Article N° 5340

ANTIDÉPRESSEURS

Les enfants exposés aux antidépresseurs in utero auraient un risque d’épilepsie accru

Imounachen Zitouni - 27 septembre 2016 15:46

La question de l’innocuité des  antidépresseurs pour les fœtus exposés in utero est une préoccupation de santé publique majeure, d’autant plus que leur utilisation au cours de la grossesse s’est accrue ces dernières années.

Pour vérifier si le risque d’épilepsie peut être augmenté en cas d’exposition prénatale aux antidépresseurs, une équipe de chercheurs danois, a réalisé une étude épidémiologique incluant près de 735 000 enfants entre 1997 et 2008. L’objectif était d’analyser, pour la première fois, la relation entre l’exposition prénatale aux antidépresseurs et le risque d’épilepsie au cours du premier mois de vie.

Dans cette étude, plus de 12 000 enfants (1,7 %) avaient été exposés aux antidépresseurs, c’est-à-dire étaient nés de mère ayant bénéficié d’un remboursement d’antidépresseur au cours de leur grossesse ou dans les 30 jours précédant son début. Dans la plupart des cas, l’exposition avait eu lieu au cours du 1er trimestre ou dans le mois précédant la grossesse (45 %), et il s’agissait le plus souvent d’inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine (78 %).

Une épilepsie a été diagnostiquée chez 5 829 enfants (0,8 % de la population exposée ou non). Chez les enfants exposés in utero aux antidépresseurs, le risque d’épilepsie était supérieur de 27 % par rapport à ceux non exposés.

Cette association était encore plus marquée chez les enfants dont la mère avait une dépression diagnostiquée à l’hôpital pendant la grossesse ou dans les 6 mois précédents. Les enfants dont les mères avaient été traitées par un antidépresseur dans les 2 à 6 mois avant la grossesse uniquement, avaient aussi un risque accru d’épilepsie.

Ces données suggèrent que des facteurs maternels, y compris la sévérité de la dépression, pourraient influencer cette relation.

De futures études sont nécessaires pour confirmer cette association et distinguer le rôle des antidépresseurs de ceux de leurs indications. L’impact de l’utilisation chez la femme enceinte de ces médicaments connus pour franchir les barrières placentaire et hémato-encéphalique fœtales,  mériterait cependant d’être approfondi.

 

Source : www.jim.fr