Article N° 6098
RUPTURES DE STOCK
Pénurie des médicaments en Tunisie : le Conseil de l’Ordre des médecins tire la sonnette d’alarme
Abderrahim DERRAJI - 01 août 2018 15:30Dans un communiqué du 30 juillet 2018, le Conseil de l’ordre des médecins tunisien exprime "sa profonde inquiétude concernant la pénurie des médicaments qui perdure depuis plusieurs mois."
D’après cette instance "ces ruptures d’approvisionnement affectent en particulier des médicaments essentiels, tant dans le secteur public que privé et risquent d’engendrer des conséquences particulièrement néfastes sur la qualité de l’offre de soins au patient".
Le Conseil a conclu son communiqué en s'insurgeant « contre la lenteur des autorités à apporter des solutions efficientes et pérennes à cette pénurie ».
Source : PMA
D’autres articles similaires
![Ventoline s’ajoute à la liste des médicaments en rupture](/uploads/arosol-500.jpeg)
Ventoline s’ajoute à la liste des médicaments en rupture
Les pharmaciens français signalent des difficultés croissantes pour s’approvisionner en Ventoline, sachant que cette spécialité pharmaceutique à base de salbutamol connaît une forte demande en raison des allergies au pollen qui sévissent actuellement dans l’Hexagone.
Depuis plusieurs mois, la pénurie de médicaments en France s’aggrave, touchant des produits essentiels comme l’amoxicilline, les traitements pour les troubles de l’attention, les antidiabétiques, et maintenant la Ventoline, essentielle pour soulager les bronches des personnes asthmatiques. Ce problème survient alors que la France métropolitaine connaît un risque élevé d’allergies au pollen, exacerbant les crises d’asthme chez environ 4 millions de Français. Fabrice Camaioni, pharmacien et vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), souligne que la Ventoline est désormais régulièrement en rupture, sans explication claire.
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) confirme les difficultés d’approvisionnement, mais n’évoque pas une pénurie complète. Il existe encore des stocks de Ventoline en France, mais en quantité insuffisante pour répondre à la demande normale. La tension sur l'approvisionnement peut s'expliquer par des prix jugés trop bas pour être attractifs pour les laboratoires, et une demande en hausse.
Le laboratoire GSK indique qu'il n'y a pas de rupture majeure et annonce un renforcement de la production par le biais de son site de production espagnol, qui va permettre d’augmenter les volumes disponibles dans les semaines à venir. Cette situation a poussé les pharmaciens à manifester leur frustration. Le 30 mai, plus de 18.000 pharmacies en France avaient fermé leurs portes en signe de protestation contre les pénuries persistantes, les fermetures d’officines, et une rémunération jugée insuffisante.
Laurence Reignier, pharmacienne dans les Bouches-du-Rhône, exprime son épuisement face à la lutte quotidienne pour obtenir des médicaments pour ses patients, se sentant parfois comme une «marchande de tapis».
En résumé, la pénurie de Ventoline, en pleine saison d’allergies, met en lumière les problèmes structurels du système d’approvisionnement des médicaments en France, exacerbés par des prix peu attractifs pour les laboratoires et une demande accrue. Les mesures annoncées, telles que l'augmentation de la production, visent à atténuer cette crise.
En savoir plus
![Ruptures de stock de médicaments : le revers de la mondialisation](/uploads/ruptue-de-stock-500.jpg)
Ruptures de stock de médicaments : le revers de la mondialisation
Depuis quelques années, les patients français ont dû faire face à des pénuries récurrentes de médicaments essentiels, une situation préoccupante aussi bien pour les professionnels de santé que pour les malades. Que ce soit l'amoxicilline, les traitements anticancéreux ou l'insuline, près de 5.000 médicaments ont été signalés en rupture ou risque de rupture en 2023 par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), un chiffre en constante augmentation par rapport aux années précédentes.
Face à cette situation préoccupante, le gouvernement français a dévoilé une nouvelle feuille de route pour la période 2024-2027, visant à lutter contre les pénuries de médicaments. Cette stratégie comprend plusieurs mesures clés telles que la surveillance renforcée des 450 médicaments essentiels, la relocalisation de la production de la matière première sur le territoire français et une meilleure information des patients.
Trois ministres sont à la tête de cette initiative : le ministre du Travail, de la santé et des solidarités, le ministre délégué chargé de l'Industrie et de l'énergie et le ministre délégué chargé de la Santé et de la prévention. L'objectif principal est de garantir la disponibilité des médicaments à long terme et de renforcer la souveraineté industrielle du pays.
La première étape consiste à surveiller de près les médicaments essentiels, en mettant à jour une liste annuelle des produits en tension. En parallèle, le gouvernement s'engage à relocaliser la production de certaines molécules sur le territoire français, une mesure qui devrait être concrétisée dans les mois à venir.
Une attention particulière est également portée sur l'information des patients et des médecins. Des campagnes de sensibilisation seront menées pour promouvoir une utilisation maîtrisée des médicaments, notamment des antibiotiques, afin de réduire le gaspillage. De plus, les médecins auront accès à des bases de données actualisées sur la disponibilité des médicaments.
Enfin, le gouvernement souhaite améliorer l'accessibilité des médicaments en encourageant les pharmacies à passer par des grossistes dans 80% des cas, simplifiant ainsi la gestion des stocks.
Malgré ces annonces, certains observateurs restent sceptiques quant à l'efficacité réelle de ces mesures. L'Observatoire Transparence Médicaments a notamment qualifié cette feuille de route de simple «effet d'annonce», soulignant le manque de changement concret dans la gestion des pénuries de médicaments.
La nouvelle feuille de route du gouvernement français contre les ruptures de stock de médicaments se veut ambitieuse, mais sa mise en œuvre effective risque d'être compliquée. Seule une évaluation de son impact réel sur la disponibilité des médicaments essentiels pour les Français nous permettra de savoir si les mesures adoptées ont été efficaces ou pas.
À l'instar des autres pays, le Maroc n'échappe pas aux tensions d'approvisionnement et aux ruptures de stock. L'entrée en vigueur de la Loi de Finances 2024, qui exonère de TVA tous les médicaments précédemment soumis à un taux de 7%, a exacerbé la situation. Ces perturbations, dues à l'exonération de la TVA, devraient probablement se dissiper d'ici l'été prochain. Néanmoins, il est indéniable que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour réduire la dépendance à l'égard de l'étranger, notamment pour les médicaments essentiels. De plus, il est impératif d'informer de manière adéquate les professionnels de santé sur la disponibilité des médicaments, ainsi que de permettre aux pharmaciens de substituer les médicaments en rupture de stock ou en tension d'approvisionnement par leurs équivalents génériques.
En savoir plus
![91% des pharmaciens ont constaté des perturbations d'approvisionnement en médicaments «anti-Covid-19»](/uploads/vitamine-C-500.jpg)
91% des pharmaciens ont constaté des perturbations d'approvisionnement en médicaments «anti-Covid-19»
Une étude menée chez 719 pharmaciens marocains a révélé que 91% des officinaux ont constaté des perturbations d'approvisionnement en médicaments utilisés dans la prise en charge des patients atteints de Covid-19.
Pour 96,8% d'entre eux, le Plaquenil® n’a pas été disponible ou a été rarement disponible chez leurs fournisseurs et pour 97% des pharmaciens, la Nivaquine® n’a pas été disponible ou a été rarement disponible chez leurs fournisseurs.
Pour 79% des officinaux, les spécialités à base de vitamine C n’ont pas été disponibles ou ont été rarement disponibles chez leurs fournisseurs et pour 92% des pharmaciens, Zinaskin n’a pas été disponible ou a été rarement disponible chez leurs fournisseurs.
Pour 95,7% des pharmaciens, les spécialités à base de paracétamol ont toujours été disponibles ou souvent disponibles chez leurs fournisseurs.
Pour 90% des pharmaciens, les spécialités à base d’azithromycine ont toujours été ou ont été souvent disponibles chez leurs fournisseurs.
Il est à noter que cette étude ne concerne pas les pharmacies du secteurs public.
Lien de l'étude : https://pharmacie.ma/uploads/pdfs/Rapport-25-SEPTEMBRE-2020.pdf
En savoir plus