Article N° 5981

TUBERCULOSE

Tuberculose : la lutte doit être multisectorielle!

Abderrahim DERRAJI - 25 mars 2018 16:24

Quand le DRobert Koch a découvert la bactérie responsable de la tuberculose en mars 1882, il a ouvert la voie à son diagnostic et à son traitement.

Cette découverte majeure, qui a valu à ce médecin allemand le prix Nobel de physiologie ou médecine de 1905, avait nourri beaucoup d’espoir. Malheureusement, un siècle après, environ un tiers de la population mondiale est porteur de la tuberculose avec 4.500 victimes jour.

Grâce au diagnostic, aux traitements disponibles et à l’amélioration des conditions de vie et d’hygiène, des millions de vies ont été sauvées. Mais ces efforts restent insuffisants puisque l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est vue notifier 10,4 millions de cas et 1,8 million de décès dans le monde en 2016. Ceci place la tuberculose comme étant la principale cause infectieuse de mortalité à l’échelle mondiale.

Le Maroc qui a célébré, le 24 mars, la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose comptabilise 27.000 à 28.000 nouveaux cas par an, soit une incidence de 82 à 83 nouveaux cas pour 100.000 habitants*. Les trois régions les plus touchées par la tuberculose sont : le Grand Casablanca, Tanger-Tétouan et Rabat-Salé-Zemmour-Zaër.

Une étude a été menée en 2014* a révélé que le taux de succès thérapeutique est évalué à 86%, le taux d’échec à 1%, le taux de létalité à 2% et le taux des «perdus de vue» à 6%.

Par ailleurs, 160 cas de tuberculose multi-résistante ont été déclarés en 2015.

Le Pr Léon Bernard a déclaré en 1920, lors de la séance inaugurale célébrant la création de l’Union internationale contre la tuberculose : «Il est nécessaire que tous les pays souhaitant l’éradication de la tuberculose décident des méthodes à employer, s’accordent sur le choix des armes les plus efficaces et fassent front ensemble à l’ennemi commun…». Cette déclaration n’a pas pris une ride! En ce qui concerne le Maroc, la lutte contre tuberculose passe obligatoirement par une approche multisectorielle en mettant l’accent sur les points suivants :
La lutte contre le logement insalubre et la promiscuité est un élément clef pour réduire sa transmission aux sujets sains.
La mise à la disposition des malades des traitements appropriés et à titre gracieux ne devrait pas nous dispenser de suivre de près leur adhésion aux traitements, car une bonne compliance permet à la fois d’améliorer le taux de succès des thérapies et de réduire la résistance des bacilles aux antituberculeux.
Une attention particulière devrait être réservée aux patients souffrant d’immunodéficience.

(*) Ministère de la Santé :  lien 

Source : PMA