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RAPPEL DE LOT : LECTIL 16 MG

L’établissement pharmaceutique industriel PROMOPHARM, en accord avec l’AMMPS ( Agence marocaine du médicament et des produits de santé ), annonce le rappel de plusieurs lots de la spécialité
LECTIL16 mg comprimés sécables, boîte de 30.
Les lots concernés sont comme suit :
- 22004, 22005, 22006 – péremption : 31/10/2025
- 23001, 23002, 23003 – péremption : 31/01/2026
- 23004, 23005, 23006 – péremption : 31/10/2026
- 24001, 24002, 24003 – péremption : 31/01/2027
- 24004 – péremption : 28/02/2027
- 24005, 24006, 24007, 24008 – péremption : 31/07/2027
Ce rappel est motivé par la mise en évidence de résultats hors spécifications lors des études de stabilité.
L'AMMPS invite les médecins , pharmaciens hospitaliers et d’officine, grossistes-répartiteurs et établissements de santé à prendre immédiatement les dispositions nécessaires pour éviter la dispensation et l’utilisation des lots mentionnés ci-dessus.
SIT-IN
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Le projet de décret actuellement à l’étude au ministère vise à réduire, coûte que coûte, le prix des médicaments. Les pharmaciens ne s’opposent pas au déploiement de ce projet, à condition que les baisses ciblent en priorité les médicaments budgétivores déjà identifiés par la tutelle. Les officinaux refusent également que ces réductions s’accompagnent d’un effondrement de leurs revenus. Après tout, quel actif accepterait une baisse drastique de ses revenus sans réagir ?
Là où l’administration brandit des chiffres rassurants, les pharmaciens présentent des bilans fragiles et vulnérables. Derrière les marges brutes réglementaires de 33,93 % et 29,74 % perçues respectivement sur les médicaments T1 et T2, se cache une réalité bien moins reluisante : une marge nette qui dépasse rarement 6 à 10 % une fois déduits loyers, salaires et fiscalité. Ce que l’État considère comme un matelas confortable n’est en réalité qu’un fil de funambule. Et si les prix baissent mécaniquement, sans compensation, l’équilibre économique des officines risque de s’effondrer.
La menace est d’autant plus sérieuse que la rémunération des pharmaciens ne comporte ni honoraires ni indemnités, comme c’est le cas ailleurs. Et même les traitements coûteux (T3 et T4), tels que les anticancéreux ou les médicaments destinés aux maladies chroniques, sont souvent absents des pharmacies de quartier. Ils restent concentrés dans les hôpitaux, les cliniques privées ou une poignée d’officines. Les pharmaciens redoutent ainsi d’être réduits au rôle de simples distributeurs de médicaments à faible prix, condamnés à rogner sur leurs marges jusqu’à l’asphyxie.
En réalité, la colère dépasse la seule question des prix. Les pharmaciens dénoncent la prolifération de la vente illégale de médicaments, le flou autour des compléments alimentaires, des arrestations jugées abusives et, plus grave encore, l’absence d’élections des Conseils de l’Ordre depuis 2017, privant ainsi la profession de régulation, d’un porte-parole crédible et d’une institution clé pour faire évoluer le secteur. À l’évidence, le modèle actuel est arrivé à bout de souffle et doit être repensé pour redonner au pharmacien sa véritable place de professionnel de santé, loin de l’image réductrice du simple commerçant.
Face aux pharmaciens, le ministère de la Santé plaide l’intérêt général. Oui, certains médicaments restent chers au Maroc au regard du pouvoir d’achat. Oui, il faut encourager la production locale, stimuler la concurrence et rationaliser la dépense publique. Mais la vraie réforme ne peut se réduire à une mécanique de marges et de décrets. Elle suppose un équilibre subtil entre protection sociale, viabilité économique des officines et d’autres acteurs du secteurs et accessibilité géographique des médicaments.
Au fond, la question demeure : qui faut-il sauver en priorité ? Les caisses d’assurance maladie, confrontées à l’explosion du nombre d’assurés, à la hausse des maladies chroniques et au coût croissant des nouvelles molécules ? Ou les pharmacies de quartier et des petites agglomérations, premier recours du patient marocain, mais menacées de disparition si leur chiffre d’affaires subit trop de pression ? Répondre à cette équation, c’est trancher entre deux fragilités. C’est aussi, peut-être, l’occasion d’imaginer un modèle plus juste, plus clairvoyant et en phase avec la vision du Souverain. Un modèle où santé publique et santé économique cesseraient enfin d’être antagonistes.
HÉPATITE A

À Lyon, et particulièrement dans le 7e arrondissement, les autorités sanitaires font face à une hausse inédite des cas d’hépatite A. Depuis le début de l’année 2025, la situation s’est rapidement aggravée, suscitant une vigilance inédite des services de santé. Entre le 1er janvier et le 31 juillet, 73 cas ont été recensés dans le département du Rhône, contre seulement 16 sur la même période en 2023 et 2024, soit une augmentation spectaculaire de 356 %. La Direction générale de la santé (DGS) a relayé cette information dans un communiqué, soulignant l’ampleur du phénomène.
Quelques jours plus tard, l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes a publié un nouveau bilan encore plus alarmant. 94 cas ont été confirmés depuis le début de l’année, et la dynamique semble s’accélérer. Depuis juillet, 57 cas supplémentaires ont été signalés, dont 34 sur le seul mois de juillet et 23 entre le 1er et le 13 août. Cette brusque augmentation exponentielle interpelle les autorités, qui craignent une propagation plus large si des mesures de prévention ne sont pas renforcées.
Concernant le profil des personnes touchées, il s’agit exclusivement d’adultes, majoritairement âgés de moins de 65 ans. Aucun enfant n’a, pour l’heure, été recensé parmi les malades. La concentration géographique est notable, puisque la grande majorité des cas se situe à Lyon et, plus précisément, dans son7e arrondissement, ce qui laisse penser à un foyer de contamination localisé, même si les causes exactes demeurent floues.
À ce stade, les autorités sanitaires peinent à déterminer l’origine précise de cette recrudescence. L’ARS et Santé publique France mènent des investigations pour tenter de remonter les chaînes de transmission, mais aucune hypothèse ne se dégage. Les experts évoquent un phénomène probablement multifactoriel, impliquant différents modes de contamination et touchant des profils variés de patients. Cette incertitude complique la mise en place de mesures ciblées, même si la sensibilisation à l’hygiène et à la vaccination devrait constituer une priorité.
La situation lyonnaise illustre les risques de résurgence de maladies infectieuses que l’on croyait maîtrisées et rappelle l’importance d’une surveillance épidémiologique permanente et rigoureuse. Les autorités se veulent prudentes mais vigilantes, en attendant de mieux comprendre les ressorts de cette flambée préoccupante.
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Autres articles
Dans un communiqué daté du 10 septembre, Sanofi a annoncé la nomination de Rami Mroueh au poste de Président Directeur Général de Sanofi Maroc. Basé à Casablanca, il a officiellement pris ses fonctions le 1er septembre 2025. En plus de ses responsabilités au Maroc, il supervisera également les activités de Sanofi Pharma (médecine générale et spécialités) en Tunisie et en Libye. Il succède à Najla Cherif Hamdi. Pharmacien de formation et diplômé de l’EM Lyon Business School, Rami Mroueh a rejoint Sanofi en 2008. Au cours de sa carrière, il a exercé diverses fonctions industrielles (production et qualité), commerciales et managériales en France ainsi qu’à l’international, notamment en Ukraine et en République tchèque. Depuis 2023, il occupait le poste de Directeur Général de l’activité vaccins pour la République tchèque, basé à Prague. Âgé de 45 ans, marié et père de trois enfants, Rami Mroueh apporte à Sanofi Maroc une expertise internationale confirmée et une vision stratégique axée sur l’innovation et la croissance.
Abderrahim Derraji - 11 septembre 2025 08:13Sur appel de la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc, des centaines de pharmaciens se sont rassemblés devant le ministère de la Santé pour exprimer leurs inquiétudes quant au projet de décret relatif à la fixation des prix des médicaments. Bien que les marges du pharmacien devraient en principe être maintenues, ce texte risque d’entraîner une érosion de leurs revenus, qui dépendent exclusivement de les marges perçues sur la dispensation des médicaments. Les participants, venus de plusieurs villes du Royaume (Rabat, Salé, Casablanca, Tanger, Fès, Oujda, Béni Mellal, Agadir, Marrakech, Mohammedia, Tétouan, El Jadida, Khouribga, Safi, Guelmim, Laâyoune, etc.), ont brandi des banderoles résumant les multiples dysfonctionnements qui affectent lourdement la pratique officinale. Parmi ces dysfonctionnements figure un Dahir centenaire qui, à tout moment, peut faire basculer un pharmacien du statut de citoyen honorable à celui de « trafiquant de Karkoubi » – terme inapproprié largement utilisé par les médias pour désigner de véritables médicaments, pourtant mis sur le marché pour aider des patients atteints de pathologies psychiatriques à retrouver une vie presque normale. Chaque jour, le monopole du pharmacien est bafoué : une part importante des ventes lui échappe, alors qu’il existe un circuit légal de distribution des médicaments, trop souvent contourné en dépit de la loi 17-04 et des multiples rappels adressés aux différents acteurs concernés. Avant l’arrivée de l’actuel ministre de la Santé, les pharmaciens avaient déjà participé à une série de réunions au ministère. Ces rencontres avaient permis de dresser un ensemble de recommandations et de tracer des pistes de réforme afin d’améliorer la pratique officinale et d’apporter des solutions durables aux problématiques de la profession. Malheureusement, les promesses ne se sont pas encore traduites par des actions concrètes impactant l’exercice officinal. Aujourd’hui, une fois de plus, les pharmaciens tirent la sonnette d’alarme. On peut espérer que l’administration saura entendre leurs doléances et prendre les initiatives nécessaires pour redonner au pharmacien la place qui lui revient dans le parcours de soins. Faute de quoi, c’est le patient qui sera privé d’un acteur clé, qui a toujours rendu de loyaux services à la population. Cliquer ici pour consulter les photos du sit-in
Abderrahim Derraji - 10 septembre 2025 10:49L’Agence Marocaine du médicament et des produits de santé (AMMPS) a adressé le 3 septembre 2025 un courrier (Référence : N° 508/VIG/AMMPS) aux professionnels de santé les alertant à nouveau sur les risques graves liés au méthotrexate par voie orale, utilisés notamment dans certaines pathologies inflammatoires et cancéreuses. Ce danger principal réside dans la confusion entre la posologie hebdomadaire et une prise quotidienne, source de surdosages parfois mortels. Malgré les mesures de prévention déjà instaurées, de nouveaux cas continuent d’être signalés, ce qui impose une vigilance renforcée. L’AMMPS recommande aux prescripteurs de préciser clairement sur l’ordonnance la mention «UNE FOIS PAR SEMAINE», sans abréviation, et d’indiquer le jour exact de la prise, choisi avec le patient. L’information et l’éducation de ce dernier sont essentielles : insister sur la stricte observance de la prise hebdomadaire, expliquer les dangers d’une administration quotidienne, et rappeler de ne jamais compenser un oubli par une double dose. Les patients doivent aussi être sensibilisés aux signes d’un surdosage et encouragés à consulter immédiatement en cas de suspicion. Lors des consultations de suivi, il est impératif de vérifier activement la compréhension du patient et son mode réel de prise du traitement. Circulaire : lien
Abderrahim Derraji - 08 septembre 2025 14:43La pharmacie marocaine traverse une zone de turbulences qui ne cesse de s'intensifier. Mardi prochain, la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM) organise un sit-in devant le ministère de la Santé et de la Protection Sociale afin de marquer son opposition au nouveau projet relatif à la fixation des prix des médicaments. Pour une profession déjà fragilisée, cette réforme pourrait avoir des conséquences particulièrement lourdes si elle ne prend pas en considération son impact sur la pharmacie d'officine. Ces difficultés ne sont pas propres au Maroc. En Europe aussi, les pharmaciens subissent les politiques de baisse des prix imposées pour préserver la viabilité des caisses d'assurance maladie. Celles-ci sont confrontées à la flambée des coûts liés aux biothérapies et aux traitements de dernière génération. En France, par exemple, les pharmaciens viennent de se mobiliser contre un projet gouvernemental visant à ramener le plafond des remises sur les génériques de 40 % à 20-25 %, à l'étendre aux hybrides, et à fixer celui des biosimilaires à 15 %. Mais, à la différence du Maroc, le modèle de rémunération des pharmaciens français ne cesse d'évoluer. La mise en place d'honoraires et d'indemnités a permis d'amortir partiellement l'impact des baisses sur l'économie de la pharmacie. Au Maroc, la situation est bien plus critique. Les maigres revenus des officinaux reposent essentiellement sur les marges appliquées aux médicaments dont le prix public de vente est inférieur à 962,70 DH, les spécialités pharmaceutiques ayant un prix supérieur à ce montant échappent en grande partie aux pharmacies. La plupart des pharmaciens n'en dispensent pas, en raison d'une disponibilité à la fois fluctuante et inéquitable, et d'une rentabilité insignifiante pour les produits les plus onéreux. Sans mécanismes alternatifs de rémunération, chaque baisse, même minime, frappe de plein fouet les officines. L'expérience de 2014 reste dans toutes les mémoires. En effet, malgré les promesses d'une augmentation de la consommation des médicaments, celle-ci est restée stagnante entre 2014 et 2019. Ce n'est qu'avec la pandémie et la généralisation progressive de la couverture médicale qu'une hausse significative a été observée. Quant-au nombre important de promesses faites aux pharmaciens par leur Tutelle, elles sont restées sans suite. Et malheureusement, tout porte à croire que le scénario de 2014 pourrait se répéter. Au-delà des enjeux économiques, la profession est prisonnière de textes obsolètes. Le Dahir de 1922 en est l'exemple le plus frappant. Ce texte expose encore aujourd'hui les pharmaciens à des sanctions pénales pour une simple délivrance d'une benzodiazépine ou d'une prégabaline, alors même qu'ils ne disposent d'aucun moyen efficace pour vérifier l'authenticité d'une ordonnance. Dans d'autres pays, l'ordonnance sécurisée et le dossier médical numérique ont depuis longtemps apporté des solutions concrètes. La crise est également institutionnelle. Le Conseil de l'Ordre n'a pas organisé d'élections depuis 2019, se contentant de gérer les affaires courantes en attendant la régionalisation. Cette absence de légitimité fragilise l'autorité régulatrice et entretient un climat de désordre, visible notamment dans le non-respect des horaires, qui a tendance à se généraliser. Revoir le mode de rémunération est devenu une priorité pour sortir de la dépendance exclusive au prix du médicament. Introduire honoraires et indemnités pour des missions de santé publique (vaccination, prévention, dépistage) permettrait non seulement de diversifier les revenus des pharmaciens, mais aussi de générer des économies pour le système de santé. Le droit de substitution, quant à lui, offrirait une marge de manœuvre supplémentaire dans la gestion des stocks et des coûts. Mais la réforme ne peut pas être uniquement institutionnelle. La profession doit aussi se remettre en question en instaurant une formation continue obligatoire et indépendante, en accompagnant les pharmaciens dans la mise en place de bonnes pratiques, en garantissant le respect de la déontologie pour éviter que les dérives d'une minorité ne ternissent l'image de l'ensemble, et en encourageant l'interprofessionnalité, un élément clé pour améliorer la prise en charge des patients. Par ailleurs, Amine TEHRAOUI, ministre de la Santé et de la Protection Sociale, aurait organisé le 4 septembre 2025 une réunion avec les représentants de trois organisations syndicales de pharmaciens : la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc, l'Union nationale des syndicats du Maroc et le Syndicat national des pharmaciens du Maroc. À ce jour, le ministère de la Santé n’a fait aucun communiqué de presse à ce sujet. Un des pharmaciens ayant assisté à la réunion a informé notre rédaction que plusieurs responsables du ministère, dont les chefs des pôles de l'Agence marocaine du médicament et des produits de santé (AMMPS), ont également assisté à cette rencontre. Toujours d’après cette source, les discussions ont porté sur les préoccupations prioritaires des pharmaciens, en vue d'identifier des solutions concrètes. Parmi les sujets abordés, la création d'une commission mixte a été évoquée. Celle-ci aura pour mission d'élaborer un cadre juridique et réglementaire adapté au nouveau modèle économique des pharmacies, visant à préserver leur équilibre financier tout en améliorant la qualité des services offerts. Le ministre de la Santé aurait assuré aux représentants des trois centrales syndicales que leurs propositions de modification seraient intégrées au projet de décret fixant les prix des médicaments. Cependant, des organisations syndicales majeures, représentant un très grand nombre de pharmaciens, comme l'Alliance intersyndicale des pharmaciens d'officine du Maroc et la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc, n'ont pas pris part à cette réunion. Une représentation exhaustive de la profession est pourtant essentielle. Et même si le Conseil de l’Ordre n’est pas directement concerné par le volet économique, il aurait dû également être associé aux réflexions en cours, en attendant que le projet de régionalisation voie le jour. En conclusion, pour garantir la sérénité nécessaire au bon déroulement des négociations en cours, l'administration ne peut faire l'économie de l'implication de l'ensemble des acteurs concernés et doit instaurer un dialogue permanent et inclusif. Faut-il le rappeler, la Direction du médicament et de la Pharmacie a fait place à une Agence dont le Directeur Général est un fin connaisseur de la pharmacoéconomie et de la pharmacoépidémiologie. Il connaît particulièrement bien le secteur et ses problématiques, et plus que quiconque, il est conscient que la pharmacie d’officine est un maillon essentiel de la santé publique et l'un des piliers du projet Royal de couverture médicale généralisée.
Abderrahim Derraji - 07 septembre 2025 18:48Une récente étude menée au Québec révèle qu’une proportion importante d’aînés consomme des médicaments potentiellement inappropriés, c’est-à-dire dont les risques peuvent parfois surpasser les bénéfices. Les chercheurs ont analysé en 2022 les données de plus de 1,2 million de personnes âgées de 65 ans et plus, et les résultats sont préoccupants. Des centaines de milliers de personnes âgées prennent au moins un de ces médicaments, parmi lesquels figurent notamment les somnifères. Selon Alexandre Campeau Calfat, étudiant-chercheur et coauteur de l’étude publiée dans Sage Journals, plus le nombre de médicaments utilisés est élevé, plus le risque de recourir à une thérapie inappropriée augmente. En effet, 20 % des personnes âgées de 66 ans et plus consomment plus de huit médicaments quotidiennement, et près de 90 % de ce groupe sont exposées à au moins un traitement potentiellement inapproprié. Les effets de ces médicaments peuvent évoluer avec l’âge. Un médicament dont le rapport bénéfices-risques est favorable peut, au fil du temps, présenter un danger pour le patient. Certains traitements, par exemple, peuvent être à l’origine de troubles cognitifs. Ces effets secondaires insidieux sont parfois attribués, à tort, au vieillissement naturel plutôt qu’à la médication. L’étude ne s’est pas penchée sur les causes directes de ces dysfonctionnements, mais Campeau Calfat souligne une tendance générale à l’augmentation de la consommation de médicaments au Québec, notamment chez les patients atteints de maladies chroniques comme le diabète ou l’hypertension. Généralement, les professionnels de santé savent mettre fin à des traitements susceptibles de provoquer des interactions ou présentant des effets indésirables, mais ces mêmes professionnels maintiennent souvent des prescriptions anciennes, restées inchangées depuis des années, voire des décennies, ce qui peut être dangereux pour le malade. Le problème ne se limite pas au Québec. La polymédication et la pertinence des traitements sont également des enjeux dans plusieurs provinces canadiennes. Pour Campeau Calfat, il est crucial de sensibiliser à la fois les professionnels de santé et le grand public. Il suggère qu’une prescription de huit médicaments ou plus devrait systématiquement susciter une réévaluation. Heureusement, les pharmaciens disposent désormais du pouvoir de déprescrire certains médicaments jugés inappropriés. Cette évolution leur confère un rôle clé dans la révision des traitements, en complément des médecins. Les chercheurs poursuivent d’ailleurs leurs travaux afin de mesurer les répercussions concrètes de la polymédication sur les hospitalisations, avec des résultats attendus dans les prochains mois. Cette étude met en exergue un enjeu de santé publique majeur : la nécessité de revoir régulièrement les traitements médicamenteux des aînés pour garantir non seulement leur efficacité, mais aussi leur sécurité à long terme.
Abderrahim Derraji - 07 septembre 2025 18:42L’hypertension artérielle (HTA) demeure l’une des pathologies chroniques les plus répandues dans le monde et constitue un facteur de risque majeur de maladies cardiovasculaires. Si la majorité des patients peuvent stabiliser leur tension grâce à des traitements disponibles, une proportion significative reste confrontée à une hypertension dite réfractaire, difficile à contrôler malgré l’association de plusieurs antihypertenseurs. Un espoir semble se dessiner pour ces malades grâce à un médicament expérimental développé par AstraZeneca. Lors du Congrès européen de cardiologie (ESC 2025), le groupe biopharmaceutique a dévoilé les résultats positifs d’un essai clinique de phase III portant sur son candidat-médicament baptisé Baxdrostat. Ce dernier agit via un mécanisme inédit. En effet, ce traitement bloque la production d’aldostérone, hormone qui favorise la rétention de sel et d’eau, et joue un rôle clé dans l’élévation de la pression artérielle. Selon AstraZeneca, il s’agit d’une avancée majeure puisque aucun médicament innovant n’avait été introduit contre l’hypertension depuis deux décennies. Les résultats de l’étude sont jugés à la fois statistiquement significatifs et cliniquement pertinents. Après douze semaines de traitement, une dose quotidienne de 2 mg de Baxdrostat a permis une réduction moyenne d’environ 16 mmHg de la pression artérielle systolique, soit près de 10 mmHg de plus que l’effet observé avec un placebo. Cette baisse pourrait améliorer la prise en charge de l’hypertension, particulièrement chez les patients en échec thérapeutique. Sur le plan de la tolérance, le médicament s’est révélé globalement sûr. Aucun problème de sécurité inattendu n’a été observé. Ces données, relayées notamment par Les Echos, ont aussi été publiées simultanément dans le New England Journal of Medicine, confirmant la rigueur scientifique de l’essai et son importance clinique. Fort de ces résultats, AstraZeneca prévoit de déposer une demande d’autorisation de mise sur le marché avant la fin de l’année, a indiqué l’agence Reuters citant un dirigeant de l’entreprise. Le laboratoire avait déjà annoncé, en juillet dernier, des résultats encourageants lors de phases avancées d’évaluation, ce qui avait suscité un regain d’intérêt sur les marchés financiers. Si l’approbation est obtenue, Baxdrostat pourrait représenter une nouvelle arme thérapeutique de premier plan pour des centaines de milliers de patients dans le monde souffrant d’hypertension réfractaire, ouvrant une nouvelle ère dans la prise en charge de cette pathologie.
Abderrahim Derraji - 07 septembre 2025 18:37Le 5 septembre 2025, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié la 24e édition de sa Liste modèle des médicaments essentiels et la 10e édition destinée aux enfants. Ces listes, utilisées par plus de 150 pays pour orienter les politiques d’approvisionnement et de remboursement, recensent les traitements répondant aux besoins de santé prioritaires des populations. La nouvelle mise à jour intègre des médicaments innovants contre le cancer, le diabète, l’obésité, mais aussi contre la mucoviscidose, le psoriasis, l’hémophilie et certains troubles hématologiques. Cette révision résulte de l’évaluation de 59 demandes par le Comité d’experts de l’OMS, aboutissant à l’ajout de 20 médicaments pour adultes et de 15 pour enfants, ainsi qu’à l’élargissement d’indications pour sept produits déjà inscrits. Les listes comprennent désormais 523 médicaments pour adultes et 374 pour enfants. Le cancer, deuxième cause de mortalité mondiale avec près de 10 millions de décès annuels, reste une priorité. Le Comité a évalué sept demandes portant sur 25 anticancéreux et a retenu les immunothérapies de type inhibiteurs de points de contrôle PD-1/PD-L1. Le pembrolizumab a été ajouté en première intention pour le cancer du col de l’utérus métastatique, le cancer colorectal métastatique et le cancer du poumon non à petites cellules métastatique. L’atézolizumab et le cemiplimab sont proposés comme alternatives. Les experts recommandent aussi des stratégies cliniques d’optimisation des doses et d’adaptation des systèmes de santé pour améliorer l’accès et réduire les coûts, en particulier dans les pays à ressources limitées. Concernant le diabète et l’obésité, deux défis sanitaires majeurs touchant plus de 800 millions de diabétiques et un milliard de personnes obèses dans le monde, les analogues du GLP-1 (sémaglutide, dulaglutide, liraglutide) ainsi que le tirzépatide ont été inscrits sur la liste. Ces traitements ont montré leur efficacité dans le contrôle glycémique, la réduction des complications cardiovasculaires et rénales, ainsi que la perte de poids. Leur accès demeure toutefois limité en raison de prix élevés. L’OMS insiste sur la nécessité de favoriser la concurrence générique et de cibler les patients les plus à risque pour maximiser l’impact en santé publique. Cette actualisation confirme le rôle central des listes de l’OMS, établies depuis 1977, comme référence mondiale pour guider les politiques de santé et améliorer l’accès équitable aux médicaments. L’Organisation appelle à une forte volonté politique et à une coopération multisectorielle pour garantir que ces traitements essentiels soient accessibles à toutes et à tous.
DERRAJI - 07 septembre 2025 18:34Depuis une dizaine de jours, les médias ont largement relayé l’information concernant le retrait de lots des deux présentations de la spécialité Ludiomil [1]. L’angle adopté par certains auteurs reflète souvent une approche orientée vers le sensationnel et le «buzz», alors qu’il s’agit en réalité d’une démarche simple et essentielle, mise en place par les autorités sanitaires pour garantir la sécurité maximale des patients lors de l’utilisation des médicaments. En effet, dans le secteur du médicament, la sécurité est un élément clé. Si les procédures d’autorisation de mise sur le marché (AMM) assurent que seuls des produits conformes parviennent dans les pharmacies et les hôpitaux, il subsiste toujours un risque qu’une anomalie survienne au cours de la chaîne de production ou de distribution, pouvant affecter la qualité du médicament. C’est précisément dans de telles situations qu’interviennent les retraits de lots, véritables mesures de protection de la santé publique. Un retrait de lot correspond à l’opération par laquelle un fabricant ou une autorité sanitaire décide de retirer du marché un ou plusieurs lots d’un médicament. Les causes sont multiples: présence d’une impureté au-delà des seuils autorisés, problème de stabilité ou de stérilité, défaut de conditionnement, dosage incorrect ou encore non-conformité réglementaire détectée après commercialisation. Dans certains cas, l’alerte provient des systèmes de pharmacovigilance, lorsqu’un effet indésirable inattendu est rapporté et peut être imputé à un défaut de fabrication. La Loi 17-04 portant code du médicament et de la pharmacie stipule dans son article 119 que «tout pharmacien responsable d'un établissement pharmaceutique industriel ou d'un établissement pharmaceutique grossiste répartiteur qui a connaissance, après commercialisation d'un lot de médicaments, d'un incident ou accident survenu lors de la fabrication, de l'importation ou de la distribution, susceptible d'entraîner un risque pour la santé publique, doit immédiatement faire cesser toute distribution du ou des lots incriminés, procéder à leur rappel et en faire déclaration à l'administration». L’importance de ces retraits ne saurait être sous-estimée. Ils constituent une barrière ultime de sécurité pour les patients. Dans un contexte où la fabrication des médicaments est mondialisée substances actives produites sur un continent et conditionnement sur un autre - le risque d’incident demeure constant. Procéder rapidement à un retrait ciblé permet d’éviter que des produits défectueux ne continuent à être utilisés. Cependant, retirer un lot n’est pas une opération simple. Elle requiert une logistique rigoureuse et une communication claire. Les laboratoires doivent être capables de tracer chaque lot distribué, depuis l’entrepôt jusqu’à l’officine ou l’hôpital. Les pharmaciens, pour leur part, doivent isoler immédiatement les lots concernés, informer les patients si nécessaire, et retourner les produits à leurs fournisseurs. Pour le patient, un retrait peut être source d’inquiétude et de perte de confiance. C’est pourquoi la transparence est primordiale. Les autorités sanitaires, comme l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé (AMMPS), jouent un rôle central en évaluant la gravité du défaut, en déterminant le niveau d’urgence, en diffusant rapidement l’information aux professionnels et au public. Elles doivent aussi associer tous les acteurs, pharmaciens compris, afin de définir si besoin des alternatives thérapeutiques. En définitive, le retrait de lot n’est pas un signe de faiblesse du système, mais bien une preuve de sa solidité. Il illustre la capacité des autorités et des industriels à détecter, corriger et prévenir les risques. Même s’il peut générer des perturbations, ce mécanisme reste une garantie indispensable pour préserver la confiance des patients dans le médicament. Source : lien
Abderrahim Derraji - 01 septembre 2025 08:31Dans un point d’information du 29 août 2025, l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé (AMMPS) annonce l’interdiction de la mise sur le marché, de la fabrication, de l’importation, de la distribution et de l’utilisation des produits cosmétiques contenant de l’oxyde de diphényl triméthylbenzoyl phosphine (TPO). Cette substance, employée comme photo-initiateur dans certains vernis et gels pour ongles durcissant sous lampe UV, suscite de vives inquiétudes sur le plan toxicologique. À la suite d’une évaluation scientifique approfondie et conformément aux normes internationales, il a été démontré que l’exposition répétée au TPO peut présenter des risques pour la santé. Face à ce constat, l’AMMPS a décidé de retirer ces produits du marché afin de renforcer la protection des consommateurs et d’harmoniser la réglementation marocaine avec les standards internationaux. Les professionnels du secteur de la beauté sont tenus d’arrêter immédiatement l’utilisation et la commercialisation de tout produit contenant cette substance. De leur côté, les consommateurs sont invités à vérifier attentivement les compositions de leurs vernis et gels pour s’assurer de leur conformité. Par cette mesure, l’AMMPS réaffirme sa mission de veille sanitaire et de protection de la santé publique, tout en appelant à une application stricte de cette décision par l’ensemble des acteurs concernés.
Abderrahim Derraji - 01 septembre 2025 08:26Une étude récente menée par l’Université Harvard et publiée le 6 août 2025 dans la revue «Nature», avance qu’une carence naturelle en lithium dans le cerveau pourrait être l’un des premiers signes de la maladie d’Alzheimer. Cette découverte relance l’espoir d’un traitement capable de ralentir la progression de cette maladie, sachant qu’aucune thérapie curative n’existe à ce jour. La maladie touche près de 400 millions de personnes dans le monde et représente la majorité des cas de démence, un enjeu d’autant plus préoccupant que l’espérance de vie ne cesse d’augmenter. Les chercheurs ont comparé des tissus cérébraux de personnes en bonne santé avec ceux de patients atteints d’Alzheimer. Ils ont observé une concentration significativement plus faible en lithium chez ces derniers. Le métal semble piégé dans les plaques amyloïdes, ces amas protéiques qui s’accumulent autour des neurones et perturbent leur fonctionnement, entraînant les troubles cognitifs caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. Pour vérifier ce lien, des souris privées de lithium ont été étudiées. Lorsqu’un rééquilibrage de ce métal a été introduit, les chercheurs ont constaté une diminution des lésions cérébrales et une amélioration de la mémoire, même lorsque la maladie était déjà avancée. Ces résultats renforcent l’idée que le lithium joue un rôle spécifique dans le développement de la pathologie, contrairement aux autres métaux analysés dans le cerveau de personnes âgées. Le lithium est déjà utilisé en psychiatrie, notamment comme stabilisateur de l’humeur dans le traitement des troubles bipolaires et de la schizophrénie. Sa connaissance médicale pourrait accélérer la mise en place d’éventuels essais cliniques pour évaluer son efficacité dans la prévention de la maladie d’Alzheimer. Toutefois, les experts restent prudents. Les résultats obtenus chez l’animal ne garantissent pas leur efficacité chez l’être humain. De plus, une utilisation incontrôlée du lithium pourrait être dangereuse, car ce métal est toxique à haute dose. Le recours éventuel à ce traitement nécessitera des essais rigoureux pour en définir l’efficacité et la sécurité. Actuellement, plus de 150 essais cliniques sont en cours dans le monde pour tenter de développer de nouveaux traitements. Les pistes réellement prometteuses restent rares. L’un des médicaments les plus récents, le Leqembi, a été approuvé en Europe en avril 2025 après son autorisation aux États-Unis. Administré à un stade précoce, il permettrait de ralentir la progression de la maladie d’environ 27 %, mais son coût élevé et ses effets secondaires suscitent encore des débats. En attendant de véritables avancées thérapeutiques, les spécialistes rappellent que la prévention demeure la meilleure arme. Le maintien d’une activité intellectuelle régulière, une bonne hygiène de vie et un environnement social riche contribuent à retarder l’apparition des premiers symptômes et à améliorer la qualité de vie des personnes âgées.
Abderrahim Derraji - 01 septembre 2025 08:21