Article N° 2896
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L’hadronthérapie : nouvelle arme contre le cancer
Imounachen Zitouni, Docteur en pharmacie - 06 juin 2025 11:31L'hadronthérapie aux ions carbone, encore appelée carbonethérapie, estune technique novatrice qui permet de guérir certains cancers qui tuent encore.
Selon Jean-Yves Giraud, docteur en physique médicale, responsable de l'équipe de physique médicale du CHU de Grenoble : «l'hadronthérapie consiste à envoyer un faisceau d'ions carbone au niveau d'une tumeur. Ces ions, une fois arrivés dans les cellules tumorales, créent des lésions plus graves qu'avec les autres traitements au niveau de son matériel génétique. Comme leur action est intense et le faisceau, défini avec exactitude, les cellules tumorales peuvent être très précisément visées. Elles ne meurent pas immédiatement, mais elles ne sont plus capables de se multiplier et perdent leur immortalité. Dans un laps de temps variable selon le type de cancer, la tumeur finit donc par disparaître et l'on peut parler de véritable guérison».
Et c'est bien ce double effet - précision physique et pouvoir biologique destructeur renforcé des cellules visées - qui fait l'intérêt de la carbonethérapie, tout spécialement pour des tumeurs radiorésistantes.
Le Pr Jacques Balosso, chef du service de radiothérapie du CHU de Grenoble et directeur du Groupement de coopération sanitaire Étoile, rappelle que «cette technique permet d'obtenir 25 % de guérisons de plus que les thérapies conventionnelles dans certains cancers bien spécifiques (essentiellement des cancers de la tête et du cou, des tissus mous et du squelette).
«Comparativement aux rayons X (radiothérapie) qui traversent l'ensemble du corps et irradient donc au passage des cellules saines, les ions carbone s'arrêtent à la profondeur souhaitée (donc au niveau de la tumeur). Autrement dit, toutes les cellules saines en aval de la tumeur sont épargnées. En outre, ces ions carbone sont extrêmement destructeurs mais uniquement en fin de parcours, au niveau des cellules cancéreuses», insiste le Pr Balosso.
En amont, hormis un échauffement de la peau, qui peut être source d'inflammation, les cellules ne souffrent pas. Par ailleurs, le nombre de séances en carbonethérapie peut être beaucoup plus réduit que celui nécessaire en radiothérapie. Et une chimiothérapie complémentaire n'étant que rarement requise, c'est autant de fatigue en moins pour le patient.
Source : http://sante.lefigaro.fr