À la une
Hypophosphatasie
À l’occasion de la Journée internationale de l’hypophosphatasie, célébrée le 30 octobre, et dans le cadre de sa campagne de sensibilisation aux maladies rares, l’Alliance des Maladies Rares au Maroc (AMRM) appelle à une prise de conscience accrue autour de cette pathologie méconnue.
L’hypophosphatasie est une maladie génétique héréditaire affectant principalement la minéralisation des os et des dents. Elle résulte d’une baisse de l’activité de l’enzyme phosphatase alcaline, essentielle pour la formation du phosphate de calcium, un élément indispensable à la solidité osseuse. Cette maladie est très hétérogène et présente des formes variées selon l’âge d’apparition et la gravité des symptômes.
Chez les enfants, l’hypophosphatasie peut causer un retard de croissance, des déformations osseuses, une fragilité des os entraînant des fractures fréquentes, et une perte prématurée des dents de lait, souvent un premier signe révélateur. Dans ses formes les plus sévères, la maladie entraîne une déminéralisation majeure du squelette, parfois détectable in utero, pouvant conduire à une absence de structure osseuse à la naissance. Elle peut également provoquer une hypercalcémie ou une insuffisance respiratoire.
Chez l’adulte, les formes sont généralement moins graves, mais elles se traduisent par des douleurs osseuses, une diminution de la densité osseuse, des fractures, ainsi que des problèmes dentaires tels que la perte prématurée des dents.
L’hypophosphatasie est due à une mutation du gène ALPL, responsable de la production de la phosphatase alcaline. Le déficit de cette enzyme entraîne non seulement une carence en vitamine B6 mais aussi une accumulation anormale de certains substrats de l’enzyme, pouvant causer des manifestations neurologiques, comme des convulsions répondant à un traitement par vitamine B6.
Au Maroc, cette maladie reste peu connue et souvent sous-diagnostiquée, étant parfois confondue avec d’autres pathologies osseuses plus fréquentes telles que le rachitisme, l’ostéoporose ou l’ostéomalacie, ce qui expose les nourrissons à un risque vital.
JOURNÉES THÉMATIQUES DE L'ADPA
L'Association de distribution pharmaceutique africaine (ADPA) a organisé, du 21 au 23 octobre 2024 à Douala, au Cameroun, sa troisième Assemblée thématique sur le thème «Disponibilité et amélioration de l’accès aux médicaments de qualité pour les populations africaines».
Cet événement a été inauguré en présence, entre autres, de Malachie Manaouda, ministre de la Santé publique du Cameroun, Roger Mbassa Ndine, maire de Douala, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, gouverneur du Littoral, et Franck Nana, président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens du Cameroun.
Cette rencontre a permis, à travers trois sessions, de mettre en lumière le rôle des partenariats public-privé dans la distribution pharmaceutique en Afrique, d’aborder les tendances, défis et urgences du secteur, ainsi que de renforcer le système de contrôle et de régulation sur le continent.
Comme l’a rappelé Lahcen Senhaji, président de l’ADPA : «L'objectif de cette Assemblée thématique est de discuter ouvertement des défis et des opportunités liés à la chaîne d'approvisionnement pharmaceutique en Afrique», avant d’ajouter : «Les recommandations issues de cette Assemblée thématique serviront aux opérateurs pharmaceutiques et aux décideurs des pays où l'ADPA est représentée pour améliorer l’accès aux médicaments de qualité».
L'accès aux médicaments est un enjeu crucial en Afrique, un Continent où les défis en matière de santé sont nombreux et variés. Bien que des efforts constants soient déployés, notamment par des initiatives nationales et internationales, des obstacles majeurs subsistent. Parmi ces obstacles, la prolifération des médicaments contrefaits représente une grave menace pour la santé publique.
Sur les 1.600 milliards de dollars de médicaments consommés à travers le monde, l’Afrique ne consomme que 16 milliards de dollars, soit moins de 2%, et cette consommation varie d’un pays à l’autre. L’accessibilité aux médicaments est souvent limitée par des facteurs économiques, géographiques et logistiques. Dans les zones rurales ou reculées, les infrastructures sanitaires sont sous-équipées, voire inexistantes, limitant l'approvisionnement régulier en médicaments essentiels. De plus, la forte dépendance aux importations entraîne une fluctuation des prix, rendant ces produits inabordables pour une grande partie de la population. En effet, environ 50% des Africains vivent avec moins de 1,25 dollar par jour, ce qui rend l’achat de médicaments difficilement soutenable sans aide extérieure ou subvention.
Des initiatives, telles que la production locale de médicaments essentiels lancée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), encouragent la création de sites de production pharmaceutique. Ces actions visent non seulement à réduire la dépendance de l’Afrique vis-à-vis des importations, mais aussi à renforcer la résilience des systèmes de santé face aux crises sanitaires. Toutefois, la mise en œuvre de ces projets est complexe, en raison du manque d’infrastructures et des ressources qualifiées dans les pays concernés.
La contrefaçon de médicaments constitue un problème sanitaire alarmant en Afrique. Selon l’OMS, environ un médicament sur dix en circulation dans les pays à revenu faible ou intermédiaire serait contrefait ou de qualité inférieure. Les antipaludéens, les antibiotiques et les antirétroviraux figurent parmi les produits les plus contrefaits. Les patients qui consomment ces produits courent des risques graves, voire mortels, car les médicaments contrefaits peuvent être sous-dosés, inefficaces ou dangereux. Par exemple, les antipaludéens contrefaits ont contribué à l'émergence de résistances aux traitements, rendant la lutte contre cette maladie plus complexe. Les médicaments contrefaits aggravent le fardeau des maladies, provoquent des complications supplémentaires et entraînent des coûts supplémentaires pour les familles et les systèmes de santé. Les populations démunies et dépourvues de couverture médicale universelle se retrouvent piégées dans un cercle vicieux de dépenses de santé inabordables, de traitements inadéquats et de conséquences souvent mortelles. Par ailleurs, le commerce des produits de santé contrefaits est orchestré par des réseaux criminels, menaçant la sécurité des chaînes d'approvisionnement officielles.
Pour lutter contre ce fléau, la coopération Sud-Sud est indispensable. Le renforcement des systèmes de régulation pharmaceutique, avec des contrôles de qualité plus stricts et des sanctions plus sévères, est essentiel.
Le lancement de l’Agence Africaine du Médicament en 2019 marque un pas dans la bonne direction, avec pour objectif d’harmoniser les réglementations à l’échelle du continent et de garantir la disponibilité de médicaments sûrs et efficaces pour les populations africaines.
Il est urgent que les gouvernements africains, les organisations internationales et le secteur privé collaborent pour renforcer l’accès aux médicaments authentiques, de qualité et à des prix abordables. En intégrant des initiatives de sensibilisation pour éduquer les consommateurs sur les dangers des contrefaçons, en investissant dans des infrastructures pharmaceutiques locales et en mettant en place une couverture médicale universelle, l’Afrique pourrait espérer une amélioration notable de la santé de sa population et une réduction de sa dépendance aux importations. L’accès aux médicaments dans toutes les régions est étroitement lié au circuit de distribution. L'ADPA ambitionne de jouer un rôle crucial en encourageant la solidarité entre les nations africaines et en favorisant le partage d'expériences entre ses membres, dans le but de mettre en place de bonnes pratiques de distribution des médicaments et des produits de santé dans tous les pays où cette jeune association est représentée.
Ministère de la Santé
Une cérémonie officielle de passation de pouvoirs s'est tenue, jeudi dernier à Rabat, entre Amine Tahraoui, récemment désigné ministre de la Santé et de la protection sociale par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et son prédécesseur, Khalid Aït Taleb. Étaient présents à l'événement plusieurs cadres et directeurs du ministère de la Santé et de la protection sociale.
Au cours de la cérémonie, Khalid Aït Taleb a exprimé sa profonde gratitude envers les équipes du ministère pour leur dévouement et leur engagement, en particulier lors de périodes critiques telles que la pandémie de la Covid-19 et le séisme d’Al Haouz. Il a souligné le «climat de confiance» qui règne au sein du ministère, mettant en avant les «compétences précieuses» de ses collaborateurs et souhaitant plein succès à son successeur, Amine Tahraoui.
Amine Tahraoui a, pour sa part, témoigné de sa gratitude envers Sa Majesté le Roi pour la Confiance Royale placée en lui. Il a réaffirmé l’importance stratégique du secteur de la santé, essentiel pour la prospérité et le développement social du Royaume. Il a également remercié son prédécesseur pour son leadership et déclaré sa volonté de poursuivre les initiatives en cours, avec l’ensemble des équipes du ministère, afin de répondre aux attentes des citoyens et d’améliorer durablement le secteur de la santé et de la protection sociale dans le pays.
Ancien chef de cabinet de Aziz Akhannouch alors ministre de l'Agriculture, M. Tahraoui est un ancien banquier d'affaires chez le Groupe Attijariwafa bank. Il a également été directeur général du Groupe Aksal et président-directeur général de l'entreprise Amazzine.
SAMIR AHID
Samir Ahid vient d’être nommé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en tant que directeur de la nouvelle Agence marocaine du médicament et des produits de santé. Ce docteur en pharmacie de l’Université Mohammed V de Rabat possède également un diplôme de spécialité en pharmacie industrielle obtenu dans la même institution. Il a, en outre, suivi un diplôme universitaire en pharmaco-économie des médicaments et dispositifs médicaux, ainsi qu’une spécialisation en économie de la santé et en recherche sur les résultats de santé (Health Economics and Outcomes Research) à l’Université de Washington.
Depuis 2023, Samir Ahid occupe le poste de doyen de la Faculté Euromed de pharmacie à Fès. De 2017 à 2023, il a exercé en tant que doyen fondateur honoraire de la Faculté de pharmacie de l’Université Mohammed VI des sciences de la santé à Casablanca.
Parallèlement, Samir Ahid a été directeur adjoint de l’Hôpital El Ayachi, au Centre hospitalier Ibn Sina de Rabat, de 2015 à 2017. Depuis 2009, il est membre correspondant étranger de l'Académie française de pharmacie, et il est également professeur de pharmacologie ainsi que président fondateur de la Société marocaine de l’économie des produits de santé.
GAZA
La campagne de vaccination contre la poliomyélite dans le nord de Gaza, visant 119.279 enfants, a été reportée en raison des bombardements, des déplacements massifs et du manque de pauses humanitaires.
Cette situation empêche les familles de se rendre aux sites de vaccination et limite les mouvements du personnel médical. La campagne avait pour objectif d’administrer une deuxième dose du nouveau vaccin oral antipoliomyélitique de type 2 (nOPV2), essentielle pour atteindre au moins 90% de couverture vaccinale pour stopper la transmission du poliovirus.
Lors de la première phase, 442.855 enfants dans le centre et le sud de Gaza ont été vaccinés, mais le Nord reste inaccessible, mettant en péril les efforts de lutte contre la polio et augmentant les risques de propagation du virus chez les enfants non vaccinés.
L'OMS, l'Unicef et le ministère palestinien de la Santé insistent sur la nécessité de pauses humanitaires pour permettre l'accès des enfants aux vaccins. Ils demandent également la protection des civils, du personnel médical et des infrastructures essentielles. Un appel est lancé en faveur d’un cessez-le-feu immédiat pour assurer la sécurité et l’accès aux soins pour les populations civiles de Gaza.
Autres articles
Environ 20% des Français souffrent d'insomnie, un trouble souvent difficile à traiter. De nombreux individus sont en quête d’alternatives aux benzodiazépines comme la mélatonine, une hormone naturellement sécrétée par l'hypophyse et largement commercialisée sous forme de complément alimentaire. En 2018, environ 1,4 million de boîtes de mélatonine ont été vendues en France. La mélatonine régule le rythme circadien en augmentant en soirée pour atteindre un pic vers 3-4 heures du matin et en diminuant au réveil. Bien que plusieurs études aient cherché à évaluer les effets de la mélatonine sur le sommeil, les résultats sont mitigés, en raison de variations méthodologiques et d'autres facteurs comme l’âge, la consommation de caféine ou les interactions médicamenteuses. Néanmoins, des études rigoureuses montrent des effets positifs pour des troubles du rythme circadien, tels que le décalage horaire, le retard d’endormissement fréquent chez les adolescents et les troubles de sommeil chez les personnes aveugles. Chez ces dernières, la mélatonine améliore le sommeil et le rythme circadien. La mélatonine pourrait également être bénéfique pour raccourcir le temps d’endormissement chez les plus de 55 ans et, parfois, chez les enfants. Cependant, son efficacité reste variable, et elle n’apporte qu’une faible amélioration pour limiter les réveils nocturnes ou la qualité globale du sommeil. Elle a aussi été étudiée pour certaines pathologies neurologiques comme la maladie de Parkinson, mais le manque de données empêche de tirer des conclusions solides. Aux doses courantes, la mélatonine est bien tolérée malgré quelques effets secondaires (céphalées, vertiges, somnolence) et de possibles interactions médicamenteuses, notamment en cas de grossesse, allaitement, épilepsie ou maladies auto-immunes. En conclusion, la mélatonine peut être utile pour certains patients, mais il est recommandé de consulter un professionnel pour bien identifier la nature des troubles. Des essais cliniques standardisés restent nécessaires pour affiner l’usage de la mélatonine dans le traitement des troubles du sommeil.
ABDERRAHIM DERRAJI - 27 octobre 2024 20:22Au 24 octobre 2024, le Rwanda a déclaré un total de 64 cas de maladie à virus Marburg, dont 15 décès, ce qui correspond à un taux de létalité de 23,4%. Parmi les 62 cas confirmés initiaux pour lesquels des données étaient disponibles, 70% étaient des hommes et 48% avaient entre 30 et 39 ans. Le nombre le plus élevé de nouveaux cas a été enregistré durant les deux premières semaines épidémiologiques de l'épidémie, avec 26 cas rapportés pendant la semaine 39 (du 23 au 29 septembre 2024) et 23 cas durant la semaine 40 (du 30 septembre au 6 octobre). Par la suite, une forte diminution des cas a été observée lors des semaines 41 et 42, avec respectivement 12 et 1 cas signalés. Le traçage des contacts se poursuit, avec 1146 contacts actuellement sous surveillance au 20 octobre 2024. Selon les mises à jour de l'enquête épidémiologique, le patient zéro était un homme âgé de 20 à 30 ans, ayant été exposé à des chauves-souris dans une grotte.
ABDERRAHIM DERRAJI - 27 octobre 2024 20:19À l’occasion de la Journée internationale de l’hémoglobinurie paroxystique nocturne, célébrée le 12 octobre, et dans le cadre de sa campagne de sensibilisation aux maladies rares, l’Alliance des Maladies Rares au Maroc (AMRM) appelle à une meilleure connaissance de cette maladie aux multiples facettes. L'hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN) est causée par un dysfonctionnement de la moelle osseuse, en particulier des cellules souches hématopoïétiques, précurseurs de toutes les cellules sanguines (globules rouges, plaquettes, lymphocytes, etc.). Elle se caractérise par une anémie hémolytique (destruction des globules rouges), la formation fréquente de caillots sanguins (thromboses), et une aplasie médullaire (diminution de la production des cellules sanguines). Cette maladie rare, non héréditaire, peut toucher toutes les tranches d'âge, mais elle affecte principalement les jeunes adultes. Ses manifestations, très variées, compliquent souvent le diagnostic. En plus de l'anémie hémolytique, entre 30 % et 40 % des patients souffrent de thromboses veineuses, notamment au niveau des veines hépatiques, abdominales, cérébrales et cutanées. Selon la localisation des thromboses, elles peuvent entraîner un gonflement des jambes ou des bras, des douleurs abdominales, une augmentation de la taille du foie, une accumulation de liquide dans l’abdomen ou des céphalées. La maladie résulte d'une mutation acquise du gène PIGA sur le chromosome X, responsable de la production de protéines spécialisées à la surface des cellules sanguines. Ces protéines protègent les cellules contre les attaques du système du complément, une composante essentielle du système immunitaire. En l'absence de cette protection, les cellules sanguines deviennent vulnérables à l'activation du complément, ce qui conduit à leur destruction progressive. L'HPN peut se manifester par des urines foncées, notamment la nuit et au matin, un signe qui a donné son nom à la maladie. Cependant, ce symptôme n'apparaît que dans environ 25 % des cas. Contrairement à ce que son nom suggère, l'hémolyse survient tout au long de la journée et pas seulement la nuit. Au Maroc, l'HPN demeure un véritable défi, car elle reste largement méconnue et donc sous-diagnostiquée. Sa gravité, qui peut mettre en jeu le pronostic vital, est d'autant plus préoccupante que certaines thérapies très efficaces ne sont pas encore disponibles dans le pays. En raison de la complexité du diagnostic et de la prise en charge de cette maladie, il est crucial de mettre en place des centres de référence spécialisés.
Dr Moussayer Khadija - 17 octobre 2024 17:17La Conférence de presse organisée le samedi 12 octobre à Casablanca par l'Association marocaine des poly-arthritiques et psoriasis (AMPS), en collaboration avec l'AMRAR (Association marocaine de recherche et d’aide aux rhumatisants), a une nouvelle fois mis en lumière l'importance de la recherche et des avancées thérapeutiques dans la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde (PR). Diagnostiquée tardivement ou mal prise en charge, cette maladie inflammatoire chronique provoque des déformations et des dégradations ostéo-articulaires qui altèrent la qualité de vie des patients. Les échanges lors de cette rencontre, organisée à l’occasion de la Journée mondiale de l’arthrite, ont souligné les progrès remarquables réalisés ces dernières années, notamment grâce à l'émergence de nouveaux biomédicaments. Ces molécules ciblent spécifiquement les mécanismes inflammatoires à l'origine de la PR, offrant ainsi des perspectives thérapeutiques inédites. Pendant longtemps, la prise en charge de la PR reposait essentiellement sur des anti-inflammatoires non stéroïdiens et des traitements de fond conventionnels, principalement le méthotrexate, qui reste le traitement de référence pour la PR. Bien qu'efficaces pour certains patients, ces traitements n'empêchaient pas toujours la progression de la maladie et pouvaient entraîner des effets secondaires indésirables. Les biomédicaments ont changé la donne. En agissant directement sur les molécules impliquées dans le processus inflammatoire, ils permettent de réduire significativement les symptômes, de limiter les dommages articulaires et d'améliorer la qualité de vie des patients. Ces traitements ont également l'avantage de ralentir la progression de la maladie, offrant ainsi la possibilité de préserver les articulations et de maintenir une activité professionnelle et sociale. Les biomédicaments représentent un espoir pour les personnes atteintes de PR, mais leur prix élevé peut limiter l’accès à ces précieux traitements. Il est donc primordial de mettre en place des politiques de santé permettant à un plus grand nombre de patients d'en bénéficier. Ces traitements nécessitent, par ailleurs, un suivi médical rigoureux afin d'adapter la thérapie à chaque patient et de prévenir les éventuels effets secondaires. Comme rappelé durant la conférence, il est fondamental d'informer les patients sur les différentes options thérapeutiques disponibles, ainsi que sur les bénéfices et les risques associés à chaque traitement. À l’occasion de cette conférence, Laila Najdi, présidente de l’AMPS, a annoncé l'organisation d'ateliers d'éducation thérapeutique prévus en 2024-2025 sous la thématique «Vers des patients experts en polyarthrite rhumatoïde». Ces ateliers, animés par des experts, auront pour objectif de former les patients à mieux comprendre et gérer leur maladie. Ils couvriront toutes les dimensions du parcours patient, de la compréhension des traitements à la gestion des symptômes au quotidien. En devenant des patients experts, ceux-ci pourront non seulement mieux gérer leur propre maladie, mais aussi partager leurs connaissances avec d’autres malades. La prise en charge de la PR ne peut être que pluridisciplinaire. Grâce à son expertise, sa proximité avec les patients et son rôle de conseil, le pharmacien d'officine est un partenaire privilégié pour accompagner les patients vivant avec une PR. Ce rôle peut être optimisé par l’interprofessionnalité et par la mise en place d’une formation continue dédiée à la PR. La création de nouvelles missions, comme c’est le cas dans de nombreux pays, contribuera à améliorer la prise en charge des patients, notamment dans les régions enclavées. En conclusion, les biomédicaments ont certes révolutionné la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde. Cependant, des défis restent à relever pour garantir un accès équitable à ces traitements et aux traitements de référence, et pour optimiser leur utilisation, notamment à travers des campagnes visant à rendre le patient acteur de sa santé.
ABDERRAHIM DERRAJI - 17 octobre 2024 16:33Le gouvernement britannique, dirigé par le Premier ministre travailliste, Keir Starmer, a conclu un partenariat avec Eli Lilly pour lutter contre l'obésité qui constitue une priorité au Royaume-Uni. Cet accord vise à tester l'efficacité du tirzépatide chez 3.000 volontaires souffrant d’obésité. En investissant 279 millions de livres au Royaume-Uni, Eli Lilly espère que son traitement Mounjaro à base tirzépatide, déjà très populaire aux États-Unis, aidera les patients à perdre du poids et, dans certains cas, à retourner au travail. Le Premier ministre du Royaume-Uni, Keir Starmer, a souligné l'importance de ce projet pour réduire la pression sur le NHS (National Health Service), qui est en crise depuis des années. L'objectif est non seulement de soigner l'obésité, mais aussi de remettre les personnes qui en souffrent sur le marché de l'emploi ce qui allégera la charge financière du système de santé. L’obésité coûte chaque année 11 milliards de livres au NHS, soit plus que le tabagisme. Les traitements anti-obésité, comme le Mounjaro, représentent donc un espoir pour freiner cette tendance. Dans ce cadre, un laboratoire «accélérateur d'innovation» va être installé près de la ville de Manchester pour étudier l'impact de ces traitements sur une période de cinq ans. L'étude se concentrera particulièrement sur les effets du traitement sur les patients obèses et sur leur capacité à retourner au travail. Le taux de chômage au Royaume-Uni est actuellement de 4%, avec 1,39 million de personnes sans emploi, et le nombre de personnes considérées comme «économiquement inactives» a augmenté depuis de la pandémie de la Covid-19. Le ministre de la Santé, Wes Streeting, a rappelé que ces traitements, bien qu'efficaces, ne remplacent pas un mode de vie sain. Malgré l'arrivée de nouveaux médicaments, l'obésité reste un enjeu de santé publique majeur au Royaume-Uni, où 26% des adultes sont obèses et 38% en surpoids. Le projet initié avec Eli Lilly pourrait donc non seulement améliorer la santé des citoyens, mais aussi avoir des retombées économiques positives, en permettant à plus de personnes de réintégrer le marché du travail.
ABDERRAHIM DERRAJI - 17 octobre 2024 16:30Les médicaments contre l’obésité, tels que l’Ozempic et le Wegovy, sont de plus en plus utilisés. Ces médicaments, initialement développés pour le traitement du diabète de type 2, agissent en régulant l'appétit et en ralentissant la vidange de l'estomac, ce qui entraîne une perte de poids notable chez de nombreux patients. Wegovy, par exemple, a reçu l'approbation de la FDA (Food and Drug Administration – Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux), pour le traitement de l'obésité. Le marché de ces médicaments a connu une croissance fulgurante, avec une demande en forte hausse, en particulier aux États-Unis et en Europe. Cependant, cet engouement inédit a soulevé des inquiétudes quant aux coûts pour les systèmes de santé. Selon une analyse du Congressional Budget Office (CBO), le coût de ces traitements pourrait atteindre 35 milliards de dollars par an aux États-Unis, dépassant les économies potentielles générées par les améliorations des autres conditions de santé liées à la perte de poids.? Bien que ces médicaments présentent des bénéfices indéniables en matière de santé publique, tels que la réduction des risques de maladies cardiovasculaires et de diabète, leur prix élevé pourrait impacter lourdement les systèmes de santé. Cela soulève des questions sur la durabilité de leur remboursement à long terme, surtout s’ils sont prescrits à un large pan de la population. Des initiatives sont en cours d’étude pour réduire les coûts de ces nouveaux traitements, notamment la production de versions génériques, qui pourraient potentiellement diminuer le fardeau économique sur les systèmes de santé, tout en garantissant un accès plus équitable aux patients.
ABDERRAHIM DERRAJI - 17 octobre 2024 16:26Un nouveau rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) met en avant l'importance des vaccins dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens (RAM), un phénomène croissant à l'échelle mondiale. Selon ce rapport, l'utilisation optimisée des vaccins contre 24 agents pathogènes permettrait de réduire de 22% l'usage des antibiotiques, ce qui correspondrait à une économie de 2,5 milliards de doses annuelles. La RAM est responsable de près de 5 millions de décès par an dans le monde. Cette résistance est exacerbée par l'usage excessif et abusif des antimicrobiens, bien que de nombreuses personnes n'aient pas encore accès aux antibiotiques essentiels. Les vaccins jouent un rôle essentiel dans la prévention des infections, en limitant le recours aux antibiotiques et en ralentissant la propagation des germes résistants. Selon l'étude, les vaccins existants, comme ceux contre la pneumonie à pneumocoque, Haemophilus influenzae type B (Hib) et la fièvre typhoïde, pourraient éviter jusqu'à 106.000 décès liés à la RAM annuellement. De plus, les futurs vaccins contre la tuberculose et Klebsiella pneumoniae, actuellement en développement, pourraient prévenir 543.000 décès supplémentaires. Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a insisté sur l'importance de la prévention des infections en utilisant les vaccins, soulignant qu'ils constituent les outils les plus efficaces pour stopper l'escalade de la RAM. Il a appelé à un meilleur accès aux vaccins déjà disponibles et au développement de nouveaux vaccins pour lutter contre des maladies graves comme la tuberculose. L'impact économique de la RAM est considérable, avec des coûts hospitaliers mondiaux liés aux pathogènes résistants estimés à 730 milliards dollars par an. Le rapport de l'OMS estime qu'une couverture vaccinale adéquate pourrait réduire ces coûts d'un tiers. En atteignant des objectifs de vaccination mondiaux, tels que le programme «Vaccination 2030», les vaccins contre des maladies comme Streptococcus pneumoniae, la fièvre typhoïde, le paludisme et la tuberculose pourraient significativement réduire l'utilisation des antibiotiques et limiter la propagation de la résistance. Lors de la 79e réunion de l'Assemblée générale des Nations unies sur la RAM, les dirigeants mondiaux se sont engagés à réduire de 10% le nombre de décès liés à la RAM d'ici 2030. Ils ont également souligné l'importance de l'accès aux vaccins, aux médicaments et aux outils de diagnostic pour combattre cette menace. Le rapport de l'OMS propose un ensemble de recommandations pour renforcer l'impact des vaccins dans la lutte contre la RAM, tout en appelant à des mécanismes de financement pour encourager la recherche et le développement de nouvelles solutions. Ce rapport démontre clairement que l'investissement dans les vaccins, non seulement ceux déjà disponibles, mais aussi ceux en cours de développement, est primordial pour prévenir la RAM, réduire l'usage des antibiotiques et alléger les coûts économiques et humains associés à cette résistance.
ABDERRAHIM DERRAJI - 17 octobre 2024 16:22Joe Salloum, président de l’Ordre des pharmaciens du Liban, a exprimé de graves préoccupations concernant la fermeture de centaines de pharmacies au Liban, notamment dans la banlieue, la Békaa et le Sud, suite à la crise actuelle. Certaines pharmacies ont été détruites, et deux pharmaciens ont perdu la vie. En réponse, l'Ordre des pharmaciens s'efforce de venir en aide aux pharmaciens déplacés en leur fournissant des logements temporaires grâce à un fonds de l'Ordre destiné aux pharmaciens touchés par la crise. Salloum a souligné l'importance de revoir la répartition des médicaments dans les zones à risque, car les fermetures de pharmacies compromettent les stocks, exposant ainsi ces médicaments à des attaques ou des destructions, mettant en danger l'approvisionnement. Il appelle à une intervention immédiate pour retirer les médicaments des zones critiques et insiste sur la nécessité de donner priorité à l'importation des médicaments, notamment par voie aéroportuaire, afin de garantir l’accès aux médicaments. Par ailleurs, il a alerté sur la pénurie de certains médicaments, exacerbée par la crise économique, impactant gravement les traitements des patients atteints de maladies graves comme le cancer et la sclérose en plaques. Il appelle à une mobilisation internationale pour répondre à cette urgence lors des prochaines conférences des donateurs.
ABDERRAHIM DERRAJI - 17 octobre 2024 16:20Le 6 octobre 2024, la France a célébré la Journée nationale des aidants, une occasion pour reconnaître ces personnes qui se dévouent au quotidien pour prendre soin de leurs proches malades, âgés ou en situation de handicap. À cette occasion, la 5e chaîne française a diffusé, le 8 octobre, une émission spéciale intitulée «Aidants, il est temps de les aider». Ce programme visait à mettre en lumière les défis que les aidants doivent relever au quotidien. L’émission a été suivie d’un débat très intéressant sur les difficultés des aidants et sur les mesures à prendre pour mieux les soutenir. Les aidants jouent un rôle essentiel dans l’accompagnement de leurs proches en difficulté. Ils prennent en charge toutes les tâches quotidiennes comme l’aide à la prise de médicaments, les rendez-vous médicaux, ou encore un soutien psychologique indispensable. Pourtant, malgré leur rôle crucial, ces «héros du quotidien» restent souvent invisibles, peu reconnus sur le plan social ou professionnel. Ils sacrifient fréquemment leur propre bien-être, leur carrière, et même leur santé pour assumer cette mission. Pour illustrer ces difficultés, l’émission a mis en scène des personnalités publiques prenant temporairement la place des aidants. Le comédien Bruno Solo a ainsi remplacé Lauriane, 42 ans, qui s’occupe de son mari Thierry, atteint de la maladie de Charcot, tandis que la comédienne Clémentine Célarié a aidé Rayan, un jeune homme lourdement handicapé, en lieu et place de sa mère Katherine. Pendant 48 heures, ces célébrités ont découvert la dure réalité des aidants, gérant les soins quotidiens, des repas aux déplacements. Durant ces 48 heures, le nageur handisport et animateur de l’émission Théo Curin a offert aux aidantes Lauriane et Katherine un moment de répit bien mérité. Cette expérience a mis en exergue les multiples difficultés rencontrées par les aidants. D’abord, la fatigue physique, souvent aggravée par le cumul d’un emploi et des soins à domicile et qui peut mener à un épuisement physique et mental, voire à un burn-out. Ensuite, l’isolement social est une réalité pour beaucoup d’aidants, qui se retrouvent coupés de leurs proches et de leurs activités. Enfin, les aspects financiers sont également un fardeau. De nombreux aidants sont contraints de réduire leur temps de travail ou de quitter leur emploi, sans que les aides financières disponibles suffisent à compenser cette perte de revenus. Face à ces constats, plusieurs solutions ont été proposées au cours du débat. Il est essentiel de reconnaître officiellement le rôle des aidants. Bien que des progrès aient été réalisés en France, comme la création du congé proche aidant, les démarches administratives restent lourdes et les compensations insuffisantes. Une simplification des procédures et une extension des aides financières contribueraient à leur apporter un soutien concret. La formation des aidants est également primordiale. Beaucoup se retrouvent démunis face à des situations médicales complexes, sans les compétences nécessaires. Proposer des formations adaptées permettrait de mieux les préparer et de réduire leur stress. De plus, le développement de réseaux de soutien, qu'il s'agisse de structures de répit ou de groupes de parole, est indispensable pour offrir aux aidants des moments de pause et rompre leur isolement. Au Maroc, la solidarité familiale est souvent exemplaire. Beaucoup de parents et particulièrement les mamans se sacrifient pour prendre soin de leurs enfants malades ou de leurs proches âgés. Toutefois, même dans ce cadre, les aidants marocains font face aux mêmes besoins et attentes que ceux d’autres pays. Bien que cette aide soit perçue comme un devoir dicté par la religion et les coutumes, ces aidants ont également besoin de reconnaissance, de soutien, et, surtout, de moments de répit pour avoir la force nécessaire de continuer à s'occuper durablement de leurs proches. Pour conclure, l’émission du 8 octobre nous a rappelé les réalités vécues par les aidants. Leur rôle est indispensable, mais trop souvent ignoré. Il est essentiel de continuer à sensibiliser l’opinion publique et les autorités à leurs besoins pour que des actions concrètes soient mises en place, assurant ainsi à ces «héros de l'ombre» le soutien qu'ils méritent. Interview de Théo Curin et Bruno Solo – «Aidants, il est temps de les aider» : Lien
ABDERRAHIM DERRAJI - 12 octobre 2024 18:54Siga Technologies, entreprise américaine spécialisée dans les maladies infectieuses, a signé un accord pour fournir son antiviral TPOXX (tecovirimat) au Maroc. Ce médicament, utilisé dans le traitement de la variole du singe (Mpox) et déjà approuvé aux États-Unis, au Canada et en Europe, sera disponible pour la première fois en Afrique. Cet accord a été initié suite à une demande du ministère de la Santé et de la protection sociale, dans le cadre de mesures préventives visant à se préparer à une éventuelle épidémie. Victor Gomes, vice-président des marchés internationaux chez Siga Technologies, a exprimé sa satisfaction quant à cette collaboration, soulignant l’importance de cette initiative pour protéger la population marocaine contre d’éventuelles épidémies de Mpox.
ABDERRAHIM DERRAJI - 12 octobre 2024 18:51