Article N° 6446

DESINFORMATION

Qui veut faire la peau aux médicaments !

Abderrahim DERRAJI - 04 août 2019 22:35

Suite à la nième publication d’un article relayant des informations infondées sur les médicaments,  la direction du médicament et de la pharmacie a mis en ligne, le 2 août, un démenti. Le ton inédit de cet écrit traduit l’exaspération de cette direction et sa volonté d’en découdre avec cette profusion d’articles truffés d’informations erronées.

Normalement, le tirage limité de certains quotidiens devrait, en principe, réduire la capacité de nuisance des articles comportant des erreurs. Seulement, le partage quasi-systématique des articles publiés par ces journaux, peut avoir un effet dévastateur sur la santé des patients. Les articles en relation avec la santé et le médicament sont devenus le fonds de commerce de certains journalistes avec une prédilection pour tout ce qui peut remettre en question la qualité des médicaments ou leur apport dans la prise en charge du patient.  Les événements indésirables, y compris ceux qui ne compromettent pas le rapport bénéfice/risque sont souvent pointés du doigt.

En lisant certains  écrits on se rend compte qu’il y également chez certains journalistes une volonté manifeste à opposer les «gentils malades» aux méchants industriels et professionnels de santé qui ne pensent qu’à les «plumer» et ceci n’est pas propre à notre pays !

Bien évidemment, tout n’est pas parfait et la vigilance doit rester de mise. Mais, on ne doit pas non plus oublier l’apport des médicaments dans l’augmentation de l’espérance de vie. Aujourd’hui, même certaines maladies qui étaient, il y a peu temps, incurables et emportaient les patients en quelques mois, peuvent être soignées ou au moins se transformer en maladies chroniques comme c’est le cas pour certains cancers.

La plus grande injustice est aujourd’hui commise vis-à-vis des vaccins avec une volonté d’effacer d’un revers de main les acquis de plusieurs décennies ! Pourtant, on se rappelle tous des ravages causés par des maladies comme la variole, la diphtérie, la coqueluche, la rougeole, la poliomyélite, la méningite, etc.

On ne peut nier le rôle joué par les journalistes qui sont là pour informer leur lectorat et ils le font généralement bien. Ils jouent également un rôle important puisqu’ils dénoncent certains travers et ce n’est pas par hasard qu’on qualifie la presse et les médias de «quatrième pouvoir». Sans une presse libre, la démocratie ne peut avoir droit de cité. Mais, sans régulation, la recherche du buzz par tous les moyens présente un vrai danger !

Quand un journaliste avance, sans aucune preuve qu’un médicament est retiré du marché ou qu’il est dangereux sans qu’il le soit réellement, il inquiète à tort un patient, qui peut arrêter son traitement et s’exposer à des complications. Ces journalistes contribuent, et des fois sans se rendre compte, à la création d’un climat de suspicion qui met tous les industriels et les professionnels de santé  dans le «camps des méchants». Quant aux instances de régulation, elles sont souvent présentées, et à tort,  comme complice…

Source : PHARMANEWS 503