Article N° 6824

POLIOMYÉLITE

La «fin» de la poliomyélite !

Abderrahim DERRAJI - 31 août 2020 18:03

Dans un communiqué du 25 août 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué que la Région africaine de l’OMS a été certifiée exempte de poliomyélite sauvage. Dans cette Région, aucun nouveau cas de poliomyélite d'origine naturelle n’a été recensé depuis quatre ans.

Contrairement à la variole qui a été éradiquée de tous les pays depuis 40 ans, la transmission du poliovirus sauvage se poursuit encore dans une des six régions de l’OMS.

Il faut noter que 16 pays africains connaissent des flambées de poliovirus de type 2 dérivé d’une souche vaccinale. C’est pour cette raison que le communiqué de l’OMS précise que l’éradication ne concerne que les trois souches de poliovirus sauvage. Deux d'entre elles ont totalement disparu et seule la souche 1 reste active au Pakistan et en Afghanistan.

D’autres maladies font également l’objet d’un programme d’éradication de l’OMS comme la dracunculose. Cette affection parasitaire connue également sous la désignation «maladie du ver de Guinée» pourrait être prochainement éradiquée. Les dernières données de l’OMS ne font état que de quatre cas humains seulement.

Le pian pourrait aussi faire partie de la liste des affections pouvant être éliminées. Il s’agit d’une maladie infectieuse de l’enfance chronique, défigurante et débilitante due au Treponema pallidum. Pourtant, une dose unique par voie orale d’azithromycine ou une injection de benzathine pénicilline suffiraient à soigner cette maladie. L’Inde a éradiqué le pian en 2016, mais selon les données recueillies par l’OMS en 2016, 13 pays continuent à notifier des cas de pian.


La rougeole fait également partie des maladies que l’OMS s’est fixé comme objectif d’éliminer. Malheureusement, et malgré la généralisation de la vaccination, on continue à enregistrer régulièrement des épidémies qui font des millions de victimes. En 2019, on a assisté à une flambée de cas de rougeole y compris aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Grèce. La recrudescence de cette maladie virale s’explique par l'affaiblissement de la couverture vaccinale. Celle-ci doit être supérieure à 95% pour espérer éradiquer cette maladie éruptive.

Les maladies qui font l’objet d’un programme d’éradication n’ont généralement pas de réservoir animal et sont faciles à prévenir et à traiter. Par contre, les maladies dont les agents pathogènes subissent des mutations, comme c’est le cas de la grippe, leur éradication est impossible.

On ne peut s’empêcher de penser à la pandémie du nouveau coronavirus qui a déjà affecté plus de 25 millions de personnes et fait plus 800.000 victimes à travers le monde. Malheureusement et en dépit d’une mobilisation internationale sans précédent, aucun traitement ne s’est révélé efficace et on ne dispose pour le moment que d’un «vaccin» dont l’efficacité est à prouver et des candidats vaccins qui n’ont pas encore terminé tous les tests requis.

Aussi, la situation de chaos mondiale engendrée par ce nouveau virus devrait inciter la communauté mondiale à faire preuve de solidarité pour qu’un vaccin efficace et dénué de toxicité soit accessible à tous les pays y compris les plus pauvres. Malheureusement, la course contre la montre que se livrent les pays riches pour acquérir les premières doses de vaccins qui vont être produites, ne présage rien de bon. Les pays à faible revenu risquent, dans le meilleur des cas, d’être servis en dernier, or chaque jour d’attente aggravera leur situation sanitaire et économique !

Source : PHARMANEWS