Article N° 7426

Poliomyélite

Attention, la poliomyélite peut revenir !

Abderrahim Derraji - 14 août 2022 21:57

La poliomyélite a de nouveau fait son apparition dans certains pays, ce qui inquiète les experts et les autorités sanitaires qui appréhendent le retour de cette grave maladie qui touche généralement les jeunes enfants chez qui elle peut provoquer une paralysie irréversible.

Cette maladie était sur le point d’être éradiquée puisqu’en 2016, seuls 37 cas de poliomyélite ont été déclarés à travers le monde essentiellement en Afghanistan et au Pakistan. Mais depuis peu, des cas de poliomyélites ont été identifiés et des poliovirus ont été isolés dans des échantillons d’eaux usées prélevées au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Israël.

Pour faire face à cette situation, le Royaume-Uni a affirmé son attention de vacciner les enfants âgés de 1 à 9 ans et habitant à Londres. Cette décision a été prise depuis que des échantillons de virus de la poliomyélite ont été trouvés dans les eaux usées de huit arrondissements de la capitale britannique.

L'Agence de sécurité sanitaire de ce pays travaille actuellement en étroite collaboration avec les autorités israéliennes, américaines et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour savoir s’il existe un lien entre les virus de la poliomyélite détectés au Royaume-Uni et en Israël, pays où plusieurs cas ont été enregistrés, notamment chez une fillette qui souffre actuellement d'une paralysie.

Les États-Unis n’ont pas été épargnés par cette maladie puisqu’un habitant du comté de Rockland non vacciné a aussi développé une paralysie suite à une poliomyélite. Il s’agit du premier cas enregistré dans ce pays depuis dix ans.

Cette recrudescence de la poliomyélite s’explique par la nature des vaccins utilisés chez certains pays. Si les pays à revenu élevé font appel au vaccin antipoliomyélitique inactivé administré par voie injectable, les pays à faible revenu utilisent plutôt un vaccin à virus affaibli qui est plus facile à administrer par voie orale. Ces deux vaccins, qui ont permis de réduire drastiquement la prévalence de cette maladie, sont sûrs et ne provoquent aucune infection symptomatique chez la personne qui les reçoit.

Les virus se trouvant dans la forme orale du vaccin sont éliminés dans les selles et se retrouvent de ce fait dans les eaux usées. Or, avec le temps, ces virus peuvent s’activer et représenter à nouveau un risque.

D’après plusieurs experts, le virus constitue toujours une menace pour les sujets non vaccinés. Sa transmission chez les voyageurs et à travers les systèmes de traitement des eaux usées constitue l’un des facteurs favorisant la propagation de la maladie.

En ce qui concerne le Maroc, la couverture vaccinale supérieure ou égale à 95% aussi bien en milieu urbain que rural a permis de protéger la population puisqu'aucun cas de poliomyélite n'a été enregistré depuis 1987. Cela prouve que la vaccination reste le seul et unique moyen de lutter efficacement contre cette grave maladie. Cela dit, avec les cas apparus dans les autres pays, il ne faut pas baisser la garde, la vigilance doit rester de mise.

Source : PharmaNews 639