Article N° 6863

Covid-19

Vaccin anti-Covid-19 : immunité et/ou humanité ?

Abderrahim DERRAJI - 04 octobre 2020 20:39

La pandémie du Sars-CoV-2 s’est répandue comme une traînée de poudre. La deuxième vague tant redoutée est actuellement en train de déferler sur un bon nombre de pays entrainant la saturation des services de réanimation et une augmentation du nombre de victimes de cette pandémie.

Finalement, l’épidémie pressentie par de nombreux microbiologistes et virologues que personne ne voulait croire a fini par avoir lieu. La «fiction» a rejoint la réalité et  a pris tout le monde au dépourvu.

Aujourd’hui, on compte sur ces mêmes spécialistes pour mettre au point un vaccin ou au moins identifier un traitement efficace pour espérer stopper ce décompte macabre.

En effet, le nombre de sujets atteints de Covid-19 est estimé à 34.000 000 à travers le monde avec plus de 1 millions de de victimes. Rien qu’aux États-Unis, le nombre de personnes touchées par le nouveau coronavirus a dépassé les 7 millions. Le Président des États-Unis, Donald Trump, qui vient d’être testé positif au Sars-CoV-2, est actuellement hospitalisé au centre médical militaire national Walter Reed. Si l’on se fie aux déclarations de son médecin, il est actuellement en bon état.

Donald Trump, fervent défenseur de l'hydroxychloroquine (HCQ), devrait en principe suivre, cinq jours durant, une cure du Remdesivir associé au REGN-COV2, un cocktail d’anticorps produit par Regeneron. Ce médicament présenté comme promoteur n’a été testé pour le moment que sur 275 patients. En attendant qu’il soit approuvé par la FDA (Food and drug administration), il n’est administré aux patients que dans le cadre d’un usage compassionnel.

Sur le terrain, le rapport bénéfices/risques de la plupart des molécules n’a pas convaincu, y compris l’HCQ, molécule qu’un grand nombre d’études a «disqualifiée», comme l’a rappelé le Pr Bernard Bégaud, pharmacologue et ex-président de l’Université de Bordeaux-II, dans un entretien qu’il a accordé la semaine dernière au quotidien français «Libération».

Ce pharmacologue, qui a dirigé un des plus gros départements de surveillance des médicaments en France, estime que les données qui s’accumulent ne plaident pas en faveur d’un effet significatif de l’HCQ, ni sur une diminution du risque de développer une forme grave liée à la Covid-19, ni sur le fait de prévenir la contamination ou le passage à la maladie.

Notre salut ne pourra finalement venir que d’un bon vaccin. Une course contre la montre a démarré depuis l’apparition de cette pandémie et eu égard aux premiers résultats obtenus notamment par les chercheurs d’Oxford, il est fort à parier qu’un vaccin efficace avec des effets indésirables limités sera mis sur le marché d’ici fin 2020 ou début 2021.

La question qui reste posée : est-ce que ce vaccin sera accessible à tous les pays, y compris ceux à faible revenu et dont l’économie a été mise à mal par cette pandémie ? En d’autres termes, est-ce que nous allons raisonner à la manière «chacun pour soi» ou allons-nous la «jouer collectif» et faire preuve de plus d’humanité !
Nous serons sans doute fixés dans les mois à venir...

Source : PharmaNEWS 511