome de l'Anti-Convulsivant), soutient cette hypothèse en évoquant un phénomène épigénétique où «le sperme imprégné de valproate pourrait intoxiquer le fœtus». Bien que cela ne soit pas totalement prouvé, une étude scandinave indique un risque accru de troubles neurodéveloppementaux chez les enfants de pères sous valproate. L'Agence de sécurité du médicament impose donc que la première prescription de ces médicaments soit faite par un spécialiste et que les patients, y compris les adolescents et les hommes susceptibles de devenir pères, soient mieux informés des risques.

Abderrahim DERRAJI - 12 janvier 2025 22:38
L’ANSM s’est prononcée sur la mise en œuvre de la substitution de plusieurs médicaments biologiques similaires.

Le 20 décembre, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a rendu un avis favorable pour la substitution par les pharmaciens des médicaments biosimilaires des groupes tériparatide (Forsteo), étanercept (Enbrel) et adalimumab (Humira), avec une restriction pour ce dernier groupe concernant les volumes d'injection. Un avis positif a également été donné pour l’époétine (Eprex) et l’énoxaparine (Lovenox). Pour la follitropine alfa (Gonal-F), la substitution est possible sous certaines conditions : assurer la continuité du traitement, s'assurer que le patient dispose du stylo adapté, et accompagner le patient dans l'apprentissage du nouvel appareil et du protocole de stimulation ovarienne. L'ANSM exclut pour l'instant la substitution des insulines asparte (NovoRapid), glargine (Lantus 100 unités/ml) et lispro (Humalog), en raison des risques d'effets indésirables graves et des difficultés à équilibrer la glycémie chez certains patients vulnérables. La substitution de ces médicaments biosimilaires par les pharmaciens ne sera effective qu'après la publication d'un arrêté ministériel. Ces nouveaux médicaments pourraient rejoindre d'autres biosimilaires déjà substituables en officine, comme le filgrastim (Neupogen) et le pegfilgrastim (Neulasta).

Abderrahim DERRAJI - 12 janvier 2025 22:35
Épidémie de rougeole au Maroc :quand les mythes «viraux» tuent !

Le Maroc fait face, depuis plusieurs mois, à une flambée dramatique de rougeole, avec plus de 19 500 cas et 107 décès, principalement chez des enfants de moins de 12 ans. Cette situation met en exergue des défaillances structurelles et une responsabilité collective qu’il est urgent d’affronter.   À l’origine de cette crise sanitaire : une baisse alarmante de la couverture vaccinale. La pandémie de la Covid-19, avec ses restrictions et ses priorités chamboulées, a perturbé notre excellent Programme national d’immunisation qui a souvent été cité en exemple. Dans certaines régions, seulement 77 % des enfants sont vaccinés, loin du seuil de 95 % requis pour une immunité collective efficace.   Mais la pandémie n’est pas seule en cause. Une autre épidémie s’est répandue parallèlement : celle de la désinformation. Les réseaux sociaux regorgent de théories infondées sur les vaccins, alimentant une hésitation vaccinale qui met en danger des milliers de vies. Cette défiance est un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre face à une maladie aussi contagieuse et grave.   Les disparités géographiques et sociales viennent également aggraver la situation. Dans les zones rurales ou isolées, l’accès aux services de santé est limité. La couverture vaccinale y est encore plus faible, laissant des enfants vulnérables. Ces inégalités révèlent un problème profond d’équité dans notre système de santé. Le ministère de la Santé et de la Protection sociale n’est pas resté les bras croisés. Des campagnes de vaccination de grande ampleur ont été lancées, visant à atteindre une couverture de 95 % et à rattraper les enfants qui ont manqué leurs doses pendant les années critiques. Des efforts importants sont également déployés pour renforcer la surveillance épidémiologique et sensibiliser les populations. Mais ces actions, bien qu’essentielles, ne suffisent pas à combler les lacunes existantes.   Ce combat contre la rougeole n’est pas seulement une question de santé publique. C’est un test de notre solidarité en tant que société. La vaccination est un acte de responsabilité collective. Ce n’est pas seulement une protection individuelle, mais un bouclier qui protège les plus vulnérables, ceux qui ne peuvent pas être vaccinés pour des raisons médicales.   Nous ne pouvons pas nous permettre de rester passifs face à cette crise. Les parents doivent s’assurer que leurs enfants sont vaccinés. Les professionnels de santé doivent redoubler d’efforts pour informer et convaincre. Les autorités doivent renforcer l’accès aux vaccins dans les zones enclavées ou sous-médicalisées. On doit également trouver des moyens pour promouvoir les faits scientifiques et limiter l’impact de la désinformation.   Pour conclure : la rougeole est une maladie que l’on peut prévenir. Ce qui manque, c’est une mobilisation totale et immédiate. Le coût de l’inaction est trop élevé : des vies perdues, des familles endeuillées et une confiance altérée dans notre système de santé. Le moment est venu de prendre nos responsabilités et de faire front, ensemble, contre cette épidémie.   Rougeole en chiffres La rougeole est une maladie virale très contagieuse et grave qui se transmet par voie aérienne et qui peut entraîner des complications sévères voire la mort. La vaccination antirougeoleuse a permis d’éviter plus de 60 millions de décès entre 2000 et 2023. Bien qu’il existe un vaccin sûr et rentable, on estimait à 107 500 le nombre de décès dus à la rougeole dans le monde en 2023, décès principalement survenus chez les enfants de moins de cinq ans non vaccinés ou sous-vaccinés. La proportion d’enfants ayant reçu une première dose de vaccin antirougeoleux était de 83 % en 2023, bien en deçà des 86 % enregistrés en 2019. Source :OMS

ABDERRAHIM DERRAJI - 05 janvier 2025 20:03