Article N° 4676
VACCINS
Sida : un vaccin prometteur
Imounachen Zitouni - 12 juin 2025 04:26Sophia Antipolis, une petite entreprise française, a annoncé avoir testé avec succès l'efficacité d’un nouveau traitement contre le Sida sur des malades. Le principe du traitement est original. Lorsqu'un patient est infecté par le virus du sida, une protéine Tat est secrétée et en perturbant le système immunitaire permet au virus de se multiplier. L'injection de protéines Tat différentes (synthétisées sur le modèle de la «Tat Oyi» découverte sur une patiente gabonaise) engendre la production d'anticorps capables de détruire les Tat.
Corinne Treger présidente de Biosantech affiche son optimisme: «Nous avons pu constater qu'il n'y avait pas d'intolérance à notre candidat vaccin et que sur un nombre important de patients, on a les mêmes résultats qu'avec la trithérapie. On a eu une réponse immunitaire forte permettant de stabiliser le virus.»
Concrètement, trois injections successives à un mois d'intervalle ont été pratiquées sur des patients séropositifs. Au cours des deux mois suivants, des dosages ont été effectués sur les anticorps et les anti-Tat. Ensuite, le traitement de trithérapie a été interrompu pendant deux mois, avec l'autorisation de l'Agence nationale de recherche sur le sida.
Il faudra ensuite une troisième phase d'essais (phase II B), notamment, pour affiner sur 80 patients le dosage du vaccin. Mais Biosantech, qui a déjà dépensé plus de 1,3 million d'euros, est à la recherche d'un partenaire. «Les résultats sont à portée, et la prochaine étape sera la production industrielle. C'est le moment de passer la main», estime Corinne Treger, selon laquelle son médicament pourra être disponible dans les 18 mois.
«Personne ne nous a aidés. On nous a plutôt mis des bâtons dans les roues. Même l'ANRS, qui a un budget de 46 millions d'euros par an pour la recherche contre le sida ne nous a rien donné», regrette Mme Treger. Elle s'est tournée vers des investisseurs privés et a réalisé une opération de financement participatif qui lui a rapporté 800.000 euros. La Banque publique d'investissement lui a en outre prêté 170.000 euros cette année.
Source : http://sante.lefigaro.fr