Article N° 2389
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Bisphénol A : pas dangereux aux concentrations rencontrées ?
Dr. Zitouni Imounachen - 18 février 2013 19:31Alors que le consensus paraissait indiscutable au sein de la communauté scientifique sur les dangers du bisphénol A, des chercheurs du Pacific Northwest National Laboratory (Richland, États-Unis) ont annoncé lors du meeting annuel de l'American Association for the Advancement of Science (AAAS) que les craintes étaient nettement surestimées.
Selon leurs travaux, le BPA serait retrouvé à des doses nettement plus faibles que ce qui a été considéré dans la très grande majorité des études précédentes et qu'à ces concentrations, il y en a trop peu pour nous causer un quelconque dommage.
Le BPA est un perturbateur endocrinien qui se lie aux mêmes récepteurs que les ½strogènes, amplifiant leur action. Cependant, son affinité avec ces protéines membranaires est nettement moins forte que l'hormone féminine. Il faut donc beaucoup plus de bisphénol A que d'½strogènes pour obtenir un même effet.
À partir de l'analyse de dizaines d'études, les chercheurs ont estimé les concentrations sanguines de la molécule incriminée chez plus de 30.000 personnes (hommes, femmes et enfants) vivant dans 19 pays différents. Les taux moyens retrouvés sont, selon les auteurs, très nettement insuffisants pour activer les récepteurs clés aux ½strogènes et donc pour induire les effets dramatiques qu'on lui impute. Effectivement, à ces doses très faibles, certaines études concluent à l'innocuité du BPA.
En effet, d'après ces chercheurs, entre 0,8 et 7 % de ces études sont réalisées à des doses réalistes, toutes les autres étant surestimées de 10 à plusieurs milliers de fois. Autrement dit : plus de 90 % des recherches sur lesquelles on se base pour définir les dangers du BPA pour la santé humaine sont en inadéquation avec la réalité. Aux doses réellement trouvées dans les organismes, il n'y a pas de danger.
Des travaux menés en parallèle par le Centre national américain de la recherche toxicologique pourraient bien conforter cette nouvelle hypothèse. À l'aide de BPA marqué par un traceur radioactif, ils ont visualisé sa dispersion à travers les organismes. Des singes et des rongeurs ont servi de cobaye.
Leur analyse montre que très vite, la molécule est métabolisée et généralement transformée en un composé inactif dès les premières phases. Chez les bébés animaux, seul 10 à 20 % du BPA devient actif. Chez les adultes, les taux sont encore bien plus faibles : pas plus de 3 %. Des résultats préliminaires menés chez trois volontaires humains semblent mettre en évidence que les choses se passent exactement de la même façon dans notre espèce.
Source : http://www.futura-sciences.com