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MARGES COMMERCIALES DU PHARMACIEN

La profession pharmaceutique connaît une effervescence sans précédent depuis que les pharmaciens ont appris que leurs marges risqueraient d’être revues à la baisse. À vrai dire, leurs appréhensions ont commencé depuis la publication du dernier rapport de la Cour des comptes.
Ce document très intéressant de 147 pages, indique que les pharmaciens perçoivent deux marges sur les médicaments : 47% et 57% et deux forfaits : 300 DH et 400 DH.
La Cour des comptes recommande au ministère de la Santé et de la protection sociale de «mettre en place une politique pharmaceutique nationale axée sur le développement de la production nationale, et de revoir les processus d’autorisation, de contrôle et de fixation des prix des médicaments, notamment les délais réglementaires d’octroi des AMM (Autorisation de mise sur le marché) et les méthodes de fixation et de révision des prix, de manière à garantir leursdisponibilité et accessibilité économique continues».
Pour rappel, le Décret 2-13-852 relatif aux conditions et aux modalités de fixation du prix public de vente des médicaments fabriqués localement ou importés a été publié le 18 décembre 2013. Ce texte de loi, qui a été élaboré en commun accord entre toutes les composantes du secteur et le ministère de la Santé, stipule que les pharmaciens d’officine abandonnent leur marge sur les médicaments onéreux qui était de 30%. En contrepartie, leur marge sur la première tranche T1 (Médicaments dont le prix public de vente – PPV) est inférieure à 280,60 DH) passera de 30 à 34%.
Depuis 2014, le pharmacien ne perçoit plus qu’un forfait de 300 DH sur les produits dont les PPV sont compris entre 962,70 DH et 2.875 DH et un forfait de 400 DH quand le PPV est supérieur à 2.875 DH.
Et étant donné que l’article 2 du Décret 2-13-852 stipule que les PPV doivent être calculés à partir du prix fournisseur hors taxes (PFHT), l’administration a été amenée à définir un coefficient multiplicateur pour garantir au pharmacien d’officine une marge opérationnelle fixe de 34% pour la première tranche (T1). Ce coefficient multiplicateur, qui est en réalité une variable d’ajustement, est de 0,572 (57,2%), sachant que le PPV = [PFHT] × 11%+PFHT × coefficient multiplicateur.
Lors des négociations qui ont précédé l’adoption du Décret 2-13-852, ce facteur a été arrondi à 57% et la marge sur les médicaments de la tranche T1 est passée de 34 à 33,93%.
Pour ce qui est des médicaments de la deuxième tranche et dont les PPV sont compris entre 280,60 DH et 962,70 DH, ce coefficient multiplicateur est de 47%, ce qui correspond à une marge opérationnelle du pharmacien de 29,75%. En réalité, la marge nette du pharmacien ne dépasse guère les 10% si on prend en considération la totalité des charges de la pharmacie.
En d’autres termes, il y a eu une confusion entre la marge des pharmaciens et les coefficients multiplicateurs.
En plus de cette confusion sur les marges largement relayée par la presse, les marges des pharmaciens ont été comparées avec les marges des pharmaciens exerçant dans d’autres pays.
Certes, les comparaisons peuvent être riches en enseignements, mais à condition de comparer ce qui est comparable. Dans ce cas de figure, on ne peut pas parler de la marge commerciale sans citer les autres sources de revenu des pharmaciens exerçant dans les autres pays.
Si on prend le cas de la France par exemple, le pharmacien reçoit une rémunération sur l’activité de dispensation qui est sous forme de marge comme c’est le cas au Maroc. Il perçoit en plus une rémunération conséquente sur l’activité de dispensation sous forme d’honoraires et une rémunération pour mission de santé publique.
L’Hexagone, qui a adopté une approche dont la finalité est de «désensibiliser» la rémunération des pharmaciens des prix des médicaments, a prévu d’autres rémunérations pour le pharmacien d’officine : une rémunération pour mission de santé publique, des honoraires liés à l’ordonnance dite complexe, un honoraire d’exécution d’une prescription comportant un ou plusieurs médicaments spécifiques, un honoraire à l’ordonnance pour les enfants de moins de 3 ans et les patients âgés de plus de 70 ans, des honoraires pour accompagnement pharmaceutique des patients sous traitements anticancéreux oraux, un honoraire pour le service de garde qui s’ajoute à l’indemnité forfaitaire de garde, etc.
Or, au Maroc, seule existe la rémunération sous forme de marges commerciales (ou forfaits) et qui plus est sur un chiffre d’affaires insignifiant si on le compare au chiffre d’affaires réalisé par les pharmaciens des pays cités.
Faut-il le rappeler, l'ancien ministre de la Santé, El Houssaine Louardi, était également persuadé que le problème de l’accès aux médicaments était lié à leur prix. Mais comme l’avaient prédit plusieurs experts, le Décret 2-13-852 adopté en 2013 en obligeant toutes les composantes du secteur à faire des concessions, n’a eu que très peu, ou pas d’effet, sur la consommation des médicaments au Maroc. On espère que la généralisation de la couverture médicale permettraitd'améliorer l'accès aux médicaments.
Aussi, le Maroc, qui réalise des performances dans beaucoup de secteurs et qui s’est engagé à généraliser la couverture médicale universelle, ne peut pas se hasarder à prendre des décisions pouvant impacter irrémédiablement un secteur qui a fait preuve d’une résilience peu commune lors de la pandémie Covid-19.
Toute tentative de réduction de la marge du pharmacien qui ne prend pas en considération la viabilité de l’officine ne peut aboutir qu’à un échec de la politique pharmaceutique nationale. Les pharmaciens d’officine, qui jouent un rôle que bon nombre de donneurs d’ordres semblent ignorer, ne sont pas prêts à faire d'autres concessions. Les semaines à venir risquent d'être mouvementées. Et comme l’a dit un pharmacien sur les réseaux sociaux : «Il vaut mieux baisser les rideaux quelques jours, pour ne pas avoir à le faire pour toujours !»
ELECTIONS ORDINALES

Le Conseil du gouvernement, réuni le 16 mars 2023, a adopté le projet de Décret-loi 1-23-1 édictant des dispositions relatives à l'organisation des élections des Conseils régionaux.
Contrairement à El Houssaine Louardi qui avait dissous les deux Conseils régionaux en se basant sur les dispositions prévues par le Dahir de 1976, le ministre de la Santé et de la protection sociale actuel a préféré nommer une commission administrative qui va être chargée de préparer les élections des deux Conseils régionaux des pharmaciens d’officine dans un délai de 6 mois.
En faisant de la sorte, la tutelle évite ainsi de geler «l’activité» des deux Conseils régionaux des pharmaciens d'officine durant la période de transition qui va durer au moins six mois. Les conseillers actuels continueront de ce fait à jouir de toutes leurs prérogatives à l’exception des inscriptions aux tableaux des Conseils de l’Ordre et des Conseils disciplinaires.
Ce Décret va ainsi mettre fin à une situation de non-droit qui a porté préjudice à la profession pharmaceutique et à tout le secteur du médicament et de la pharmacie durant plus de 4 ans.
On espère que la rédaction du projet de régionalisation prendra en considération ces dépassements pour que la profession et le secteur n’aient plus à revivre le même cauchemar.
Joëlle Ciocco Paris

Les inspections menées par l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM – France) en lien avec la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF – France) ont révélé que la société Capital Joëlle Ciocco ne respectait pas la réglementation des produits cosmétiques.
Les contrôles effectués ont également démontré que certains produits préparés spécifiquement pour des clients contenaient de la bétaméthasone qui entre dans la composition de médicaments et qui ne peut être utilisée que dans le cadre d’une prescription médicale.
Suite à ces inspections, l’ANSM a suspendu la fabrication, la mise sur le marché, la publicité, la distribution et l’utilisation des produits cosmétiques de la marque Joëlle Ciocco Paris, les produits cosmétiques préparés spécifiquement par la société Capital Joëlle Ciocco et les produits préparés spécifiquement contenant de la bétaméthasone.
L’ANSM a également demandé à la société Joëlle Ciocco Paris de retirer de la vente l’ensemble de ses produits.
PHOLCODINE
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Par une note d’information datée du 16 mars 2023, la Direction du médicament et de la pharmacie indique que les autorisations de mise sur le marché (AMM) des spécialités à base de pholcodine sont suspendues et tous les lots contenant la pholcodine doivent être retirés du marché marocain.
La DMP indique que cette décision a été prise conformément aux recommandations de la Commission nationale de pharmacovigilance en raison d’un risque d’allergie croisée avec les curares.
La DMP invite les médecins à ne plus prescrire ces spécialités et les pharmaciens d'officine à ne plus les conseiller, ni les dispenser.
Cette direction du ministère de la Santé indique également qu’en cas d’anesthésie et/ou utilisation du curare, les professionnels de santé doivent s’enquérir de la consommation de médicament contenant la pholcodine par les patients afin d’éviter tout risque d'allergie.
Spécialités à base de pholcodine commercialisées au Maroc : lien
MESUSAGES

Tous les jours que Dieu fait, les médicaments sauvent des vies. On doit en grande partie l’augmentation de l’espérance de vie aux différentes classes thérapeutiques mises sur le marché. Seulement, les médicaments peuvent également s’avérer dangereux s’ils sont mal utilisés, et les mésusages ne datent pas d’aujourd’hui.
En effet, le médecin et philosophe suisse Paracelse disait : «Tout est poison, rien n’est poison, c’est la dose qui fait le poison». Cette citation, qui pourrait s’appliquer à la majorité des médicaments, explique la méfiance des professionnels de santé vis-à-vis des mésusages des médicaments en général, et de celui de certaines spécialités en particulier.
Cette utilisation intentionnelle et inappropriée d’un médicament, non conforme à l’autorisation de mise sur le marché ou à l’enregistrement, ainsi qu’aux recommandations de bonnes pratiques, peut être responsable d’effets indésirables ayant un réel impact sur la qualité de vie des patients.
Un des exemples de ces mésusages les plus connus au Maroc est l’utilisation larga manu de la cyproheptadine comme orexigènes. Les corticoïdes, qui sont des médicaments à prescription obligatoire, peuvent être utilisés dans ce but,mais ils sont difficiles à avoir sans ordonnance.
Les benzodiazépines dont l’apport dans certaines pathologies est indiscutablefont également l’objet de mésusages. La dépendance que cette classe thérapeutique engendre combinée à son usage supposé «récréatif», explique l’engouement de certains usagers et des trafiquants pour ces médicaments dont la dispensation a fait basculer des pharmaciens du statut d’honorables professionnels de santé à celui de «trafiquants de substances illicites».
Les utilisateurs de ces substances qui ont de plus en plus de mal à se les procurer essayent d’autres recettes qui sont utilisées dans d’autres comme le tramaldol. Les sirops à base de codéine qui sont à prescription facultative sont associés aux antihistaminiques et, depuis peu, à la cyproheptadine qui compte,de ce fait, un mésusage de plus !
Les pharmaciens et leurs aides font de leur mieux pour juguler ces usages déviants même si les notifications de ces mésusages au Centre marocain de pharmacovigilance ne sont pas systématiques. Malheureusement, et en l’absence d’ordonnances infalsifiables et/ou de plateformes permettant de vérifier l’authenticité des ordonnances, de fausses prescriptions peuvent échapper à la vigilance du pharmacien et de ses aides sans compter que le climat de suspicion qui prévaut peut malheureusement priver de vrais patients de leurs traitements…
Autres articles
Par un avertissement rendu public le 8 mars 2023, la Confédération des Syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM) reproche à l’arrondissement de Sbata de faire «l’exercice illégal de la pharmacie». Le courrier en question mentionne de nombreux dépassements constatés par cette représentation syndicale. En effet, la CSPM a relevé, dans son écrit, plusieurs faits qu'elle considère comme des violations de la Loi 17-04 portant Code du médicament et de la pharmacie, à commencer par les appels d’offres lancés par cette administration. À cela, s’ajoutent plusieurs infractions, entre autres, le stockage des médicaments et leur distribution dans les locaux dudit arrondissement. Et aussi invraisemblable que ça puisse paraître, l’annonce de la disponibilité des médicaments a été faite moyennant un affichage des photos de leurs boîtes sur un écran placé sur la devanture de l’arrondissement. Après avoir énuméré dans son «courrier-avertissement» la totalité des griefs constatés et qui ont mis en rogne les pharmaciens, la CSPM a signifié à l'arrondissement de Sbata de se conformer aux lois en vigueur dans un délai de 8 jours. Dans le cas contraire, la CSPM se réserve le droit d’entamer une procédure en justice afin de faire valoir les droits des pharmaciens.
Aiderahim DERRAJI - 12 mars 2023 21:27L’Université Mohammed VI des sciences et de la santé (UM6SS) et les laboratoires Laprophan viennent de lancer la deuxième édition du cycle de formation «Compétences pratiques en officine». Ce cursus innovant permettra à plus de 350 aides-pharmaciens représentant les différentes régions du Royaume de bénéficier d’une formation de bonne facture axée sur le bon usage du médicament et sur les compétences du métier en officine. Cette deuxième édition, qui fait suite à une première édition réussie si l'on juge par l’engouement qu'elle a suscité auprès des aides-pharmaciens, répond à un impératif de santé publique et contribue à améliorer les compétences des collaborateurs en pharmacie avec à la clé une meilleure prise en charge des patients. Sous la supervision du pharmacien d’officine, l’aide-pharmacien est un maillon indispensable dans la chaîne de dispensation du médicament et joue un rôle social de premier ordre dans l’interaction au quotidien avec les patients. Cette formation vise aussi à permettre aux aides-pharmaciens de jouer pleinement le rôle qui leur incombe dans l'orientation et le conseil aussi bien dans la dispensation des ordonnances médicales que dans la prévention des situations courantes de mésusage et d’interactions médicamenteuses, en particulier chez certaines populations à risque. L’une des grandes nouveautés de cette deuxième édition est l’intégration d’un module spécifique dédié aux réseaux sociaux et à l’information médicale sur Internet. Ce module revêt une importance capitale pour aider les collaborateurs en pharmacie à mieux utiliser les données médicales disponibles sur la Toile et connaître les limites de l'utilisation des réseaux sociaux. «Par souci de renforcement de ce savoir-faire, le programme retenu pour cette formation a considéré la diversité des tâches assurées par l’aide-pharmacien et nous aurons l’occasion pendant les prochaines éditions del’enrichir davantage», a affirmé professeur Lhousaine Balouch, doyen de la Faculté de pharmacie de l’UM6SS. De son côté, Dr Othmane Boumaalif, directeur médical des laboratoires Laprophan, a précisé que cette formation est une contribution à une dispensation du médicament conforme à la réglementation en vigueur et aux bonnes pratiques et permettra aux aides-pharmaciens, sous la supervision du pharmacien, de faire face aux différentes situations d’interaction avec les autres professionnels de la santé notamment les médecins.
Abderrhim DERRAJI - 12 mars 2023 21:25Dans un point d’information mis en ligne le 2 mars 2023, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM – France) a indiqué qu'un comité d’experts composé de représentants de personnes traitées par des progestatifs et de professionnels de santé a élaboré des recommandations à même d’encadrer le risque de méningiome chez les utilisatrices des progestatifs suivants : Médrogestone (Colprone), progestérone à 100 mg et 200 mg (Utrogestan et génériques), dydrogestérone (Duphaston) et dienogest (génériques de Visanne). Cette initiative a été prise en attendant les résultats d’études épidémiologiques en cours. Ces traitements sont indiqués dans plusieurs pathologies gynécologiques comme l'endométriose, les fibromes, les règles particulièrement longues et/ou abondantes, les troubles du cycle). Ils sont également administrés comme traitement hormonal substitutif (y compris la ménopause) et aussi en obstétrique (stérilité par insuffisance lutéale, avortements à répétition). Dans son point d’information, l’ANSM a indiqué qu’entre 2019 et 2020, des études épidémiologiques successives ont révélé un risque de méningiome, qui augmente avec la dose reçue, pour trois progestatifs (Androcur, Lutenyl, Lutéran et génériques). Ces travaux ont poussé l’Agence française à mettre en place de nombreuses mesures visant à limiter ce risque. Dans le cadre de la surveillance renforcée que l’ANSM mène sur l’ensemble des progestatifs, elle a observé des cas de méningiome survenus lors de traitements par d’autres progestatifs. Et c’est ce qui l’a poussée à réunir un comité scientifique temporaire (CST) composé de représentants de personnes traitées ainsi que de professionnels de santé pour élaborer des recommandations sur les conditions d’utilisation des progestatifs, autres que ceux à base d’acétate de cyprotérone (ACP), nomégestrol (ANMG) et chlormadinone (ACM), au regard du risque de méningiome. En faisant de la sorte, l’ANSM essaye d’éviter de priver de ces traitements les personnes pour lesquelles ces traitements sont justifiés. Le CST estime qu’un effet «classe» des progestatifs sur le risque de méningiomes ne peut être exclu et a établi de premières recommandations afin de limiter ce risque en attendant que les études épidémiologiques menées par Epi-Phare confirment ou infirment ce risque. Parmi les cas de méningiomes déclarés sous traitement progestatif, ceux rapportés avec la médrogestone (Colprone) et la progestérone à 100 mg et 200 mg (Utrogestan et génériques) sont particulièrement suggestifs d’un rôle de ces médicaments compte tenu de la stabilisation ou la régression tumorale à l’arrêt du traitement. Ainsi, le résumé des caractéristiques du produit (RCP) et la notice de Colprone viennent d’être mis à jour afin d’y faire figurer le risque de méningiome. De plus et étant donné que la progestéroneà 100 mg et 200 mg est également utilisée dans les autres pays de la communauté européenne, l’ANSM a demandé à ce que ce sujet fasse l’objet d’une discussion par le PRAC (Pharmacovigilance Risk Assessment Committee). Recommandations préliminaires concernant l’utilisation des progestatifs médrogestone (Colprone 5 mg), progestérone 100 ou 200 mg (Utrogestan et génériques), dydrogestérone (Duphaston 10 mg) et dienogest (génériques de Visanne 2 mg) : • En cas d’antécédent de méningiome ou de méningiome existant, l’introduction d’un traitement progestatif est contre-indiquée, sauf exception à évaluer en réunion de concertation pluridisciplinaire (constituée de gynécologue et/ou endocrinologue et neurochirurgien) sur la base du rapport bénéfice/risque individuel pour les personnes traitées et de la présence ou non d’alternatives thérapeutiques. • La prescription d’un nouveau progestatif en relais d’un traitement antérieur par acétate de cyprotérone, de chlormadinone ou de nomégestrol n’exclut pas le risque de méningiome, sans que l’on puisse pour le moment le déterminer. Il est nécessaire, avant toute nouvelle prescription ou switch entre progestatifs, de vérifier l’ensemble des progestatifs déjà utilisés et leur durée d’utilisation. • Le traitement doit être prescrit à la dose minimale efficace avec une durée d’utilisation la plus courte possible. • L’intérêt à poursuivre le traitement doit être réévalué régulièrement (tous les ans), notamment aux alentours de la ménopause, le risque de méningiome augmentant fortement avec l’âge. • Une IRM cérébrale devra être réalisée en cas de signes cliniques neurologiques évocateurs d’un méningiome (maux de tête, troubles de la vision, du langage, de la mémoire et de l’audition, nausées, vertiges, convulsions, perte de l’odorat, faiblesse ou paralysie).
Abderrahim DERRAJI - 12 mars 2023 21:22Les participants à la 20e édition du Salon Officine Expo, qui s’est tenu les 24 et 25 février courant à Marrakech, ont pu suivre une table ronde très intéressante qui a été dédiée à l’harmonisation des enregistrements des produits de santé en Afrique, ainsi qu’à la présentation de l’Agence africaine du médicament (AMA). En guise d’introduction, M. Karim Smine, modérateur de cette table ronde, a rappelé la volonté manifestée par les nations africaines pour faciliter l’accès aux médicaments et aux produits de santé. Cette volonté s’est concrétisée sur le terrain par la mise en place de l’AMA. Selon cet expert en industrie pharmaceutique et en santé publique, cette Agence constitue un élément clé pour que les pays africains puissent atteindre la souveraineté en médicaments et en produits de santé. Cette souveraineté s’avère aujourd’hui inéluctable surtout depuis que la pandémie Covid-19 a révélé l’incapacité de certains pays africains à subvenir aux besoins de leurs populations en médicaments et en dispositifs médicaux. M. Smine a également rappelé que le Maroc ne cesse de multiplier les initiatives afin de garantir un accès équitable aux soins à toutes ses populations. La couverture médicale généralisée et les réformes du système de santé constituent deux exemples concrets qui traduisent cette volonté. Par ailleurs, d’importants investissements ont permis au Maroc de se doter de nouveaux sites de production de médicaments. Ces sites permettront au Royaume de subvenir à ses besoins en médicaments. Une partie de la production de ces nouveaux sites pourrait être exportée vers les autres pays africains partenaires. Après cette introduction, le Dr Michel Sidibé, envoyé spécial de l'Union africaine (UA) pour l'Agence africaine du médicament, a fait un exposé par lequel il a mis en exergue les insuffisances dont souffrent les pays africains en matière d’accès aux produits médicaux. Il a également présenté les grandes lignes de la stratégie adoptée par les pays africains pour garantir un accès équitable aux soins. Cet ancien ministre de la Santé du Mali a également fait part à l’assistance de l’état d’avancement de la mise en place de l’AMA, une autorité continentale qui va contribuer, entre autres, à l’harmonisation de la réglementation pharmaceutique en Afrique. Selon le Dr Michel Sidibé, les leaders politiques, les acteurs de l’industrie pharmaceutique, les chercheurs, les patients et les acteurs de la société civile s’accordent tous sur la nécessité de renforcer la production des produits médicaux en Afrique. La création de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) constitue également une réelle opportunité pour le Continent, sachant qu’il s’agit d’un marché de 1,3 milliard de personnes. Ce chiffre pourrait atteindre 2,5 milliards d’ici 2050. Les volumes importants de médicaments qui seront échangés à travers la Zlecaf permettront une économie d’échelle et une réduction des coûts. Il en est de même pour l’harmonisation de la législation et la simplification des procédures, notamment douanières. Pour le Dr Michel Sidibe, il est temps pour les pays africains d’opter pour un nouveau paradigme de leurs systèmes de santé, dont les vulnérabilités ont été mises à nu par les dernières pandémies. Durant la pandémie Covid-19, le taux de couverture vaccinale en Afrique n’a pas dépassé les 15%. Cela s’explique par la dépendance des pays africains aux pays producteurs de vaccins. Le nombre élevé d’intermédiaires est un facteur à prendre en considération. Ce nombre impacte le prix du médicament en Afrique. Paradoxalement, ce sont les pays africains les moins riches qui supportent les coûts de plus en plus élevés d’approvisionnement ! Aujourd’hui, il faut analyser tous ces facteurs et prendre les décisions qui s’imposent pour favoriser la production locale de médicaments et réduire la dépendance de l’Afrique vis-à-vis des pays producteurs de médicaments. D’après Dr Michel Sidibé, la souveraineté est une exigence du moment et c’est le seul moyen qui nous permettra de réduire le gap et d’aboutir à des systèmes de santé équitables pérennes et efficaces. Les nations africaines devraient investir dans le capital humain. L’expertise technique et l’innovation conditionnent le développement de la recherche clinique en Afrique. La collaboration entre les grandes régions d’Afrique et les autres régions du monde, l’exploitation des datas et l’intelligence artificielle sont des domaines auxquels les nations africaines devraient s’intéresser. D’autres défis se profilent à l’horizon comme les droits intellectuels, le transfert de technologie et la digitalisation des hôpitaux. Le développement d’une industrie locale reste également tributaire d’un environnement réglementaire adéquat qui ne peut être garanti en l’absence d’autorités sanitaires nationales fortes. Sans réglementation adéquate, la mise en place de la couverture médicale universelle sera compromise et on risque d’hypothéquer l’émergence de système de santé performant et résiliant. L’harmonisation de la réglementation pharmaceutique en Afrique nécessite en plus des Agences nationales de médicaments, une harmonisation entre des cinq grandes régions d’Afrique. Il faut également adopter les procédures internationales comme les procédures opérationnelles normalisées (SOP). Au niveau du Continent, l’AMA a été créée pour améliorer l’accès aux produits de santé de qualité et favoriser le déploiement de la couverture médicale sanitaire généralisée. Cette approche permettra de se prémunir contre les marchés parallèles de médicaments de qualité inférieure ou contrefaits. Dans son intervention qu’elle a effectuée à distance, le Dr Margareth Ndomondo Sigonda, coordinatrice de l'Agence NEPAD, a rappelé que le projet d’AMA est devenu une réalité et c’est le Rwanda qui va abriter son siège. Dix commissions techniques ont été formées. Les pays maghrébins sont malheureusement peu impliqués dans les structures actuelles de l’AMA. Ce sont plutôt les pays anglophones ayant un niveau de maturité 3 qui sont aux commandes. Il s’agit de la Tanzanie, le Ghana, le Nigeria et l’Égypte. La banque mondiale, la banque africaine de développement, la Communauté européenne et d’autres structures sont disposées aujourd'hui à accompagner l’Afrique pour garantir l’émergence d’une industrie locale. L’intervention du Dr Margareth Ndomondo Sigonda a été suivie par celle du directeur du médicament et de la pharmacie, Dr Aziz Lamrabti, qui a axé son intervention sur les efforts déployés par le Royaume afin de généraliser la couverture médicale. Il a également rappelé à l’assistance les réformes en cours qui ont permis la création de la Haute Autorité de la santé, l’Agence marocaine des médicaments et des produits de santé, les Groupements sanitaires territoriaux de la santé, et l’Agence du sang et des dérivés sanguins. Il a aussi souligné les efforts consentis pour revaloriser les ressources humaines et garantir une digitalisation efficiente du système de santé. Dr Aziz Lamrabti a conclu son allocution en indiquant que le Maroc s’engage à collaborer avec les autres autorités sanitaires du continent africain pour améliorer l’accès aux médicaments, aussi bien aux Marocains qu’aux autres pays africains. La dernière présentation a été assurée par Dr Mohamed El Bouhmadi, président de la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutiques (FMIIP). Dr Mohamed El Bouhmadi a démarré son allocution l’extrait du Discours prononcé par le Souverain en 2014 à Abidjan : «L'Afrique doit faire confiance à l'Afrique. Dans le cadre d'une coopération décomplexée, nous pourrons, tous ensemble, construire le futur». Après avoir énuméré des indicateurs du marché pharmaceutique marocain, le président de la FMIIP a rappelé que l’industrie pharmaceutique marocaine a une vision qui intègre les trois piliers définis par le nouveau modèle de développement : la souveraineté sanitaire, la généralisation de la couverture sociale et le «made in Morocco». Dr El Bouhmadi a indiqué, par ailleurs, que la Coopération Sud-Sud est devenue une réalité. Le Maroc a scellé des partenariats avec les pays de la zone subsaharienne qui permettent à ces pays de s’approvisionner en médicaments qui sortent des chaînes de fabrication marocaines. Les laboratoires marocains ont également investi dans des sites de production de médicaments, notamment au Sénégal, au Rwanda et en Côte d’Ivoire. Il a, cependant, rappelé que des freins d’ordre réglementaire, logistique et financier subsistent. Cet expert a conclu sa présentation en exhortant tous les intervenants à redoubler d’efforts pour permettre d’arrimer le Maroc à l’Agence africaine du médicament. Il a également insisté sur l’importance de doter l’Afrique d’une plateforme de distribution de médicaments indépendante d’autres continents et de prévoir des aménagements au niveau de la loi pour permettre à l’industrie de distribuer en Afrique les produits même s’ils ne sont pas enregistrés au Maroc. Cette conférence, qui a tenu toutes ses promesses, devrait interpeller tous les intervenants pour faire en sorte que l’industrie pharmaceutique marocaine puisse occuper la place qui lui sied au sein du continent africain.
Abderrahim DERRAJI - 05 mars 2023 21:07Deux sociétés canadiennes viennent de décrocher l’autorisation du gouvernement fédéral de produire et de vendre de la cocaïne. Cette autorisation fait suite à l’entrée en vigueur, le 31 janvier dernier, d’une loi dépénalisant la possession et l’usage de certaines drogues dures. Selon la ministre fédérale de la Santé, Carolyn Bennett, désormais et pour une durée de trois ans, un individu qui a en sa possession 2,5 grammes ou moins de certaines substances illicites pour son usage personnel ne sera plus arrêté, inculpé et le produit illicite ne sera plus saisi. Les agents de police qui constatent les faits fourniront aux personnes concernées des informations sur les services de santé et les services sociaux disponibles. Les drogues dépénalisées sont : la cocaïne, la méthamphétamine, la MDMA (3,4-methylenedioxy-methamphetamine), l’héroïne, la morphine et le fentanyl, un opioïde extrêmement puissant très en vogue chez les toxicomanes canadiens et américains. À Vancouver, les autorités ont choisi de lutter contre ce fléau en autorisant deux entreprises, Adastra Labs et Sunshine Earth Labs, à posséder, à produire, à vendre et à distribuer en toute légalité la feuille de coca et la cocaïne dans toute la Colombie-Britannique. Cette province a suivi l’exemple du Portugal qui a dépénalisé la consommation des drogues dures depuis 2001 et l’État de l’Oregon qui a opté pour la même décision depuis 2020. Par une telle mesure, la Colombie-Britanique a préféré adopter une stratégie résolument sanitaire et non punitive pour espérer limiter la consommation des drogues dures, sachant que depuis 2016, près de 11.000 habitants de cette province ont succombé suite à une overdose. Cette décision ne fait cependant pas l'unanimité, le Premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, s’est dit «étonné» par une telle décision. Il a également affirmé qu’il n’avait pas été consulté. «Cela ne fait pas partie de notre plan provincial», a indiqué ce dernier qui appréhende les conséquences de cette décision. Par ailleurs, le ministre fédéral de la Santé a indiqué que les deux sociétés autorisées ne pourront pas vendre directement de la cocaïne aux toxicomanes. La distribution passe obligatoirement par les hôpitaux et les pharmacies agréées.
Abderrahim DERRAJI - 05 mars 2023 21:02D’après un retour d’information sur le PRAC (Comité de pharmacovigilance de l’Agence européenne des médicaments – EMA) de février 2023 publié par l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé – France) le 20 février 2023 et mis à jour le 28 février 2023, la réévaluation des spécialités contenant la pseudoéphedrine a révélé un petit nombre de cas de syndromes d'encéphalopathie réversible postérieure (PRES) et de syndromes de vasoconstriction cérébrale réversible (RCVS). Ces cas ont été identifiés dans les bases de données de pharmacovigilance et dans la littérature médicale. L’ANSM rappelle que la pseudoéphédrine est un vasoconstricteur utilisé pour décongestionner le nez en cas de rhume. Elle se présente sous forme de comprimés, en association avec un antihistamine et antipyrétique (Paracétamol ou ibuprofène). Les médicaments contenant de la pseudoéphédrine présentent un risque connu d'événements ischémiques cardiovasculaires et cérébrovasculaires (effets secondaires liés à une ischémie au niveau du cœur ou du cerveau), comprenant notamment les accidents vasculaires cérébraux et les crises cardiaques. Des contre-indications et des avertissements sont déjà mentionnés sur les notices et le RCP (Résumé des caractéristiques produit) des produits concernés. Fort de cette réévaluation, le PRAC envisage d'examiner les données disponibles et le rapport bénéfices/risques des médicaments concernés. Il décidera ensuite si leurs autorisations de mise sur le marché seront maintenues, modifiées, suspendues ou retirées. Cette décision sera appliquée dans toute l'Union européenne (UE). Spécialités concernées en France : Actifed rhume, comprimé. Dolirhume paracétamol et pseudoéphédrine 500 mg/30 mg, comprimé. Dolirhumepro paracétamol, pseudoéphédrine et doxylamine, comprimé. Humex rhume, comprimé et gélule. Nurofen rhume, comprimé pelliculé. Rhinadvil rhume ibuprofène/pseudoéphédrine, comprimé enrobé. Rhinadvilcaps rhume ibuprofène/pseudoéphédrine 200 mg/30 mg, capsule molle. Actifed rhume jour et nuit, comprimé.
Abderrahim DERRAJI - 05 mars 2023 21:00Dans un point d’information mis en ligne le 1er mars 2023, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé – France) et la Caisse d'assurance maladie (CNAM) rappellent que «l’utilisation du médicament Ozempic (sémaglutide) doit être réservée au traitement du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé. Une surveillance renforcée a été mise en place pour s’assurer que les prescriptions respectent ce cadre d’utilisation». L’Ozempic (sémaglutide) est un médicament à prescription obligatoire indiqué dans la prise en charge du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé. D’après le point d’information diffusé par l’ANSM, des remontées de terrain font état d’une utilisation hors AMM de ce traitement pour perdre du poids. L’ANSM et la CNAM ont tenu une réunion avec les représentants des associations de patients et les représentants des professionnels de santé pour échanger au sujet de ces détournements et de les informer des actions mises en œuvre. L’ANSM et la CNAM ont également mis en œuvre une surveillance active de l’utilisation de cet antidiabétique à travers les données de vente et de remboursement issues du Système national des données de santé (SNDS) et des signalements d’usages non conformes et des déclarations d’effets indésirables aux Centres régionaux de pharmacovigilance. Actuellement, les données de ventes suivies par l’ANSM augmentent de façon progressive depuis la commercialisation d’Ozempic en avril 2019, ce qui est cohérent avec la progression des ventes habituellement observée à la suite de l’arrivée sur le marché d'un nouveau médicament. D’après les données du SNDS relatives à la période 1er octobre 2021-30 septembre 2022 l’utilisation hors AMM ne dépasse pas 1%. L’ANSM a conclu son point d’information en rappelant aux professionnels de santé que : - L'Ozempic doit être prescrit uniquement chez les sujets souffrant de diabète de type 2 insuffisamment contrôlé, conformément à son autorisation de mise sur le marché (AMM). - Le détournement de ce médicament pour perdre du poids a un impact direct sur sa disponibilité pour les patients diabétiques et peut causer, ou accentuer, des tensions d’approvisionnement les privant de ce traitement essentiel. - Ce médicament peut entraîner des effets indésirables, potentiellement graves, tels que des troubles gastro-intestinaux, des pancréatites ou des hypoglycémies.
Abderrahim DERRAJI - 05 mars 2023 20:58Le rideau vient de tomber sur le salon Officine Expo qui s’est tenu les 24 et 25 février au Palais des Congrès Mansour Eddahbi à Marrakech. La première session de ce conclave, qui en est à sa 20e édition, a été dédiée au cannabis thérapeutique, un sujet d’actualité particulièrement depuis l’adoption de la loi n° 13-21 et ses textes d'application. Les différentes présentations prévues à ce sujet par le comité d’organisation ont permis de mieux connaître cette plante utilisée depuis 2737 ans avant Jésus-Christ. Le cannabis connu davantage pour son usage «récréatif» peut dans certaines pathologies constituer une alternative thérapeutique qui a fait ses preuves dans de nombreux pays. M. Mohamed El Guerrouj, gouverneur et directeur général par intérim de l’ANRAC (Agence nationale de réglementation des activités liées au Cannabis), a rappelé que le Royaume s’est doté en juin 2021 de la loi n° 13-21 relative aux usages licites du cannabis. Le décret n° 2-22-159 du 15 chaabane 1443 (18 mars 2022) pris en application de la loi n° 13-21 a également été publié le 31 mars 2022. Ce nouveau cadre juridique limite les zones où peut être cultivé et produit le cannabis aux provinces d’Al Hoceïma, Chefchaouen et Taounate. Seuls les agriculteurs de ces trois régions peuvent produire le cannabis en se conformant à un cahier de charge bien défini. Les activités autorisées sont la culture et la production du cannabis, la création et l’exploitation de pépinières de cannabis, l’exportation des semences et des plants du cannabis, l’importation des semences et des plants du cannabis, la transformation et la fabrication du cannabis, le transport du cannabis et de ses produits, la commercialisation du cannabis et de ses produits, l’exportation du cannabis et de ses produits et l’importation des produits du cannabis. Et comme l’a indiqué Dr Laylae Sentissi, directrice exécutive de la FMIIP (Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutiques), ce nouveau cadre légal «permet le développement des filières du cannabis médical et industriel dans le respect des engagements internationaux du Royaume. Il permet également de mettre en place l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC)». Cette nouvelle loi est considérée comme une véritable opportunité pour le développement des investissements liés au cannabis. Elle pourrait également contribuer à améliorer les conditions de vie de la population engagée dans sa culture. Le marché mondial des activités exploitant le cannabis est estimé à environ 20 milliards de dollars, avec des taux de croissance pouvant atteindre 20 à 30% pour les années à venir. D’après le rapport de l’UNODC (Office On Drugs and Crime), le Maroc produit 700 tonnes de chanvre par an, ce qui le classe parmi les plus grands pays producteurs de cette plante. Selon les chiffres présentés par Dr Sentissi, l’usage médical du cannabis pourrait générer, à lui seul, un revenu annuel estimé à 4,2 milliards. Ce chiffre pourrait atteindre 6,3 milliards d’ici 2028 si le Royaume parvenait à atteindre 10 à 15% du marché européen. Comme l’a indiqué M. Mohamed Guerrouj, l’ANRAC est chargée de la mise en œuvre de la loi relative aux usages licites du cannabis. Elle a comme prérogative de mettre en application la stratégie de l’État marocain dans le domaine de la culture, la production, la fabrication, la transformation, la commercialisation, l’exportation du cannabis et l’importation de ses produits à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles. L’Agence est également chargée de réglementer et d’assurer le suivi et le contrôle de l’ensemble des opérations relatives au cannabis et à ses usages licites. Par ailleurs, l’ANRAC a la délicate mission de veiller à ce que des usages illicites ne viennent pas perturber le circuit licite et compromettre, de ce fait, les engagements internationaux du Maroc. Lors de cette session, cinq brillants orateurs se sont relayés pour séparer le bon grain de l’ivraie et contribuer à mieux connaître le cannabis et les aires thérapeutiques où son rapport bénéfices/risques peut s’avérer intéressant. D’autres tables rondes intéressantes ont également été programmées lors de ce salon, notamment la table ronde «One world, One health» qui a mis en exergue notre vulnérabilité vis-à-vis de notre environnement et des maladies émergentes liées au changement de notre mode de vie ou pouvant se transmettre de l’animal à l’Homme. La pandémie Covid-19 et la fièvre hémorragique à virus Ebola constituent deux exemples qui ont donné du fil à retordre aussi bien à la communauté scientifique qu’aux décideurs politiques. L’environnement, qui a payé un lourd tribut à notre insouciance, nous impose aujourd’hui d’opérer un changement radical dans nos comportements en intégrant des concepts qui préconisent d’intégrer la santé humaine à son environnement comme c’est le cas pour le concept «One world, One health». La mise en veilleuse de certains Objectifs du développement durable explique, en partie, les dérives auxquelles nous assistons. À titre d’exemple, l’utilisation larga manu des antimicrobiens chez les éleveurs de certains pays constitue un des facteurs qui ont contribué à l’émergence de germes mutirésistants. Comme l’a rappelé le Pr Najia Hajjaj Hassouni, qui figure parmi les panélistes de la table ronde «One world, one health», les changements globaux liés à l’activité humaine constituent des menaces sanitaires et modifient les interactions entre les humains, les animaux et leur environnement. Cela devrait nous inciter à adopter des approches intégrées en santé en nous appuyant sur la science dans la gouvernance des sociétés, sachant que pour obtenir une réponse globale, on ne peut faire l’économie d’une coopération internationale. Concrètement, on devrait adopter plus de vigilance vis-à-vis des maladies infectieuses émergentes, lutter efficacement contre la résistance aux anti-infectieux, surveiller étroitement toute perturbation pouvant favoriser l’émergence de nouvelles maladies infectieuses ou non infectieuses et aborder la santé humaine à travers ses multiples déterminants et à partir d’approches systémiques. Dr Raymonde Goudou Coffie, ministre gouverneure du District autonome des Lacs depuis le 18 juin 2021 et ancienne ministre de la Santé de la Côte d’Ivoire, a rappelé l’expérience de son pays qui a eu à faire face à la fièvre hémorragique à virus Ebola. Cette maladie a révélé au grand jour l’importance de la collaboration entre les différents départements d’un même pays pour faire face aux épidémies. Le Dr Horacio Arruda, sous ministre adjoint à la Santé du Québec chargé de la prévention, promotion, planification et protection en Santé publique, a de son côté mis en avant l’approche adoptée par le gouvernement du Québec pour faire face à ces grands bouleversements. En effet, le gouvernement de cette province a décidé d’aborder la santé en s’appuyant sur une approche sociétale intersectorielle et holistique nécessitant une interdisciplinarité et un véritable partenariat entre les différents intervenants. Cette approche est essentielle pour lutter efficacement contre les maladies chroniques comme le diabète de type II dont la prise en charge constitue un vrai défi, sachant que la santé accapare 50% du Budget du Québec. La mise en application de l’approche adoptée par le Québec s’est traduite sur le terrain par l’intégration de la santé dans toutes les politiques. Dans cette stratégie, la concertation a joué un grand rôle en permettant d’optimiser la collaboration entre les différents intervenants. Selon cet expert québécois, le changement climatique, les zoonoses, l’émergence des maladies infectieuses, la résistance aux antibiotiques, la pollution et les perturbations de la biodiversité sont autant de problématiques qui nécessitent un traitement à l’échelle locale, régionale et mondiale. Le Dr Horacio Arruda a conclu son intervention en insistant sur la nécessité de mettre en place des mécanismes garantissant une étroite collaboration entre les professionnels de santé ainsi que des approches à même de réduire les disparités existantes entre les pays, et même au sein d’un même pays. Le Dr Jâafar Heikel, épidémiologiste, professeur de médecine préventive, a abordé l’impact d’une approche cloisonnée sur l’économie de santé. Ce spécialiste des maladies infectieuses et économiste de la santé a rappelé que l’Homme n’est pas à l’abri d’autres épidémies et pandémies et de leur impact sur l’économie. La Covid-19, par exemple, a impacté la prise en charge des maladies chroniques et a entraîné des pertes économiques qui pourraient atteindre 9.000 milliards de dollars. Le Pr Jâafar Heikel a rappelé à l’assistance que des réflexions ont été menées au Maroc au sujet du «One World, one health», approche qui reste tributaire de l’implication de tous les intervenants. D’après cet épidémiologiste, l’efficacité des modèles type «One World, one Health» ne laisse aucun doute à condition de réussir leur déploiement. Plus on tarde à mettre en place les outils de contrôle, plus l’addition sera salée. Le Pr Heikel a conclu sa présentation en exhortant les experts à mettre à la disposition des politiques les données leur permettant de prendre les décisions les plus pertinentes. Faute de quoi, l’approche «ne rien faire», risque de coûter trop cher aux États et à l’humanité. Comme il est de coutume, les organisateurs de cette messe de la pharmacie ont prévu une table ronde dédiée à l’évolution que connaît la profession pharmaceutique à travers le monde. Et cette fois-ci, le comité scientifique a choisi comme thématique «La communication : une expertise nécessaire au développement de la profession». Pour animer cette table ronde, le comité d’organisation a fait appel à des experts qui ont mis en avant l’importance de mener des études pour évaluer l’apport des pharmaciens en tant qu’acteur de premier recours. Ces études sont nécessaires pour anticiper l’évolution de l’exercice officinal qui doit s’adapter en permanence aux besoins des patients. Les organismes professionnels doivent s’investir davantage dans la communication, comme c’est le cas en Suisse, pays où la société faîtière PharmaSuisse multiplie les initiatives qui favorisent, entre autres, l’interprofessionalité comme moyen permettant de garantir des soins adéquats particulièrement aux populations n'ayant pas accès aux soins par manque de ressources humaines. Dr Martine Ruggli, présidente actuelle de PharmaSuisse, a indiqué que les pharmaciens suisses peuvent vacciner depuis 2018. Ils prennent aussi en charge les cystites en s’aidant d’algorithme. Et depuis 2019, ils sont devenus prescripteurs. Durant la pandémie Covid-19, les pharmaciens suisses ont joué un grand rôle en vaccinant les populations et en dépistant le Sars-CoV-2. Dr Dominique Jordan, actuel président de la Fédération internationale de la pharmacie et past president de PharmaSuisse, a exhorté les pharmaciens et leurs instances à générer des données pour mettre en évidence l’apport des nouvelles missions dans le système de santé. Ces missions doivent être pertinentes et génératrices de revenus. Le Dr Dominique Jordan a également rappelé le rôle que peut jouer la FIP pour développer la pharmacie. Celle-ci peut, par exemple, mettre à la disposition des organismes membres des outils pour les faire profiter des expériences menées dans d’autres pays. De leur côté, les structures-membres de la FIP devraient, à leur tour, partager avec la FIP leurs données pour établir des cartographies qui peuvent s'avérer essentielles pour préparer des plaidoyers pour faire évoluer la profession. Le président de la FIP a insisté sur l’importance de la formation et de la qualité des services assurés en officine. Ces deux éléments constituent des prérequis essentiels pour mettre en place l’interprofessionalité. Le Dr Jordan a conclu sa présentation par une note optimiste en soutenant que le 21e siècle sera «Le siècle de la pharmacie» ! Les pharmaciens maghrébins qui continuent à compter les coups auraient bien voulu partager l’optimisme du président de la FIP, mais la réalité de l’exercice est toute autre. Charge à eux d’optimiser le fonctionnement des instances qui les représentent. Celles-ci devraient s’inspirer de structure comme PharmaSuisse qui n’hésite pas à entreprendre des initiatives pour faire connaître le rôle du pharmacien et pour faire évoluer son métier. Les organisateurs de la 20e édition d’Officine Expo ont prévu d’autres thèmes très intéressants qui rentrent dans le cadre de la formation continue des pharmaciens et des thèmes dédiés à l’industrie pharmaceutique et à l’apport de la digitalisation dans le secteur du médicament et de la santé. Une fois de plus, on ne peut que féliciter les organisateurs pour la qualité de la programmation et pour l’organisation exceptionnelle.
Abderrahim DERRAJI - 28 février 2023 16:52Foundation S et le Groupe Franco-Africain d’oncologie pédiatrique (GFAOP) ont organisé, le 22 février 2023 à Rabat, une conférence panafricaine placée sous le thème «Cancers de l’enfant en Afrique: défis, perspectives et solutions». C’est ainsi que des experts du ministère de la Santé et de la Protection Sociale du Royaume du Maroc, de l’OMS (Afrique), de la Société Internationale d’Oncologie Pédiatrique Afrique (SIOP Africa), de professionnels de santé africains ainsi que des représentants du corps diplomatique et des médias ont pris part à deux cessions: «Pourquoi le cancer en Afrique n’est plus une fatalité? » et «Comment améliorer la prise en charge des enfants malades? et le soutien aux familles.» Cette conférence a permis à la Foundation S et au GFAOP de réaffirmer leur engagement à collaborer pour faire aboutir des initiatives communes pour atteindre l’objectif fixé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à savoir atteindre, d’ici 2030, un taux de survie d’au moins 60% pour tous les enfants africains atteints de cancer. La collaboration entre ces deux entités consiste à soutenir les hôpitaux et le personnel médical des pays d'Afrique occidentale et francophone dans leur lutte contre les cancers de l'enfant, en leur proposant des formations dédiées sur l’oncologie pédiatrique, sur l’amélioration des capacités de diagnostics, l’accès aux traitements ou encore les recommandations thérapeutiques pour les 5 cancers pédiatriques les plus fréquents en Afrique. Cette collaboration a été renouvelée en 2022 pour une durée de trois ans. «Le GFAOP est constitué d’un réseau de 24 Unités d’Oncologie Pédiatriques dans 18 pays d’Afrique francophone. Notre objectif est d’augmenter les capacités d’action des équipes pour qu’un maximum d’enfants atteints de cancer soit traité en Afrique francophone, à des coûts accessibles, et que l'on puisse atteindre un taux de guérison d’au moins 60 % des enfants arrivant dans les services spécialisés avec une maladie prise précocement en charge, grâce à un accompagnement structuré. », a déclaré Pr Laila Hessissen, Présidente GFAOP. Contrairement au pays à revenus élevés où plus de 80 % des enfants ayant reçu un diagnostic de cancer à temps guérissent, ce taux chute à 20% dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI). En Afrique sub-Saharienne francophone, au moins 30 % des enfants qui arrivent dans les unités d’oncologie pédiatrique existantes consultent à un stade trop avancé de la maladie pour recevoir un traitement à visée curative, et dans la population hospitalisée, la proportion des enfants qui guérissent reste inférieure à 20 %. Cet écart s’explique par plusieurs facteurs, notamment le manque de formation et d’information sur la curabilité des cancers, l’insuffisance des infrastructures et l’éloignement des centres de soins et le retard au diagnostic. On estime que seul 40% des enfants atteints d’un cancer en Afrique sub-saharienne accèdent à un diagnostic. Pour remédier à cette inégalité, Sanofi a lancé en 2005 le programme My Child Matters (MCM) pour soutenir les enfants atteints de cancer et leurs familles. Aujourd’hui hébergé au sein de Foundation S, MCM vise à améliorer le diagnostic, l’accès aux soins du cancer, l’observance du traitement et à renforcer les systèmes de santé dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. «Depuis 2005, ce sont 140 000 (cent quarante mille) enfants atteints de cancer qui ont été positivement impactés et plus de 41 000 (quarante et un mille) professionnels de santé qui ont bénéficié de formations ciblées en oncologie pédiatrique, au travers 83 projets soutenus par My Child Matters.» a indiqué Dr Isabelle Villadary, Directeur du Programme Cancer des Enfants à Foundation S. En septembre 2022, Foundation S a lancé un nouvel appel à projets. 60 équipes projets ont répondu, dont 24 en provenance d’Afrique. Le Comité d’Experts de My Child Matters, chargé de la sélection finale des projets, rendra sa décision finale à la fin du mois de mars 2023.
Abderrahim DERRAJI - 27 février 2023 12:29Le groupe Lactalis vient d’être mis en examen plus de 5 ans après que des nourrissons aient contracté une salmonellose en consommant des laits infantiles produits par ce groupe. En effet, selon Santé publique France, 36 nourrissons ayant consommé du lait Milumel ou Picot produit par la société Celia Laiterie dans son usine de Craon pour le compte du groupe Lactalis ont contracté cette entérobactérie. L’enquête a abouti à une mise en examen de Lactalis et Celia Laiterie pour tromperie aggravée, blessures involontaires et inexécution de mesures de retrait et de rappel par un juge du pôle Santé publique du tribunal judiciaire de Paris, des infractions pour lesquelles elles encourent jusqu’à 1,5 million d’euros d’amende. Les deux entités ont également été contraintes par le juge d’instruction à consigner 300.000 euros chacune. Les enquêtes menées à l’époque avaient soupçonné de nombreux manquements aux normes de sécurité et un manque de transparence de Lactalis. Tandis que le groupe avançait que les contaminations étaient liées à des travaux entrepris début 2017 dans l’unité de Craon, il a pu être établi que le site était en réalité contaminé par des salmonelles depuis 2005. L’Institut Pasteur avait révélé qu’au moins 25 nourrissons avaient été contaminés par une salmonellose suite à la consommation du lait produit par cette unité entre 2005 et 2016. On reproche également à Lactalis et Celia Laiterie d’autres manquements et leur mauvaise gestion du processus de retrait des lots potentiellement contaminés qui s’est étalé sur plusieurs mois. D’après des journalistes de l’AFP (Agence France Presse), une expertise judiciaire versée au dossier en octobre dernier a conclu que la société Lactalis «a manqué de vigilance voire de clairvoyance vis-à-vis des signaux négatifs répétés qui alertaient sur une perte de sécurité de la fabrication», même si rien ne permet de dire pour l’instant que l’entreprise «aurait commercialisé avant le 1er décembre 2017 des produits en sachant qu’ils étaient contaminés par des salmonelles». Il est à noter que l’affaire Lactalis a été à l’origine d’un renforcement, de la réglementation et des contrôles visant les industriels de l’agroalimentaire en France, notamment à travers la Loi Egalim 2 de 2021. Ces manquements, qui devraient nous interpeller à plus d’un titre, viennent s’ajouter à une commercialisation de préparations pour nourrissons jugée abusive par des experts à travers des articles publiés dans la nouvelle série de la revue «The Lancet». Selon ces publications, l’influence de l’industrie, notamment le lobbying contre les mesures vitales de soutien à l’allaitement maternel, met gravement en péril la santé et les droits des femmes et des enfants. Les mêmes écrits attirent également l’attention sur le pouvoir de l’industrie des préparations pour nourrissons d’influencer les décisions politiques nationales et d’entraver les processus réglementaires internationaux. Par un article mis en ligne le 8 février 2023, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle les conclusions de ces experts et pointe du doigt à son tour les stratégies de commercialisation employées par l’industrie de la préparation pour nourrissons qu’elle qualifié à son tour d’abusives. Le professeur Nigel Rollins, scientifique à l’OMS et auteur d’un article sur la commercialisation des préparations pour nourrissons, recommande des mesures qui doivent être prises dans différents domaines de la société pour mieux aider les mères à allaiter aussi longtemps qu’elles le souhaitent, parallèlement aux efforts visant à lutter une fois pour toutes contre la commercialisation abusive de préparations pour nourrissons. Même si l’allaitement maternel présente des avantages considérables pour les jeunes enfants, à l’échelle mondiale, seule environ la moitié des nouveau-nés sont mis au sein dans l’heure qui suit leur naissance, tandis que moins de la moitié des nourrissons de moins de 6 mois sont exclusivement allaités au sein, conformément aux recommandations de l’OMS. Les auteurs des articles publiés dans la revue britannique «The Lancet» incitent les États, entre autres, à mettre en place des mécanismes pour mettre fin aux stratégies de commercialisation abusives. Ils les invitent également à prendre des mesures plus larges sur les lieux de travail, dans les services de santé, au sein des pouvoirs publics et des communautés pour soutenir efficacement les femmes qui souhaitent allaiter, afin que cette démarche devienne une responsabilité sociétale collective. Les publications insistent sur la nécessité de veiller à ce que les femmes bénéficient de la protection de la maternité adéquate prévue par la loi, notamment un congé de maternité rémunéré correspondant, au minimum, à la durée de six mois qui est recommandée par l’OMS concernant l’allaitement maternel exclusif. Ces mesures de protection de la maternité devraient également être étendues aux millions de femmes qui travaillent dans le secteur informel et qui sont actuellement exclues de ces avantages. Il est également primordial d’élargir la formation des agents de santé sur l’allaitement maternel afin qu’ils puissent fournir des conseils qualifiés aux parents avant et après la naissance. Au Maroc, et en dépit de tous les efforts consentis pour promouvoir l’allaitement maternel, la mise au sein précoce dans la première heure qui suit l’accouchement n’est pratiquée que par 42% des femmes, et seulement 35% des bébés bénéficient de l’allaitement maternel exclusif durant leurs six premiers mois de vie. On ose espérer que les efforts qui sont actuellement déployés au Maroc permettront d’atteindre les objectifs que le ministère de la Santé s’est fixés, à savoir atteindre, d’ici 2025, un taux de mise au sein précoce dans l’heure qui suit l’accouchement de 50%, et faire passer le taux d’allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois de vie de 35 à 50%.
Abderrahim DERRAJI - 19 février 2023 22:22