Article N° 4424

INDUSTRIE

L’industrie pharmaceutique s’intéresse de plus en plus à la médecine personnalisée

Imounachen Zitouni - 20 avril 2015 18:20

La médecine personnalisée, visant à proposer des traitements adaptés à chaque patient, a progressivement développé tout un éventail de technologies pour affiner les diagnostics et les traitements: biomarqueurs, diagnostics compagnons pour accompagner les médicaments, analyses génétiques, et désormais traitement de quantités de données statistiques.

En 2011, le marché de la médecine personnalisée a représenté 21 milliards d'euros de ventes. Ce secteur pèse aujourd'hui pour moins de 5% des revenus de l'industrie pharmaceutique mondiale, mais pourrait atteindre 20% d'ici 2017. La cancérologie a été le premier domaine d'application de cette médecine.

Le développement des thérapies dans le cancer pose aussi la question des essais et du traitement des données cliniques. Plus de 6.000 molécules sont en développement dans les entreprises pharmaceutiques, dont un quart dans le domaine du cancer, la moitié étant des thérapies ciblées, a noté Agnès Buzyn, président de l'Institut national du cancer (Inca), lors du forum Biovision.

D'autres maladies ont fait leur entrée dans le champ de la médecine personnalisée, comme le diabète qui touche aujourd'hui 300 millions de personnes et les maladies virales.

La médecine personnalisée s'appuie aussi sur les "diagnostics compagnons" associés aux thérapies, notamment dans le cancer, pour déterminer quels groupes de patients vont répondre aux traitements.

Alain Beaudet, président de l'Institut canadien de recherche en santé, a aussi insisté sur la dimension préventive de tte médecine. L'objectif va être d'identifier "les facteurs de susceptibilité génétique et épigénétique" (environnement, alimentation) des maladies, pour agir en amont dans les politiques publiques de santé.

Toutefois, l'accès le plus large à toutes ces technologies reste une question ouverte, soulevée par plusieurs intervenants lors du Forum Biovision. Alain Mérieux, président de la Fondation pour l'Université de Lyon, qui organise Biovision a souligné que "ces progrès doivent cependant encore être encore mieux connus, mieux compris, et rendus accessibles au plus grand nombre. La question de l'accès aux soins pour les pays en voie de développement reste essentielle car la santé ne peut être que globale".

Source : http://www.ladepeche.fr