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
Pharma Africa Meeting

Au-delà des discours, l'heure est à l'action. L'Afrique a les ressources et l'expertise nécessaires pour relever ce défi. Il appartient aux gouvernements, aux industriels et aux organismes de santé de transformer ces engagements en réalités concrètes.
Pharmacies Suisses

INDUSTRIE PHARMA

Les marchés boursiers ont connu une chute des actions des producteurs de vaccins à la suite des rumeurs de nomination de Robert F. Kennedy Jr. au poste de Secrétaire à la santé par Donald Trump. Kennedy, critique des vaccins, a semé l’incertitude dans l’industrie pharmaceutique, provoquant des pertes pour des entreprises comme Pfizer, Moderna et Sanofi.
Certains analystes estiment que sa nomination pourrait être bloquée par le Sénat, mais Trump pourrait contourner ce processus. Si Kennedy accède à ce poste, cela pourrait bouleverser les relations entre le gouvernement et l’industrie pharmaceutique, notamment en matière de publicité et de réglementation.
L’administration Trump pourrait représenter une menace pour le secteur pharmaceutique en raison de ses positions en faveur de la réduction des prix des médicaments, de la réforme des agences de régulation comme la FDA et d’une remise en question du pouvoir de «Big Pharma» sur les politiques de santé publique.
Cette volonté de réforme pourrait affaiblir l’influence des grands laboratoires et les contraindre à plus de transparence. L’industrie pourrait ainsi voir son modèle économique affecté et sa croissance freinée.
Les analystes redoutent que la nomination de Kennedy n’impacte la couverture vaccinale aux États-Unis, affectant indirectement les entreprises impliquées dans leur production et leur distribution. D’autres estiment que le secteur pharmaceutique pourrait être moins touché dans l’immédiat.
Robert F. Kennedy Jr., avocat et activiste, s’est fait connaître pour ses positions sceptiques sur les vaccins et le climat. Il a mené une campagne présidentielle en 2023 avant de soutenir Trump en 2024. Son influence sur la politique de santé publique pourrait remettre en cause la rentabilité des laboratoires pharmaceutiques et accentuer le débat sur la réforme du système de santé.
La loi de 1986 empêche pratiquement toute poursuite contre les fabricants de vaccins, confiant les litiges à un tribunal spécial. Renforcée en 2011, cette immunité protège les laboratoires contre les plaintes pour défauts de conception. Kennedy milite pour une révision de cette loi afin de limiter cette protection aux vaccins les plus essentiels.
Trump, bien qu’ayant encouragé la vaccination contre la Covid-19, s’est opposé à son obligation. Il n’a pas pris de position claire sur la remise en cause de l’immunité des fabricants de vaccins, ce qui laisse planer une incertitude sur l’évolution de la réglementation.
Le marché des vaccins représente une part importante du secteur pharmaceutique, les États-Unis s’accaparent environ la moitié des ventes mondiales. Cependant, cette domination est en léger déclin, avec une répartition accrue des ventes entre l’Europe, l’Asie et d’autres marchés émergents.
L’industrie pharmaceutique, en particulier le segment des vaccins, traverse une période d’incertitude face aux changements politiques à venir. Entre pressions réglementaires, remises en question des modèles économiques et préoccupations autour de la vaccination, le secteur pourrait être contraint de s’adapter à un nouveau paradigme.
OMS - GRIPPE AVIAIRE

Autres articles
La Journée mondiale des pharmaciens, qui a été célébrée le 25 septembre dernier, a mis en lumière un fait désormais incontestable : les pharmaciens ne sont plus seulement des dispensateurs de médicaments, mais des acteurs essentiels du parcours de soins. Sous le thème «Les pharmaciens répondent aux besoins de santé mondiaux», l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Fédération internationale pharmaceutique (FIP) ont rappelé l’importance de leur rôle dans un contexte de transformation des systèmes de santé. Cette approche qui conditionne la pérennité de la profession, a figuré parmi les thématiques programmées lors du Salon Officine Expo, qui s’est tenu les 7 et 8 février à Marrakech. En effet, une table ronde intitulée «Les pratiques collaboratives médecin - pharmacien pour une meilleure prise en charge du patient» a été organisée lors de ce conclave. Cette table ronde a réuni huit experts, tous convaincus de la nécessité d’impliquer les pharmaciens dans la prévention et le dépistage précoce des maladies, de renforcer la collaboration entre médecins et pharmaciens pour la prise en charge des maladies psychiatriques et d’autres pathologies chroniques. Dr Prosper HIAG Aujourd’hui, les pharmaciens ne se contentent plus de délivrer des ordonnances. Ils interviennent activement dans la prévention, le suivi des maladies chroniques, la vaccination et l’éducation thérapeutique des patients. Leur proximité avec la population et leur expertise en font des relais privilégiés pour garantir l’observance des traitements, détecter les risques médicamenteux et orienter les patients au sein du système de santé. Cette évolution s’inscrit dans une logique de collaboration interprofessionnelle, promue par la FIP et adoptée par de nombreux pays. Les protocoles de coopération entre pharmaciens et autres professionnels de santé se multiplient, permettant un transfert d’activités qui allège la pression sur les médecins tout en améliorant la prise en charge des malades. Ces dispositifs encadrent, par exemple, la gestion des soins non programmés, le renouvellement des traitements chroniques, l’ajustement des posologies sous certaines conditions ou encore l’accompagnement des patients en téléconsultation. Ces nouvelles missions nécessitent bien sûr une formation adaptée et le respect de normes strictes, mais elles offrent une réponse concrète aux défis d’accessibilité aux soins, notamment dans les zones sous-médicalisées. L’intégration des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) en pharmacie, comme c’est le cas en France, illustre parfaitement cette mutation du métier. En détectant précocement certaines pathologies et en assurant un suivi rapproché des patients, les pharmaciens contribuent directement à la prévention et à la lutte contre les maladies infectieuses. De même, leur rôle dans l’extension de la couverture vaccinale est désormais reconnu et encouragé dans de nombreux pays. Cependant, ces avancées ne doivent pas faire oublier les défis majeurs auxquels la profession est confrontée dans de nombreux pays. Parmi ces défis, les pénuries de médicaments représentent une difficulté grandissante, impactant autant les patients que les soignants. Le pharmacien, en première ligne face à ces ruptures, doit jongler entre gestion des stocks, réorientation thérapeutique et communication avec les prescripteurs pour assurer la continuité des traitements. Loin d’être un simple rouage du circuit du médicament, le pharmacien devient un véritable acteur de la santé publique, à la croisée des attentes des patients et des exigences des politiques de santé. Dans un monde où l’accès aux soins est un enjeu crucial, il est plus que jamais nécessaire de reconnaître et de valoriser son rôle dans une approche ccollaborative et intégrée des soins.
Abderrahim DERRAJI - 10 février 2025 09:36De nouveaux cas d’intoxications graves liés au vapotage de substances psychoactives, notamment des cannabinoïdes de synthèse, ont été signalés. Contrairement aux idées reçues, ce mode de consommation ne réduit pas les risques associés à ces substances, mais peut au contraire les aggraver en accélérant leur action dans l’organisme. Les adolescents sont particulièrement exposés à cette pratique, qui se répand via les réseaux sociaux. Certains utilisent des cigarettes électroniques pour inhaler des e-liquides contenant du cannabis ou des cannabinoïdes de synthèse. Ces produits, souvent acquis sur Internet, dans la rue ou via des connaissances, présentent un effet supérieure à celui engendré par le cannabis classique et peuvent entraîner des effets imprévisibles. Classés comme stupéfiants, ces cannabinoïdes de synthèse exposent à de graves risques sanitaires : troubles psychiatriques (hallucinations, crises de panique, idées suicidaires), atteintes cardiovasculaires (tachycardie, douleurs thoraciques), troubles digestifs (nausées, vomissements) et même des pertes de connaissance, des convulsions ou une addiction sévère avec syndrome de sevrage. Depuis 2019, les autorités sanitaires surveillent ces pratiques grâce à une enquête menée par les Centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A), en collaboration avec Drogues Info Service et les centres antipoison. Les données de 2021-2022 révèlent une hausse des intoxications, notamment chez les mineurs, avec de nouveaux cas d’hospitalisation signalés en 2024 après consommation de PTC par vapotage. L’analyse des e-liquides montre que certains contiennent exclusivement des cannabinoïdes de synthèse, parfois mélangés à d’autres substances comme des benzodiazépines de synthèse, augmentant ainsi le risque d’effets secondaires graves et inattendus. Face à la banalisation de ces pratiques, il est essentiel d’intensifier la prévention et d’alerter sur les dangers méconnus du vapotage de subst
Abderrahim DERRAJI - 10 février 2025 09:20Les nouveaux traitements contre l’obésité, comme le sémaglutide (Ozempic/Wegovy), sont de plus en plus mis en avant en raison de leur efficacité pour la perte de poids et de leurs bienfaits sur diverses maladies. Pourtant, une étude récente révèle qu’au bout de 12 mois, 60 % des patients arrêtent leur traitement. Une revue scientifique récente explore les raisons de cette non-adhésion et propose des pistes pour y remédier. Le premier obstacle survient dès l’obtention de l’ordonnance. Certains patients ne démarrent même pas leur traitement, souvent influencés par la manière dont leur médecin le leur présente. Une approche empathique et pédagogique, insistant sur les bénéfices et les risques, peut les aider à franchir cette première étape. Il est également essentiel d’expliquer aux patients que ces médicaments ne sont pas une «solution de facilité», mais un véritable traitement médical contre une maladie chronique. Beaucoup hésitent en raison d’un sentiment de culpabilité ou de l’idée que ces traitements remplaceraient les efforts liés au mode de vie. Pourtant, ces médicaments sont prescrits non seulement pour la perte de poids, mais aussi pour la réduction des risques de maladies comme l’hypertension ou le diabète. Une autre barrière majeure reste le coût : ces traitements étant souvent onéreux et mal remboursés, de nombreux patients renoncent dès le départ. Même lorsque le traitement est initié, son suivi peut poser problème. La montée en dose progressive, indispensable pour éviter les effets secondaires, peut s’avérer frustrante pour les patients qui n’observent pas immédiatement de résultats. Certains abandonnent rapidement leur traitement, persuadés que le médicament n’a pas l’effet escompté. Par ailleurs, les effets secondaires peuvent aussi freiner l’adhésion. Un accompagnement médical adapté, permettant une augmentation plus progressive de la dose et un ajustement personnalisé, pourrait limiter ces abandons précoces. Un suivi médical rapproché, avec des consultations avant chaque augmentation de dosage, pourrait permettre de mieux gérer les attentes et d’adapter le traitement aux tolérances individuelles. L’abandon du traitement reste cependant le principal défi. Beaucoup de patients arrêtent leur médication une fois un certain poids perdu, pensant qu’ils n’en ont plus besoin. Or, ces médicaments traitent une maladie chronique : les interrompre entraîne bien souvent une reprise progressive du poids perdu. Ce phénomène est encore mal compris et nécessite un travail d’information en amont. Le parallèle avec d’autres maladies chroniques peut être utile : on ne cesse pas un traitement antihypertenseur une fois la tension normalisée, de la même manière que l’on ne devrait pas arrêter un médicament contre l’obésité dès que l’objectif initial est atteint. Une autre cause fréquente d’abandon est la déception liée à des attentes irréalistes. Si la perte de poids espérée n’est pas atteinte, certains patients jugent le traitement inefficace et l’interrompent, alors même qu’il leur apporte des bénéfices cliniques importants. Un travail d’éducation sur les résultats moyens et les objectifs réalistes permettrait de réduire ce phénomène. Alors que l’utilisation de ces médicaments se généralise, leur acceptation et leur suivi devraient progressivement s’améliorer. En attendant, les professionnels de santé ont un rôle clé à jouer pour accompagner leurs patients et les aider à tirer pleinement parti de ces traitements prometteurs. Source : medscape.com
Abderrahim DERRAJI - 10 février 2025 09:17Les rapports de pharmacovigilance 2023-2024 sur les vaccins contre la Covid-19 en France (Comirnaty, Spikevax, Nuvaxovid et Vidprevtyn Beta) confirment leur profil de sécurité. Ces enquêtes, menées par les Centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV), analysent les déclarations d’effets indésirables rapportées par les professionnels de santé et les patients. Les résultats montrent que la majorité des effets indésirables signalés ne sont pas graves. Pour Nuvaxovid et Vidprevtyn Beta, aucun nouveau signal de sécurité n’a été identifié, y compris chez les femmes enceintes et allaitantes. Concernant Comirnaty, un signal potentiel de neuropathies à petites fibres, caractérisé par des douleurs de type brûlure aux extrémités, a été relevé. Pour Spikevax, quelques rares cas de fatigue chronique ont été rapportés. Ces événements sont en cours d’investigation par l’ANSM et les CRPV en lien avec l’Agence européenne des médicaments (EMA). Un cas de sclérose latérale amyotrophique (SLA) a été signalé après vaccination par Comirnaty. Après analyse collégiale, aucune relation de causalité n’a été retenue. Les données actuelles en France et en Europe ne montrent aucun lien entre la vaccination contre la Covid-19 et la SLA. Face à ces résultats, l’ANSM adapte son dispositif de surveillance. Les vaccins contre le Covid-19 font désormais l’objet d’une analyse continue des cas marquants par les experts des CRPV. Cette surveillance permettra d’identifier rapidement d’éventuels nouveaux signaux de sécurité et de prendre les mesures nécessaires. L’ANSM s’appuiera sur ses comités scientifiques pour l’évaluation des données à venir. Par ailleurs, l’autorisation de mise sur le marché du vaccin Vidprevtyn Beta a été abrogée en mars 2024, et Nuvaxovid reste peu utilisé en France.
Abderrahim DERRAJI - 10 février 2025 09:09Le mésusage des médicaments et des compléments alimentaires représente une problématique majeure de santé publique, ayant des implications significatives sur la sécurité des patients et l’économie des systèmes de santé. Dans le cadre de la 22? édition d’Officine Expo, une table ronde réunissant des experts nationaux et internationaux se tiendra afin d’examiner les dimensions multifactorielles de cette question et de formuler des recommandations pour la prévention et la gestion de ce phénomène. Le mésusage se définit comme l’utilisation incorrecte, excessive ou inappropriée des médicaments et des compléments alimentaires. Il inclut des pratiques telles que l’automédication non supervisée, l’usage détourné à des fins récréatives, la surconsommation, ou encore le non-respect des posologies prescrites. Les compléments alimentaires, souvent perçus à tort comme dénués de risques, exacerbent ces dangers en raison d’un cadre réglementaire insuffisamment strict et d’un manque d’information claire et accessible pour les consommateurs. Les causes du mésusage sont multifactorielles et interdépendantes. Premièrement, on observe un déficit de sensibilisation des usagers, qui ne disposent pas toujours d’informations suffisantes pour évaluer les risques associés à leurs traitements. Deuxièmement, les campagnes publicitaires et marketing, particulièrement agressives sur les réseaux sociaux et les plateformes de commerce électronique, promeuvent une consommation excessive en s’appuyant sur des promesses souvent infondées. Enfin, les inégalités d’accès aux conseils de santé conduisent certains individus à recourir à des solutions alternatives non validées, augmentant ainsi les risques sanitaires. Les conséquences du mésusage des médicaments sont multiples et graves : effets indésirables sévères, interactions médicamenteuses, développement de résistances antimicrobiennes et surdosages. Concernant les compléments alimentaires, les risques incluent des interactions toxiques avec des médicaments, une contamination par des substances non déclarées, ou une inefficacité dans le traitement de pathologies sérieuses. À l’échelle macroéconomique, l’usage inapproprié de ces produits engendre une augmentation significative des coûts de santé, notamment en raison des hospitalisations, de la prise en charge des intoxications et des échecs thérapeutiques. La table ronde intitulée «Le mésusage des médicaments et des compléments alimentaires : États des lieux et cas pratiques en situation d’automédication, polymédication et vente sur le web», qui se tiendra le vendredi 7 février 2025 à Marrakech, constituera une opportunité stratégique pour dresser un état des lieux exhaustif du mésusage et de son impact, tant au Maroc qu’à l’international. Cet événement permettra également de formuler des recommandations concrètes pour lutter contre ce fléau, qui représente une menace sérieuse pour la santé publique et la sécurité des citoyens.
Abderrahim DERRAJI - 01 février 2025 12:52Le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) a réalisé une avancée majeure dans le traitement des infections intestinales en obtenant l’autorisation de mise sur le marché (AMM) d’un médicament de transfert de microbiote fécal (TMF), une première en Suisse. Ce traitement innovant consiste à transférer une partie de la flore intestinale provenant des selles d’un donneur sain, transformée en médicament, pour restaurer la flore intestinale des malades. Pour l’instant, ce traitement cible les infections à Clostridium difficile, une bactérie responsable de diarrhées sévères et de récidives fréquentes, affectant un patient sur quatre. Contrairement à d’autres pays où le macrobiote fécal est considéré comme un «tissu», la Suisse le classe comme un médicament non standardisable, soumis à des normes strictes de fabrication, de contrôle, de suivi et de traçabilité, similaires à celles des médicaments produits par l’industrie pharmaceutique. Le CHUV est devenu de ce fait le premier hôpital public à produire un médicament sous ces conditions rigoureuses. La sélection des donneurs est particulièrement stricte : seulement 10 % des candidats sont retenus après des tests cliniques et biologiques approfondis. Chaque donneur effectue en moyenne huit dons par mois, permettant de produire une douzaine de traitements utilisables pendant deux ans, tout en assurant une traçabilité complète. Grâce à cette AMM, le médicament pourra être utilisé par d’autres hôpitaux partenaires en Suisse, élargissant l’accès des patients à ce traitement sans équivalent pour les infections à Clostridium difficile. Le CHUV espère également que cette innovation stimulera la recherche sur le microbiote intestinal et son rôle dans la santé humaine, un domaine en pleine expansion. Cependant, pour faciliter l’accès à ce traitement, une prise en charge par l’assurance maladie de base est essentielle. Une demande a été soumise à l’Office fédéral de la santé publique en ce sens. Cette avancée représente une lueur d’espoir pour les patients souffrant d’infections intestinales récurrentes et ouvre la voie à de nouvelles perspectives thérapeutiques.
Abderrahim DERRAJI - 01 février 2025 12:45Un nouveau défi viral, baptisé «Paracétamol Challenge», fait des ravages sur TikTok, particulièrement chez les adolescents. Ce jeu dangereux, qui consiste à ingérer des doses excessives de paracétamol pour tester sa résistance, a déjà causé la mort d’un enfant de 11 ans aux États-Unis et se propage désormais en Europe. Les professionnels de santé tirent la sonnette d’alarme face à cette pratique extrêmement risquée, qui met en péril la vie des jeunes participants. Le principe du défi est simple mais terrifiant : les adolescents se lancent le défi de consommer de grandes quantités de paracétamol, un médicament courant (en vente libre dans certains pays) pour savoir qui résistera le plus longtemps avant d’être hospitalisé. Ce jeu, qui se diffuse rapidement sur les réseaux sociaux, a déjà entraîné des conséquences tragiques, notamment le décès d’un jeune Américain. Les autorités sanitaires et les experts craignent que ce phénomène ne gagne encore plus de terrain. En Belgique, le Centre anti-poison a lancé un avertissement public, encourageant les parents et les établissements scolaires à sensibiliser les jeunes aux dangers de ce défi absurde et dangereux. Le paracétamol, bien que considéré comme un médicament sûr lorsqu’il est utilisé correctement, peut causer des dommages irréversibles en cas de surdosage. Une consommation excessive peut entraîner de graves lésions hépatiques, nécessitant parfois une greffe du foie et peut dans certains cas compromettre le pronostic vital. Mathieu Molimard, pharmacologue au CHU de Bordeaux, explique les risques avec des mots forts : «Si on a de la chance, on va avoir une greffe hépatique. On va se retrouver malade chronique, avec des immunosuppresseurs à vie.» Il qualifie même le surdosage en paracétamol de «pire des suicides», soulignant la gravité des conséquences pour la santé. Pourtant, sur les réseaux sociaux, certaines vidéos véhiculent des idées fausses, prétendant que le paracétamol aurait des effets relaxants. Une affirmation que dément catégoriquement le Dr Molimard: «C’est une fausse promesse. Il n’y a aucun effet relaxant du paracétamol. Ceux qui font ces vidéos sont des manipulateurs. Prendre une dose trop élevée de paracétamol, c’est une énorme bêtise.» Le paracétamol, notamment sous la marque Doliprane, est le médicament le plus prescrit en France. Selon les chiffres de l’Assurance maladie publiés en novembre 2024, plus de 300 millions de boîtes ont été écoulées en un an, loin devant tout autre traitement. Cette popularité rend d’autant plus préoccupante la propagation de ce défi, car le médicament est facilement accessible, y compris aux jeunes. Face à cette situation, les professionnels de santé et les autorités appellent à une prise de conscience collective. Ils insistent sur la nécessité de renforcer l’éducation des jeunes sur les dangers des surdosages médicamenteux et de réguler davantage les contenus dangereux sur les réseaux sociaux. TikTok, déjà sous le feu des critiques pour d’autres défis risqués, pourrait faire face à de nouvelles pressions pour modérer ce type de contenu. En conclusion, le «Paracétamol Challenge» est un phénomène inquiétant qui met en lumière les dangers des défis viraux sur les réseaux sociaux. Alors que les adolescents cherchent à se défier et à se divertir, ce jeu mortel rappelle l’importance de la vigilance et de l’éducation pour prévenir des tragédies évitables.
Abderrahim DERRAJI - 01 février 2025 12:38Les maladies cardiovasculaires constituent la deuxième cause de mortalité chez aussi bien chez l’homme que chez la femme, comme le rappelle l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale - France) dans une analyse publiée sur son Canal Detox. Si les femmes ont généralement un cœur plus petit et des vaisseaux sanguins plus fins, elles sont tout aussi vulnérables aux pathologies cardiaques, voire plus dans certains cas. Depuis vingt ans, les hospitalisations pour syndrome coronarien aigu augmentent, particulièrement chez les femmes de moins de 65 ans. Cette tendance s’explique par des facteurs de risque bien identifiés : baisse de l’activité physique, augmentation du tabagisme, de la consommation d’alcool, de l’obésité et du diabète de type 2. Autrefois sous-estimé, le risque cardiovasculaire chez les femmes est désormais mieux reconnu, mais des lacunes persistent dans la recherche et la prise en charge. Un problème majeur réside dans le manque de représentation des femmes dans les essais cliniques. Une étude de 2020 a révélé que seulement 36 % des participants à ces essais étaient des femmes, ce qui limite la compréhension des spécificités féminines en matière de santé cardiovasculaire. Cette sous-représentation a des conséquences directes sur les diagnostics et les traitements, souvent basés sur des données majoritairement masculines. Les symptômes des maladies cardiovasculaires diffèrent également entre les sexes. Chez les hommes, un syndrome coronarien aigu se manifeste souvent par des douleurs thoraciques ou une sudation excessive. Chez les femmes, les symptômes sont plus fréquemment atypiques : douleurs dorsales, nausées, vomissements et essoufflement. Ces signes, moins évocateurs, peuvent retarder le diagnostic et la prise en charge. Certaines pathologies cardiovasculaires touchent davantage les femmes. Par exemple, le syndrome du cœur brisé, déclenché par un choc émotionnel intense, affecte principalement les femmes ménopausées. Il provoque une défaillance cardiaque soudaine due à un spasme des coronaires causé par une libération massive d’hormones du stress. Autre exemple : la dissection spontanée de l’artère coronaire, qui survient neuf fois sur dix chez des femmes jeunes et en bonne santé, probablement sous l’influence de facteurs hormonaux. En conclusion, il est essentiel de reconnaître les spécificités féminines des maladies cardiovasculaires et de promouvoir une prévention équilibrée entre les sexes. Les symptômes dits «atypiques» chez les femmes ne le sont en réalité que par rapport à ceux des hommes, et méritent plus de vigilance. Une meilleure inclusion des femmes dans les recherches et une sensibilisation accrue aux risques cardiovasculaires spécifiques sont des étapes primordiales pour améliorer leur prise en charge.
Abderrahim DERRAJI - 01 février 2025 12:32L'Ozempic® (sémaglutide) est désormais indiqué aux États-Unis pour réduire le risque d'aggravation de la maladie rénale, d'insuffisance rénale terminale et de décès cardiovasculaire chez les adultes atteints de diabète de type 2 et de maladie rénale chronique. Cette approbation repose sur les résultats de l'essai international de phase 3b FLOW, qui a inclus plus de 3 500 participants répartis aléatoirement entre un groupe recevant une injection hebdomadaire de 1 mg de sémaglutide et un groupe placebo, en plus des soins standards. Les résultats ont montré une réduction relative significative de 24 % du risque d'aggravation de la maladie rénale, d'insuffisance rénale terminale et de décès cardiovasculaire dans le groupe traité par sémaglutide. Le Dr Richard E. Pratley, co-président de l'essai FLOW et directeur médical de l'AdventHealth Diabetes Institute à Orlando, a souligné l'importance de cette approbation pour les patients souffrant de diabète de type 2 et de maladie rénale chronique, notant que beaucoup de ses patients présentent des complications rénales sévères nécessitant parfois une dialyse. Il considère cette décision de la FDA comme une avancée significative offrant une nouvelle option thérapeutique pour réduire le risque de complications rénales et cardiovasculaires majeures. Cette nouvelle indication s'ajoute aux utilisations précédemment approuvées de l'Ozempic® pour améliorer le contrôle glycémique et réduire le risque d'événements cardiovasculaires majeurs chez les adultes atteints de diabète de type 2 et de maladies cardiaques connues. L'approbation de la FDA offre de l'espoir aux millions d'adultes vivant avec ces deux conditions et fournit une option de traitement supplémentaire, représentant une avancée significative pour les patients.
Abderrahim DERRAJI - 01 février 2025 12:24Les infections respiratoires et virales constituent un problème médical et économique majeur chez les plus de 65 ans, en raison de l’immunosénescence, ce déclin progressif des fonctions immunitaires lié à l’âge. La grippe saisonnière, la Covid-19, les infections à pneumocoque, le virus respiratoire syncytial (VRS) et le zona frappent durement les seniors, souvent avec une morbidité et une mortalité élevées. D’après l’Académie nationale de médecine, le constat en France est préoccupant : plus de 90 % des décès liés à la grippe ou à la Covid-19 touchent les seniors. Les pneumococcies et les infections à VRS figurent parmi les principales causes d’hospitalisation grave, et les semaines suivant une infection respiratoire sont marquées par un risque accru d’accidents cardiovasculaires. Chez les plus âgés, ces maladies aggravent le déclin fonctionnel et accélèrent la perte d’autonomie. Le zona, qui touche plus de 1 % des personnes de plus de 70 ans, s’accompagne de douleurs chroniques et d’autres complications altérant durablement la qualité de vie. Malgré son efficacité prouvée, la vaccination reste trop négligée en France. Selon Santé publique France, les taux de couverture vaccinale sont alarmants : 54 % des seniors pour la grippe, 30 % pour la Covid-19, à peine 5 % pour le pneumocoque et seulement 4 % pour le zona. Ce déficit contribue à la vulnérabilité des populations âgées : lors de l’épidémie de grippe de janvier 2025, 79 % des patients admis en réanimation n’étaient pas vaccinés. Le rôle du médecin traitant est central, mais la complexité des calendriers vaccinaux, le temps limité des consultations et l’isolement de certains patients freinent la mise en œuvre des recommandations. Une meilleure coordination entre professionnels de santé (médecins, pharmaciens, infirmiers) et une sensibilisation accrue des patients sont indispensables pour relever ce défi. L’Académie nationale de médecine insiste sur l’urgence de cibler les infections majeures : grippe, SARS-CoV-2, pneumocoque, VRS et virus varicelle-zona. Elle préconise d’encourager les professionnels de santé à actualiser systématiquement le statut vaccinal des patients âgés, en s’appuyant sur les recommandations actualisées de la Haute Autorité de Santé. Pour les personnes les plus isolées, notamment les résidents d’EHPAD ou les seniors vivant en zones rurales, il est essentiel de faciliter l’accès à la vaccination grâce à des équipes mobiles et à la mise en place d’un carnet de vaccination numérique. Vacciner les aidants et le personnel soignant, surtout en période épidémique, est tout aussi primordial pour limiter la transmission. La vaccination des seniors ne se limite pas à réduire la mortalité. Elle contribue à maintenir l’autonomie, à prévenir le déclin post-infectieux, à réduire les coûts de santé et à renforcer l’immunité collective. Faire de cette stratégie une priorité est un investissement dans une société où vieillir rime avec dignité et santé. Au Maroc, le ministère de la Santé et de la Protection sociale a lancé, le 7 novembre 2024, une campagne nationale de prévention contre la grippe et les infections respiratoires aiguës sous le slogan : «La grippe saisonnière : vaccinons-nous et respectons les mesures barrières». Cette initiative cible essentiellement les populations vulnérables : femmes enceintes, enfants de moins de cinq ans, personnes âgées et patients atteints de maladies chroniques. Cependant, la méfiance envers les vaccins, exacerbée par la pandémie de Covid-19, reste un obstacle majeur, même pour les vaccins très importants du programme national d’immunisation avec une recrudescence de certaines maladies. La rougeole, par exemple, a récemment touché plus de 20.000 enfants, causant plus de 110 décès. Pour contrer cette situation, le gouvernement marocain a renforcé le suivi sanitaire via le Centre national des opérations d’urgence en santé publique et 12 centres régionaux dédiés. Une campagne de rattrapage, démarrée le 28 octobre 2024, s’accompagne d’une vaste communication ciblant les parents, les professionnels de santé et les autorités locales.Le porte-parole du gouvernement appelle à une mobilisation collective – citoyens, associations, entreprises et médias – pour promouvoir la vaccination et combattre les fausses informations. On espère que tous ces efforts permettront de maîtriser cette maladie qu’on avait presque oubliée grâce à l’excellent programme d’immunisation mis en place au Maroc. N’oublions pas non plus les seniors, dont la couverture vaccinale laisse à désirer.
Abderrahim DERRAJI - 25 janvier 2025 12:45