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HOMMAGE ABDALLAH JALEL FPI TUNISIE

Engagé au niveau continental, il a occupé la vice-présidence de l’Inter Ordre Pharmaceutique Africain en 2014, affirmant son rôle de leader et de bâtisseur de ponts entre les ordres pharmaceutiques du Continent. Sa vision de la profession l’a aussi conduit à transmettre son savoir : chargé d’enseignement du droit pharmaceutique à la Faculté de Pharmacie et à la Faculté de Droit, il a contribué à former une génération de pharmaciens conscients des enjeux éthiques, juridiques et déontologiques de leur métier.
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DECONDITIONNEMENT

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Livmed’s

Livmed’s bénéficie toutefois d’un sursis : elle entre en période d’observation jusqu’au 24 octobre 2025. Pendant cette phase, elle peut continuer son activité, mais sous la supervision d’un administrateur judiciaire. L’objectif est d’analyser la viabilité de l’entreprise et, si possible, d’élaborer un plan de redressement permettant d’assurer sa survie.
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Dans une nouvelle initiative stratégique, le président des États-Unis a signé un décret visant à accélérer la relocalisation de la production pharmaceutique sur le sol américain. Objectif :restaurer une base industrielle nationale robuste pour les médicaments essentiels, garantir leur accessibilité aux patients américains et renforcer la sécurité nationale. Depuis son premier mandat, le chef de l'État affirme vouloir bâtir une souveraineté sanitaire durable. Le décret présidentiel 13944 de 2020 avait déjà posé les fondations en demandant aux agences fédérales d’identifier les vulnérabilités de la chaîne d’approvisionnement. Mais selon le président, l’administration précédente aurait laissé ces objectifs inaboutis, laissant persister de nombreux obstacles et lenteurs. L’un des principaux freins identifiés concerne les délais de construction d’installations pharmaceutiques aux États-Unis, estimés entre 5 et 10 ans. Ce retard s’explique par une superposition d’exigences fédérales, étatiques et locales, des normes environnementales strictes, ainsi que des inspections inopinées de la FDA jugées plus contraignantes que celles imposées à l’étranger. Le décret annonce clairement la nouvelle politique du gouvernement : simplifier la réglementation pour favoriser les investissements. Il est désormais prioritaire de faire des États-Unis un pays compétitif pour la fabrication de médicaments sûrs, efficaces et abordables. Le cœur du texte confie à la FDA (Food and Drug Administration) une mission clé : réviser l’ensemble de son dispositif réglementaire en matière de fabrication nationale. Sous 180 jours, l’agence devra éliminer les obligations redondantes, accélérer les processus d’approbation, mettre à jour ses politiques de conformité, améliorer l’approche basée sur les risques lors des inspections et clarifier les conditions de relocalisation de sites étrangers. En parallèle, la FDA devra intensifier ses inspections d’usines implantées hors des États-Unis, avec un rapport annuel publié, détaillant les contrôles menés par pays. Pour financer ces actions, les frais exigés aux fabricants étrangers revus à la hausse.La rationalisation concerne également l’Agence de protection de l’environnement (EPA). Celle-ci devra actualiser ses directives pour accélérer l’autorisation des projets de construction tout en supprimant les doublons administratifs. L’EPA deviendra également l’agence référente pour les projets nécessitant une déclaration d’impact environnemental, assurant un guichet unique pour les porteurs de projets. Le décret implique aussi l’Armée américaine, via son corps des ingénieurs, pour évaluer la possibilité de créer un permis spécifique aux installations pharmaceutiques, afin de simplifier les procédures relevant de la Clean Water Act et du Rivers and Harbors Act. Enfin, le Bureau de la gestion et du budget (OMB) est chargé de coordonner l’action inter-agences et d’assurer la mise en œuvre fluide des différentes réformes administratives. Ce texte marque une étape décisive dans la politique industrielle de santé américaine. Face aux menaces géopolitiques, aux pénuries répétées et aux dépendances internationales, les États-Unis cherchent désormais à reconstruire leur indépendance pharmaceutique, à travers un arsenal réglementaire allégé et un soutien fédéral affirmé. Reste à voir si cette promesse de simplification administrative tiendra face aux lourdeurs systémiques existantes.
Abderrahim Derraji - 12 mai 2025 10:49Réunissant plus de 3 000 participants, dont 500 experts issus de plus de 20 pays, la 24e édition du Forum Pharmaceutique International (FPI), tenue à Tunis du 30 avril au 2 mai 2025, a marqué un tournant décisif pour l’avenir du secteur pharmaceutique africain. Cette rencontre très attendue a mis en lumière l’importance de l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans toutes les composantes du secteur pharmaceutique. Loin d’être une simple tendance technologique, l’IA s’impose désormais comme un levier incontournable d’innovation, d’efficience et d’équité en santé. Organisé sous l’égide de l’Inter Ordre des Pharmaciens Africains (IOPA), le forum a démontré que l’intelligence artificielle est en train de transformer en profondeur les métiers de la pharmacie. De la recherche à la production, en passant par la logistique, la distribution, le conseil officinal et la pharmacovigilance, l’IA insuffle une nouvelle dynamique à l’ensemble du secteur. Elle permet d’accélérer le développement de nouveaux médicaments, de renforcer la sécurité des chaînes d’approvisionnement et de proposer des soins plus personnalisés. L’IA contribue également à anticiper les épidémies, à optimiser la gestion des stocks et à automatiser certaines tâches chronophages, libérant ainsi du temps pour une meilleure prise en charge du patient. Mais au-delà de la prouesse technologique, c’est une véritable vision stratégique qui a émergé à Tunis. En accueillant ce forum, la Tunisie a affirmé l’importance de renforcer les échanges Sud-Sud et a exprimé sa volonté de voir émerger une Afrique qui innove, collabore et s’organise pour relever ses propres défis. Parmi ces challenges figurent la lutte contre les médicaments falsifiés, l’harmonisation des cadres réglementaires, ou encore l’amélioration de l’accès aux soins. L’IA, couplée à une coopération renforcée entre les nations, apparaît comme un atout majeur pour relever ces enjeux. Le forum a ainsi formulé des recommandations concrètes en matière de formation, de régulation et de promotion des bonnes pratiques professionnelles. En somme, le FPI 2025 a brillamment illustré la convergence entre santé et technologies émergentes. Bien que l’intelligence artificielle ne soit pas une fin en soi, et qu’elle nécessite la mise en place de garde-fous éthiques, elle constitue une révolution porteuse d’espoir pour des millions de patients à travers le continent.
Abderrahim Derraji - 05 mai 2025 08:16Une étude menée par des chercheurs de l’Université du Wisconsin-Madison évalue l’efficacité du tofacitinib dans le traitement de l’épilepsie, une maladie neurologique touchant plus de 50 millions de personnes dans le monde. Publiée dans Science Translational Medicine, cette recherche préclinique pourrait offrir un nouvel espoir aux 30 % de patients dont l’épilepsie est résistante aux traitements actuels. L’épilepsie survient souvent après une lésion cérébrale, entraînant une activité électrique anarchique dans le cerveau. Ce dérèglement provoque des crises répétées, parfois responsables de la mort de neurones. Le traitement conventionnel vise à atténuer les symptômes, sans véritablement empêcher leur réapparition. Le tofacitinib, un inhibiteur de la voie JAK, est déjà utilisé pour traiter la polyarthrite rhumatoïde. Son repositionnement en neurologie repose sur plusieurs découvertes clés. L’équipe a identifié une protéine appelée STAT3, au cœur de la signalisation cellulaire anormale observée dans les cerveaux épileptiques de souris, et également détectée dans des tissus cérébraux humains épileptiques. Fait intéressant, des études épidémiologiques ont relevé une fréquence réduite de l’épilepsie chez les patients arthritiques traités par des anti-inflammatoires pendant plus de cinq ans, en particulier ceux recevant des inhibiteurs de JAK comme le tofacitinib. Cela renforce l’hypothèse d’un lien entre inflammation chronique, voies de signalisation et déclenchement de l’épilepsie. L'expérience préclinique a montré que l’ administration de tofacitinib, un inhibiteur de JAK, juste après l'administration d'un médicament endommageant le cerveau et provoquant des crises à répétition n’a eu aucun effet. En revanche, un traitement de 10 jours, débuté après les premières crises, a produit des résultats spectaculaires : les souris sont restées sans crise pendant deux mois, et leur mémoire, souvent altérée par la maladie, a été restaurée. «Ce médicament répond à tous nos critères» a déclaré le Dr Avtar Roopra, auteur principal de la publication. Le tofacitinib agit sur plusieurs mécanismes cérébraux simultanément, contrairement aux traitements actuels souvent limités à un seul aspect de la maladie. Étant déjà approuvé pour une autre indication, ce médicament pourrait bénéficier d’un repositionnement rapide dans le traitement de l’épilepsie humaine. Si ces résultats sont confirmés chez l’homme, cela représenterait une avancée majeure dans la prise en charge de cette pathologie complexe.
Abderrahim Derraji - 05 mai 2025 08:10Le Doliprane, médicament le plus prescrit en France avec 300 millions de boîtes vendues chaque année, change officiellement de pavillon. Le 30 avril 2025, Sanofi a finalisé la cession de sa filiale Opella au fonds d’investissement américain Clayton, Dubilier & Rice (CD&R), tout en conservant 48,2 % des parts. Cette opération marque la transformation d’Opella en une entreprise indépendante. La cession concerne la branche «Santé grand public» de Sanofi, incluant Doliprane, mais aussi d’autres à prescription facultative, vitamines et compléments alimentaires. CD&R devient actionnaire majoritaire avec 50 % du capital, tandis que la Banque Publique d’Investissement (BPI), à la demande du gouvernement, entre au capital à hauteur de 1,8 %. Cet arrangement vise à préserver un droit de regard français sur les orientations stratégiques de l’entreprise. L’annonce de la vente, faite en octobre 2024, avait déclenché une levée de boucliers politique et syndicale, suscitant des inquiétudes sur la souveraineté sanitaire française et l’avenir des emplois industriels liés à la production du Doliprane. Plusieurs jours de grève avaient alors été organisés par les salariés d’Opella. Le gouvernement, bien qu’ayant validé l’opération, a tenté de rassurer en mettant en avant les garanties apportées sur les sites français. Sanofi, de son côté, justifie cette opération par une stratégie de recentrage sur les médicaments et vaccins innovants. Le groupe annonce avoir perçu environ 10 milliards d’euros en numéraire dans cette transaction. Opella est une entité importante, avec une présence dans 100 pays, 13 sites de production et 11 000 employés. La direction de Sanofi assure qu’il ne s’agit pas d’un désengagement total, mais plutôt d’un partenariat stratégique visant à renforcer les capacités d’investissement et d’innovation de l’entreprise désormais autonome. Malgré cela, cette décision alimente les débats sur la capacité de la France à conserver la maîtrise de ses produits de santé essentiels, et pose la question plus large du rôle des fonds étrangers dans les industries stratégiques. Pour l’heure, les regards restent tournés vers les garanties d’emploi et de production en France, alors que le Doliprane demeure un symbole fort de la pharmacie française.
Abderrahim Derraji - 05 mai 2025 08:05Le Tribunal administratif fédéral suisse a confirmé l’interdiction d’un article de presse portant sur un médicament contre la migraine, jugeant qu’il violait la loi sur l’interdiction de publicité pour les médicaments soumis à prescription. Cette décision fait suite à une plainte déposée contre un éditeur suisse par Swissmedic, l’autorité de surveillance des produits thérapeutiques. L’article incriminé relatait l’expérience personnelle d’une journaliste migraineuse, évoquant notamment un nouveau traitement décrit comme une «révolution». L’article mentionnait également le nom commercial du médicament, son principe actif et l’entreprise pharmaceutique détentrice de l’autorisation de mise sur le marché. Pour Swissmedic, ce contenu allait au-delà de l’information sanitaire et relevait de la promotion dissimulée, ce qui est strictement interdit par la législation suisse. En conséquence, l’agence a exigé le retrait de l’article en ligne, décision contestée par l’éditeur devant la justice. Le tribunal de Saint-Gall a estimé que l’article donnait une impression globale de publicité, en valorisant un produit précis tout en passant sous silence les risques et effets secondaires. De plus, l’approche personnelle de la journaliste traduisait une préférence subjective, susceptible d’influencer les choix des patients. La cour a rappelé que seules des informations générales sur la santé ou les maladies, sans allusion à un médicament spécifique, sont autorisées dans les médias à destination du grand public. L’article, selon les juges, manquait d’objectivité, de nuance et de rigueur scientifique, et enfreignait ainsi l’interdiction stricte de promotion des médicaments sur ordonnance. L’arrêt peut encore faire l’objet d’un recours devant le Tribunal fédéral, mais il réaffirme fermement la frontière entre information médicale et communication commerciale, et la nécessité de protéger les patients contre toute influence publicitaire indirecte.
Abderrahim Derraji - 05 mai 2025 08:02Alors que le monde célèbre la Semaine mondiale de la vaccination (24-30 avril), l’OMS, l’UNICEF et Gavi lancent un cri d’alarme : des décennies de progrès dans la lutte contre les maladies évitables par la vaccination sont aujourd’hui menacées. Face à la désinformation, à la croissance démographique, aux crises humanitaires et surtout aux coupes budgétaires, les systèmes de santé peinent à maintenir la dynamique vaccinale qui a pourtant permis de sauver plus de 150 millions de vies au cours des 50 dernières années. La situation est préoccupante. La rougeole, maladie emblématique de la vaccination infantile, connaît une résurgence spectaculaire. En 2023, le nombre de cas a atteint 10,3 millions, soit une hausse de 20 % par rapport à l’année précédente. Cette flambée est directement corrélée à la baisse de la couverture vaccinale observée depuis la pandémie de COVID-19. Dans les 12 derniers mois, 138 pays ont rapporté des cas de rougeole, et 61 d’entre eux ont été confrontés à des épidémies majeures – un record depuis 2019. La rougeole n’est pas un cas isolé. La méningite fait des ravages en Afrique, avec plus de 5 500 cas suspects et près de 300 décès rapportés rien que dans les trois premiers mois de 2025. La fièvre jaune, quant à elle, refait surface en Afrique et dans les Amériques après une décennie de recul grâce à l’usage stratégique de vaccins stockés au niveau mondial. Des maladies comme la diphtérie, longtemps reléguées à l’histoire, menacent elles aussi de revenir. Le constat est clair : les systèmes de vaccination sont sous pression. Un état des lieux réalisé par l’OMS dans 108 pays, révèle que près de la moitié de ces derniers subissent des perturbations modérées à sévères dans leurs programmes de vaccination, principalement en raison de la baisse du financement des donateurs. Même la surveillance des maladies, pourtant cruciale pour anticiper les flambées, est compromise. Dans ce contexte, les enfants sont les premières victimes. En 2023, 14,5 millions d’entre eux n’ont reçu aucun vaccin de routine, contre 12,9 millions en 2019. Plus de la moitié de ces enfants vivent dans des zones de conflit ou d’instabilité, où les services de santé sont fragmentés, voire inexistants. «Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre du terrain dans la lutte contre les maladies évitables», alerte Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. Face à ces défis, des efforts notables émergent malgré tout. L’initiative «Big Catch-Up», lancée en 2023, vise à rattraper les enfants ayant manqué leurs vaccins pendant la pandémie. Par ailleurs, de nombreux succès illustrent l’impact durable de la vaccination : élimination de la méningite A dans la ceinture africaine, montée en puissance du vaccin contre le HPV – passé de 21 % à 40 % de couverture en Afrique entre 2020 et 2023 –, élargissement de la vaccination contre le pneumocoque en Asie du Sud-Est, et introduction des vaccins antipaludiques dans près de 20 pays africains. Mais pour que ces avancées se poursuivent, un engagement financier fort est indispensable. L’OMS, l’UNICEF et Gavi appellent les gouvernements, les bailleurs et le grand public à défendre le droit à la vaccination. En tant que pilier des soins de santé primaires, la vaccination est non seulement un rempart contre les épidémies, mais elle connecte aussi les familles à d’autres services essentiels, comme la nutrition, les soins prénatals ou le dépistage du paludisme. Le sommet de Gavi, prévu le 25 juin prochain, ambitionne de lever 9 milliards de dollars pour financer une stratégie qui pourrait sauver 8 millions de vies entre 2026 et 2030. Comme le rappelle la Dre Sania Nishtar, directrice de Gavi : «Investir dans les vaccins, c’est investir dans la sécurité sanitaire mondiale.» Un choix économique aussi : chaque dollar investi dans la vaccination rapporte 54 dollars à long terme. Plus que jamais, la vaccination apparaît comme une réponse essentielle aux menaces sanitaires actuelles. Elle mérite, à ce titre, une mobilisation urgente, durable et universelle.
Abderrahim Derraji - 25 avril 2025 11:50L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail - France) vient de publier une mise en garde majeure concernant les effets des pesticides sur la santé. Ce signal d’alerte, diffusé à travers deux notes de veille rendues publiques le 24 avril 2025, souligne la gravité des conséquences sanitaires potentielles de l’exposition aux pesticides, en particulier chez les enfants, mais aussi chez les professionnels manipulant ces substances. L’Agence émet quatre alertes sanitaires qualifiées de sérieuses, signalant des situations où la menace pour la santé humaine est avérée et nécessite des réponses adaptées. L’alerte principale porte sur l’exposition prénatale aux pyréthrinoïdes, des insecticides largement utilisés dans l’agriculture et les répulsifs anti-moustiques. Cette exposition serait liée à des troubles du comportement chez les enfants, comme l’anxiété ou la dépression. L’Anses considère ce lien comme suffisamment solide pour appeler à une vigilance renforcée. Une autre alerte concerne les insecticides organophosphorés, associés à une altération des fonctions motrices, cognitives et sensorielles chez les enfants exposés avant la naissance. Bien que leur usage ait fortement reculé en Europe, les organophosphorés continuent de représenter un risque pour les enfants, notamment dans certaines zones ou pour des usages spécifiques. Les professionnels du secteur agricole sont aussi concernés. L’exposition chronique à ces substances, notamment aux organophosphorés, est associée à des troubles cognitifs et à l’apparition de lymphomes non hodgkiniens, une forme de cancer du système lymphatique. Ces constats viennent s’ajouter à des décennies de débats scientifiques autour des risques professionnels liés à l’utilisation de pesticides. Outre ces alertes, l’Anses identifie plusieurs «signaux validés», des associations moins certaines mais jugées préoccupantes. Il s’agit notamment de cas de lymphomes non hodgkiniens chez les travailleurs exposés au glyphosate, au 2,4-D ou aux triazines. D’autres études pointent un lien entre la deltaméthrine et certaines formes de leucémies, ou encore entre l’exposition prénatale aux organophosphorés et des troubles du spectre autistique. On retrouve également une préoccupation croissante autour de la qualité du sperme dans la population générale, en lien avec les pyréthrinoïdes. Ces signaux doivent être considérés comme des avertissements nécessitant une gestion rigoureuse pour éviter à terme des crises sanitaires. Une attention particulière est accordée aux pyréthrinoïdes, particulièrement problématiques pour le développement neurologique des enfants. Des données récentes montrent une imprégnation importante de la population française à ces produits, avec des concentrations souvent plus élevées chez les enfants que chez les adultes. Ce constat alarmant s’explique notamment par l’usage répandu de ces insecticides dans les produits domestiques. Bien qu’ils soient censés être peu toxiques à faible dose, leur impact sur le cerveau en développement suscite de sérieuses inquiétudes. Ces substances sont présentes dans l’environnement immédiat des enfants : maison, jardin, école, voire alimentation. La question de l’exposition chronique à faibles doses revient ainsi au cœur du débat. L’Anses appelle à des réponses rapides. Il ne s’agit plus seulement d’observer ou de collecter des données, mais de mettre en place des politiques concrètes de prévention, d’interdiction ciblée et de substitution. Les. recommandations incluent un renforcement de la surveillance, une meilleure information des usagers et un soutien accru aux professionnels pour la transition vers des alternatives moins nocives. La publication de ces alertes, inédite par leur ampleur et leur ton, souligne un tournant dans l’approche sanitaire des produits phytosanitaires. Face à l’ampleur des signaux, le statu quo n’est plus envisageable. Les décideurs publics sont désormais interpellés sur leur responsabilité à agir rapidement pour protéger la santé des populations, et notamment celle des plus jeunes, face à un risque que la science ne peut plus ignorer.
Abderrahim Derraji - 25 avril 2025 11:45Eli Lilly menace la domination de Novo Nordisk dans le traitement du diabète et de l'obésité grâce à un nouveau médicament oral, l’orforglipron. Contrairement aux traitements injectables actuels comme Ozempic ou Wegovy, orforglipron est administré par voie orale, une innovation qui pourrait bouleverser le marché. Les résultats d’une étude de phase 3 ont montré une réduction significative de la glycémie (de 1,3 à 1,6 %) chez les patients diabétiques traités par orforglipron, avec 65 % atteignant un contrôle glycémique normal. En matière de perte de poids, les patients à dose maximale ont perdu jusqu’à 8 % de leur masse corporelle, un niveau de performance proche de celui des traitements injectables existants. La tolérance du médicament semble bonne, avec des effets secondaires limités à des nausées et troubles gastro-intestinaux, similaires à ceux des autres médicaments de cette classe. Aucun problème hépatique n’a été observé, contrairement au traitement développé par Pfizer. Eli Lilly espère une autorisation de la FDA d’ici fin 2025 pour une indication dans l’obésité, puis dans le diabète d’ici 2026. Des études cliniques de plus grande ampleur sont en cours, avec plus de 10 000 patients dans le monde, pour confirmer l’efficacité et la sécurité du produit. L’annonce de ces résultats a fortement impacté le marché : l’action d’Eli Lilly a bondi de plus de 14 %, tandis que celle de Novo Nordisk a chuté de 7 % à la Bourse de Copenhague. Le leader danois subit également d’autres pressions, notamment la déception des résultats de son candidat CagriSema et la fin prochaine du brevet du sémaglutide (2026), qui ouvre la voie aux génériques. La concurrence croissante, la pression sur les prix aux États-Unis et les performances mitigées de certains produits fragilisent Novo Nordisk. La valorisation de l’entreprise a chuté de 65 % depuis ses sommets de 2024. Eli Lilly pourrait ainsi prendre l’avantage grâce à une solution plus pratique (sans injection), accessible, et potentiellement aussi efficace que les leaders actuels. Ce changement de paradigme marque le début d’une nouvelle ère dans le traitement du diabète et de l’obésité. La guerre des médicaments de l’obésité s’intensifie dans un marché estimé à plus de 100 milliards de dollars dans les prochaines années. Pour rester compétitive, Novo Nordisk devra innover rapidement. Le duel entre les deux géants du médicament s’annonce décisif.
Abderrahim Derraji - 25 avril 2025 11:36Une polémique éclate autour d’une publicité choc d’E.Leclerc mettant en avant le Vitascorbol C1000, un complément alimentaire à base de vitamine C produit par le Laboratoire Cooper. La publicité affiche un prix bas (2,20 €) et une accroche provocatrice: «Dommage qu’on n’ait pas le droit de faire pareil avec le paracétamol», attaquant ainsi le monopole des pharmaciens sur certains médicaments. Cooper, qui n’a pas donné son accord, dénonce une instrumentalisation politique et envoie une mise en demeure à E.Leclerc. Le laboratoire accuse l’enseigne de détourner l’image de Vitascorbol pour servir un combat idéologique sur l’ouverture de la vente de médicaments OTC (sans ordonnance) en grande distribution. Cette affaire n’est pas isolée : en 2023, E.Leclerc avait déjà mené une campagne controversée visant les pharmaciens, les accusant d’entraver l’accès aux soins. Cette nouvelle publicité ravive le débat sur le rôle des pharmaciens dans la chaîne du médicament et sur le modèle de santé français. Vitascorbol, bien qu’étant un complément alimentaire, reste fortement associé au conseil officinal et à la distribution en pharmacie (plus de 95 % des ventes). Son utilisation symbolique dans la campagne d’E.Leclerc remet en cause cette spécificité du lien entre produit de santé et accompagnement professionnel. Le débat prend une tournure politique : E.Leclerc ne se contente pas de faire de la publicité, il mène une bataille pour l’accès généralisé aux médicaments en grande surface, au nom du pouvoir d’achat. Mais cette démarche suscite des inquiétudes quant à la sécurité des patients. Des syndicats comme l’UDGPO ( Union des groupement des pharmaciens d’officine) alertent depuis longtemps sur les dangers d’une libéralisation incontrôlée de la vente de médicaments, notamment le paracétamol, en raison des risques d’automédication, de surdosage, ou de mésusage. Le conseil pharmaceutique est perçu comme une barrière essentielle à ces dérives. L’Ordre national des pharmaciens, pourtant garant de la déontologie de la profession, reste silencieux face à ces attaques répétées. Ce mutisme fragilise la profession, qui semble sans défense face aux offensives médiatiques et économiques de la grande distribution. Le cas Vitascorbol illustre un vide juridique préoccupant : rien n’interdit aujourd’hui explicitement l’utilisation de l’image d’un produit de santé dans une publicité engagée sans l’accord du fabricant. Cette zone grise pourrait permettre d’autres détournements à l’avenir. La situation pose la question urgente d’une régulation législative pour protéger les marques pharmaceutiques de toute récupération idéologique. Elle interroge aussi sur les limites du marketing dans un secteur aussi sensible que la santé. Au fond, ce que vise E.Leclerc, ce n’est pas seulement un laboratoire, mais un système tout entier : celui d’un médicament distribué sous contrôle, avec conseil, et non réduit à une simple marchandise en rayon. Cooper tente de résister juridiquement, mais sans soutien fort des institutions, cette riposte pourrait rester symbolique. Le bras de fer entre grande distribution et profession pharmaceutique ne fait que commencer.
Abderrahim Derraji - 25 avril 2025 11:32Le vendredi 18 avril, sur les ondes de France Inter, Yannick Neuder, ministre délégué chargé de la Santé, a annoncé la création prochaine d’un observatoire dédié à la lutte contre la désinformation en santé. Cette initiative française vise à répondre à une urgence de santé publique : la prolifération de fausses informations médicales sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, l’accès à l’information n’est plus une difficulté. Le véritable défi est d’arriver à trier cette abondance de données, où le vrai se mélange au faux. Dans un contexte où les réseaux sociaux deviennent la principale source d’information pour une grande partie de la population, il devient primordial de structurer une riposte efficace. Ce nouvel observatoire aura pour mission de recenser les fake news qui circulent en ligne, d’alerter les plateformes numériques et de saisir l’ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) lorsqu’un contenu présente un danger avéré. L’objectif est clair : mettre en place un dispositif opérationnel de veille, d’alerte et de réaction rapide face à la désinformation médicale. Comme l’a souligné Yannick Neuder, «il n’existe à ce jour, ni en France ni dans aucun autre pays d’Europe, d’organisation structurée pour contrer la désinformation médicale». Pourtant, la menace est bien réelle. Depuis la pandémie de COVID-19, les fausses informations en matière de santé ont proliféré, semant le doute, alimentant les peurs et contribuant à l’hésitation vaccinale, un phénomène dont les conséquences peuvent être tragiques. Plusieurs pays ont tenté de riposter, chacun à sa manière. La France a adopté, dès 2018, une loi contre la manipulation de l’information, s’appliquant aussi au domaine médical. L’Allemagne, de son côté, impose aux plateformes le retrait rapide des contenus illicites via la loi NetzDG, tout en soutenant activement les initiatives de fact-checking, comme celle du site Correctiv. Singapour va plus loin encore avec sa loi POFMA, qui autorise le gouvernement à exiger des corrections immédiates sur les fausses informations en ligne. Cette rigueur soulève certes des interrogations sur la liberté d’expression, mais elle a prouvé son efficacité lors des crises sanitaires. Le Maroc, où les réseaux sociaux occupent de plus en plus une place centrale dans la diffusion de l'information, a également pris des mesures décisives. Pendant la pandémie, des campagnes de sensibilisation ont été menées à la télévision et sur les réseaux, en partenariat avec des professionnels de santé et des influenceurs. Le portail covidmaroc.ma a été lancé pour centraliser les informations fiables. Parallèlement, des poursuites judiciaires ont été engagées contre les auteurs de fausses informations susceptibles de troubler l’ordre public. Mais ces mesures, bien qu’utiles, restent insuffisantes. Les fake news continuent de perturber les systèmes de santé et de fragiliser le lien de confiance entre les citoyens et les institutions médicales. L’exemple de la rougeole, responsable de plus de 120 décès, est édifiant : seule une mobilisation intense du ministère de la Santé et des professionnels a permis de convaincre des parents méfiants de reprendre les vaccinations interrompues. À l’avenir, une stratégie durable devra d’abord reposer sur la mise en place d’un dispositif de vigilance permanent, capable d’identifier rapidement les signaux faibles de désinformation et de les transmettre à une structure dédiée, apte à prendre sans délai les décisions nécessaires. Ensuite, il conviendra de créer des labels pour les sites médicaux marocains, afin de garantir la fiabilité des contenus diffusés. Enfin, il sera essentiel de promouvoir l’éducation à l’esprit critique, notamment chez les jeunes, pour leur permettre de distinguer une information fiable d’une rumeur toxique. Par ailleurs, les professionnels de santé, les sociétés savantes et les institutions publiques doivent travailler de concert pour relever ce défi. Car il ne s’agit pas seulement de corriger des erreurs, mais bien de reconstruire une relation de confiance entre la science et le public. À l’heure où une rumeur peut causer plus de dégâts qu’un virus, la lutte contre la désinformation médicale n’est plus une option, mais une nécessité. [1] lemoniteurdespharmacies.fr
Abderrahim Derraji - 21 avril 2025 06:57