Article N° 5623

TUBERCULOSE

Peut-on éradiquer la tuberculose ?

Abderrahim Derraji - 27 mars 2017 17:46

La Journée mondiale de lutte contre la tuberculose a été célébrée le vendredi 24 mars. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a profité de cette occasion pour exhorter tous les pays et ses partenaires à s’unir pour mettre fin à cette maladie infectieuse.


Même si les efforts des uns et des autres ont permis de sauver 43 millions de vies depuis l’an 2000, quelque 9,6 millions de personnes ont contracté la tuberculose rien qu’en 2014 et 1,5 million en sont mortes, parmi lesquelles 380.000 personnes vivant avec le VIH.

L’OMS s’est fixé comme objectif de réduire de 90% le nombre de décès dus à cette maladie et de 80% son taux d’incidence, entre 2015 et 2030.

De nombreux pays se sont déjà engagés dans la lutte contre cette maladie et les exemples sont nombreux :

L’Inde a instauré l’accès universel aux soins antituberculeux. Elle a aussi mis à la disposition des malades des tests de diagnostic rapide ainsi que la bédaquiline, un antituberculeux efficace contre les formes résistantes de cette maladie.

L’Afrique du Sud a, de son côté, élargi l’accès au test Xpert MTB/RIF, test rapide de diagnostic moléculaire de la tuberculose et de la tuberculose pharmacorésistante. Ce pays compte le plus grand nombre de personnes vivant avec le VIH et qui bénéficient d’un traitement préventif contre la tuberculose.

Quant au Brésil, il a formé un réseau national de chercheurs se consacrant à la tuberculose. D’autres travaux sont en cours notamment au Viet Nam, pays qui a lancé une enquête sur la prévalence de la tuberculose et qui développe des outils pour prioriser les interventions contre la tuberculose multirésistante.

En ce qui concerne le Maroc, les chiffres communiqués par le ministère de la Santé sont inquiétants. 31.542 cas de tuberculose ont été notifiés et mis sous traitement en 2016. La prévalence dans les zones périurbaines, où sévissent pauvreté, précarité, malnutrition et promiscuité, est particulièrement élevée.
Le budget annuel alloué au PNLAT (Programme national de lutte antituberculeuse) est passé de 30 millions de DH en 2012 à 60 millions de DH en 2016. La contribution du Fonds mondial dans la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme avoisine les 85 millions de dirhams.

Les médecins des secteurs public et privé jouent un rôle capital pour diagnostiquer les malades qui sont généralement pris en charge au niveau des structures du ministère de la Santé qui met à leur disposition les traitements adéquats.

Malheureusement, et comme c’est le cas dans de nombreuses pathologies, l’observance n’est pas forcément au rendez-vous. Les malades qui sont souvent inconscients des dangers qu’ils encourent et qu’ils font courir à la communauté peuvent arrêter leur traitement sur un simple coup de tête ou à la suite d’effets indésirables.

Aussi et pour améliorer la compliance aux traitements antituberculeux, les donneurs d’ordre du ministère de tutelle devraient prospecter des alternatives mettant les pharmaciens de ville à contribution. Ces derniers peuvent sensibiliser les patients concernés et leur entourage. Ils peuvent même prendre part à un suivi thérapeutique spécifique des malades concernés. La dispensation des antituberculeux dans les structures du ministère de la Santé n’est pas forcément un facteur limitant !

Source : PharmaNews 384