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VACCINATIONS

Vaccinations : quand les maladies évitables repartent à la hausse ! Abderrahim Derraji - 25 avril 2025 11:50
Vaccinations :  quand les maladies évitables repartent à la hausse !
Alors que le monde célèbre la Semaine mondiale de la vaccination (24-30 avril), l’OMS, l’UNICEF et Gavi lancent un cri d’alarme : des décennies de progrès dans la lutte contre les maladies évitables par la vaccination sont aujourd’hui menacées. Face à la désinformation, à la croissance démographique, aux crises humanitaires et surtout aux coupes budgétaires, les systèmes de santé peinent à maintenir la dynamique vaccinale qui a pourtant permis de sauver plus de 150 millions de vies au cours des 50 dernières années.

La situation est préoccupante. La rougeole, maladie emblématique de la vaccination infantile, connaît une résurgence spectaculaire. En 2023, le nombre de cas a atteint 10,3 millions, soit une hausse de 20 % par rapport à l’année précédente. Cette flambée est directement corrélée à la baisse de la couverture vaccinale observée depuis la pandémie de COVID-19. Dans les 12 derniers mois, 138 pays ont rapporté des cas de rougeole, et 61 d’entre eux ont été confrontés à des épidémies majeures – un record depuis 2019. La rougeole n’est pas un cas isolé. La méningite fait des ravages en Afrique, avec plus de 5 500 cas suspects et près de 300 décès rapportés rien que dans les trois premiers mois de 2025. La fièvre jaune, quant à elle, refait surface en Afrique et dans les Amériques après une décennie de recul grâce à l’usage stratégique de vaccins stockés au niveau mondial. Des maladies comme la diphtérie, longtemps reléguées à l’histoire, menacent elles aussi de revenir.

Le constat est clair : les systèmes de vaccination sont sous pression. Un état des lieux réalisé par l’OMS dans 108 pays, révèle que près de la moitié de ces derniers subissent des perturbations modérées à sévères dans leurs programmes de vaccination, principalement en raison de la baisse du financement des donateurs. Même la surveillance des maladies, pourtant cruciale pour anticiper les flambées, est compromise.
Dans ce contexte, les enfants sont les premières victimes. En 2023, 14,5 millions d’entre eux n’ont reçu aucun vaccin de routine, contre 12,9 millions en 2019. Plus de la moitié de ces enfants  vivent dans des zones de conflit ou d’instabilité, où les services de santé sont fragmentés, voire inexistants. «Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre du terrain dans la lutte contre les 
maladies évitables», alerte Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF.

Face à ces défis, des efforts notables émergent malgré tout. L’initiative «Big Catch-Up», lancée en 2023, vise à rattraper les enfants ayant manqué leurs vaccins pendant la pandémie. Par ailleurs, de nombreux succès illustrent l’impact durable de la vaccination : élimination de la méningite A dans la ceinture africaine, montée en puissance du vaccin contre le HPV – passé de 21 % à 40 % de couverture en Afrique entre 2020 et 2023 –,  élargissement de la vaccination contre le pneumocoque en Asie du Sud-Est, et introduction des vaccins antipaludiques dans près de 20 pays africains. Mais pour que ces avancées se poursuivent, un engagement financier fort est indispensable. L’OMS, l’UNICEF et Gavi appellent les gouvernements, les bailleurs et le grand public à défendre le droit à la vaccination.

En tant que pilier des soins de santé primaires, la vaccination est non seulement un rempart contre les épidémies, mais elle connecte aussi les familles à d’autres services essentiels, comme la nutrition, les soins prénatals ou le dépistage du paludisme.

Le sommet de Gavi, prévu le 25 juin prochain, ambitionne de lever 9 milliards de dollars pour financer une stratégie qui pourrait sauver 8 millions de vies entre 2026 et 2030. Comme le rappelle la Dre Sania Nishtar, directrice de Gavi : «Investir dans les vaccins, c’est investir dans la sécurité sanitaire mondiale.» Un choix économique aussi : chaque dollar investi dans la vaccination rapporte 54 dollars à long terme.

Plus que jamais, la vaccination apparaît comme une réponse essentielle aux menaces sanitaires actuelles. Elle mérite, à ce titre, une mobilisation urgente, durable et universelle.
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PESTICIDES

Pesticides : mise en garde majeur de l’Anses Abderrahim Derraji - 25 avril 2025 11:45
Pesticides : mise en garde majeur  de l’Anses
L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail - France) vient de publier une mise en garde majeure concernant les effets des pesticides sur la santé. Ce signal d’alerte, diffusé à travers deux notes de veille rendues publiques le 24 avril 2025, souligne la gravité des conséquences sanitaires potentielles de l’exposition aux pesticides, en particulier chez les enfants, mais aussi chez les professionnels manipulant ces substances.
 
L’Agence émet quatre alertes sanitaires qualifiées de sérieuses, signalant des situations où la menace pour la santé humaine est avérée et nécessite des réponses adaptées. L’alerte principale porte sur l’exposition prénatale aux pyréthrinoïdes, des insecticides largement utilisés dans l’agriculture et les répulsifs anti-moustiques. Cette exposition serait liée à des troubles du comportement chez les enfants, comme l’anxiété ou la dépression. L’Anses considère ce lien comme suffisamment solide pour appeler à une vigilance renforcée.

Une autre alerte concerne les insecticides organophosphorés, associés à une altération des fonctions motrices, cognitives et sensorielles chez les enfants exposés avant la naissance. Bien que leur usage ait fortement reculé en Europe, les organophosphorés continuent de représenter un risque pour les enfants, notamment dans certaines zones ou pour des usages spécifiques.
 
Les professionnels du secteur agricole sont aussi concernés.  L’exposition chronique à ces substances, notamment aux organophosphorés, est associée à des troubles cognitifs et à l’apparition de lymphomes non hodgkiniens, une forme de cancer du système lymphatique. Ces constats viennent s’ajouter à des décennies de débats scientifiques autour des risques professionnels liés à l’utilisation de pesticides.
Outre ces alertes, l’Anses identifie plusieurs «signaux validés», des associations moins certaines mais jugées préoccupantes. Il s’agit notamment de cas de lymphomes non hodgkiniens chez les travailleurs exposés au glyphosate, au 2,4-D ou aux triazines. D’autres études pointent un lien entre la deltaméthrine et certaines formes de leucémies, ou encore entre l’exposition prénatale aux organophosphorés et des troubles du spectre autistique. On retrouve également une préoccupation croissante autour de la qualité du sperme dans la population générale, en lien avec les pyréthrinoïdes.
 
Ces signaux doivent être considérés comme des avertissements nécessitant une gestion rigoureuse pour éviter à terme des crises sanitaires. Une attention particulière est accordée aux pyréthrinoïdes, particulièrement problématiques pour le développement neurologique des enfants. Des données récentes montrent une imprégnation importante de la population française à ces produits, avec des concentrations souvent plus élevées chez les enfants que chez les adultes.

Ce constat alarmant s’explique notamment par l’usage répandu de ces insecticides dans les produits domestiques. Bien qu’ils soient censés être peu toxiques à faible dose, leur impact sur le cerveau en développement suscite de sérieuses inquiétudes. Ces substances sont présentes dans l’environnement immédiat des enfants : maison, jardin, école, voire alimentation. La question de l’exposition chronique à faibles doses revient ainsi au cœur du débat.

L’Anses appelle à des réponses rapides. Il ne s’agit plus seulement d’observer ou de collecter des données, mais de mettre en place des politiques concrètes de prévention, d’interdiction ciblée et de substitution. Les. recommandations incluent un renforcement de la surveillance, une meilleure information des usagers et un soutien accru aux professionnels pour la transition vers des alternatives moins nocives.
 
La publication de ces alertes, inédite par leur ampleur et leur ton, souligne un tournant dans l’approche sanitaire des produits phytosanitaires. Face à l’ampleur des signaux, le statu quo n’est plus envisageable. Les décideurs publics sont désormais interpellés sur leur responsabilité à agir rapidement pour protéger la santé des populations, et notamment celle des plus jeunes, face à un risque que la science ne peut plus ignorer.
 
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Eli Lilly - Novo NordisK

Orforglipron, la pillule d’Eli Lilly qui inquiéte Novo NordisK Abderrahim Derraji - 25 avril 2025 11:36
Orforglipron, la pillule d’Eli Lilly qui  inquiéte Novo NordisK
Eli Lilly menace la domination de Novo Nordisk dans le traitement du diabète et de l'obésité grâce à un nouveau médicament oral, l’orforglipron. Contrairement aux traitements injectables actuels comme Ozempic ou Wegovy, orforglipron est administré par voie orale, une innovation qui pourrait bouleverser le marché.
 
Les résultats d’une étude de phase 3 ont montré une réduction significative de la glycémie (de 1,3 à 1,6 %) chez les patients diabétiques traités par orforglipron, avec 65 % atteignant un contrôle glycémique normal. En matière de perte de poids, les patients à dose maximale ont perdu jusqu’à 8 % de leur masse corporelle, un niveau de performance proche de celui des traitements injectables existants.
 
La tolérance du médicament semble bonne, avec des effets secondaires limités à des nausées et troubles gastro-intestinaux, similaires à ceux des autres médicaments de cette classe. Aucun problème hépatique n’a été observé, contrairement au traitement développé par Pfizer. 

Eli Lilly espère une autorisation de la FDA d’ici fin 2025 pour une indication dans l’obésité, puis dans le diabète d’ici 2026. Des études cliniques de plus grande ampleur sont en cours, avec plus de 10 000 patients dans le monde, pour confirmer l’efficacité et la sécurité du produit.

L’annonce de ces résultats a fortement impacté le marché : l’action d’Eli Lilly a bondi de plus de 14 %, tandis que celle de Novo Nordisk a chuté de 7 % à la Bourse de Copenhague. Le leader danois subit également d’autres pressions, notamment la déception des résultats de son candidat CagriSema et la fin prochaine du brevet du sémaglutide (2026), qui ouvre la voie aux génériques. La concurrence croissante, la pression sur les prix aux États-Unis et les performances mitigées de certains produits fragilisent Novo Nordisk. La valorisation de l’entreprise a chuté de 65 % depuis ses sommets de 2024.  Eli Lilly pourrait ainsi prendre l’avantage grâce à une solution plus pratique (sans injection), accessible, et potentiellement aussi efficace que les leaders actuels. Ce changement de paradigme marque le début d’une nouvelle ère dans le traitement du diabète et de l’obésité.

La guerre des médicaments de l’obésité s’intensifie dans un marché estimé à plus de 100 milliards de dollars dans les prochaines années. Pour rester compétitive, Novo Nordisk devra innover rapidement. Le duel entre les deux géants du médicament s’annonce décisif.
 
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OTC

Publicité et lobbying: la guerre des OTC est lancée Abderrahim Derraji - 25 avril 2025 11:32
Publicité et lobbying: la guerre des OTC est lancée
Une polémique éclate autour d’une publicité choc d’E.Leclerc mettant en avant le Vitascorbol C1000, un complément alimentaire à base de vitamine C produit par le Laboratoire Cooper. La publicité affiche un prix bas (2,20 €) et une accroche provocatrice: «Dommage qu’on n’ait pas le droit de faire pareil avec le paracétamol», attaquant ainsi le monopole des pharmaciens sur certains médicaments. Cooper, qui n’a pas donné son accord, dénonce une instrumentalisation politique et envoie une mise en demeure à E.Leclerc. Le laboratoire accuse l’enseigne de détourner l’image de Vitascorbol pour servir un combat idéologique sur l’ouverture de la vente de médicaments OTC (sans ordonnance) en grande distribution.
 
Cette affaire n’est pas isolée : en 2023, E.Leclerc avait déjà mené une campagne controversée visant les pharmaciens, les accusant d’entraver l’accès aux soins. Cette nouvelle publicité ravive le débat sur le rôle des pharmaciens dans la chaîne du médicament et sur le modèle de santé français.

Vitascorbol, bien qu’étant un complément alimentaire, reste fortement associé au conseil officinal et à la distribution en pharmacie (plus de 95 % des ventes). Son utilisation symbolique dans la campagne d’E.Leclerc remet en cause cette spécificité du lien entre produit de santé et accompagnement professionnel.

Le débat prend une tournure politique : E.Leclerc ne se contente pas de faire de la publicité, il mène une bataille pour l’accès généralisé aux médicaments en grande surface, au nom du pouvoir d’achat. Mais cette démarche suscite des inquiétudes quant à la sécurité des patients. Des syndicats comme l’UDGPO ( Union des groupement des pharmaciens d’officine) alertent depuis longtemps sur les dangers d’une libéralisation incontrôlée de la vente de médicaments, notamment le paracétamol, en raison des risques d’automédication, de surdosage, ou de mésusage. Le conseil pharmaceutique est perçu comme une barrière essentielle à ces dérives.
 
L’Ordre national des pharmaciens, pourtant garant de la déontologie de la profession, reste silencieux face à ces attaques répétées. Ce mutisme fragilise la profession, qui semble sans défense face aux offensives médiatiques et économiques de la grande distribution.
 
Le cas Vitascorbol illustre un vide juridique préoccupant : rien n’interdit aujourd’hui explicitement l’utilisation de l’image d’un produit de santé dans une publicité engagée sans l’accord du fabricant. Cette zone grise pourrait permettre d’autres détournements à l’avenir.
 
La situation pose la question urgente d’une régulation législative pour protéger les marques pharmaceutiques de toute récupération idéologique. Elle interroge aussi sur les limites du marketing dans un secteur aussi sensible que la santé.

Au fond, ce que vise E.Leclerc, ce n’est pas seulement un laboratoire, mais un système tout entier : celui d’un médicament distribué sous contrôle, avec conseil, et non réduit à une simple marchandise en rayon. Cooper tente de résister juridiquement, mais sans soutien fort des institutions, cette riposte pourrait rester symbolique. Le bras de fer entre grande distribution et profession pharmaceutique ne fait que commencer.
 
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RÉSEAUX SICIAUX DÉSINFORMATION

Réseaux sociaux : quand la viralité prime sur la véracité ! Abderrahim Derraji - 21 avril 2025 06:57
Réseaux sociaux :  quand la viralité prime  sur la véracité !
Le vendredi 18 avril, sur les ondes de France Inter, Yannick Neuder, ministre délégué chargé de la Santé, a annoncé la création prochaine d’un observatoire dédié à la lutte contre la désinformation en santé. Cette initiative française vise à répondre à une urgence de santé publique : la prolifération de fausses informations médicales sur les réseaux sociaux.
 
Aujourd’hui, l’accès à l’information n’est plus une difficulté. Le véritable défi est d’arriver à trier cette abondance de données, où le vrai se mélange au faux. Dans un contexte où les réseaux sociaux deviennent la principale source d’information pour une grande partie de la population, il devient primordial de structurer une riposte efficace.
Ce nouvel observatoire aura pour mission de recenser les fake news qui circulent en ligne, d’alerter les plateformes numériques et de saisir l’ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) lorsqu’un contenu présente un danger avéré. L’objectif est clair : mettre en place un dispositif opérationnel de veille, d’alerte et de réaction rapide face à la désinformation médicale.
 
Comme l’a souligné Yannick Neuder, «il n’existe à ce jour, ni en France ni dans aucun autre pays d’Europe, d’organisation structurée pour contrer la désinformation médicale». Pourtant, la menace est bien réelle. Depuis la pandémie de COVID-19, les fausses informations en matière de santé ont proliféré, semant le doute, alimentant les peurs et contribuant à l’hésitation vaccinale, un phénomène dont les conséquences peuvent être tragiques.
Plusieurs pays ont tenté de riposter, chacun à sa manière. La France a adopté, dès 2018, une loi contre la manipulation de l’information, s’appliquant aussi au domaine médical. 
L’Allemagne, de son côté, impose aux plateformes le retrait rapide des contenus illicites via la loi NetzDG, tout en soutenant activement les initiatives de fact-checking, comme celle du site Correctiv. Singapour va plus loin encore avec sa loi POFMA, qui autorise le gouvernement à exiger des corrections immédiates sur les fausses informations en ligne. Cette rigueur soulève certes des interrogations sur la liberté d’expression, mais elle a prouvé son efficacité lors des crises sanitaires.
 
Le Maroc, où les réseaux sociaux occupent de plus en plus une place centrale dans la diffusion de l'information, a également pris des mesures décisives. Pendant la pandémie, des campagnes de sensibilisation ont été menées à la télévision et sur les réseaux, en partenariat avec des professionnels de santé et des influenceurs. Le portail covidmaroc.ma a été lancé pour centraliser les informations fiables. Parallèlement, des poursuites judiciaires ont été engagées contre les auteurs de fausses informations susceptibles de troubler l’ordre public.
 
Mais ces mesures, bien qu’utiles, restent insuffisantes. Les fake news continuent de perturber les systèmes de santé et de fragiliser le lien de confiance entre les citoyens et les institutions médicales. L’exemple de la rougeole, responsable de plus de 120 décès, est édifiant : seule une mobilisation intense du ministère de la Santé et des professionnels a permis de convaincre des parents méfiants de reprendre les vaccinations interrompues.
À l’avenir, une stratégie durable devra d’abord reposer sur la mise en place d’un dispositif de vigilance permanent, capable d’identifier rapidement les signaux faibles de désinformation et de les transmettre à une structure dédiée, apte à prendre sans délai les décisions nécessaires. Ensuite, il conviendra de créer des labels pour les sites médicaux marocains, afin de garantir la 
fiabilité des contenus diffusés. Enfin, il sera essentiel de promouvoir l’éducation à l’esprit critique, notamment chez les jeunes, pour leur permettre de distinguer une information fiable d’une rumeur toxique.
 
Par ailleurs, les professionnels de santé, les sociétés savantes et les institutions publiques doivent travailler de concert pour relever ce défi. Car il ne s’agit pas seulement de corriger des erreurs, mais bien de reconstruire une relation de confiance entre la science et le public. À l’heure où une rumeur peut causer plus de dégâts qu’un virus, la lutte contre la désinformation médicale n’est plus une option, mais une nécessité.
[1] lemoniteurdespharmacies.fr 
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Autres articles

Le Maroc trace sa souveraineté numérique en santé : un tournant stratégique porté par la Fondation Mohammed VI

La Fondation Mohammed VI des sciences et de la santé (FM6SS), institution à but non lucratif engagée dans la modernisation du système de santé marocain, a annoncé un partenariat stratégique à l'occasion du salon GITEX Africa Morocco 2025, qui s’est déroule à Marrakech du 14 au 16 avril.   Ce partenariat a été signé avec le groupe français MipihSIB, un acteur reconnu dans la digitalisation des systèmes de santé.  L’objectif est ambitieux : accélérer la transformation numérique du secteur hospitalier marocain tout en consolidant la souveraineté numérique du pays dans le domaine médical.   Le partenariat vise plus qu’une simple numérisation de processus : il ambitionne de poser les bases d’un écosystème numérique national autonome, sécurisé et centré sur la qualité des soins. Cette initiative marque un tournant stratégique pour le Maroc, confronté aux défis de modernisation de son système de santé.   Deux établissements pilotes ont été identifiés pour débuter cette transformation : l’Hôpital universitaire international Mohammed VI de Bouskoura et celui de Rabat. Ces hôpitaux serviront de vitrines pour la digitalisation avancée des infrastructures sanitaires.   La FM6SS vise une augmentation de 30 % de l’efficacité opérationnelle dans ces deux hôpitaux d’ici 2027. Cette amélioration devrait se traduire par une meilleure gestion des flux patients, une réduction significative des délais d’attente, et une optimisation des ressources médicales.   Au cœur de ce projet se trouvent des solutions numériques de pointe pour la gestion des données médicales, le suivi du parcours patient, la planification des soins et l’automatisation des  procédures administratives hospitalières.   Mais le partenariat ne se limite pas aux infrastructures. Il prévoit aussi un transfert concret de compétences, notamment par des programmes de formation avancée destinés aux professionnels  marocains de santé et de la gestion hospitalière.   Le MipihSIB s’engage également à accompagner les établissements de santé marocains dans la mise en œuvre de ces innovations, en adaptant ses solutions aux réalités locales tout en respectant les standards internationaux de qualité, de sécurité et d’interopérabilité.   Pour Mostafa Lassik, directeur général du MipihSIB, cette coopération repose sur un modèle vertueux où les acteurs marocains restent maîtres de leur transformation digitale, tout en bénéficiant d’une expertise technique européenne.   Les retombées attendues sont multiples : amélioration de la qualité des soins, réduction des erreurs médicales, meilleure traçabilité des traitements, et accès élargi aux services pour les patients, y compris dans les zones moins desservies.   Ce projet s’inscrit dans une vision globale à long terme portée par la FM6SS : bâtir un système de santé marocain intelligent, résilient et centré sur le citoyen. Il s’agit aussi de préparer le terrain pour une médecine plus personnalisée, fondée sur la donnée, tout en renforçant la cybersécurité et la confidentialité des informations médicales. Enfin, ce partenariat pourrait inspirer d’autres initiatives similaires à l’échelle africaine, en faisant du Maroc un modèle régional de transformation numérique dans le domaine de la santé. La FM6SS se positionne ainsi comme un catalyseur de changement, alliant innovation, souveraineté et équité d’accès aux soins.  

Abderrahim Derraji - 21 avril 2025 06:52
États-Unis : Vers une baisse du prix des médicaments ?

Les États-Unis dépensent en moyenne 2,5 fois plus que la France pour les médicaments sur ordonnance, selon une étude de la Rand Corporation. Face à cet écart jugé excessif, Donald Trump a signé un décret visant à réduire les prix des médicaments, un engagement de longue date pris lors de sa campagne présidentielle.   Ce décret demande au Gouvernement Fédéral d’examiner plusieurs pistes concrètes pour faire baisser les coûts. Parmi les mesures envisagées figurent l'amélioration des négociations entre l'assurance santé publique et les laboratoires pharmaceutiques, ainsi que l'importation directe de médicaments depuis des pays où les prix sont plus bas. L’objectif est de générer des économies en s’appuyant sur les dispositifs existants, selon un responsable de la Maison Blanche.   Bien que ces mesures marquent une volonté de réforme, leur impact immédiat sur les prix reste incertain. La négociation des prix par «Medicare», l’assurance publique destinée aux personnes âgées, reste un processus lent. Par exemple, les baisses de prix décidées sous l'administration de Joe Biden, également engagé sur ce sujet, ne seront effectives qu’en 2026.   En parallèle, le gouvernement américain a lancé une enquête sur l’importance des importations dans le secteur pharmaceutique. Cette démarche laisse craindre l’instauration future de droits de douane spécifiques, comme cela a été fait dans le secteur automobile. Une telle décision pourrait paradoxalement entraîner une hausse des coûts, étant donné la forte dépendance du pays aux médicaments et ingrédients importés. Trump appelle également à la simplification du processus d’approbation des médicaments génériques, une mesure destinée à stimuler la concurrence et, indirectement, faire baisser les prix. Il recommande par ailleurs d'étudier la possibilité de faire bénéficier «Medicare» de tarifs préférentiels similaires à ceux accordés aux hôpitaux.   Toutefois, le décret signé ne mentionne pas une proposition-clé portée par Trump durant son précédent mandat : celle d’indexer les prix des médicaments américains sur ceux pratiqués dans d’autres pays développés. Cette absence soulève des interrogations sur l’ambition réelle du texte.   Ce plan s’inscrit dans un contexte où les coûts élevés des médicaments représentent un fardeau pour de nombreux Américains, sans garantie d’un accès équitable aux traitements. Les propositions actuelles, bien que prometteuses sur le papier, devront encore surmonter des obstacles réglementaires, politiques et industriels pour produire des résultats tangibles à court terme. En résumé, le décret signé par Trump relance le débat sur le coût des médicaments aux États-Unis, avec un ensemble de mesures qui combinent réforme du marché, ouverture à l’importation et renforcement de la concurrence locale. Mais les résultats concrets dépendront de la mise en œuvre effective et de la volonté politique de poursuivre ces efforts dans la durée.

Abderrahim Derraji - 21 avril 2025 06:48
Leqembi : un «nouvel espoir» contre Alzheimer autorisé en Europe

Le 17 avril 2025, la Commission européenne a officiellement autorisé le Leqembi, un traitement destiné à ralentir la progression des troubles cognitifs légers chez certains patients atteints de la maladie d'Alzheimer. Ce médicament, dont le nom scientifique est lecanemab, avait reçu un avis favorable de l’Agence européenne des médicaments (EMA) en novembre 2024, après un premier refus.     Le Leqembi représente une avancée importante dans la lutte contre Alzheimer, car il appartient à une nouvelle génération de traitements qui ciblent l’un des mécanismes soupçonnés de la maladie : les plaques amyloïdes. Ces amas de protéines s’accumulent dans le cerveau et contribuent à la destruction des neurones, ce qui entraîne la perte progressive des fonctions cognitives.   Développé par le laboratoire japonais Eisai en partenariat avec l’américain Biogen, le Leqembi est déjà disponible aux États-Unis depuis 2023, ainsi qu’en Chine, au Japon et au Royaume-Uni. Il s’administre par voie intraveineuse toutes les deux semaines, et son prix avoisine les 25 000 euros (263?405 Dirhams) par patient et par an.   Son efficacité repose sur les résultats d’un essai clinique publié en 2022 dans le New England Journal of Medicine, montrant placebo, après 18 mois de traitement. Autrement dit, le traitement ralentit l’évolution de la maladie mais ne la guérit pas. Il permettrait, selon la Fondation Alzheimer, de prolonger la période d’autonomie des patients de près de 19 mois, dans le  meilleur des cas.   Cependant, cette avancée s’accompagne de nombreuses précautions. D’abord en raison de ses effets indésirables : 14 % des patients traités ont présenté des hémorragies cérébrales, un effet secondaire grave, particulièrement chez ceux porteurs de deux copies du gène ApoE4, associé à un risque accru. Aux États-Unis, sept décès et trois handicaps sévères ont été rapportés en lien avec le traitement.   Ces risques avaient conduit l’EMA à refuser dans un premier temps l’autorisation de mise sur le marché du médicament en juillet 2024. Mais à la suite d’un appel et de l’ajout de nouvelles données cliniques, l’agence a reconsidéré sa décision. Elle estime désormais que les bénéfices du Leqembi l’emportent sur les risques, mais uniquement dans une population bien définie de patients : ceux qui présentent des plaques amyloïdes et qui ont au maximum une seule copie du gène ApoE4.   La Commission européenne impose donc un cadre très strict pour l’utilisation du Leqembi. Il ne sera accessible qu’à une minorité de patients répondant à des critères génétiques et biologiques précis. Ce choix vise à maximiser les chances de succès tout en minimisant les risques graves.   Cette autorisation européenne marque une étape importante dans la recherche contre Alzheimer, une pathologie pour laquelle il n’existe toujours pas de traitement curatif. Le Leqembi n’est pas une solution miracle, mais il représente un progrès tangible. Il pourrait offrir un répit significatif à certains patients en ralentissant le déclin cognitif et en prolongeant la période d’autonomie.   Pour autant, de nombreuses incertitudes subsistent. Les effets à long terme du traitement ne sont pas encore connus, faute de recul suffisant. De plus, son coût élevé et la complexité des critères d’éligibilité posent des défis en termes d’accessibilité et de mise en œuvre dans les systèmes de santé européens.   En somme, le Leqembi ouvre une nouvelle voie thérapeutique dans la prise en charge précoce d’Alzheimer, mais son utilisation reste encadrée et réservée à des cas bien spécifiques. L’espoir qu’il suscite doit s’accompagner de prudence, de vigilance et d’un suivi rigoureux des patients concernés.

Abderrahim Derraji - 21 avril 2025 06:45
Garcinia cambogia : la France suspend sa commercialisation face aux risques hépatiques

Un arrêté ministériel daté du 15 avril 2025 [1] suspend, pour une durée d’un an, l’importation, l’introduction et la commercialisation en France des compléments alimentaires à base de Garcinia cambogia. Cette décision fait suite à une alerte émise en mars par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui a mis en évidence des effets indésirables graves, notamment des cas d’hépatites aiguës survenus chez des consommateurs de Garcinia cambogia sans antécédents médicaux particuliers.   Par mesure de précaution, l’interdiction s’applique à l’ensemble du territoire français et concerne tous les produits, qu’ils soient proposés à titre gratuit ou payant, contenant la plante Garcinia cambogia ou des extraits issus de l’une de ses parties.   Ce moratoire vise à protéger la santé publique dans l’attente de mesures harmonisées à l’échelle européenne, qui ne devraient pas entrer en vigueur avant plusieurs mois. Il permet également de laisser le temps à l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) de finaliser son évaluation scientifique sur les risques liés à cette plante utilisée dans de nombreux produits amaigrissants.   [1] https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000051478481

Abderrahim Derraji - 21 avril 2025 06:41
Effets cardiovasculaires des traitements du TDAH : une méta-analyse rassurante mais appelant à la vigilance

Une revue systématique et méta-analyse en réseau récente a comparé les effets cardiovasculaires des médicaments utilisés dans dans la prise en charge du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), chez enfants, adolescents et adultes. L’étude a inclus 102 essais contrôlés randomisés, regroupant plus de 22 000 participants. Les médicaments analysés comprenaient des stimulants (amphétamines, lisdexamfétamine, méthylphénidate), des inhibiteurs de la recapture de la noradrénaline (atomoxétine, viloxazine) ainsi que des alternatives comme la guanfacine et la clonidine. Les résultats montrent que la prise à court terme de ces médicaments est associée à de légères augmentations de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque, avec peu de différences significatives entre les molécules. Par exemple, les augmentations moyennes de la pression systolique chez l’enfant allaient de +1,07 mm Hg (atomoxétine) à +2,42 mm Hg (méthylphénidate). Chez l’adulte, l’élévation atteignait jusqu’à +3,72 mm Hg (bupropion). La pression artérielle diastolique augmentait aussi légèrement, notamment avec lisdexamfétamine et méthylphénidate. Toutefois, la guanfacine, un agoniste alpha-2a, réduisait significativement la pression artérielle et la fréquence cardiaque comparée au placebo. Les augmentations de fréquence cardiaque observées allaient de +2,79 à +5,8 battements/min avec les divers médicaments. La guanfacine, elle, entraînait une diminution de la fréquence cardiaque allant jusqu’à –6,83 battements/min chez les adultes. Concernant l’ECG, les données sont plus limitées, mais certains médicaments comme l’atomoxétine, la viloxazine ou le méthylphénidate influençaient légèrement les intervalles PR ou QRS, sans effet clinique majeur identifié. Les auteurs insistent sur la nécessité de surveiller la pression artérielle et le pouls avant et pendant le traitement, comme le recommandent les bonnes pratiques actuelles. Globalement, les effets cardiovasculaires des traitements du TDAH sont réduits et ne devraient pas empêcher leur prescription, mais une vigilance est requise chez certains patients sensibles. Les auteurs de l’étude soulignent l'importance d’un suivi individuel, car certaines personnes peuvent présenter des réponses cardiovasculaires atypiques, bien que les moyennes restent dans des plages sûres. L’analyse note également un manque de diversité ethnique, de femmes et de personnes âgées dans les essais contrôlés randomisés, limitant la généralisation des résultats. Enfin, des recherches à plus long terme sont nécessaires pour identifier les patients à risque cardiovasculaires et prédire les effets à l’aide d’approches comme l’intelligence artificielle.

Abderrahim Derraji - 17 avril 2025 08:40
Risque d’étouffement lié à PAXVITA-D3 : nouvelles recommandations de l’AMMPS

Dans une note d’information datée du 7 avril 2025, l’Agence Marocaine du Médicament et des Produits de Santé (AMMPS) signale que, dans le cadre de la surveillance des événements indésirables liés à l’utilisation des médicaments, le système national de pharmacovigilance a identifié un risque d’étouffement (« fausse route ») chez le nouveau-né et le nourrisson lors de l’administration de PAXVITA-D3 100 000 UI, solution buvable en ampoules de 5 ml. Ce médicament est utilisé dans le cadre de la supplémentation en vitamine D du programme national de nutrition. À la suite de l’avis émis par la Commission Nationale de Pharmacovigilance lors de sa réunion du 27 mars 2025, plusieurs mesures ont été arrêtées : L’administration du produit devra désormais être assurée par un professionnel de santé dans un établissement de soins de santé primaire, et non plus à domicile ; Le Cahier des Prescriptions Spéciales (CPS) sera révisé, en limitant le volume administré à un maximum de 2 ml, et en précisant dans la notice les modalités d’administration à la population cible ; Des recommandations de bonnes pratiques seront élaborées et diffusées pour l’administration orale chez le nouveau-né et le nourrisson ; Une formation spécifique sera mise en place à l’intention des professionnels de santé, portant sur ces bonnes pratiques d’administration orale ; Des actions d’information et de sensibilisation seront menées auprès des professionnels de santé concernant les risques associés au non-respect de ces recommandations ; Les professionnels de santé seront incités à déclarer tout événement indésirable lié à l’administration de ce médicament. Source : lien

Abderrahim Derraji - 13 avril 2025 20:23
Cyberattaque de la CNSS, la vigilance collective s’impose !

Le Maroc a été secoué, ce 8 avril 2025, par une cyberattaque d’une ampleur inédite. Cette fois, la cible n’était ni une entreprise privée ni un petit site institutionnel, mais la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), pilier du système social marocain. Selon les derniers chiffres, 499 881 entreprises et les données personnelles de 1,99 million d’employés ont été compromises. À cela s’ajoutent 53 574 fichiers PDF contenant les informations salariales des employés [1]. Dans une interview accordée au site Le360.ma, Omar Seghrouchni, président de la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP), appelle à ne pas minimiser la gravité de la situation. «Il faut prendre très au sérieux ce qui nous arrive», insiste-t-il. Car cette attaque ne concerne pas uniquement la CNSS : elle touche chaque citoyen dont les données peuvent être volées, diffusées ou utilisées à mauvais escient. Ce n’est pas la première fois qu’une institution publique est visée. La CNDP elle-même a déjà été la cible d’attaques. Ces incidents révèlent une réalité préoccupante : plus notre pays se digitalise, plus il devient vulnérable face aux nouvelles formes de criminalité. C’est le revers du progrès numérique, et aucune nation n’y échappe. Mais la réponse ne peut pas être uniquement technique. La CNDP rappelle que la sécurité des données est aussi une question de culture. Il faut des lois, bien sûr, mais aussi des comportements responsables. Il ne suffit pas de mettre en place des pare-feux : il faut sensibiliser, éduquer, surveiller, réagir. Ne pas partager de données volées, ne pas propager de fausses informations, c’est aussi protéger le pays. Pour faire face à la cybercriminalité, les autorités marocaines multiplient les initiatives. Des partenariats sont en cours entre les différents organes concernés : sécurité nationale, justice, transition numérique. De son côté, la CNDP développe un programme national de sensibilisation destiné aux jeunes, aux enseignants, aux associations et à l’ensemble des citoyens, afin de renforcer la protection des données personnelles. Cet épisode constitue un véritable test pour la maturité numérique du Maroc. Car il ne s’agit pas seulement de réparer une faille ou d’identifier les auteurs de l’attaque, mais de tirer les leçons, de mieux se protéger, et surtout, de créer un environnement digital de confiance. Comme le résume Omar Seghrouchni :«Pour vivre digital, il faut respirer protection des données.» [1] lematin.ma

Abderrahim Derraji - 13 avril 2025 17:43
L’Anses alerte sur les risques du CBD pour la fertilité et le développement

Face à la popularité croissante du cannabidiol (CBD), l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail - France) alerte sur ses effets potentiellement nocifs pour la reproduction humaine. L’agence propose en effet de classer le CBD comme une substance présumée toxique pour la fertilité et le développement embryonnaire et néonatal. En France, l’usage du CBD s’est fortement démocratisé ces dernières années. En 2022, 16,4 % des adultes déclaraient en avoir consommé au moins une fois. La substance est facilement accessible à travers un vaste réseau de distribution comprenant près de 1 500 boutiques spécialisées, des milliers de buralistes, certaines pharmacies ainsi que de nombreux sites de vente en ligne. Cependant, des études menées chez l’animal — notamment sur le rat, la souris et le singe — ont mis en évidence plusieurs effets délétères du CBD sur la reproduction. Ces recherches ont notamment révélé une altération de la spermatogenèse, une diminution de la fertilité, une augmentation de la mortalité périnatale ainsi que des troubles du neurodéveloppement chez les nouveau-nés exposés in utero ou via l’allaitement. Sur la base de ces données, l’Anses a soumis une proposition dans le cadre du règlement européen CLP (Classification, Étiquetage et Emballage des substances) pour classer le CBD comme substance « toxique pour la reproduction», en catégorie 1B. Cette classification implique les mentions de danger suivantes : H360FD (« Peut nuire à la fertilité. Peut nuire au fœtus ») et H362 («Peut être nocif pour les bébés nourris au lait maternel»). Une consultation publique est ouverte sur le site de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) jusqu’au 16 mai 2025. Cette étape vise à recueillir les observations et données complémentaires des parties prenantes (scientifiques, industriels, citoyens). À l’issue de cette phase, le Comité d’évaluation des risques de l’ECHA analysera l’ensemble des éléments pour  rendre un avis scientifique sur la classification harmonisée du CBD. Ce processus pourrait à terme conduire à un encadrement plus strict des produits contenant du CBD dans l’Union européenne.

Abderrahim Derraji - 13 avril 2025 17:38
Insomnie et anxiété : une campagne en France pour un usage plus sûr des anxiolytiques

Le 10 avril 2025, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM – France) a lancé une campagne de sensibilisation visant à encourager le bon usage des médicaments utilisés dans le traitement de l’anxiété et de l’insomnie sévère, notamment les benzodiazépines et leurs dérivés. Bien qu’efficaces, ces médicaments présentent des risques importants (dépendance, chutes, troubles de la mémoire, somnolence) lorsqu’ils sont consommés sur des périodes trop longues. Or, les Français comptent parmi les plus grands consommateurs européens de cette classe thérapeutique, avec plus de 9 millions de patients traités en 2024. L’objectif de la campagne est de rappeler que ces traitements doivent être prescrits pour des durées limitées: de quelques jours à trois semaines pour les hypnotiques (troubles du sommeil), et jusqu’à 12 semaines maximum pour les anxiolytiques. Il est également souligné que ces médicaments ne traitent pas les causes profondes des troubles de l’anxiété ou du sommeil. Trois catégories de population sont particulièrement ciblées par la campagne : Les jeunes adultes (18-25 ans) : une personne sur quatre de moins de 30 ans ayant consommé ces médicaments ignore les risques de dépendance et les dangers liés à la conduite. Les seniors (+65 ans) : ils constituent les plus gros consommateurs et sont les plus exposés aux effets indésirables, notamment les chutes. Les professionnels de santé : médecins et pharmaciens sont appelés à jouer un rôle clé dans l’information et l’éducation thérapeutique des patients. La campagne repose sur divers supports de communication : affiches mettant en avant des alternatives non médicamenteuses (lecture, activité physique, méditation), brochures, vidéos pédagogiques, et collaborations avec des créateurs de contenu. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de lutte contre le mésusage des médicaments, portée par la devise :«Les médicaments ne sont pas des produits ordinaires, ne les prenons pas à la légère.»

Abderrahim Derraji - 13 avril 2025 17:35
Blocus et souffrance à Gaza : Appel à une action mondiale urgente

Depuis plus d’un mois, aucune aide humanitaire n’a pu entrer à Gaza. Plus de 2,1 millions de personnes sont piégées dans un territoire dévasté, sans accès à l’alimentation, aux médicaments, au carburant ni aux abris. Tandis que les ressources vitales s’entassent aux points de passage, les civils sont exposés à une famine croissante et à des bombardements constants.   La situation humanitaire est critique. Au cours de la première semaine ayant suivi la rupture du cessez-le-feu, plus de 1 000 enfants ont été tués ou blessés, un record tragique. Les 25 boulangeries soutenues par le Programme alimentaire mondial ont cessé de fonctionner, faute de farine et de gaz. Le système de santé est au bord de l’effondrement, manquant gravement de médicaments et de  matériel de traumatologie.   Le précédent cessez-le-feu, bien que bref, a permis de livrer davantage d’aide en 60 jours que durant 470 jours de conflit. Mais les besoins restent énormes, et les stocks de nourriture et de biens essentiels sont quasiment épuisés. Les affirmations selon lesquelles l’aide actuelle serait suffisante sont démenties par la réalité du terrain.   Les ordres israéliens de déplacement forcé ont provoqué l’exode de centaines de milliers de civils, sans refuge sûr. Depuis octobre 2023, au moins 408 humanitaires, dont plus de 280 employés de l’UNRWA, ont été tués.   Face à ce mépris du droit international humanitaire, les agences onusiennes appellent les dirigeants mondiaux à agir immédiatement : protéger les civils, faciliter l’accès humanitaire, libérer les otages et rétablir un cessez-le-feu 

Abderrahim Derraji - 13 avril 2025 17:31