Article N° 5279

CANCER

Cancer du sein : l’appréhension du traitement accroît les effets secondaires

Imounachen Zitouni - 25 août 2016 00:29

Une étude dont les résultats viennent d'être publiés dans la revue « Annals of Oncology » a révélé que les craintes liées au traitement d'un cancer du sein peuvent induire des effets secondaires plus importants, une moins bonne qualité de vie et une réduction du taux d'adhésion au traitement.   L'étude a porté sur 111 femmes opérées d'un cancer du sein participant à un essai clinique à l'université de Marburg, en Allemagne.

Juste avant de commencer une hormonothérapie utilisant du tamoxifène ou des anti-aromatases, les chercheurs ont demandé aux patientes si elles s'attendaient à des effets secondaires. Ils ont découvert que les 29 % qui redoutaient des effets importants montraient, deux ans plus tard, la moins bonne qualité de vie et le taux d’adhésion au traitement le plus faible.

À l'inverse, celles qui n'escomptaient aucun effet secondaire (8 %) ou s'attendaient à des effets modérés (63 %) respectaient mieux le traitement et rapportaient moins d'inconvénients deux ans après.

Les principaux effets indésirables de l'hormonothérapie et relevés dans l'étude sont des douleurs articulaires (71 %), un gain de poids (53 %) et des bouffées de chaleur (47 %). Mais d'autres symptômes sont également rapportés par les patientes qui ne peuvent être directement attribuées au traitement tels des maux de dos (31 %), problèmes respiratoires (28 %) et vertiges (26 %). « Ce qui alimente l'idée que les facteurs psychologiques, et notamment les appréhensions relatives au traitement, jouent un rôle significatif dans la façon dont sont supportés les effets indésirables, souligne le Pr Yvonne Nestoriuc, spécialiste en médecine psychosomatique et en psychothérapie, qui a dirigé l'étude. Nos résultats montrent que les anticipations constituent un facteur cliniquement pertinent qui influence le résultat à long terme de l'hormonothérapie. »

Ces résultats montrent qu'une modification des attentes par le biais de psychologues avant le début du traitement pourrait améliorer les résultats de l'hormonothérapie.

Source : lequotidiendumedecin.fr