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PHARMACIEN ET ONCOLOGIE
Le cancer, fléau planétaire, n’est pas qu’une affaire d’hôpitaux spécialisés ou de centres d’oncologie de pointe. Derrière les murs de l’officine, un professionnel joue un rôle souvent sous-estimé, mais essentiel : le pharmacien d’officine. Doté d’une expertise unique sur le médicament et d’une accessibilité inégalée, il incarne une présence stratégique dans la longue bataille que mènent les patients contre cette maladie. Pourtant, son implication reste à formaliser et à valoriser.
La prévention est un pilier fondamental de la lutte contre le cancer, et le pharmacien est en première ligne. Il ne se contente pas de dispenser des médicaments : il éduque. À travers des conseils ciblés, il sensibilise sur les comportements à risque tels que le tabagisme, la sédentarité ou encore l’exposition à des substances toxiques. En initiant des dialogues sur la vaccination contre le papillomavirus ou en orientant les patients présentant des signes alarmants comme des ganglions douteux ou une perte de poids inexpliquée, il contribue activement à un dépistage précoce, déterminant pour l’issue de la maladie.
Une fois le diagnostic établi et le protocole thérapeutique défini, le pharmacien devient un acteur clé de la sécurisation des soins. La vérification des doses, l’identification des interactions médicamenteuses dans un contexte de polymédication fréquente, et la surveillance des effets secondaires sont autant de missions qu’il accomplit avec rigueur.
Avec l’essor des thérapies orales, qui offrent une alternative aux traitements administrés en milieu hospitalier, le rôle du pharmacien prend une nouvelle dimension. Il accompagne les patients dans l’administration de ces médicaments souvent complexes, les aide à gérer les effets indésirables et veille à leur observance, un enjeu crucial pour l’efficacité des traitements oncologiques.
Le cancer est une épreuve non seulement physique, mais aussi émotionnelle. En cela, le pharmacien ne se limite pas à un rôle technique. Toujours accessible, il est souvent l’interlocuteur privilégié des patients et de leurs familles, offrant un soutien psychologique dans une relation empreinte de confiance. Il propose des solutions adaptées pour soulager les effets secondaires tels que la fatigue, les nausées ou les douleurs, améliorant ainsi la qualité de vie des malades et réduisant les risques d’abandon thérapeutique.
Malgré ce potentiel indéniable, le pharmacien d’officine demeure à la marge de la prise en charge oncologique au Maroc, faute d’une mission clairement définie, structurée et rémunérée. Pour valoriser son rôle, une formation initiale et continue en oncologie est indispensable, afin qu’il reste à jour des avancées thérapeutiques et puisse répondre efficacement aux besoins croissants des patients.
Dans d’autres pays, l’intégration des pharmaciens dans les parcours de soins oncologiques a montré des résultats probants. Ces expériences prouvent qu’une collaboration interprofessionnelle accrue, dans un cadre structuré, améliore significativement l’efficacité des prises en charge. Il est temps de s’inspirer de ces modèles pour donner au pharmacien d’officine la place qu’il mérite dans ce combat.
Pour conclure, chaque acteur compte en oncologie. Le pharmacien d’officine, à la fois éducateur, confident et expert du médicament, est un atout encore trop souvent négligé. Formaliser ses missions, valoriser son expertise et renforcer ses compétences sont des leviers essentiels pour mobiliser pleinement son potentiel. La lutte contre le cancer nécessite une interprofessionnalité renforcée où toutes les bonnes volontés, à tous les niveaux du système de santé, convergent vers un objectif commun : améliorer la vie des patients et leurs chances de guérison.
CHOLERA
Une équipe de chercheurs de l’Institut Pasteur et du Centre hospitalier de Mayotte a mis en lumière la diffusion internationale d’une souche de Vibrio cholerae hautement résistante aux antibiotiques. Leurs résultats, publiés le 12 décembre 2024 dans «New England Journal of Medicine», révèlent une menace sanitaire préoccupante.
Le choléra est une maladie diarrhéique grave pouvant entraîner la mort en quelques heures sans traitement. La prise en charge repose principalement sur la réhydratation et, en complément, sur des antibiotiques pour réduire la durée de l’infection et limiter les chaînes de transmission. Cependant, l’émergence de souches résistantes compromet ces stratégies.
Lors d’une épidémie de choléra au Yémen entre 2018 et 2019, une souche résistante à dix antibiotiques, dont l’azithromycine et la ciprofloxacine, deux des trois antibiotiques recommandés pour cette maladie, avait été isolée pour la première fois.
Grâce à l’analyse génomique, les chercheurs ont retracé le parcours de cette souche résistante :
- Yémen (2018-2019) : émergence initiale de la souche.
- Liban (2022) : apparition lors d’une épidémie locale.
- Kenya (2023), puis Tanzanie et Comores (2024) : propagation vers l’Afrique de l’Est.
- Mayotte (2024) : entre mars et juillet, une épidémie sur l’île française a causé 221 cas de choléra liés à cette souche.
Les conclusions de ces travaux soulignent l’urgence de renforcer la surveillance mondiale des souches de Vibrio cholerae et leur résistance aux antibiotiques. Le Pr François-Xavier Weill, auteur principal de l’étude, alerte sur les conséquences potentielles si cette souche acquérait une résistance supplémentaire à la tétracycline, dernier recours en traitement antibiotique par voie orale. Une telle évolution compromettrait gravement la prise en charge des malades.
Cette propagation met en évidence les failles de la lutte contre le choléra et appelle à une réponse internationale concertée pour prévenir une crise sanitaire majeure.
TÉLÉPHONE PORTABLE
L’usage très répondu des téléphones portables, avec 8,6 milliards d’appareils en circulation à travers le monde, suscite des interrogations récurrentes sur leurs effets sur la santé, notamment leur potentiel cancérigène via les champs électromagnétiques de radiofréquences (RF-EMF). Malgré de nombreuses études, les preuves restent contradictoires et insuffisantes pour établir un lien clair entre ces ondes et l’apparition de tumeurs cérébrales.
En 2011, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé les RF-EMF comme «potentiellement cancérigènes» (catégorie 2B) en raison de preuves limitées. Cependant, les biais méthodologiques et les approximations dans l’évaluation de l’exposition ont décrédibilisé les conclusions du CIRC. Depuis, chaque évolution technologique des téléphones relance le débat, mais les études actuelles peinent à trancher.
Cosmos, une cohorte internationale de 250.000 participants, a été conçue pour pallier les limites des précédentes études. Avec un suivi médian de 7 ans, elle n’a trouvé aucune association significative entre l’utilisation prolongée et intense du téléphone portable et l’apparition de tumeurs cérébrales (gliome, méningiome, neurinome de l’acoustique). Par exemple, pour les utilisateurs dépassant 1.908 heures cumulées, le risque de gliome reste comparable à celui des non-utilisateurs.
Une récente revue systématique et méta-analyse de 63 études confirme ces observations. Elle conclut que l’exposition aux RF-EMF, qu’elle soit liée aux téléphones portables, à des émetteurs fixes ou à des usages professionnels, n’est pas associée à un risque accru de gliome, méningiome, neurinome de l’acoustique, ou autres tumeurs cérébrales, même après une utilisation prolongée.
Contrairement à l’analyse du CIRC, cette revue systématique repose sur des critères d’inclusion plus rigoureux et des données plus récentes, notamment 13 études publiées depuis 2012. Si les études initiales reposaient sur des données souvent indirectes ou peu fiables, cette approche systématique améliore la précision des estimations et réduit les biais.
Bien que les résultats actuels n’indiquent aucun lien de causalité entre l’utilisation des téléphones portables et les tumeurs cérébrales, des incertitudes subsistent. Les biais potentiels, les distorsions individuelles et l’impact de nouvelles technologies, comme la 5G, nécessitent des investigations supplémentaires. Les futures études devront intégrer ces avancées pour offrir une vision plus complète.
Pour conclure, les preuves actuelles tendent à rassurer quant à l’utilisation des téléphones portables, mais les chercheurs appellent à une vigilance continue, notamment avec l’émergence des technologies de communication de prochaine génération.
VALPROATE
Afin de limiter les risques de troubles neuro-développementaux chez les enfants à naître exposés au valproate, de nouvelles règles de prescription et de délivrance sont instaurées en France pour les adolescents et les hommes susceptibles de devenir pères. Ces mesures s'appliquent à partir de janvier et juin 2025, en fonction du statut du traitement.
Le valproate, utilisé dans le traitement de l’épilepsie et des troubles bipolaires, est déjà connu pour son impact tératogène lorsqu’il est pris par des femmes enceintes.
Ce médicament expose à des malformations congénitales (11%) et des troubles neuro-développementaux (jusqu’à 30-40%) chez l’enfant en cas d’exposition pendant la grossesse. Une étude récente a cependant révélé un risque accru de troubles neuro-développementaux chez les enfants dont le père avait été traité par valproate dans les trois mois précédant la conception.
En réaction, le Comité de pharmacovigilance de l’Agence européenne des médicaments (PRAC), sollicité par l’Hexagone, a recommandé des restrictions visant à réduire ces risques et à renforcer l’information des patients et professionnels de santé.
En pratique, à partir du 6 janvier 2025, la prescription initiale sera réservée aux neurologues, psychiatres et pédiatres. Quant au renouvellement, il peut être effectué par tout médecin.
Le patient et le médecin devront signer annuellement une attestation d’information partagée. Ce justificatif, remplaçant le feuillet d’information mis en place en août 2023. Sa présentation, en complément de l’ordonnance, sera nécessaire pour la délivrance en pharmacie.
Ces nouvelles règles s’appliqueront aux initiations dès janvier et aux patients déjà sous traitement à partir du 30 juin 2025.
En ce qui concerne les filles, adolescentes et femmes en âge de procréer, l’actuel formulaire d’accord de soins, cosigné avec un spécialiste, sera remplacé par une attestation annuelle d’information partagée.
Les patientes déjà sous traitement pourront continuer à utiliser leur formulaire jusqu’à la fin de sa validité annuelle.
Par ailleurs, l’ANSM met à la disposition des patients et des professionnels de santé des documents pour les sensibiliser aux risques associés au valproate. Ces outils ont pour finalité de garantir une compréhension claire des dangers et des nouvelles obligations.
Ces nouvelles restrictions traduisent la volonté de minimiser les expositions potentielles au valproate, en assurant un suivi rigoureux des prescriptions et une meilleure information des patients. Elles s’inscrivent dans une démarche de prévention pour limiter les conséquences graves sur les enfants à naître, qu’il s’agisse d’exposition maternelle ou paternelle.
MCCP
Les 6 et 7 décembre 2024, la ville de Rabat a accueilli les Journées nationales de pharmacie clinique, placées sous le thème «La pharmacie clinique au service de la sécurité des soins : vers une meilleure prise en charge des patients, en ville et à l’hôpital».
Cet événement, très attendu, a réuni un large éventail de participants : pharmaciens hospitaliers, pharmaciens d’officine, chercheurs, industriels, représentants du ministère de la Santé et des Caisses d’assurances maladie, et étudiants. Pendant deux jours, ils ont pris part à des sessions interactives et des tables rondes visant à promouvoir les meilleures pratiques en pharmacie clinique et à renforcer les synergies entre les différents acteurs pour optimiser la prise en charge des patients.
Trois thématiques majeures ont été au cœur des discussions : La gestion multidisciplinaire de la douleur, la résistance aux antibiotiques et les infections associées et l’oncologie au Maroc.
Cet événement vient nous rappeler que la pharmacie clinique s’affirme de plus en plus comme un levier essentiel pour garantir des soins de qualité. En optimisant l’utilisation des traitements, tant sur le plan médical qu’économique, elle joue un rôle clé dans la sécurité et le bien-être des patients.
À travers cette manifestation, le MCCP (Moroccan College of Clinical Pharmacy) a réaffirmé son engagement à promouvoir cette discipline et à sensibiliser l’ensemble des professionnels de santé à son importance. Ce rendez-vous annuel illustre la volonté collective de faire de la pharmacie clinique un pilier incontournable du système de santé marocain.
Autres articles
La FDA vient d’accorder un examen accéléré à deux candidats-vaccins combinés développés par Sanofi pour prévenir simultanément la grippe et la COVID-19 chez les adultes de 50 ans et plus. Ces candidats associent des vaccins déjà homologués : Fluzone High-Dose ou Flublok pour la grippe, combinés au vaccin Novavax pour la COVID-19. Les deux vaccins contre la grippe, Fluzone High-Dose et Flublok, ont démontré leur efficacité et leur tolérance supérieures dans des études pivots, notamment en réduisant significativement les hospitalisations liées à la grippe. Le Novavax, vaccin recombinant adjuvanté contre la COVID-19, s’est révélé hautement efficace en primovaccination et mieux toléré que les vaccins ARNm en rappel. Sanofi a lancé deux études cliniques de phase I/II pour évaluer la sécurité et la réponse immunitaire de ces deux vaccins. Ces recherches pourraient aboutir à un vaccin combiné réduisant le nombre d’injections nécessaires et simplifiant le calendrier vaccinal, tout en maintenant une efficacité et une sécurité élevées. Le recours à des vaccins combinés répond à un besoin croissant d’efficacité dans la lutte contre ces maladies qui causent une importante charge sur les systèmes de santé. La grippe entraîne chaque année jusqu'à 650 000 décès dans le monde, principalement chez les personnes âgées. La COVID-19, en plus de ses symptômes graves, peut provoquer des séquelles durables. Une méta-analyse récente suggère que l’introduction d’un rappel combiné augmenterait de 56% l’acceptation des vaccins COVID-19 chez les plus de 50 ans. Ce type de vaccin est également perçu comme plus pratique par les professionnels de santé, grâce à une administration simplifiée et une réduction des contraintes logistiques. Ces candidats-vaccins combinés représentent une avancée majeure en matière de vaccination, en ciblant les populations vulnérables et en offrant une protection intégrée contre deux menaces majeures pour la santé publique.
ABDERRAHIM DERRAJI - 11 décembre 2024 17:40À partir du 11 décembre 2024, la délivrance en pharmacie des vasoconstricteurs oraux contenant de la pseudoéphédrine nécessitera obligatoirement une prescription médicale. Cette décision de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) vise à réduire l'exposition des patients aux risques rares mais graves associés à ces médicaments, notamment les infarctus du myocarde, les accidents vasculaires cérébraux (AVC), et de nouveaux risques neurologiques confirmés par l’Agence européenne des médicaments (EMA), comme les syndromes d’encéphalopathie réversible postérieure et de vasoconstriction cérébrale réversible. Malgré des mesures antérieures, telles que l’interdiction de la publicité auprès du grand public et la diffusion d'informations sur les dangers de ces médicaments, une augmentation des ventes a été observée récemment, indiquant une exposition toujours importante des patients. Ces médicaments, largement utilisés pour soulager les symptômes bénins du rhume, présentent des effets indésirables pouvant survenir même chez des patients sans antécédents médicaux ou facteurs de risque. Par ailleurs, des mésusages subsistent, avec des durées de traitement prolongées et des contre-indications non respectées. Le rhume étant une affection bénigne qui guérit spontanément en une semaine environ, l’ANSM considère que les risques liés à l’utilisation de ces médicaments, sans avis médical préalable, sont disproportionnés par rapport à leur bénéfice. En conséquence, la pseudoéphédrine sera classée sur la liste I des substances vénéneuses, restreignant son accès à une prescription médicale. À noter que les formes nasales de vasoconstricteurs sont déjà soumises à cette réglementation. Pour accompagner cette évolution, une fiche d’information sera mise à disposition des professionnels de santé afin de sensibiliser les patients aux risques associés à ces traitements lors de leur prescription ou dispensation. Au Maroc, les cinq médicaments à base de pseudoéphedrine qui sont toujours à prescription facultative sont comm suit : DOLIRHUME, Comprimé, EPHEDRYL : Solution buvable et comprimé, `HUMEX RHUME, Comprimé et gélule RHUMAGRIP 500 MG / 30 MG, Comprimé RHUMIX, Sachet
ABDERRAHIM DERRAJI - 10 décembre 2024 15:36Le VIH demeure un enjeu de santé publique au Maroc, touchant particulièrement les jeunes. En 2023, près de 45% des nouvelles infections concernaient les 15-34 ans, un groupe vulnérable confronté à un ennemi sournois. Le sida, bien que souvent relégué à l’arrière-plan des priorités sanitaires, reste une menace tangible. En cette Journée mondiale de lutte contre le sida, le 1er décembre 2024, il est essentiel de rappeler que cette maladie continue de faire des victimes. D’après les chiffres du ministère de la Santé et de la protection sociale, 23.000 personnes vivaient avec le VIH au Maroc fin 2023, dont 43% de femmes. Quelque 22% des personnes séropositives ignorent leur statut. Le manque de dépistage, souvent alimenté par la peur du jugement ou le manque d’informations, retarde l’accès aux traitements antirétroviraux, pourtant capables de transformer le VIH en une maladie chronique gérable. Le silence et la stigmatisation entourant le VIH restent des barrières majeures. Les préjugés et les discriminations empêchent de nombreuses personnes de rechercher une aide qui peut s’avérer essentielle. Pour inverser cette tendance, il est primordial de continuer à promouvoir des traitements accessibles à tous, sans obstacle économique ou social. La prévention constitue un levier essentiel. Pourtant, l’éducation sexuelle, indispensable pour sensibiliser aux modes de transmission et aux moyens de prévention, demeure insuffisante. L’implication des jeunes dans cette lutte est impérative pour freiner la propagation du virus. Des pays comme la France ont pris des initiatives innovantes. Les pharmacies françaises proposent désormais des tests de dépistage rapides, anonymes, gratuits et fiables, grâce à un programme pilote lancé dans les Alpes-Maritimes. En parallèle, la Haute Autorité de santé (HAS) a approuvé l’utilisation du cabotégravir injectable (Apretude®), une PrEP à action prolongée. Ce traitement, administré toutes les huit semaines après deux injections initiales, a prouvé une meilleure efficacité par rapport à la PrEP orale quotidienne. Ces mesures, basées sur des données probantes issues d’études cliniques, témoignent d’une volonté de rendre la prévention plus accessible et plus efficace. Pour espérer lutter efficacement contre le Sida, le Maroc doit renforcer la sensibilisation et investir davantage dans la prévention, le dépistage et l’accès aux soins. Les autorités publiques, la société civile, les écoles et les médias ont un rôle important à jouer dans cette mobilisation. Pour conclure, le VIH n’a toujours pas disparu. Avec une prise de conscience collective et des actions concrètes, il est possible d’enrayer sa propagation et de protéger les générations futures. L’objectif d’un monde sans sida est ambitieux, mais réalisable grâce à une synergie d’efforts et d’innovations.
ABDERRAHIM DERRAJI - 08 décembre 2024 17:07Le ministère de la Santé et de la protection sociale a, fermement, réfuté les rumeurs remettant en cause la sécurité des vaccins dans le cadre de la campagne de rattrapage vaccinal. Dans un communiqué, il dénonce la diffusion d’enregistrements audio véhiculant des informations fallacieuses, et réaffirme la sécurité et l’efficacité des vaccins utilisés au Maroc. Lancée le 28 octobre 2024, cette campagne nationale vise à renforcer la protection contre des maladies telles que la poliomyélite, la diphtérie, la coqueluche, la rougeole et le tétanos. Elle est menée en partenariat avec plusieurs ministères, notamment celui de l’Éducation nationale, et d’autres acteurs locaux. Elle s’inscrit dans le cadre des efforts du Maroc pour consolider ses acquis en matière de lutte contre les épidémies. Le ministère assure que les vaccins administrés respectent les normes internationales les plus strictes en termes de qualité, de sécurité et d’efficacité, et rappelle qu’aucune complication liée à ces vaccins n’a été enregistrée depuis des décennies. Il condamne la propagation de rumeurs visant à semer la panique et à nuire à la confiance envers le système vaccinal national. Le communiqué appelle les parents, les tuteurs et les citoyens à ne pas se laisser influencer par ces informations infondées et à soutenir la campagne. Celle-ci est essentielle pour renforcer l’immunité individuelle et collective, ainsi que pour prévenir la réémergence de maladies graves. Le ministère réitère enfin l’importance des vaccins dans la protection des enfants et invite la population à se mobiliser pour la réussite de cette initiative nationale.
ABDERRAHIM DERRAJI - 08 décembre 2024 17:05En Espagne, onze cas de bébés présentant une hypertrichose, aussi appelée «syndrome du loup-garou», ont été signalés. Ce phénomène, caractérisé par une croissance excessive de poils sur tout le corps, a été lié à l’utilisation de minoxidil par leurs parents. L’enquête menée par le Centre de pharmacovigilance de Navarre a révélé que ce médicament appliqué sur la peau par les adultes peut être transféré aux nourrissons, soit par contact direct, soit par voie orale. La peau fine des bébés facilite l’absorption de la substance, entraînant des effets indésirables graves. Chez les nourrissons, l’hypertrichose peut provoquer des complications, notamment au niveau du cœur et des reins. Le cas d’un bébé a particulièrement attiré l’attention : des poils ont commencé à pousser sur son dos, ses jambes et ses cuisses après deux mois d’exposition indirecte au minoxidil utilisé par son père. Lorsque ce dernier a cessé le traitement, les symptômes de l’enfant ont disparu. Suite à ces incidents, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a décidé de modifier les informations figurant sur la notice du minoxidil dès octobre 2024, afin de prévenir ce type d’exposition accidentelle. Ce cas met en lumière les risques d’utilisation de certains médicaments et l’importance de protéger les enfants des substances qui peuvent leur être nocives, même indirectement.
ABDERRAHIM DERRAJI - 08 décembre 2024 17:01Depuis fin octobre, une maladie d’origine inconnue a causé au moins 79 décès dans la province du Kwango, en République démocratique du Congo (RDC), située près de la frontière avec l’Angola. Le bilan varie selon les sources, atteignant jusqu’à 143 morts d’après certaines estimations au 2 décembre. Les patients infectés présentent des symptômes grippaux tels que fièvre, maux de tête, toux, écoulement nasal, difficultés respiratoires et anémie. Une équipe médicale a été dépêchée sur place pour collecter des échantillons et identifier la cause de cette maladie. Face à cette crise, les autorités locales ont mis en place des mesures préventives, notamment en demandant aux responsables de l'immigration de limiter les déplacements entre les zones touchées et de surveiller les flux de population. Le ministère de la Santé de la RDC recommande à la population d’éviter les rassemblements, de signaler les cas suspects ou les décès inhabituels, de respecter les règles d’hygiène comme le lavage des mains, et de ne pas manipuler les dépouilles sans l’intervention de professionnels de santé. Des analyses en cours devraient permettre d’identifier cette maladie et d’orienter les mesures sanitaires à adopter pour contenir sa propagation.
ABDERRAHIM DERRAJI - 08 décembre 2024 16:58La revue médicale «Prescrire» a publié son bilan 2025, identifiant 106 médicaments jugés à éviter, dont 88 sont disponibles en France. Ces traitements sont critiqués pour leurs bénéfices insuffisants ou inexistants, souvent accompagnés d’effets indésirables graves. Médicaments contre les affections bénignes «Prescrire» met en garde contre de nombreux traitements utilisés pour les rhumes, les maux de gorge et la toux bénigne. Parmi eux : Pentoxyvérine Oxomémazine Ambroxol Bromhexine. Ces médicaments, bien que largement utilisés, exposent à des effets indésirables disproportionnés, alors qu’ils n’apportent pas de bénéfices clairs. Pour soulager les maux de gorge, Prescrire recommande de privilégier des mesures simples comme boire de l’eau, sucer des confiseries ou utiliser du paracétamol avec précaution. Par ailleurs, l’alpha-amylase est jugée inefficace et associée à des risques d’allergies. Médicaments gastro-entérologiques La revue s’inquiète également des traitements pour les troubles gastro-intestinaux en raison de leur contamination naturelle par le plomb. Ces produits, utilisés contre les diarrhées, brûlures gastriques ou reflux gastro-œsophagiens, incluent : Diosmectite Hydrotalcite Montmorillonite beidellitique Kaolin. Le plomb contenu dans ces substances est toxique pour le système nerveux, le sang, les reins et le cœur, et peut causer des troubles de la reproduction. Ces effets néfastes augmentent avec l’exposition prolongée. Prescrire alerte sur l’importance de reconsidérer l’utilisation de ces médicaments. Elle souligne la nécessité pour les patients et les professionnels de santé de privilégier des traitements sûrs et d’éviter ceux qui présentent des risques disproportionnés par rapport aux bénéfices attendus. Ce bilan annuel rappelle l’importance d’une vigilance accrue dans le choix des thérapeutiques. Consulter la liste complète publiée par ladepeche.fr : lien
ABDERRAHIM DERRAJI - 08 décembre 2024 16:56Le Groupe Akdital a, récemment, inauguré un Centre international d’oncologie à Benguérir, au cœur de la future «Health Care City». Cette nouvelle structure, adossée à l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), s’inscrit dans une stratégie nationale d’expansion et d’amélioration des soins de santé. Doté d’équipements de pointe, ce centre de 81 lits offre une prise en charge complète et spécialisée des patients atteints de cancer. Parmi ses infrastructures figurent : - Un accélérateur de radiothérapie pour des traitements ciblés. - 23 fauteuils de chimiothérapie dans un cadre moderne. - Un pôle de médecine nucléaire avec un PET-scan et une gamma-caméra, permettant des diagnostics précis et des traitements spécifiques comme l’utilisation de l’iode radioactif pour les cancers thyroïdiens. Le centre dispose également de six blocs opératoires ultramodernes adaptés à des interventions complexes, 18 lits en soins intensifs, et huit box de réanimation pour les urgences critiques. Un laboratoire d’analyses médicales et un service de radiologie complet (IRM, scanner, mammographie, etc.) renforcent ses capacités diagnostiques. Pour garantir une prise en charge fluide et efficace, les données médicales des patients sont digitalisées et centralisées, facilitant la coordination entre les équipes. Le centre intègre également un service d’urgence ouvert en continu. Ce projet vise à positionner Benguérir comme un pôle régional d’excellence en santé et en innovation, grâce à sa proximité avec l’UM6P.
ABDERRAHIM DERRAJI - 08 décembre 2024 16:53L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a lancé son plan hivernal 2024-2025 pour anticiper, suivre et gérer les éventuelles pénuries de médicaments clés durant la saison hivernale. Ce dispositif vise à garantir une couverture suffisante et équitable des besoins. Les traitements concernés incluent des antibiotiques (amoxicilline, azithromycine, clarithromycine), des antipyrétiques (paracétamol), des corticoïdes (prednisolone) et des médicaments contre l’asthme (fluticasone, salbutamol). Les données d’approvisionnement sont accessibles sur le site de l’ANSM. Comparé au plan précédent, des améliorations ont été apportées : - Liste actualisée des molécules sentinelles : Ajout de nouveaux antibiotiques (azithromycine et clarithromycine buvables) et retrait du paracétamol oral sec et de la prednisone. - Indicateurs de pilotage renforcés : Le calcul de couverture se base désormais sur la consommation la plus élevée des trois dernières saisons hors Covid-19. Ce plan, enrichi par les leçons de l’année passée, marque une étape clé dans la lutte contre les pénuries hivernales.
ABDERRAHIM DERRAJI - 04 décembre 2024 15:32Au Maroc, le prix des médicaments suscite régulièrement des critiques, notamment depuis la publication du fameux rapport de la Mission d’information sur le prix des médicaments, le 3 novembre 2009. Ce document avait soulevé de nombreuses interrogations sur les pratiques tarifaires, entraînant une diabolisation du secteur pharmaceutique. Les industriels avaient contesté la méthodologie de la Mission, plaidant pour une approche plus globale et dynamique. En réponse, ils avaient publié, en mars 2010, un rapport intitulé «Le secteur pharmaceutique marocain : réalités sur le prix des médicaments et intérêts du secteur». À l'époque, les anomalies constatées s’expliquaient principalement par le mode de fixation des prix adopté par l’administration. Plusieurs études, telles que celles du cabinet Boston Consulting Group (BCG) ou l’«Étude sur la concurrentiabilité du secteur pharmaceutique», avaient également mis en lumière ces dysfonctionnements. Pour remédier à cette situation, un travail de collaboration entre les autorités et les parties prenantes du secteur pharmaceutique a été entrepris. Cela a conduit à l'adoption du Décret 2-13-852 relatif à la fixation des prix publics des médicaments (PPV), publié le 18 décembre 2013. Ce texte introduisait une approche transparente, fondée sur un benchmark avec sept pays de référence et un système plus rationnel pour déterminer le prix des médicaments génériques. Entré en vigueur en 2014, ce décret a permis une baisse des prix d’environ 3.000 médicaments. Depuis, des baisses sont régulièrement annoncées dans le Bulletin officiel. Cette réforme a contribué à corriger des aberrations tarifaires et à générer des économies significatives pour les caisses d’assurance maladie. Cependant, les médicaments des catégories T3 et T4, en particulier les princeps non encore génériqués, continuent de mobiliser une part importante des ressources de ces caisses. La réforme a aussi eu des conséquences négatives, notamment sur les revenus des pharmaciens. En effet, la mise en application du décret 2-13-852 a fortement impacté les revenus des officinaux. Les forfaits appliqués aux médicaments dits «chers» (T3 et T4) restent faibles, tandis que les marges sur les médicaments des catégories T1 et T2 ne suffisent pas à compenser les baisses successives des prix. Par ailleurs, à chaque révision quinquennale, on constate un alignement des prix des génériques sur ceux des princeps. En l’absence de droit de substitution, les pharmaciens se trouvent contraints de stocker de nombreux génériques aux prix identiques, ce qui va à l’encontre de leur objectif principal: générer des économies. De plus, l’application stricte du décret, sans ajustement des prix anormalement bas, a exacerbé les ruptures d’approvisionnement et la disparition de certains médicaments essentiels, pourtant éprouvés et accessibles. Malgré ces défis, le décret a atteint son objectif principal : réduire le coût de nombreux médicaments, bien que certaines anomalies subsistent, notamment pour les médicaments des catégories T3 et T4. Par ailleurs, des interrogations demeurent quant à l'application du benchmark. En théorie, un médicament commercialisé au Maroc ne devrait pas dépasser les prix pratiqués dans les sept pays de référence. Pourtant, des cas d’anomalies tarifaires persistent, nécessitant des éclaircissements et des ajustements appropriés. Avec la généralisation de la couverture médicale, une augmentation de la consommation de médicaments est attendue, ce qui exercera une pression supplémentaire sur les caisses d’assurance, les incitant à chercher davantage à réduire les dépenses en médicaments. Il est donc crucial de trouver un équilibre. D’une part, il faut réduire les prix des médicamnts sans compromettre la rentabilité des établissements pharmaceutiques ni la disponibilité des médicaments. D’autre part, il est nécessaire de repenser le modèle de rémunération des pharmaciens, encore lié exclusivement au chiffre d’affaires, pour éviter une précarisation croissante de ce corps de métier. La question du juste prix des médicaments soulève des enjeux complexes. Les entreprises pharmaceutiques justifient des marges importantes par les investissements massifs en Recherche et Développement (R&D), nécessaires pour financer l’innovation. En revanche, les systèmes de santé et les patients réclament des prix accessibles, en particulier pour les traitements vitaux ou innovants, souvent hors de portée financière. Ce dilemme est particulièrement visible pour les traitements coûteux, tels que les thérapies géniques ou les médicaments pour maladies rares. À l’international, certains pays ont mis en place des mécanismes de régulation efficaces. Par exemple, l’Italie privilégie une négociation collective des coûts des traitements, tandis qu’en France, la Haute Autorité de santé (HAS) évalue l’intérêt thérapeutique avant de fixer un prix remboursable. Ces régulations tentent de concilier accessibilité et innovation, bien qu’elles ne soient pas exemptes de critiques. Les opposants pointent un éventuel frein à l’innovation et une surcharge administrative pour les entreprises. Au-delà des aspects techniques, le débat sur le prix des médicaments renvoie à une réflexion d’ordre éthique. La santé, en tant que droit fondamental, peut-elle être subordonnée à la logique de profit des firmes pharmaceutiques ? L’innovation doit-elle primer, quitte à sacrifier l’accessibilité ? En définitive, le prix des médicaments doit refléter un équilibre juste entre coût, innovation et accessibilité. Si la régulation et la transparence sont indispensables, elles doivent s’accompagner d’un soutien aux différentes composantes du secteur pharmaceutique pour garantir sa viabilité économique et assurer la souveraineté en médicaments. Alors que le Maroc est en pleine transformation de son système de santé, ce débat doit être mené avec sérénité et dans un esprit de solidarité, afin que les intérêts de tous – patients, professionnels de santé et industriels – soient équitablement pris en compte.
ABDERRAHIM DERRAJI - 01 décembre 2024 17:36