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VIH - PrEP - Yeztugo

L’Agence américaine du médicament (FDA) a récemment approuvé un nouveau traitement préventif contre le VIH : Yeztugo, une injection semestrielle destinée à réduire le risque d'infection chez les adultes et adolescents à risque. Développé par le laboratoire Gilead Sciences, ce traitement marque une avancée majeure en matière de prophylaxie pré-exposition (PrEP).
Le VIH, responsable du sida, affecte 38 millions de personnes à travers le monde. Pour prévenir l’infection, plusieurs options sont actuellement disponibles, notamment la PrEP traditionnelle sous forme de comprimés. Celle-ci est administrée soit quotidiennement ou à la demande pour les hommes, avec plusieurs prises avant et après un rapport sexuel. Toutefois, ces régimes oraux posent des problèmes d’observance, ce qui limite leur efficacité en population générale. Aux États-Unis, seulement un tiers des personnes éligibles à la PrEP l’utilisent effectivement.
C’est dans ce contexte que Yeztugo s’impose comme une solution innovante. Basé sur le principe actif lénacapavir qui est administré par voie injectable deux fois par an. Ce traitement agit en bloquant la capside du VIH, une enveloppe protéique essentielle au cycle de vie du virus. Lors des essais cliniques menés sur plus de 4 000 participants, 99,9 % des personnes ayant reçu l’injection sont restées séronégatives, confirmant son efficacité exceptionnelle.
Le Dr Carlos del Rio, spécialiste des maladies infectieuses à l’Université Emory en Géorgie, souligne que cette nouvelle option pourrait révolutionner la PrEP. En réduisant la fréquence de prise, elle pourrait lever les obstacles liés à l’observance et à la stigmatisation qui entourent les traitements préventifs actuels.
Pour l’instant, ce traitement est autorisé uniquement aux États-Unis, mais Gilead prévoit une expansion mondiale. Des demandes d’autorisation de mise sur le marché ont été déposées dans plusieurs pays, dont le Canada, l’Australie, le Brésil, l’Afrique du Sud et des États européens. Par ailleurs, le laboratoire s’engage à garantir l’accessibilité du traitement, notamment en le proposant gratuitement aux personnes non assurées aux États-Unis.
Destiné aux adultes et adolescents pesant au moins 35 kg, Yeztugo s’adresse aux sujet à risque accru d’infection par voie sexuelle. Cette autorisation ouvre la voie à une nouvelle ère dans la prévention du VIH, où simplicité, efficacité et accessibilité pourraient enfin se conjuguer durablement.
CANICULE

Face à cette situation, il devient urgent de repenser nos modes de vie et d’adopter des gestes durables pour se prémunir contre les effets délétères de la chaleur. Il ne s’agit plus seulement de se protéger ponctuellement lors des pics caniculaires, mais bien d’apprendre à vivre dans un climat où la chaleur extrême risque de devenir la norme.
Dans cette optique, le dispositif lancé en France par Santé publique France, intitulé «Vivre avec la chaleur», pourrait inspirer une initiative similaire au Maroc. Ce site propose des conseils concrets et accessibles pour adapter son logement, son alimentation, son activité physique et son rythme de vie en période de fortes chaleurs. Plutôt que de réagir uniquement lors des épisodes caniculaires, il encourage à anticiper les risques en adoptant en amont des gestes simples, durables et efficaces.
Au Maroc, où une grande partie de la population vit sans climatisation, ces recommandations sont d’autant plus pertinentes : comment rafraîchir son intérieur avec peu de moyens ? Quels matériaux utiliser pour isoler sa maison ? Comment organiser ses activités, éviter les efforts aux heures les plus chaudes, et veiller à une hydratation constante ? Le bon sens populaire existe, mais il mérite d’être renforcé par une véritable «éducation climatique».
Contrairement aux idées reçues, personne n’est à l’abri des effets de la chaleur. Les personnes âgées, les enfants, les travailleurs en extérieur ou encore les sportifs sont les plus vulnérables, mais chacun peut en ressentir les impacts : fatigue, baisse de concentration, troubles du sommeil, voire malaises graves.
Il est temps que les autorités sanitaires, les collectivités locales et les médias marocains s’emparent pleinement de cette problématique. Informer, sensibiliser, adapter les espaces publics, renforcer l’ombre et la végétation urbaine, équiper les écoles, les lieux de travail et les dispensaires de solutions simples mais efficaces : tout cela doit faire partie d’un plan national d’adaptation à la chaleur.
Dans cette mobilisation collective, les professionnels de santé ont un rôle capital à jouer. Médecins, pharmaciens, infirmiers, etc. sont souvent les premiers interlocuteurs des citoyens. Ils doivent profiter de chaque contact avec leurs patients pour les informer des risques liés à la chaleur, leur rappeler les signes d’alerte, et leur transmettre les bons réflexes. En intégrant la prévention climatique dans le dialogue soignant-soigné, ils contribuent directement à sauver des vies.
CANNABIS

Une récente étude publiée dans la revue scientifique Heart met en exergue les risques cardiovasculaires liés à la consommation de cannabis. Selon ces travaux menés par des chercheurs de l’Université de Toulouse, la consommation de cannabis pourrait doubler le risque de décès par maladie cardiaque et augmenter de 20% le risque d'accident vasculaire cérébral (AVC). Ces résultats, relayés par "The Guardian", soulèvent d’importantes interrogations quant aux effets du cannabis sur la santé cardiovasculaire.
Dans un éditorial accompagnant l’étude, le professeur Stanton Glantz et le docteur Lynn Silver, de l’Université de Californie à San Francisco, soulignent la portée majeure des résultats obtenus. Ils estiment que cette recherche remet sérieusement en cause l’idée largement admise selon laquelle le cannabis serait inoffensif pour le cœur et les vaisseaux. Ils appellent à des investigations approfondies afin de déterminer si les risques observés sont liés uniquement aux formes inhalées, ou s’ils concernent aussi les produits comestibles et les cannabinoïdes synthétiques. Ils rappellent également que le cannabis disponible aujourd’hui est plus puissant qu’auparavant et se présente sous de nombreuses formes à forte concentration, susceptibles d’accentuer ses effets nocifs.
Cette étude se base sur l’analyse de 24 grandes études menées entre 2016 et 2023, couvrant environ 200 millions de personnes dans le monde. Si les risques liés au cannabis avaient déjà été évoqués dans des études antérieures, cette méta-analyse apporte pour la première fois une vision globale et précise de l’ampleur des dangers encourus par les fumeurs de cannabis. Les auteurs reconnaissent néanmoins certaines limites, notamment l’absence de données détaillées sur les quantités consommées ou les types de produits utilisés, ainsi que le caractère majoritairement observationnel des études incluses. Néanmoins, ils estiment que ces résultats devraient alerter le grand public sur le potentiel nocif du cannabis pour le cœur.
Les auteurs de cet écrit estiment que le cannabis devrait désormais être intégré aux stratégies de prévention des maladies cardiovasculaires. Ils suggèrent la mise en place de messages d’avertissement clairs sur les produits, ainsi qu’une éducation ciblée sur les risques encourus. Enfin, ils proposent une approche similaire à celle du tabac : non pas criminaliser l’usage du cannabis, mais le décourager activement, tout en protégeant les personnes de l’exposition passive.
Ainsi, cette étude marque une étape importante dans la compréhension des effets du cannabis sur la santé cardiovasculaire et appelle à une vigilance accrue de la part des autorités de santé.
INDUSTRIE PHARMA FRANCE

BIOSIMILAIRES

Autres articles
Selon le dernier baromètre annuel du Leem (Les Entreprises du Médicament), la France, bien qu’étant le deuxième marché pharmaceutique en Europe, perd de son attractivité pour les industriels du secteur. En effet, 64 % des dirigeants de laboratoires n’envisagent pas d’y investir dans les trois prochaines années. Ce désengagement touche autant les grands groupes que les PME. Plus de 90 % des décideurs estiment que l’attractivité de la France a reculé. Les raisons invoquées sont multiples. D’abord, le manque de visibilité économique et politique décourage les investissements à long terme. Clarisse Lhoste , Présidente de MSD France et Présidente de la Commission communication du Leem, souligne l’effet dissuasif de l’instabilité fiscale et réglementaire, qui empêche les filiales françaises de convaincre leurs maisons mères d’investir face à des concurrents comme l’Allemagne, l’Italie ou la Chine. Ensuite, les prix des médicaments en France sont fortement encadrés et inférieurs de 11 à 16 % à la moyenne européenne. Ce facteur est déterminant dans le choix d’un pays pour lancer ou produire un médicament. Autre frein majeur : la lenteur d’accès au marché. Il faut en moyenne 523 jours pour qu’un médicament soit commercialisé en France après son autorisation européenne, contre seulement 50 jours en Allemagne. Cela pénalise non seulement l’industrie mais aussi les patients français, qui ont un accès plus tardif aux innovations. Le baromètre pointe également un recul dans la production : seuls 9 % des nouveaux médicaments vendus en Europe sont fabriqués en France. De plus, 40 % des médicaments autorisés au niveau européen ne sont même pas disponibles sur le marché français. Face à cette situation, le Leem appelle à des réformes urgentes pour relancer l’attractivité de l’Hexagone. Il propose notamment une réforme de la fiscalité, une simplification du système de fixation des prix et la création d’incitations pour les sites industriels. L’organisation demande aussi une loi de programmation en santé avec une gouvernance interministérielle stable, afin de garantir une stratégie à long terme et de renforcer la souveraineté sanitaire. En somme, le secteur pharmaceutique tire la sonnette d’alarme : sans changements structurels, la France risque de continuer à décrocher dans la compétition mondiale pour l’innovation et la production de médicaments. Date de publication : 19 juin 2025
Abderrahim Derraji - 19 juin 2025 16:47LEMM (Les Entreprises du Médicament au Maroc) a tenu, ce jeudi 12 juin, son Assemblée Générale Élective Annuelle, marquée par la désignation d’un nouveau Bureau Exécutif chargé de piloter les orientations de l’organisation pour les années à venir. Ce nouveau Bureau se compose des représentants de plusieurs laboratoires membres, désignés comme suit : Présidence : AstraZeneca, représenté par le Dr Amine Sekhri Vice-présidents : MSD, représenté par M. El Mehdi Rakhi Bayer, représenté par M. Anas Ziati Roche, représenté par Dr Anis El Mekaoui Secrétaire général : Pierre Fabre, représenté par M. Lotfi Benali Trésorier : Johnson & Johnson, représenté par Dr Mehdi Seqat Dans une publication datée du 16 juin 2025, LEMM a réaffirmé son engagement à œuvrer en faveur d’un accès équitable à l’innovation thérapeutique pour l’ensemble des patients marocains. L’organisation place également au cœur de ses priorités le développement de la recherche clinique au Maroc et la promotion de l’investissement international dans le secteur de la santé. Le LEMM souligne enfin l’importance d’une collaboration étroite avec toutes les parties prenantes de l’écosystème de santé pour relever les défis actuels et futurs, et contribuer à renforcer la souveraineté sanitaire du pays. Date de publication : 16-06-2025
Abderrahim Derraji - 19 juin 2025 14:18Le Palais des Congrès Rabat Bouregreg a accueilli, le samedi 14 juin, l’édition 2025 de Pharma Days, un événement phare organisé par l’Amicale des pharmaciens du Maroc (APM). Cette édition a été particulièrement marquée par deux panels consacrés à la problématique des pénuries de médicaments. Au cours de ces échanges, les différents acteurs du secteur pharmaceutique se sont succédé pour dresser un état des lieux des ruptures de stock au Maroc. Ils ont analysé les causes profondes de ce phénomène, évalué ses conséquences sur la prise en charge des patients, et formulé des recommandations concrètes pour y remédier. Alors que les pénuries de médicaments s’intensifient à l’échelle mondiale, mettant en péril la santé et la vie de millions de personnes, les intervenants ont souligné que ce phénomène, autrefois ponctuel et lié à des circonstances exceptionnelles, est désormais devenu structurel. Il touche un large éventail de classes thérapeutiques, allant des traitements les plus courants aux spécialités les plus complexes. Les causes de ces ruptures sont multiples. Elles s’expliquent notamment par la concentration de la production de principes actifs dans certains pays asiatiques, principalement la Chine et l’Inde, qui assurent près de 80 % de la production mondiale. Cette dépendance fragilise les chaînes d’approvisionnement, les rendant particulièrement sensibles aux aléas économiques, sanitaires ou réglementaires, comme l’a illustré la crise du Covid-19, au cours de laquelle les restrictions à l’exportation ont fortement perturbé l’accès aux médicaments et aux dispositifs médicaux. Dr Mohamed El Bouhmadi, Dr Ali Jaadar et Dr Mohamed Lahbabi Par ailleurs, la financiarisation croissante du secteur pharmaceutique contraint certains laboratoires à privilégier les médicaments innovants à forte rentabilité, au détriment des traitements dits «matures» et éprouvés, pourtant essentiels pour la population. Le pharmacien d’officine se retrouve en première ligne face à ces tensions. Confronté à la détresse des patients privés de leurs traitements, il doit gérer l’attente, souvent sans visibilité et sans solution alternative, ce qui altère la relation de confiance. L'absence de droit de substitution au Maroc aggrave cette situation, en empêchant le pharmacien de proposer un médicament équivalent appartenant au même groupe générique en cas d’indisponibilité. Les difficultés sont également amplifiées par des obstacles logistiques et réglementaires. Une répartition inégale des stocks entre les officines renforce les disparités d’accès aux soins. De plus, les systèmes d’information restent insuffisamment performants pour anticiper les ruptures ou alerter les professionnels en temps réel.Dans ce contexte, le recours à des outils technologiques basés sur l’intelligence artificielle ou la blockchain représente une opportunité majeure pour améliorer la traçabilité, prédire les tensions et optimiser la gestion des stocks. La dernière conférence inscrite au programme de Pharma Days 2025 a mis en lumière une piste innovante : le recours aux préparations magistrales pour faire face aux pénuries de médicaments essentiels. Fabien Bruno, pharmacien titulaire et président du groupe Delpech, a présenté à l’assistance l’initiative menée par une cinquantaine de pharmaciens français qui ont relevé un véritable défi : mobiliser leur expertise pour préparer, dans les règles de l’art, des médicaments essentiels devenus introuvables sur le marché. Cette démarche collective, fondée sur les compétences techniques des pharmaciens d’officine, a permis de répondre concrètement à un enjeu majeur de santé publique. Pour répondre durablement à ces pénuries, il est impératif de renforcer la souveraineté sanitaire nationale. Cela passe par la stimulation de la production locale pour qu’elle soit à la fois diversifiée et résiliente, l’instauration d’une politique de prix justes garantissant la viabilité économique des médicaments essentiels, et la reconnaissance effective du droit de substitution pour les pharmaciens. Mohamed El Bouhmadi, président de la Fédération Marocaine de l’Industrie et de l’Innovation Pharmaceutiques (FMIIP), a rappelé que: «La gestion efficace des pénuries nécessite une coordination renforcée, une transparence accrue et la mise en place de stratégies d’urgence pour assurer un approvisionnement continu, en particulier pour les médicaments vitaux et indispensables.» En conclusion, les ruptures de stock constituent un défi majeur de santé publique. Sans un système d’information centralisé, transparent et interconnecté entre l’ensemble des acteurs, associé à une coordination renforcée, l’accessibilité aux traitements risque de compromettre la santé de nos populations. Date de publication : 2025-06-15
Abderrahim Derraji - 19 juin 2025 11:01Le Groupement d’intérêt scientifique EPI-PHARE (GIS ANSM-Cnam) vient de publier une étude démontrant l’efficacité des mesures sanitaires mises en place depuis 2020 pour réduire les risques associés à certains progestatifs. Ces mesures, visant à limiter l’utilisation des acétates de nomégestrol et de chlormadinone — connus pour augmenter le risque de méningiomes intracrâniens — ont entraîné une chute spectaculaire de leur prescription. Entre 2019 et 2023, le nombre d’utilisatrices mensuelles est passé de plus de 260000 à moins de 9000, soit une baisse de 97%. Parallèlement, le nombre de méningiomes opérés attribuables à ces traitements a été divisé par 10 en cinq ans, passant de 152 cas en 2018 à seulement 15 en 2023. En outre, la vigilance accrue des patientes et des médecins a conduit à une hausse significative des IRM cérébrales de surveillance : 22 % des femmes exposées pendant plus d’un an ont eu recours à cet examen en 2023, contre 5 % en 2019. Bien que ces résultats soient encourageants, les autorités sanitaires restent vigilantes quant au report des prescriptions vers d'autres progestatifs, comme le désogestrel et la médrogestone. Cette étude illustre néanmoins le succès des politiques de réduction du risque dans la protection de la santé publique. Rapport : https://ansm.sante.fr/uploads/2025/06/12/20250612-progestatif-rapport-epi-phare.pdf Date de publication : 2025-06-15
Abderrahim Derraji - 19 juin 2025 11:01Par un communiqué daté du 13 juin 2025, la Confédération des Syndicats des Pharmaciens du Maroc (CSPM) a informé les pharmaciens que les communes ne pourront désormais plus stocker ni distribuer de médicaments. Cette décision marque une victoire importante pour la profession pharmaceutique et garantit le respect strict du Code du médicament et de la pharmacie (Loi n°17-04). Dans son communiqué, Mohamed Lahbabi, président de la CSPM, a déclaré : «J’ai le plaisir de vous informer qu’à la suite de nombreuses plaintes et correspondances adressées par la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM) aux plus hautes autorités de notre pays — notamment à Monsieur le Chef du Gouvernement, à Monsieur le ministre de la Santé, à Monsieur le ministre de l’Intérieur ainsi qu’à la Cour des Comptes — une décision officielle vient d’être prise : les communes ne sont désormais plus autorisées à stocker ni à distribuer des médicaments.» Cette mesure intervient après la mise en lumière de graves violations du Code du médicament et de la pharmacie. Certaines collectivités territoriales se permettaient, en effet, d’acquérir des médicaments sans passer par des circuits légaux agréés, de les stocker dans des locaux non autorisés et de les distribuer directement à la population, en dehors de tout cadre pharmaceutique légal. Ces pratiques non seulement contreviennent à la loi, mais elles représentent également une menace directe pour la santé publique, car elles compromettent la traçabilité, les conditions de conservation et l’usage thérapeutique des médicaments. Pour Mohamed Lahbabi, cette décision constitue une reconnaissance du rôle essentiel du pharmacien dans le système de santé national. Elle incarne aussi un message fort en faveur de la légalité, de l’éthique et de la protection du citoyen. Le président de la CSPM a souligné l’importance de rester vigilant afin de veiller à ce que le circuit légal de distribution des médicaments soit strictement respecté par toutes les communes. Il a rappelé que seule une pharmacie d’officine, tenue par un pharmacien diplômé et inscrit à l’Ordre, est habilitée à délivrer des médicaments aux citoyens, conformément à la loi. Date de publication : 2025-06-15
Abderrahim Derraji - 19 juin 2025 09:54L’Anses a publié un avis alertant sur les dangers liés à la surconsom-mation de produits contenant de la réglisse, notamment des boissons alcoolisées, des sirops, des bonbons, des tisanes et des compléments alimentaires. La réglisse renferme un composé actif : l’acide glycyrrhizique. Celui-ci peut provoquer des effets indésirables tels qu’une hypertension artérielle ou une hypokaliémie (baisse du taux de potassium dans le sang), entraînant un risque accru de complications cardiovasculaires. À la suite de plus d’une centaine de cas d’effets indésirables rapportés via le système Nutrivigilance et les centres antipoison, ainsi que des données scientifiques internationales, l’Anses a confirmé les dangers liés à une consommation excessive et répétée de réglisse. Certaines catégories de la population sont particulièrement vulnérables : les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants, ainsi que les personnes souffrant de troubles cardiovasculaires, rénaux ou hépatiques. De plus, la réglisse peut interagir avec plusieurs classes de médicaments, notamment les diurétiques hypokaliémiants, les laxatifs stimulants, les digitaliques (comme la digoxine), les antihypertenseurs, ainsi que les traitements pouvant provoquer des troubles du rythme cardiaque, tels que les « torsades de pointes ». Selon les estimations de l’Anses, environ 60 % des adultes et plus de 40 % des enfants réguliers consommateurs de réglisse dépassent le seuil toxicologique recommandé. Pour remédier à cette situation, l’agence préconise une meilleure information du public par l’apposition systématique d’un avertissement sur les étiquettes des produits, même lorsqu’ils contiennent de faibles quantités de réglisse ou d’acide glycyrrhizique. Enfin, l’Anses recommande aux consommateurs : • d’éviter l’accumulation de sources de réglisse (boissons, bonbons, compléments, etc.) ; • d’informer leurs médecins en cas de pathologies cardiovasculaires, rénales ou hépatiques, d’allaitement, de grossesse ou de prise médicamenteuse susceptible d’interagir avec la réglisse. Cette mise en garde souligne l’importance de modérer sa consommation et de mieux informer à la fois le grand public et les professionnels de santé sur les risques associés à cet ingrédient souvent sous-estimé. Date de publication : 2025-06-15
Abderrahim Derraji - 19 juin 2025 09:54Une avancée scientifique majeure vient bouleverser la production du paclitaxel, un médicament incontournable faisant partie des protocoles de prise en charge de plusieurs cancers, dont ceux du sein, de l’ovaire et du poumon. Actuellement, sa fabrication est complexe, coûteuse (plus de 20 000 dollars le kilo) et polluante, car elle repose sur une semi-synthèse chimique impliquant des solvants toxiques et l’utilisation de l’écorce de l’if du Pacifique, un arbre difficile à cultiver et menacé par la surexploitation. Cette méthode rend le paclitaxel peu accessible, particulièrement dans les pays à faibles revenus. Après plus de 30 ans de recherche, des scientifiques de l’université de Copenhague ont réussi cet exploit en reconstituant l’intégralité du processus naturel de production du paclitaxel à l’aide de cellules vivantes. L’équipe a identifié les deux dernières enzymes nécessaires pour compléter la chaîne de biosynthèse du taxol. En transférant les gènes responsables de sa production, initialement présents dans l’if, dans des cellules de levure, les chercheurs ont permis à ces micro-organismes de produire le médicament de façon naturelle, comme le ferait la plante elle-même. Cette percée technologique pourrait transformer radicalement la manière dont le paclitaxel est fabriqué. Le recours à la levure permet une production plus simple, plus stable et bien moins coûteuse. Selon Feiyan Liang, premier auteur de l’étude parue dans Nature Synthesis, le coût de fabrication pourrait être réduit de moitié, rendant ainsi le traitement bien plus abordable à l’échelle mondiale. Cela serait particulièrement bénéfique pour les pays en développement, où l’incidence des cancers traités par le taxol est en forte augmentation. En plus de son impact économique, cette nouvelle méthode est aussi plus respectueuse de l’environnement. Elle limite l’usage de solvants chimiques et préserve les ressources naturelles en évitant l’abattage massif des ifs. Elle favorise également une production décentralisée et locale, réduisant la dépendance aux chaînes d’approvisionnement mondiales, souvent vulnérables. Les chercheurs ont déposé un brevet sur leur procédé et envisagent de lancer une entreprise pour produire le paclitaxel à grande échelle selon cette approche innovante. En résumé, cette découverte ne se contente pas de simplifier la fabrication d’un médicament vital : elle ouvre la voie à une médecine plus durable, plus équitable et accessible à un nombre bien plus large de patients à travers le monde. Date de publication : 2025-06-08
Abderrahim Derraji - 19 juin 2025 06:01Le 7 juin, Pharmacie.ma a soufflé sa 21e bougie, marquant autant d’années d’engagement au service de la pharmacie marocaine, une profession qui, au fil du temps, a connu de nombreux défis et transformations. À l’origine, le projet visait à rassembler tous les textes de loi relatifs à la pharmacie, afin de permettre aux pharmaciens d’y accéder facilement. Ces textes devaient être gravés sur CD-ROM, un support alors facilement duplicable et distribuable à l’ensemble des officinaux. Mais très vite, cette option a été abandonnée au profit d’un site Internet, bien plus évolutif et pratique. La mise en ligne de Pharmacie.ma a constitué un tournant majeur. Contrairement au CD, figé et rapidement dépassé par les nouvelles publications, le site permettait des mises à jour continues, des enrichissements réguliers et une souplesse incomparable. Pharmacie.ma est ainsi devenu un véritable chantier en perpétuelle évolution, répondant aux besoins croissants des professionnels du secteur. L’intérêt croissant d’autres acteurs de la chaîne pharmaceutique, combiné à une analyse fine de notre audience web, nous a conduit à élargir notre champ éditorial. D’un site initialement dédié aux pharmaciens d’officine, Pharmacie.ma s’est transformé en une plateforme ouverte à toutes les composantes du secteur, offrant une information pertinente et utile à l’ensemble des professionnels. Avec le temps, Pharmacie.ma s’est imposé comme une référence incontournable. Cette reconnaissance nous a naturellement poussés à investir pour l’optimiser davantage. Nous avons eu la chance de pouvoir compter sur le soutien de nos partenaires de toujours, Iberma et Cooper-Pharma, qui nous accompagnent depuis la mise en ligne du site. Ensemble, nous avons renforcé notre mission : faciliter l’accès à une information fiable dans un environnement où l’abondance de données rend difficile de séparer le bon grain de l’ivraie. Au départ, notre objectif était simplement de mettre à disposition des information au sujet de la pharmacie et du secteur pharmaceutique. Puis, avec PharmaNews, notre lettre hebdomadaire, nous avons franchi une nouvelle étape. Ce support, qui en est aujourd’hui à son 785e numéro, permet de partager avec notre communauté un éditorial ou une chronique d’actualité, ainsi que des articles sélectionnés et analysés par notre rédaction. Les retours positifs reçus sur Pharmacie.ma, ainsi que le soutien indéfectible de nos confrères et partenaires, nous ont «donné des ailes». C’est ce qui nous a permis de lancer Medicament.ma et son application mobile. Aujourd’hui, cette plateforme, très appréciée par les professionnels de santé comme par le grand public, attire en moyenne plus de 50000 visiteurs par jour, un chiffre bien au-delà de nos prévisions les plus optimistes. Dans un monde où la médecine et la science sont remises en question à longueur de journée y compris par des autorités de haut niveau dans certains pays, des supports crédibles peuvent aider à contrer les fake news et rendre de précieux services. Ces outils peuvent également accompagner une profession en quête de repères, dans un contexte où l’information fiable est devenue une ressource stratégique. Nous poursuivons notre travail avec humilité et ambition, en produisant un contenu que les outils modernes nous permettent désormais d’améliorer continuellement. Notre objectif : rester à la hauteur de vos attentes et continuer à servir la pharmacie marocaine, qui est passée, au fil du temps, d’une vocation affirmée à une véritable raison d’être. Enfin, je tiens à exprimer toute ma gratitude envers celles et ceux qui nous ont toujours encouragés, ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué au développement technique de Pharmacie.ma, en particulier Ayoub Gdah, qui nous accompagne fidèlement depuis plus de 15 ans.Confraternellement, Date de publication : 2025-06-08
Abderrahim Derraji - 19 juin 2025 06:01Face à la montée inquiétante de la désinformation en santé, un colloque a été organisé le 18 avril 2024 par le ministère de la Santé français. Malgré une loi adoptée en 2024 en France pour lutter contre les «faux professionnels» et les dérives sectaires, cette mesure reste insuffisante, comme l’ont rappelé les intervenants, dont Michel Cymes. Ce dernier a alerté sur la perte de confiance des jeunes envers la science : un tiers estime que la science fait plus de mal que de bien, et près de la moitié considère l’astrologie comme une science. Les réseaux sociaux ont été identifiés comme des amplificateurs puissants de fausses informations. Étienne Klein a souligné que les algorithmes favorisent souvent les contenus sensationnalistes ou faux, qui captivent davantage l’attention que la vérité. Nicolas Berrod, journaliste, a pointé le rôle de certains dirigeants politiques dans la légitimation de discours pseudo-scientifiques, ce qui contribue à semer le doute, même sur des sujets pourtant bien établis scientifiquement comme la vaccination. L’impact de l’intelligence artificielle a également été discuté : les images ou vidéos générées par IA peuvent tromper plus de 90 % des gens. Le Pr Mathieu Molimard a, quant à lui, évoqué le harcèlement subi par les scientifiques qui dénoncent les dérives : procès, campagnes de dénigrement, pression financière. Il a aussi regretté le manque de formation continue des professionnels de santé, notamment sur la vaccination. Pour répondre à cette crise, Rudy Reichstadt, président de Conspiracy Watch, a plaidé pour une réponse plus ferme. Il insiste sur l’importance de produire du contenu fiable et de réguler activement les plateformes, en appliquant par exemple le Digital Services Act européen. De son côté, Asmaa Zerkdi (YouTube Health) a présenté les efforts de la plateforme : en 2025, 360 000 vidéos de désinformation médicale ont été supprimées, principalement grâce à l’automatisation et aux notifications de «signaleurs de confiance». Enfin, le ministre délégué à la Santé, Yannick Neuder, a annoncé un plan national en quatre axes : création d’un observatoire de la désinformation, implication renforcée des plateformes numériques, promotion d’une culture scientifique à travers un programme d’éducation critique en santé, et mise en place de systèmes d’alerte rapide pour contrer les fake news virales. Date de publication : 2025-06-08
Abderrahim Derraji - 19 juin 2025 11:02Une femme de 55 ans, ayant pris de l’Androcur® et ses génériques pendant plus de vingt ans pour traiter un syndrome des ovaires polykystiques, a obtenu en mai 2025 une condamnation au civil contre trois laboratoires pharmaceutiques – Bayer HealthCare, Sandoz et Viatris Santé – pour défaut d’information sur les risques de ce traitement hormonal. Cette décision du tribunal de Poitiers, inédite, reconnaît un lien entre l’utilisation prolongée de l’acétate de cyprotérone et le développement de méningiomes, des tumeurs bénignes du cerveau pouvant entraîner de graves troubles neurologiques. La plaignante souffre aujourd’hui de troubles visuels, de la mémoire et d’une fatigue importante, conséquences de plusieurs méningiomes diagnostiqués en 2013. Elle affirme n’avoir jamais été informée du risque pourtant identifié dès 2008 dans une publication scientifique. En conséquence, le tribunal a estimé que les laboratoires avaient failli à leur obligation de vigilance et de transparence, notamment en ne mettant pas à jour suffisamment tôt les notices destinées aux médecins généralistes et pharmaciens. La condamnation simultanée des laboratoires, du médecin (2 %) et du pharmacien (1 %) s’élève à environ 325 000 euros, dont 305 000 pour la perte de chance et 20 000 pour le préjudice moral. Bayer a annoncé son intention de faire appel, arguant que des expertises précédentes avaient écarté toute faute. L’entreprise met en cause l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui n’a intégré le risque dans la notice qu’en 2011, et estime que les fabricants de génériques sont également responsables. Toutefois, le tribunal a jugé que Bayer aurait dû mieux informer les professionnels de santé, et que Sandoz et Viatris, dont les notices n'ont été mises à jour qu’après 2013, ont également manqué à leurs obligations. Ce jugement pourrait faire jurisprudence. L’avocat de la plaignante évoque la préparation de 750 dossiers similaires, dont une centaine déjà en cours de procédure. Des actions pénales et une procédure administrative contre l’État français sont également en cours. L’Androcur®, prescrit depuis les années 1980 pour l’acné, la pilosité, la contraception ou l’endométriose, a vu ses prescriptions chuter après 2018, lorsque le lien entre le médicament et les méningiomes a été officiellement reconnu. La décision est saluée comme une victoire majeure par la plaignante et les associations de victimes, qui dénoncent la lenteur des laboratoires à agir alors qu’ils disposaient, selon eux, d’éléments d’alerte dès 2008. La plaignante, déterminée à continuer son combat en appel, espère que ce jugement fera avancer la reconnaissance des victimes. Date de publication : 2025-06-08
Abderrahim Derraji - 19 juin 2025 11:02