Article N° 8043
SIDA
SIDA : Les populations clés menacées par l’interruption des services essentiels
Abderrahim DERRAJI - 01 mars 2025 12:44Les avancées majeures des deux dernières décennies dans la lutte contre le VIH, les hépatites virales et les infections sexuellement transmissibles (IST) ont permis de sauver des millions de vies et d’éviter de nouvelles infections. Cela a été possible, en grande partie, grâce à l’aide et à la solidarité internationales.
Malheureusement, des coupes budgétaires soudaines et des interruptions brutales de l’aide risquent de compromettre ces acquis et de mettre en danger les populations les plus vulnérables.
Comme le souligne l’OMS dans un communiqué daté du 27 février 2025, les effets de ces interruptions sont déjà visibles : suspension de la prophylaxie pré-exposition au VIH (PrEP), fermeture de centres de prévention et de dépistage, pénuries de personnel et d’équipements essentiels. Ce sont les populations clés – hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, travailleurs du sexe, utilisateurs de drogues par voie intraveineuse et détenus – qui en subissent les conséquences les plus graves. En plus de les exposer à un risque accru d’infection et de décès, ces mesures alimentent la stigmatisation et les discriminations.
Face à cette situation alarmante, il est impératif de garantir un accès ininterrompu aux traitements et à des soins non discriminatoires. L’OMS recommande que toute personne vivant avec le VIH bénéficie d’un traitement antirétroviral dès le diagnostic, sans rupture d’approvisionnement, et dans un cadre favorisant la confiance et l’engagement dans les soins. Or, ces principes fondamentaux sont mis en péril parl’instabilité des financements et la fermeture de services essentiels.
La prévention doit également rester une priorité absolue. L’accès à des outils efficaces comme les préservatifs, le dépistage, la PrEP, la prophylaxie post-exposition (PEP) et les programmes de réduction des risques est indispensable. Ces mesures, dont l’efficacité est avérée, doivent être mises en œuvre dans un cadre dénué de discrimination pour pérenniser les progrès réalisés.
L’urgence est donc à la mise en place d’un financement national durable et de systèmes de santé intégrés. Seule une approche globale, associant les acteurs étatiques et internationaux, pourra prévenir une recrudescence du VIH et des IST. Il est de la responsabilité des gouvernements et des bailleurs de fonds de ne pas abandonner ces populations en première ligne. La lutte contre le VIH ne peut souffrir d’atermoiements : il en va de millions de vies et de décennies d’efforts qu’il est impensable de laisser s’effondrer.
Source : PharmaNEWS / OMS