Article N° 5629
CORTICOÏDES
Des corticostéroïdes en vente libre en Belgique
Résumé par Abderrahim DERRAJI - 06 juin 2025 17:26À partir de samedi prochain les sprays nasaux à base de corticostéroïdes seront déremboursé et en vente libre dans les pharmacies belges. Et dès le 1er mai prochain, le ticket modérateur relatif aux antibiotiques sera vu à la hausse ce qui permettra de lutter contre la surconsommation de ces deux familles de médicaments. Néanmoins, les sprays nasaux à base de corticostéroïdes continueront, a être pris en charge pour les malades chroniques.
Une campagne d’information à laquelle participeront les associations de pharmaciens accompagnera ces mesures.
Produits concernés : Avamys, Flixonase Aqua, Nasonex, Mometasone EG, Mometasone CIPLA et Mometasone TEVA
Source : PMA
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Risque de complications associées aux corticoïdes à courte durée et à faible dose
Une étude a été menée pour évaluer le risque de certains effets indésirables cruciaux liés à la prescription d’une courte corticothérapie à faible dose notamment des fractures, des évènements thromboembolique veineux et un sepsis.
Les auteurs de cette étude ont eu recours aux données utilisées à travers tous les Etats-Unis par les assureurs et les pharmacies communautaires (Clinformatics DataMart).
Ainsi, les données de 1.548.945 patients adultes âgés de 18 à 64 ans ont été étudiées durant la période janvier 2012 - décembre 2014.
Les auteurs de cette étude ont calculé le taux d'incidence des évènements indésirables et ont utilisé le patient comme son propre contrôle en comparant le taux d'évènements chez les personnes traitées à celui survenant 5-30 et 31-90 jours après la prescription versus avant le traitement.
Parmi les malades sur lesquels l’étude a porté, 21,1% ont reçu au moins une prescription courte de corticoïdes sur la période prise en considération : la durée médiane de prescription était de 6 jours, et 47,4% d'entre eux étaient traités durant plus de 7 jours.
Les personnes ont été plus fréquemment traitées par corticothérapie lorsqu'elles étaient âgées (moyenne d'âge 45,5 ans vs 44,1 ans), de sexe féminin (51,3 vs 44,0%) ou étaient d'origine caucasienne (73,1 vs 69,1%) (p<0,001 dans tous les cas).
Au total, les auteurs ont recensé 21 fractures, 5 évènements thrombo-emboliques veineux et 2 hospitalisations pour sepsis pour 100 patients annuellement traités par corticothérapie. Les hospitalisations liées au sepsis, thrombus et fracture ont aussi été plus fréquentes chez les personnes traitées.
Cette étude devrait inciter les médecins à prescrire les corticoïdes pendant la plus courte durée possible et selon la posologie la plus faible possible afin d'éviter le risque de survenue de sérieux évènements indésirables.
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Cortisone : incontournable malgré les effets secondaires
Pour toutes les douleurs d'origine inflammatoire, la cortisone a de nombreux avantages. Primo, elle mobilise des hormones naturelles, des corticoïdes que sécrètent de façon quotidienne les surrénales. Secundo, même s'ils ressemblent beaucoup à ces substances, les médicaments prescrits à base de cortisone sont évidemment des produits de synthèse, qui ont pour eux d'être non toxiques, d'où une dose pouvant être augmentée afin d'accroître les effets. Voilà pourquoi la cortisone a valu à ses inventeurs le prix Nobel de médecine et de physiologie en 1950. Et elle reste si efficace que, souvent, on ne peut pas s'en passer pour soulager des lombalgies persistantes, des hernies discales ou des crises de sciatique.
Son mode d'administration sous forme d'infiltrations - des injections en nombre limité dans l'articulation - prévient alors l'essentiel de ses effets secondaires. Car malheureusement, sur le long terme, la cortisone présente une liste impressionnante d'effets indésirables. Et c'est un fait avéré à travers nombre d'études effectuées ces dernières années.
Au-delà d'une durée de prescription de trois mois, la cortisone entraîne une rétention d'eau et de sel, qui peut faire gonfler mais surtout être source de problèmes si l'on souffre d'hypertension ou d'insuffisance cardiaque. La prise de poids est ainsi la plainte rapportée par 70 % des malades dans l'étude de Jeffrey Curtis. Autres problèmes rencontrés, l'accentuation de la cataracte (15 %) et des fractures (12 %). Quand la prescription de cortisone s'étale dans le temps, elle peut en effet s'avérer responsable d'une fonte de la masse musculaire et, plus embêtant, participer à la déminéralisation des os, donc à leur fragilisation. Enfin, en faisant grimper le taux de sucre dans le sang, ce médicament peut se révéler dangereux pour les diabétiques, surtout s'ils ignorent tout de leur maladie.
Les effets indésirables sont avant tout tributaires de la durée de prescription. Sur ce point, les médecins sont unanimes: dès lors qu'on l'utilise sur une courte durée - ce qui est le cas pour une infiltration -, la cortisone n'a que du bon! Quant à son utilisation sur le long terme, notamment pour soulager les malades souffrant de polyarthrite rhumatoïde, les études ont prouvé que les effets secondaires dépendent énormément de la dose prescrite. Et si ceux-ci sont alors inévitables, ils peuvent être minorés en suivant les conseils du médecin, par exemple avec un régime adapté: moins de sel et de sucre, plus de protéines, de produits laitiers, de fruits secs et de légumes verts, etc.
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Les glucocorticoïdes augmentent le risque d’infection grave du sang
Une étude danoise a révélé que la prise de glucocorticoïdes systémiques augmente la probabilité de contracter une infection bactérienne grave du sang par la bactérie Staphylococcus aureus. Plus la dose du médicament est élevée et plus le risque d’infection s’accroît.
Les chercheurs des Hôpitaux universitaires d’Aalborg et d’Aarhus (au Danemark) et de Cologne (en Allemagne) ont analysé les données à l’aide de registres danois pour près de 30 000 personnes, données qui ont été recueillies sur une période de 12 ans.
Dans l’ensemble, la prescription de glucocorticoïdes systémiques a été associée à un risque 2,5 fois plus élevé d’infection par S. aureus à l’extérieur de l’hôpital. Plus les glucocorticoïdes étaient utilisés de façon importante et plus le risque était élevé : avec une dose cumulée sur 90 jours allant jusqu’à 150 mg, le risque était 2,4 fois plus élevé, par rapport aux non-utilisateurs, et avec une dose cumulée de plus de 1 000 mg, le risque était multiplié par 6,3.
Le risque d’infection était le plus élevé pour les nouveaux utilisateurs parmi les patients atteints d’un cancer. Chez les patients atteints d’une maladie affectant les tissus conjonctifs ou d’une maladie pulmonaire chronique, le risque augmentait avec la durée d’utilisation et s’est révélé être le plus élevé chez les utilisateurs à long terme.
Selon les chercheurs, la raison expliquant le risque accru d’infection réside dans l’effet inhibiteur sur certaines réponses immunitaires. Avant de prescrire un traitement par glucocorticoïdes, les cliniciens devraient donc évaluer avec soin le rapport bénéfices/risques potentiel, en particulier chez les patients présentant une vulnérabilité accrue aux infections, a souligné l’auteur de l’étude Jesper Smit de l’Hôpital universitaire d’Aalborg.
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