Article N° 5336

INDUSTRIE

Industrie pharma : sans accompagnement, la pilule risque d’être amère!

Abderrahim DERRAJI - 26 septembre 2016 12:54

Si par le passé, les opérateurs de l’industrie pharmaceutique n’accordaient que peu d’intérêt à la communication, aujourd’hui les choses sont en train de changer. Leurs associations et particulièrement l’AMIP1 ont mis les bouchées doubles pour faire connaître les spécificités de leur secteur, leurs apports et leurs attentes.

Depuis l’électrochoc que la profession a subi pendant et après l’élaboration du projet de fixation du prix du médicament, les industriels ont pris conscience de leur vulnérabilité face à un système de santé qui souffre de manque de visibilité. L’étroitesse du marché et le peu de rapprochements entre les différents laboratoires aggravent cette vulnérabilité.
Heureusement, comme dit le dicton : « À chaque chose, malheur est bon ». Ainsi, et après avoir traversé cette période de turbulences avec plus ou moins de dégâts, les industriels essaient aujourd’hui de trouver des solutions pour pérenniser leurs activités, notamment en s’implantant dans de nombreux pays africains.
Pas plus tard que samedi dernier, le laboratoire Pharma 5 a signé un protocole d’accord avec son partenaire Alliance Médicale (AMCI). Il s’agit d’un investissement de 100 millions de dirhams dans la zone franche de Bassam qui se trouve à la périphérie d’Abidjan. Cette unité produira 70 millions de comprimés et 5 millions de flacons par an. La signature de ce protocole a eu lieu en présence, entre autres, de M. Moulay Hafid ELALAMY2, du ministre de la Santé, Pr. El Houssaine Louardi, et de son homologue ivoirienne Dr.  Raymonde Goudou Coffie.

Toujours dans le but de communiquer plus et mieux sur le secteur de l’industrie pharmaceutique, les membres de l’AMIP ont organisé ces deux dernières semaines trois rencontres avec les secrétaires généraux du PAM3, de l’USFP4 et du PPS5. Des réunions avec les leaders politiques des autres partis seront prochainement organisées .
Bien que le Maroc ait réussi à se doter d’une industrie solide qui occupe la deuxième place en Afrique, il n’en reste pas moins que son développement et sa pérennité demeurent tributaires des options qui vont être adoptées par les prochains gouvernements.
L’accompagnement de l’industrie passe obligatoirement par l’accélération de l’adoption des textes de loi, ne serait-ce que pour rendre les lois existantes effectives. C’est le cas du  code du médicament et de la pharmacie qui attend certains textes d’application.
Les délais d’obtention de l’AMM6 constituent aussi un vrai handicap pour les industriels et particulièrement ceux qui souhaitent développer leurs exportations.
En ce qui concerne le médicament générique, le président de l’AMIP, M. Ayman CHEIKH LAHLOU a rappelé, lors des réunions avec les leaders politiques que le taux de pénétration du médicament générique reste faible et seule la mise en place de mesures incitatives permettrait son décollage.
Lors de ces réunions, les écosystèmes ont été largement évoqués. Ces derniers avaient nourri beaucoup d’espoir chez les industriels qui espèrent que les prochains gouvernements accéléreront leur mise en place.

Bien évidemment, la survie de tout le secteur dépendra de la survie de toutes ses composantes, et il suffit d’en abandonner une à son sort, pour que le secteur s’écroule comme un château de cartes!

 

1 Association marocaine de l'industrie pharmaceutique
2 Ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Économie numérique
3 Parti authenticité et modernité
4 Union socialiste des forces populaires
5 Parti du progrès et du socialisme
Autorisation de mise sur le marché

Source : PharmaNEWS 358