Article N° 7063

VACCINATION

Fin de la pandémie, c’est pas demain la veille ?

Abderrahim DERRAJI - 18 avril 2021 18:17

Depuis la découverte du premier cas de Covid-19 au mois de décembre 2019 à Wuhan, le Sars-Cov-2 continue à semer la terreur à travers le monde. La liste des victimes ne cesse de s’allonger et la barre de 3 millions de morts officiellement recensés dans le monde vient d’être franchie. Les pays ayant sous-estimé le Sars-Cov-2 payent aujourd’hui un lourd tribut et les choses vont de mal en pis puisque les campagnes de vaccination piétinent en raison des difficultés d’approvisionnement que connaissent les doses de vaccins.

Depuis la mise sur le marché des premiers vaccins, nous avons caressé le rêve de renouer avec une vie normale dépouillée des contraintes sanitaires actuelles. Malheureusement, ce ne semble pas être le cas. La fin de la pandémie est devenue comme l'horizon, plus on avance, plus il a tendance à s'éloigner. L’iniquité dans l’accès aux vaccins, les effets indésirables de ces derniers et l’émergence de nouveaux variants du Sars-Cov-2 ont fini par avoir raison de notre optimisme contrairement au directeur général de Pfizer, Albert Bourla qui s’est montré plutôt rassurant dans les colonnes du quotidien «Les Échos». Tout d’abord, au sujet de l’efficacité de Comirnaty®, ensuite au sujet de la capacité de production de son vaccin à ARNm qui pourrait atteindre, en 2022, trois milliards de doses. Il a même fait le pari que la Covid-19 va devenir comme la grippe avec un «retour à la vie normale» qui pourrait se faire en automne si la cadence de la vaccination est satisfaisante. Le patron du géant pharmaceutique américain a évoqué au passage l’éventualité d’envisager une troisième dose un an après la deuxième dose administrée, voire six mois, puis une injection annuelle.

D’après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la pandémie est actuellement à «un point critique». Les pays ne sont pas tous égaux face à cette pandémie. Ceux qui ont mené des campagnes intenses comme Israël voient aujourd’hui le bout du tunnel, mais l’horizon s’assombrit pour beaucoup de pays, notamment l'Inde et le Brésil qui subissent une augmentation inquiétante des contaminations et des décès.

Le Maroc a souvent été cité en exemple en raison des efforts qu’il ne cesse de déployer pour protéger sa population. On compte, au 17 avril 2021, quelque 4.655.007 personnes ayant bénéficié de la première dose et 4.186.449 la deuxième dose. Le nombre de cas confirmés a dépassé les 500.000 et on déplore 8.944 décès.

Le fait que le Royaume fasse figure de bon élève est de nature à nous rassurer, mais les difficultés d’approvisionnement en vaccins, dont certains risquent de perdre leur efficacité avant même qu’ils ne soient administrés, pourraient à notre grand regret éloigner l’échéance de nous voir renouer avec une vie normale…

Source : PHARMANEWS