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CIRCUIT LÉGAL DE DISTRIBUTION DES MÉDICAMENTS ET DES PRODUITS DE SANTÉ

Par une note d’application (n°18835) datée du 3 octobre 2025, le ministère de la Santé et de la Protection sociale rappelle fermement aux pharmaciens responsables des établissements pharmaceutiques leurs obligations légales concernant la vente de médicaments aux cliniques privées et aux établissements assimilés.
Cette mise au point intervient après le constat de plusieurs dépassements, telles que la vente de médicaments avec l’étiquette «prix public de vente» (PPV) au lieu du «prix hôpital» (PH), l’octroi de remises, la distribution d’unités gratuites ou encore la participation à des appels d’offres lancés par des cliniques privées. Le ministère évoque également l’absence, dans certains établissements, de médicaments correctement vignettés au prix hôpital.
Ces pratiques, souligne la note, contreviennent à plusieurs dispositions du Code du médicament et de la pharmacie (loi n°17-04). L’article 72 impose en effet que les cliniques s’approvisionnent directement auprès des établissements pharmaceutiques industriels ou des grossistes-répartiteurs, et que les médicaments soient cédés au prix hôpital. L’article 73 interdit, pour sa part, toute distribution gratuite ou payante de médicaments en dehors des locaux des cliniques concernées.
L’écrit rappelle également les exigences de la loi n°31-08 relative à la protection du consommateur, qui impose une information claire et transparente sur les prix, notamment par vignettage. Les médicaments administrés dans les cliniques doivent donc obligatoirement porter la vignette «prix hôpital».
Le ministère rappelle que toute vente aux cliniques doit se faire exclusivement au prix hôpital, sans remise ni gratuité, et que les établissements pharmaceutiques sont tenus de garantir la disponibilité de médicaments correctement vignettés.
Appuyé par l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé (AMMPS), le ministère prévient qu’il se réserve le droit de constater toute infraction et d’engager les poursuites nécessaires.
À travers cette note, l’administration entend renforcer la traçabilité, la transparence tarifaire et le respect du circuit légal du médicament, dans le but de protéger le consommateur, d’assurer l’équité dans l’accès aux soins et de préserver l’intégrité du système de santé marocain.
Circulaire 105 : Lien : https://pharmacie.ma/uploads/pdfs/Circulaire-num105.pdf
Note d’application : Lien : https://pharmacie.ma/uploads/pdfs/note-d'application-18835.pdf
Bon usage des médicaments

Le bon usage, qui était considéré comme un simple enjeu de santé publique, est devenu aujourd’hui une priorité économique, environnementale et sociétale. Dans son dernier rapport, la Cour des comptes tire la sonnette d’alarme : les dépenses de remboursement des produits de santé ont atteint, en France, 36 milliards d’euros en 2023, soit une hausse de 12 % par rapport à 2019. Derrière ces chiffres se cachent des gaspillages massifs, des émissions de CO2 évitables et une fragilisation du système de santé. Mais au-delà du constat, la Cour des comptes rappelle le rôle essentiel que peut jouer le pharmacien d’officine pour éviter certaines dérives et promouvoir le bon usage des médicaments.
Le rapport de la Cour des comptes estime qu’entre 561 millions et 1,7 milliard d’euros de médicaments seraient «jetés» chaque année. L’achat de produits de santé représenterait, à lui seul, la moitié des émissions carbone du système de santé français. Ces chiffres nous interpellent sur la responsabilité collective des prescripteurs, des pharmaciens et des patients. Les auteurs du rapport déplorent le manque de données fiables, l’absence de traçabilité des médicaments non utilisés et l’interopérabilité encore défaillante entre les systèmes d’information. Le dossier médical partagé (DMP), qui constitue un élément clé pour une meilleure coordination des soins, reste très peu utilisé.
Dans ce contexte, le pharmacien d’officine s’impose comme un acteur clés du bon usage. Par son contact quotidien avec les patients, il est en mesure d’influencer directement leurs comportements. Sur le plan économique, la substitution par des génériques ou des biosimilaires permet de réduire les dépenses publiques tout en maintenant la qualité des soins. Sur le plan médical, il participe activement à améliorer l’observance aux traitements et à la lutte contre l’antibiorésistance grâce aux tests rapides d’orientation diagnostique (TROD), qui évitent la prescription inutile d’antibiotiques. Sur le plan écologique, il contribue à la réduction du gaspillage médicamenteux par la collecte via Cyclamed et la sensibilisation à une consommation raisonnée.
Le rapport de la Cour des comptes préconise de renforcer les outils d’accompagnement, comme la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP), et d’intégrer davantage le pharmacien dans les stratégies de prévention et de suivi thérapeutique. Ce dernier doit être considéré comme un véritable acteur de santé publique, un éducateur et un «écogestionnaire» du médicament.
In fine, le bon usage des produits de santé ne se décrète pas : il se construit dans le dialogue quotidien entre le pharmacien et le patient. Toute nation qui souhaite concilier santé, économie et écologie doit miser davantage sur son réseau officinal, un réseau souvent sous-estimé et économiquement fragilisé, mais indispensable à l’équilibre de tout système de santé.
Source :
Mots-clés : bon usage – Cour des comptes – génériques – TROD – antibiorésistance – Cyclamed – ROSP – durabilité – officine
Extrait du rapport de la Cour des comptes
« Une intensification possible du rôle des pharmaciens Le rôle des pharmaciens d’officine est essentiel pour favoriser le bon usage des produits de santé . Leurs actions peuvent avoir un impact réel, tant sur le choix des produits dispensés que sur leur volume. Les pharmaciens d’officines peuvent ainsi contribuer à réduire les dépenses de l’assurance maladie en substituant, lors de la dispensation, un médicament générique à un médicament de référence plus onéreux. Cette faculté est progressivement étendue aux médicaments biosimilaires .Ces pharmaciens jouent également un rôle décisif dans la lutte contre l’antibiorésistance . Ils réalisent en effet de plus en plus de tests pour déterminer notamment si une angine est d’origine virale ou bactérienne, afin d’éviter la prescription systématique d’un antibiotique.
Même si leur nombre augmente tous les ans, atteignant 370 000 en octobre 2024, ces tests pourraient être réalisés beaucoup plus fréquemment, au regard des neuf millions d’angines répertoriées chaque année . Ces actions doivent être intensifiées, notamment pour inciter les patients à se rendre directement chez leurs pharmaciens
Territoires fragiles - FRANCE

L’Assurance maladie déploie depuis cet été une aide financière destinée aux pharmacies d’officine implantées dans les territoires fragiles. Ce dispositif, prévu par l’avenant n°1 à la convention nationale pharmaceutique et soutenu par la FSPF, vise à soutenir la pérennité des officines isolées et à lutter contre la désertification pharmaceutique. L’aide peut atteindre jusqu’à 20 000 euros par an et les pharmaciens éligibles ont jusqu’au 15 octobre pour déposer leur dossier.
Pour en bénéficier, plusieurs conditions doivent être réunies : l’officine doit être située dans un territoire fragile défini par l’Agence régionale de santé (ARS) et se trouver dans une zone sous-dense en médecins. Elle doit également être la seule pharmacie de la commune et réaliser un chiffre d’affaires annuel inférieur à un million d’euros TTC. Le titulaire ne doit pas avoir été condamné pour fraude au cours de l’année précédente. En cas de co-titulariat, une seule condamnation suffit à rendre la pharmacie inéligible. Les éventuelles aides publiques déjà perçues sont aussi prises en compte dans le calcul du montant maximal de 20 000 euros.
Le dossier de demande doit être adressé à la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de rattachement et comprendre plusieurs documents : formulaire d’identification, bilan financier, compte de résultats, indicateurs de suivi CPAM-ARS, ainsi qu’un rapport sur les actions entreprises pour améliorer la situation économique de l’officine. Les justificatifs relatifs à d’autres aides publiques doivent également être joints.
Si la FSPF salue la concrétisation de cette aide conventionnelle très attendue, elle déplore néanmoins le retard pris par certaines ARS — notamment en Île-de-France, Guadeloupe, La Réunion, Martinique et Mayotte — dans la publication des arrêtés définissant les territoires fragiles. Ces documents auraient dû paraître avant le 14 février 2025 selon une instruction ministérielle. Afin de garantir l’accès équitable au dispositif, la FSPF a sollicité du ministère de la Santé la publication rapide de ces arrêtés et demandé à la CNAM de repousser la date limite de dépôt des candidatures pour les régions concernées.
ADAC - AMELIPRO

À partir du 8 octobre 2025, un nouveau téléservice baptisé «Aide à la détection d’atypies de consommation» (Adac) sera disponible en France à travers la plate-forme Amelipro. Cet outil innovant a été conçu pour soutenir les pharmaciens d’officine dans leur mission de sécurisation de la délivrance et d’optimisation du bon usage des produits de santé. Il leur permettra d’identifier, avant toute dispensation, des comportements de consommation atypiques concernant certains médicaments et dispositifs médicaux.
Grâce à cet outil, le pharmacien d’officine pourra désormais consulter, pour un patient donné, la quantité de produits remboursés sur une période déterminée et obtenir la date du dernier remboursement. Quatre catégories de produits dits «sensibles» sont ciblés : les bandelettes de glycémie, les capteurs de glucose interstitiel, le Subutex et ses génériques, ainsi que les médicaments anticancéreux onéreux. Ces données, précieuses pour l’évaluation du bon usage, permettront de repérer des situations de surconsommation, de détournement, de fraude ou simplement d’erreur de délivrance.
Concrètement, cet outil vise à offrir au pharmacien une vision globale et objective de la consommation d’un patient, lui permettant d’intervenir en cas de doute. Par exemple, un dépassement des seuils annuels pour les dispositifs de surveillance du glucose, une surdispensation suspecte de Subutex ou une répétition anormale de remboursements de traitements anticancéreux pourront être détectés en temps réel. En favorisant ces contrôles préventifs, l’Adac contribue non seulement à une meilleure dispensation, mais aussi à la maîtrise des dépenses de l’Assurance Maladie et à la lutte contre les fraudes, qui fragilisent le système de santé.
L’outil intègre également un rappel des règles de prise en charge de certains produits, ainsi qu’un lien direct vers le téléservice «Fausses ordonnances» (ASAFO), afin de faciliter la déclaration de situations suspectes. Il s’agit donc d’une approche intégrée qui renforce la responsabilité professionnelle du pharmacien et lui offre des moyens concrets d’agir au quotidien pour sécuriser la chaîne du médicament.
L’accès au téléservice se fait via amelipro, grâce à la carte CPS ou e-CPS. Les pharmaciens titulaires peuvent, s’ils le souhaitent, déléguer cet accès à leurs collaborateurs munis d’une carte CPE. Depuis l’espace «Services patients», il suffit de cliquer sur la rubrique «Aide à la détection d’atypies de consommation» pour y accéder.
Avec l’Adac, l’Assurance Maladie met à la disposition des officinaux un véritable outil de vigilance et de régulation, qui s’inscrit pleinement dans la dynamique du bon usage et de la qualité des soins. Une avancée concrète qui conforte encore une fois le rôle central du pharmacien dans la sécurité et la rationalisation du médicament.
OCTOCRYLÈNE

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses-France) appelle les industriels à réduire drastiquement l’usage de l’octocrylène dans les produits cosmétiques afin de protéger l’environnement. Cette molécule, largement utilisée comme filtre solaire et comme agent stabilisant dans de nombreux produits comme les crèmes de jour et les parfums, est aujourd’hui pointée du doigt après les conclusions d’études menées sur une période de treize ans.
Les travaux menés par l’Anses ont révélé une présence très étendue de l’octocrylène dans les milieux naturels. Cette substance se retrouve dans les eaux de baignade, les douches et les eaux usées, contaminant ainsi les rivières, les lacs et les mers côtières. Une fois libéré dans l’environnement, l’octocrylène provoque des effets toxiques sur la faune aquatique. Cette molécule nuit à la reproduction et à la croissance d’espèces comme les daphnies, les poissons et même certains mammifères marins. L’agence souligne que cette pollution chimique constitue une menace pour l’équilibre des écosystèmes aquatiques et des organismes vivant dans les sédiments ou le sol.
Face à cette situation préoccupante, l’Anses recommande de réduire fortement la concentration maximale autorisée d’octocrylène dans les cosmétiques. Elle a déposé au nom de la France un dossier de restriction auprès de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), dans le cadre du règlement européen Reach, instauré en 2007 pour protéger la santé humaine et l’environnement des substances chimiques dangereuses. Si cette proposition est adoptée, elle pourrait entrer en vigueur dès la fin de l’année 2026, conduisant de fait à la disparition progressive des produits contenant de l’octocrylène sur le marché européen.
L’ Anses a également évalué l’impact économique de cette mesure sur les industriels du secteur. Les fabricants devront reformuler leurs produits en recourant à des filtres solaires alternatifs, entraînant un surcoût de production estimé entre 165 et 350 millions d’euros. Cependant, l’Anses juge ces coûts «modérés» et absorbables par les entreprises, d’autant que la hausse du prix de vente pour le consommateur final resterait limitée, entre 4 et 7 %.
Une enquête européenne menée en partenariat avec Ipsos et la London School of Economics montre par ailleurs que la majorité des consommateurs se disent prêts à payer un peu plus cher pour des produits plus respectueux de l’environnement. Ce soutien du public pourrait faciliter la transition vers une utilisation de produits cosmétiques respectueux de l’environnement, marquant une étape importante dans la lutte contre la pollution chimique des milieux aquatiques.
En s’attaquant à l’octocrylène, l’Anses ne remet pas seulement en cause une molécule, mais engage toute l’industrie cosmétique sur la voie d’une responsabilité environnementale accrue.
Autres articles
Un groupe d’experts européens vient de publier un ensemble de recommandations visant à promouvoir une utilisation plus durable des médicaments et à réduire les risques que leur mésusage fait peser à la fois sur la santé humaine et sur l’environnement. Ce groupe d’experts, constitué de représentants des treize États membres participants, de l’Agence européenne des médicaments (EMA) et de la Commission européenne, a mené ses travaux entre mars 2020 et mars 2024 dans le cadre de l’Approche stratégique de l’Union européenne concernant les produits pharmaceutiques dans l’environnement. Le rapport final, présenté en septembre 2025 au réseau des chefs d’agences (HMA), propose sept axes majeurs pour guider les autorités sanitaires désireuses d’intégrer la durabilité dans leur politique du médicament. Il invite d’abord à renforcer le bon usage, notamment celui des antibiotiques, afin de freiner la progression des résistances microbiennes, un enjeu majeur de santé publique. Il recommande aussi de former les étudiants et les professionnels de santé à l’impact environnemental des médicaments, et d’améliorer la communication sur ce sujet auprès du grand public comme des soignants, tout en encadrant strictement les allégations écologiques dans la publicité pharmaceutique. L’un des volets essentiels du rapport concerne la réduction du gaspillage médicamenteux. Les experts préconisent d’adapter les conditionnements aux besoins réels des patients, d’utiliser des emballages plus durables et d’allonger la durée de conservation des médicaments lorsque cela est possible. Ils encouragent également la mise en place de systèmes de collecte efficaces pour les médicaments non utilisés ou périmés, en intégrant le principe de responsabilité élargie du producteur, afin que les industriels participent à la gestion de la fin de vie de leurs produits. Enfin, les experts soulignent l’importance d’intégrer davantage de compétences environnementales au sein des comités d’évaluation du médicament, afin que les décisions de mise sur le marché tiennent compte non seulement de la sécurité et de l’efficacité des produits, mais aussi de leur empreinte écologique. La révision en cours de la législation pharmaceutique européenne devrait s’inspirer de ces recommandations, qui traduisent une prise de conscience grandissante de l’impact qu’une utilisation non rationnelle des médicaments peut avoir sur l’environnement. Il devient urgent de faire du médicament un produit de santé plus respectueux de la planète, sans compromettre ni sa qualité ni l’accès aux traitements. Cette initiative européenne ouvre la voie à une nouvelle ère de responsabilité partagée, où chaque acteur – industriel, professionnel de santé, patient ou autorité publique – contribue à bâtir une pharmacie durable.
Abderrahim Derraji - 06 octobre 2025 08:03Donald Trump est connu pour ses déclarations choc. Mais en affirmant, lors d’une conférence qui s’est tenue lundi dernier, qu’un lien existerait entre la prise de paracétamol pendant la grossesse et l’autisme, il a déclenché une tempête bien au-delà des frontières américaines. Le président américain a même annoncé vouloir modifier les recommandations de la FDA et déconseiller ce médicament au premier trimestre de grossesse, sauf en cas de forte fièvre. Un point de vue que soutient son ministre de la Santé, Robert Kennedy Jr., connu pour ses positions controversées sur la vaccination. L’Association américaine des gynécologues, tout comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS), remettent en question les propos du président américain en rappelant qu’aucune étude sérieuse n’a démontré de lien de causalité entre l’utilisation prudente du paracétamol et les troubles du développement. Au contraire, les études les plus robustes, menées en Suède et au Japon, montrent que lorsque les facteurs socio-économiques et familiaux sont correctement pris en compte, le lien entre le paracétamol et l’autisme disparaît. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM, France) a rappelé dans un point d’information du 25 septembre que les nombreuses données portant sur les femmes enceintes ne montrent pas de risque de toxicité fœtale ou néonatale, que ce soit chez le fœtus en développement ou chez le nouveau-né. Elle précise toutefois qu’en cas de besoin, le paracétamol doit être utilisé à la dose efficace la plus faible, pendant la durée la plus courte possible et avec la fréquence la plus réduite possible. Pourtant, dans la même conférence, Trump a vanté les mérites de la leucovorine dans la prise en charge de l’autisme. Il a présenté ce traitement utilisé en oncologie comme une piste thérapeutique. Certes, de petites études exploratoires ont montré des améliorations du langage chez certains enfants, mais les chercheurs ne peuvent préconiser ce traitement qu’après l’avoir valider par des essais cliniques de grande ampleur. Malgré cela, la Maison-Blanche presse déjà la FDA de reconnaître son potentiel. Cette manière de court-circuiter la science inquiète profondément la communauté médicale, qui craint que des femmes enceintes renoncent à traiter une fièvre ou une douleur, mettant ainsi leur santé et celle du fœtus en danger. Elle redoute également que des parents d’enfants autistes se tournent vers des traitements non validés, au détriment de prises en charge éprouvées. Plusieurs experts dénoncent une approche avant tout politique, visant à flatter des électorats sensibles aux discours de défiance envers les institutions médicales. Face à cette polémique, l’OMS a réagi fermement le 24 septembre 2025. Elle a rappelé qu’aucun lien n’existe entre paracétamol et autisme, ni entre vaccins infantiles et ce trouble. Depuis 1999, les experts indépendants mandatés par l’organisation confirment que ni le thiomersal, ni l’aluminium contenus dans certains vaccins, ni l’acétaminophène ne provoquent de troubles neurodéveloppementaux. L’OMS rappelle aussi que les calendriers vaccinaux, issus de protocoles rigoureux, ont permis de sauver 154 millions de vies en cinquante ans. Dans ce brouhaha politico-médical, 62 millions de personnes dans le monde vivent avec un trouble du spectre autistique. Les causes en restent complexes et multifactorielles, mêlant génétique, environnement et facteurs encore mal maîtrisés. On déplore que de telles déclarations, qui détournent l’attention publique en désignant de faux coupables, ne rendent service ni aux malades ni à la recherche. Pour conclure, et en brandissant des hypothèses non vérifiées comme des vérités établies, Trump et Kennedy Jr. prennent le risque de discréditer les autorités sanitaires et de brouiller le message scientifique. La médecine exige patience, rigueur et humilité devant des questions aussi complexes que l’autisme.
Abderrahim Derraji - 27 septembre 2025 09:27Le bras de fer engagé depuis l’été entre les pharmaciens d’officine et le gouvernement français a connu un tournant. Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé, mercredi 24 septembre, la suspension partielle, pour une durée minimale de trois mois, de l’arrêté du 6 août qui réduisait les remises commerciales sur les médicaments génériques. Cette décision, fruit d’une rencontre entre Matignon, le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens et les syndicats représentatifs des pharmaciens (FSPF et USPO), met en pause une réforme jugée pénalisante par la profession. L’arrêté contesté avait plafonné les remises accordées par les laboratoires sur les génériques à 30 % du prix de vente, contre 40 % auparavant. Il prévoyait également une baisse progressive jusqu’à 20 % d’ici juillet 2027. Pour les pharmaciens, ces remises constituent un levier essentiel pour soutenir leur activité et compenser la marge réduite sur les médicaments remboursés. La mesure avait donc suscité une vive contestation, allant jusqu’à une mobilisation nationale durant l’été. La suspension décidée par le gouvernement ne signifie pas pour autant l’abandon du texte. Elle offre un répit de trois mois aux officines, le temps d’ouvrir des discussions plus larges sur l’avenir économique et sanitaire de la profession. Matignon a salué un «accord équilibré» qui combine «des réponses immédiates» à la crise et «des engagements structurants pour l’avenir des officines». Au-delà de l’aspect économique, l’accord prévoit un élargissement du rôle des pharmaciens dans l’offre de soins de proximité, notamment dans les territoires fragiles et les zones rurales. Ainsi, 900 pharmacies bénéficieront d’un accompagnement pour développer des missions de santé publique. Les pharmaciens seront encouragés à prendre en charge certains soins de première intention, comme les petites plaies ou brûlures, particulièrement dans les communes dépourvues de médecins. Le texte ouvre également la voie à de nouvelles prérogatives comme la réalisation de tests d’orientation diagnostique (TROD) pour des affections courantes comme les angines ou les cystites, avec possibilité de délivrer un traitement si nécessaire. Les pharmaciens procéderont au renouvellement des ordonnances de contraceptifs oraux jusqu’à six mois après leur expiration et à la prolongation des traitements chroniques stables (hypertension, diabète) jusqu’à trois mois afin d’éviter toute rupture de soins. Pour le président de la FSPF, Philippe Besset, ces mesures témoignent d’une reconnaissance croissante du rôle central des pharmaciens dans le système de santé. Elles traduisent également la volonté du gouvernement de renforcer l’accès aux soins de proximité, tout en répondant aux inquiétudes économiques de la profession. Si la suspension de l’arrêté constitue une victoire provisoire pour les officines, les discussions à venir seront déterminantes pour fixer l’équilibre entre régulation budgétaire et pérennité économique des pharmacies.
Abderrahim Derraji - 27 septembre 2025 09:23L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM,France) a commandé au Centre régional de pharmacovigilance de Limoges une expertise sur les effets indésirables psychiatriques liés au finastéride 1 mg, utilisé dans le traitement de l’alopécie androgénétique. Cette démarche fait suite à l’analyse de la base nationale de pharmacovigilance qui a mis en évidence 110 cas de troubles psychiatriques, seuls ou associés à des troubles sexuels, survenus entre 1985 et mai 2024. La majorité concernaient de jeunes patients (âge médian : 30 ans), traités en moyenne pendant six ans. Près de 67 % des cas étaient graves dont un suicide et quatre tentatives. Près de 30 % des patients ont déclaré que ce traitement a eu un impact majeur sur leur vie personnelle, familiale ou professionnelle. Dans la moitié des cas, les troubles n’étaient pas résolus au moment de la déclaration, même après arrêt du traitement. Certains de ces troubles ont persisté trois ans chez 50 % des patients et plus de huit ans pour un quart d’entre eux. Depuis mai 2024, deux nouveaux suicides ont été signalés.Ces données renforcent la conviction de l’ANSM qui considère que le rapport bénéfice/risque du finastéride 1 mg dans la prise en charge de la calvitie est défavorable. L’agence estime que les mesures européennes actuelles sont insuffisantes et poursuit son action nationale pour mieux informer patients et professionnels. L’Agence française recommande aux patients d’interrompre le traitement en cas de symptômes dépressifs, idées suicidaires ou troubles sexuels, et consulter rapidement un médecin. Elle recommande aux médecins de surveiller l’humeur et la fonction sexuelle, d’interrompre le traitement si nécessaire et réévaluer régulièrement la pertinence de la prescription.Quant-aux pharmaciens, ils doivent orienter les patients vers leur médecin en cas de troubles psychiques ou sexuels signalés. L’ANSM insiste sur la vigilance accrue face à un médicament prescrit à des hommes jeunes et en bonne santé, exposés à des effets indésirables graves et parfois persistants.
Abderrahim Derraji - 27 septembre 2025 09:18Dans un communiqué du 23 septembre 2025, la Fédération Marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutiques (FMIIP) a ouvert un nouveau chapitre en renouvelant son Bureau lors de son Assemblée Générale. Pour la première fois, une femme accède à sa présidence : Yasmine Lahlou Filali, Pharmacienne responsable et Directrice Générale des laboratoires Pharma 5. Cette élection, hautement symbolique, traduit la volonté de promouvoir une gouvernance plus inclusive et collégiale dans un secteur stratégique, essentiel tant pour la sécurité sanitaire que pour l’économie du pays. Le nouveau Bureau réunit des figures de premier plan de l’industrie pharmaceutique. Lamia Tazi (Sothema) continuera à occuper le poste de Vice-présidente générale, Amina Daoudi (Cooper Pharma) Secrétaire générale, et Salim El Guermai (Galenica) Trésorier général, secondé par Pierre Labbé (Maphar). Plusieurs dirigeants complètent l’équipe en tant que vice-présidents : Mohamed Al Alami (Hikma), Samir Bachouchi (Bottu), Adil Belghzal (Steripharm), Leila Benjelloun Touimi (Afric Phar), Mohamed El Bouhmadi (Zenithpharma) et Myriam Lahlou Filali (Pharmed). La Fédération conserve également la continuité grâce à Layla Laassel Sentissi, qui reste Directrice exécutive. Dans son allocution, Yasmine Lahlou a insisté sur la nécessité de prolonger l’élan laissé par l’ancien Bureau. Elle a affirmé que la priorité sera de consolider les acquis et de travailler « avec sérénité et méthode » pour renforcer la souveraineté pharmaceutique du Royaume et consolider la confiance sanitaire, notamment en matière d’accès et de disponibilité des médicaments. La nouvelle orientation s’inscrit dans le contexte des réformes sanitaires majeures menées au Maroc. La FMIIP mise sur un dialogue rigoureux avec les autorités publiques et les acteurs de la santé. Les axes stratégiques retenus sont clairs : soutenir la production locale pour consolider la souveraineté pharmaceutique, sécuriser l’approvisionnement en médicaments essentiels face aux risques sanitaires, stimuler l’innovation et développer la recherche clinique, tout en accompagnant l’ouverture à l’export selon les standards internationaux. Avec cette gouvernance renouvelée et féminine, la FMIIP entend conjuguer continuité et innovation, et affirmer son rôle dans un secteur vital, porteur d’emplois, d’investissements et décisif pour l’avenir de la santé publique au Maroc.
Abderrahim Derraji - 25 septembre 2025 15:37L’établissement pharmaceutique industriel PROMOPHARM, en accord avec l’AMMPS ( Agence marocaine du médicament et des produits de santé ), annonce le rappel de plusieurs lots de la spécialité LECTIL16 mg comprimés sécables, boîte de 30. Les lots concernés sont comme suit : - 22004, 22005, 22006 – péremption : 31/10/2025 - 23001, 23002, 23003 – péremption : 31/01/2026 - 23004, 23005, 23006 – péremption : 31/10/2026 - 24001, 24002, 24003 – péremption : 31/01/2027 - 24004 – péremption : 28/02/2027 - 24005, 24006, 24007, 24008 – péremption : 31/07/2027 Ce rappel est motivé par la mise en évidence de résultats hors spécifications lors des études de stabilité. L'AMMPS invite les médecins , pharmaciens hospitaliers et d’officine, grossistes-répartiteurs et établissements de santé à prendre immédiatement les dispositions nécessaires pour éviter la dispensation et l’utilisation des lots mentionnés ci-dessus.
Abderrahim Derraji - 17 septembre 2025 08:57Sous l’appel de la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM), des centaines de pharmaciens, blouses blanches et brassards noirs, se sont rassemblés mardi dernier devant le ministère de la Santé et de la Protection sociale. Les banderoles brandies par les participants au sit-in résument les maux qui gangrènent la pharmacie, mais en réalité, c’est le projet de décret relatif à la fixation des prix des médicaments qui a mis le feu aux poudres. L’équation à résoudre se résume comme suit : comment concilier la survie des pharmacies d’officine, l’accès des patients à des traitements de qualité et la soutenabilité du système d’assurance maladie ? Le projet de décret actuellement à l’étude au ministère vise à réduire, coûte que coûte, le prix des médicaments. Les pharmaciens ne s’opposent pas au déploiement de ce projet, à condition que les baisses ciblent en priorité les médicaments budgétivores déjà identifiés par la tutelle. Les officinaux refusent également que ces réductions s’accompagnent d’un effondrement de leurs revenus. Après tout, quel actif accepterait une baisse drastique de ses revenus sans réagir ? Là où l’administration brandit des chiffres rassurants, les pharmaciens présentent des bilans fragiles et vulnérables. Derrière les marges brutes réglementaires de 33,93 % et 29,74 % perçues respectivement sur les médicaments T1 et T2, se cache une réalité bien moins reluisante : une marge nette qui dépasse rarement 6 à 10 % une fois déduits loyers, salaires et fiscalité. Ce que l’État considère comme un matelas confortable n’est en réalité qu’un fil de funambule. Et si les prix baissent mécaniquement, sans compensation, l’équilibre économique des officines risque de s’effondrer. La menace est d’autant plus sérieuse que la rémunération des pharmaciens ne comporte ni honoraires ni indemnités, comme c’est le cas ailleurs. Et même les traitements coûteux (T3 et T4), tels que les anticancéreux ou les médicaments destinés aux maladies chroniques, sont souvent absents des pharmacies de quartier. Ils restent concentrés dans les hôpitaux, les cliniques privées ou une poignée d’officines. Les pharmaciens redoutent ainsi d’être réduits au rôle de simples distributeurs de médicaments à faible prix, condamnés à rogner sur leurs marges jusqu’à l’asphyxie. Ils s’interrogent aussi : pourquoi concentrer l’effort d’économies presque exclusivement sur le médicament, qui représente 34 % des dépenses de la CNSS, et ignorer d’autres postes lourds qui expliquent un reste à charge anormalement élevé au Maroc ? Radiologie, hospitalisations, analyses biologiques ou honoraires médicaux. À cela s’ajoutent une gouvernance perfectible, un manque de transparence, une digitalisation à la traîne, un défaut de statistiques fiables et l’absence d’études d’impact permettant de piloter le secteur tout en maîtrisant les risques. En réalité, la colère dépasse la seule question des prix. Les pharmaciens dénoncent la prolifération de la vente illégale de médicaments, le flou autour des compléments alimentaires, des arrestations jugées abusives et, plus grave encore, l’absence d’élections des Conseils de l’Ordre depuis 2017, privant ainsi la profession de régulation, d’un porte-parole crédible et d’une institution clé pour faire évoluer le secteur. À l’évidence, le modèle actuel est arrivé à bout de souffle et doit être repensé pour redonner au pharmacien sa véritable place de professionnel de santé, loin de l’image réductrice du simple commerçant. Face aux pharmaciens, le ministère de la Santé plaide l’intérêt général. Oui, certains médicaments restent chers au Maroc au regard du pouvoir d’achat. Oui, il faut encourager la production locale, stimuler la concurrence et rationaliser la dépense publique. Mais la vraie réforme ne peut se réduire à une mécanique de marges et de décrets. Elle suppose un équilibre subtil entre protection sociale, viabilité économique des officines et d’autres acteurs du secteurs et accessibilité géographique des médicaments. Au fond, la question demeure : qui faut-il sauver en priorité ? Les caisses d’assurance maladie, confrontées à l’explosion du nombre d’assurés, à la hausse des maladies chroniques et au coût croissant des nouvelles molécules ? Ou les pharmacies de quartier et des petites agglomérations, premier recours du patient marocain, mais menacées de disparition si leur chiffre d’affaires subit trop de pression ? Répondre à cette équation, c’est trancher entre deux fragilités. C’est aussi, peut-être, l’occasion d’imaginer un modèle plus juste, plus clairvoyant et en phase avec la vision du Souverain. Un modèle où santé publique et santé économique cesseraient enfin d’être antagonistes.
Abderrahim Derraji - 15 septembre 2025 09:02À Lyon, et particulièrement dans le 7e arrondissement, les autorités sanitaires font face à une hausse inédite des cas d’hépatite A. Depuis le début de l’année 2025, la situation s’est rapidement aggravée, suscitant une vigilance inédite des services de santé. Entre le 1er janvier et le 31 juillet, 73 cas ont été recensés dans le département du Rhône, contre seulement 16 sur la même période en 2023 et 2024, soit une augmentation spectaculaire de 356 %. La Direction générale de la santé (DGS) a relayé cette information dans un communiqué, soulignant l’ampleur du phénomène. Quelques jours plus tard, l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes a publié un nouveau bilan encore plus alarmant. 94 cas ont été confirmés depuis le début de l’année, et la dynamique semble s’accélérer. Depuis juillet, 57 cas supplémentaires ont été signalés, dont 34 sur le seul mois de juillet et 23 entre le 1er et le 13 août. Cette brusque augmentation exponentielle interpelle les autorités, qui craignent une propagation plus large si des mesures de prévention ne sont pas renforcées. Concernant le profil des personnes touchées, il s’agit exclusivement d’adultes, majoritairement âgés de moins de 65 ans. Aucun enfant n’a, pour l’heure, été recensé parmi les malades. La concentration géographique est notable, puisque la grande majorité des cas se situe à Lyon et, plus précisément, dans son7e arrondissement, ce qui laisse penser à un foyer de contamination localisé, même si les causes exactes demeurent floues. À ce stade, les autorités sanitaires peinent à déterminer l’origine précise de cette recrudescence. L’ARS et Santé publique France mènent des investigations pour tenter de remonter les chaînes de transmission, mais aucune hypothèse ne se dégage. Les experts évoquent un phénomène probablement multifactoriel, impliquant différents modes de contamination et touchant des profils variés de patients. Cette incertitude complique la mise en place de mesures ciblées, même si la sensibilisation à l’hygiène et à la vaccination devrait constituer une priorité. La situation lyonnaise illustre les risques de résurgence de maladies infectieuses que l’on croyait maîtrisées et rappelle l’importance d’une surveillance épidémiologique permanente et rigoureuse. Les autorités se veulent prudentes mais vigilantes, en attendant de mieux comprendre les ressorts de cette flambée préoccupante.
Abderrahim Derraji - 15 septembre 2025 08:54Depuis plusieurs mois, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM/France) fait face à la prolifération d’offres illégales de médicaments analogues du GLP-1 (aGLP-1) sur internet et les réseaux sociaux. Ces produits utilisés comme anorexigènes, se présentent sous différentes formes, comme des stylos injecteurs, des flacons ou encore des patchs. Or, leur vente en ligne, sans ordonnance et en dehors des circuits pharmaceutiques, est strictement interdite en France. Face à l’ampleur du phénomène, l’ANSM a saisi dès avril 2025 le procureur de la République et multiplié les signalements sur la plateforme Pharos du ministère de l’Intérieur afin de mettre fin à ces pratiques. Les aGLP-1, tels que l’Ozempic, le Wegovy (sémaglutide), le Saxenda, le Victoza (liraglutide), le Trulicity (dulaglutide) ou encore le Mounjaro (tirzépatide), sont des spécialités pharmaceutiques prescrites dans le traitement du diabète de type 2 et de l’obésité. Ils se présentent uniquement sous forme de stylos injecteurs pour injection sous-cutanée et ne peuvent être délivrés en pharmacie que sur présentation d’une prescription médicale. La loi française encadre strictement la vente de médicaments. Seuls les médicaments qui ne nécessitent pas de prescription peuvent être proposés en ligne, et uniquement à travers des des pharmacies autorisées. Le marché parallèle d’aGLP-1 constitue une menace pour la santé publique. Ces produits, souvent contrefaits, peuvent contenir des composants toxiques. Pour contrer ce danger, l’ANSM a engagé plusieurs actions concrètes. Outre la saisine du procureur pour exercice illégal de la pharmacie et utilisation frauduleuse de son logo, une vingtaine de signalements ont été effectués contre une dizaine de sites internet marchands. En parallèle, des mesures de police sanitaire visant à interdire toute publicité et vente en ligne de ces produits ont été mises en place en lien avec différentes plateformes de commerce. L’Agence française a également entrepris l’analyse de certains produits saisis, notamment des patchs afin d’évaluer leur composition et leur toxicité potentielle. Concernant les publicités diffusées en France pour ces médicaments soumis à prescription, le procureur de la République a également été saisi pour infractions caractérisées. Enfin, l’ANSM rappelle que les aGLP-1 ont des indications médicales précises et ne doivent pas être utilisés à des fins esthétiques. Leur usage détourné, notamment pour la perte de poids hors situation d’obésité, peut entraîner de graves risques pour la santé. L’agence assure maintenir une surveillance renforcée pour prévenir les dérives et protéger les patients.
Abderrahim Derraji - 15 septembre 2025 08:49Le Comité d’évaluation des risques en pharmacovigilance (PRAC) a annoncé une restriction d’utilisation concernant la suspension orale Tegretol 100 mg/5 mL (carbamazépine) chez les nouveau-nés. Cette décision fait suite à la présence d’un excipient, le propylène glycol, contenu à raison de 25 mg/mL, soit une concentration dépassant largement le seuil recommandé de 1 mg/kg/jour pour cette population fragile. Ainsi, la suspension ne doit pas être administrée aux nourrissons de moins de 4 semaines (nés à terme) ni aux prématurés de moins de 44 semaines d’aménorrhée, sauf en absence d’alternative thérapeutique et lorsque le bénéfice attendu surpasse les risques. En effet, le foie et les reins des nouveau-nés ne sont pas suffisamment matures pour métaboliser et éliminer efficacement le propylène glycol. Son accumulation peut entraîner des effets indésirables graves tels qu’une acidose métabolique, des troubles rénaux incluant la nécrose tubulaire aiguë, une insuffisance rénale aiguë ou encore des atteintes hépatiques. Lorsque l’utilisation est jugée indispensable, une surveillance étroite doit être mise en place. Celle-ci inclut le suivi de l’osmolalité et du trou anionique, permettant de détecter un déséquilibre acido-basique ou une surcharge métabolique. Le risque de toxicité est accru en cas d’administration concomitante avec d’autres médicaments contenant du propylène glycol ou des substances métabolisées par l’alcool déshydrogénase, comme l’éthanol. L’information relative au produit sera mise à jour afin d’intégrer ces restrictions et d’avertir les professionnels de santé du risque lié à la concentration élevée de propylène glycol. À noter que cette mesure ne concerne pas les autres formes galéniques liquides de carbamazépine dépourvues de cet excipient. Tegretol est autorisé en France et largement utilisé dans le traitement de pathologies comme certaines formes d’épilepsie. La diffusion de cette nouvelle restriction se fera via des lettres d’information adressées par les titulaires d’autorisation de mise sur le marché aux professionnels de santé, dans le cadre d’un plan de communication validé avec l’EMA et les États membres.
DERRAJI - 15 septembre 2025 08:45