Article N° 2248

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Le baclofène efficace contre l'alcoolisme

Dr. Zitouni Imounachen - 07 décembre 2012 17:53

Une étude publiée lundi dernier dans la revue Frontiers in Psychiatry montre que l'efficacité du baclofène dans le traitement de la dépendance à l'alcool est incontestable, et qu'elle se maintient de surcroît dans le temps.

L'étude a porté sur 100 patients fortement dépendants à l'alcool et résistants aux thérapies habituelles. Traités avec du baclofène, délivré à des doses croissantes mais sans limite, les malades ont été suivis pendant deux ans. La consommation d'alcool et l'envie de boire des participants ont été régulièrement mesurées, selon leurs déclarations. Résultat: alors que tous les patients présentaient une consommation à «haut risque» pour leur santé - selon les critères de l'OMS - avant le début du traitement, la moitié d'entre eux étaient à «bas risque» après 24 mois. La consommation d'alcool était réduite chez 84 % des malades après trois mois de traitement, 70 % après six mois, 63 % après un an et 62 % après deux ans.

«Aucune autre thérapie contre l'alcoolisme ne procure de résultats aussi élevés et stables dans le temps», souligne le Dr Renaud de Beaurepaire, psychiatre à l'hôpital Paul-Guiraud à Villejuif (Val-de-Marne).

Si elle offre une perspective très encourageante pour les alcoologues, l'étude a toutefois une valeur scientifique limitée. Il s'agit en effet d'une simple observation du suivi de patients volontaires, sans comparaison avec un groupe témoin. Les participants, inclus entre novembre 2008 et septembre 2009, avaient en outre un fort désir d'en finir avec leur dépendance et souhaitaient expérimenter le baclofène, ce qui pourrait constituer un biais de recrutement.

L'étude permet enfin d'identifier des facteurs d'échec, parmi lesquels une mauvaise observance, un manque de motivation réelle pour arrêter de boire et une intolérance aux effets secondaires (somnolence, fatigue, vertiges, nausées, etc.), qui sont bénins mais très nombreux et gênants. «Une psychothérapie est vivement recommandée pour ceux qui ont un rapport à l'alcool trop compliqué et ont, de ce fait, du mal à arrêter», note le psychiatre.

Source : http://sante.lefigaro.fr