Article N° 7895
Mpox
Mpox : il faut éviter de refaire les erreurs de la pandémie la Covid-19
Abderrahim DERRAJI - 26 août 2024 06:18Une semaine après le premier cas de Mpox en Suède, un autre cas a été signalé en Thaïlande le 22 août chez un Européen en provenance d'Afrique. Bien que les cas soient isolés et que le risque de pandémie soit limité, l'apparition de la Mpox en Asie doit alerter les pays capables d’aider l’Afrique à se mobiliser pour contrôler l’épidémie. Il est urgent de fournir des vaccins en grande quantité aux populations qui en ont le plus besoin.
Le 14 août, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré la Mpox «urgence de santé publique de portée internationale», en réponse à une hausse de 160% des cas en Afrique en 2024 par rapport à 2023, avec 18.910 cas et 518 décès dans 13 pays. C’est la République démocratique du Congo (RDC) qui est la plus touchée avec 96% des cas et 97% des décès.
Contrairement à l'épidémie de 2022, qui avait été contrôlée grâce à une réponse rapide avec tests, traitements et vaccins, la situation actuelle est différente. Le virus qui sévit actuellement en RDC est plus létal et affecte principalement les enfants, avec un nouveau variant circulant depuis septembre 2023 parmi les travailleuses du sexe dans le Sud-Kivu.
Bien que le vaccin contre la Mpox soit efficace, il est produit uniquement par deux laboratoires : Bavarian Nordic (avec le MVA-BN) et KM Biologics (avec le LC16). Les vaccins sont principalement réservés aux pays riches.
La pandémie de la Covid-19 a montré la tendance des pays riches à monopoliser les vaccins, laissant les pays du Sud dans une situation difficile.
Jean Kaseya, directeur d’Africa CDC, estime qu’il faudra 10 millions de vaccins d’ici fin 2025 pour maîtriser l’épidémie. Pour l’instant, les espoirs reposent sur les dons : l’Union européenne, la France et les États-Unis ont promis respectivement 215.000, 100.000 et 50.000 doses.
À moyen terme, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour éviter les erreurs du passé, en améliorant le partage des outils de santé. Cela implique de soutenir des initiatives comme l’Accélérateur ACT et GAVI, ainsi que de financer l’achat et la logistique des vaccins, et de promouvoir la production locale en Afrique.
Source : lemonde.fr