Article N° 2431
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Des patchs pour traiter le cancer de la prostate
Dr. Zitouni Imounachen - 11 mars 2013 20:03Une étude britannique publiée cette semaine dans la revue The Lancet Oncology a montré que les ½strogènes sous forme de patchs cutanés pourraient être une alternative intéressante aux analogues de LHRH dans les cancers métastatiques de la prostate. En effet, les analogues de LHRH qui bloquent la production de la testostérone sont majoritairement utilisés dans le cadre de cette hormonothérapie, mais ils se révélent responsables de nombreux effets secondaires (faiblesse musculaire, ostéoporose, dysfonction érectile, bouffées de chaleur...).
Les ½strogènes ont été utilisés très tôt dans le traitement du cancer de la prostate, pour diminuer les effets de la testostérone. «C'était un traitement très efficace, rappelle le Pr Emmanuel Chartier-Kastler, urologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Mais leur utilisation a été réduite car ils augmentaient le risque d'accidents thrombo-emboliques chez les patients.» Aujourd'hui, les ½strogènes ne sont donc plus prescrits que dans une minorité de cas, et sont systématiquement associés de manière préventive à un traitement anti-coagulant.
Postulant que le mode d'administration des ½strogènes peut modifier leur toxicité, les chercheurs anglais ont comparé durant plusieurs mois deux groupes de patients: les uns traités par analogues de LHRH, les autres avec des patchs oestrogéniques. Les résultats de cet essai clinique ont montré que le nombre d'accidents cardiovasculaires n'a pas été différent entre les deux groupes. Par ailleurs, les taux de glucose et de cholestérol sanguins ont été légèrement abaissés dans le groupe avec patchs, révélant un léger effet bénéfique des ½strogènes.
Selon le Pr Chartier-Kastler, si les résultats publiés étaient confirmés sur une plus large population, les patchs oestrogéniques pourraient apporter un réel bénéfice aux patients. «Les effets secondaires des analogues de LHRH peuvent être un frein à l'observance du traitement par les patients, souligne l'urologue. Si les ½strogènes s'avèrent sûrs et qu'ils améliorent le confort de vie des patients, ils pourraient redevenir une alternative de traitement pour les cas de cancers avancés.»
Source : http://sante.lefigaro.fr