Une équipe serbe a procédé à l'étude rétrospective des 1 432 malades porteurs de maladie de Basedow (MB) opérés dans leur centre de 1996 à 2010. Tous avaient été traités initialement par des antithyroïdiens de synthèse (ATS) ou des β-bloqueurs, aucun par l' l'iode radioactif (IRA). Le diagnostic était basé sur les signes cliniques et biologiques (T3, T4, TSH et anticorps anti-TSH). Le traitement préopératoire avait fait appel à l'iode et tous les opérés étaient euthyroïdiens lors de l'intervention. L'indication chirurgicale avait été portée le plus souvent sur la persistance, après traitement médical, d'un goitre diffus, plus rarement d'un nodule > 1 cm, d'une exophtalmie, ou d'effets secondaires des ATS. Au fil des ans, la thyroïdectomie totale s'est imposée comme le meilleur procédé (5 % des interventions en 1996 ; 58 % en 2002 et 100 % en 2010), la thyroïdectomie subtotale ayant été abandonnée en 2003 et l'intervention de Dunhill  (ID) en 2005. Un cancer a été découvert chez 146 sujets (10,2 %), le plus souvent (9 %) infra-centimétrique. L'hypoparathyroïdie définitive a compliqué 3,2 % des thyroïdectomie totale (TT), la paralysie récurrentielle unilatérale 0,9 % et le saignement postopératoire obligeant à reprendre l'hémostase 1 %. Ces taux ne diffèrent pas significativement de ceux observés après (thyroïdectomie subtotale bilatérale) TS ou ID. Il n'y a pas eu de paralysie récurrentielle bilatérale. Cette série, la plus importante publiée à partir d'un seul centre, démontre que la thyroïdectomie totale a plusieurs avantages : elle traite un cancer latent, elle élimine le risque de récidives, donc celui de réinterventions difficiles, et, en éradiquant la source du stimulus auto-immun, elle réduit l'exophtalmie, le tout sans augmenter la fréquence des complications.    

Une autorisation de mise sur le marché (AMM) vient d’être accordée par la Commission européenne (CE) à Lenvima® (lenvatinib) pour le traitement du cancer de la thyroïde différencié réfractaire à l’iode radioactif. Lenvima® (lenvatinib) est indiqué chez les patients adultes pour le traitement du cancer de la thyroïde différencié (CTD) (papillaire, folliculaire, à cellules de Hürthle), localement avancé ou métastatique réfractaire à l’iode radioactif (IRA) et progressif. La décision de la Commission européenne est basée sur les résultats de l’étude SELECT, un essai de phase III multicentrique, randomisé, en double aveugle, contrôlé contre placebo, dont l’objectif était de comparer la Survie sans Progression (SSP) de patients atteints d’un cancer de la thyroïde différencié et présentant des signes radiographiques de progression de la maladie au cours des 13 mois précédents l’inclusion. Cette étude a été démontré une survie sans progression médiane cliniquement significative et importante de 18,3 mois dans le groupe lenvatinib contre 3,6 mois sous placebo. Le lenvatinib, découvert et mis au point par Eisai, est une thérapie moléculaire ciblée tri-spécifique administrée par voie orale disposant d’une puissante sélectivité et d’un mode d’action (liaison) différent de celui des autres inhibiteurs des tyrosine kinases (ITK). Le lenvatinib inhibe simultanément l’activité de plusieurs récepteurs différents, dont les récepteurs du facteur de croissance endothéliale vasculaire (VEGFR), les récepteurs du facteur de croissance des fibroblastes (FGFR), les récepteurs RET et KIT et les récepteurs du facteur de croissance dérivé des plaquettes (PDGFR).