L’hépatite A est une maladie virale dont l’évolution est généralement bénigne, mais peut dans une très petite proportion évoluer vers une hépatite fulminante qui compromet le pronostic vital du patient. Le virus responsable de cette maladie se transmet par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés ou par contact direct avec une personne infectée. Ces personnes atteints sont immunisés pour tout le reste de la vie. L’hépatite A appelée communément « jaunisse » est devenue rare dans les pays industrialisés. D’une manière générale, le bon niveau d'hygiène permet de réduire fortement la transmission interhumaine. Cependant, chez certaines catégories, cette maladie continue à sévir, notamment chez les sujets qui vivent ou travaillent dans de mauvaises conditions d'hygiène et chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes (HSH). Depuis 2016, on assiste à des épidémies particulièrement importantes et létales dans les pays riches. C’est le cas aux États-Unis où on assiste à de nombreuses hospitalisations avec un taux de létalité qui avoisine les 4%, alors que ce taux ne dépasse pas généralement 0,6%. Ces épidémies touchent essentiellement les sans-abris, les toxicomanes et les HSH. En France, on assiste également à une recrudescence de l’hépatite A. 2 980 cas ont été notifiés entre le 1er janvier et le 31 octobre 2017, soit quatre fois plus que pour toute l'année 2016. Il existe cependant un vaccin très efficace contre l’hépatite A qui est recommandé aux sujets à risque.

Les 17 et 18 avril, la ville de Casablanca a abrité la première Rencontre Menafique Santé qui a été placée sous le thème «Coopération Sud-Sud pour le développement de la santé». Cette manifestation organisée par les laboratoires Galenica a été inaugurée en présence du ministre de la Santé qui a axé son allocution sur l’hépatite au Maroc et sur les avancées réalisées pour améliorer sa prise en charge. Il a conclu sa présentation en rappelant que le Maroc est entièrement disposé à partager son expérience avec les autres pays africains dans le cadre d’une relation gagnant-gagnant. M. Abdelghani Guermaï, président fondateur des laboratoires Galénica, a invité les représentants des pays africains, qui ont été nombreux à assister à cette rencontre, à adhérer à l’initiative Menafrique Santé. Un comité a été formé pour influencer la politique de santé et médico-pharmaceutique des pays signataires et pour améliorer l’accès aux médicaments génériques de qualité. Ce comité veillera également à l’ouverture des marchés, à la facilitation des échanges commerciaux en matière de médicaments et produits de santé, ainsi qu' à  l’encouragement de la Recherche et Développement (R&D). Source : PMA

Selon un communiqué de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) du 21 avril 2017, quelque 325 millions de personnes vivent avec une infection chronique par le virus de l’hépatite B (VHB) ou de l’hépatite C (VHC). Privés des traitements appropriés et du dépistage, la majorité de ces malades est confrontée au risque d’évolution lente vers une maladie chronique du foie, le cancer et la mort. Le nombre de personnes ayant contracté l’hépatite C en 2015 est estimé à 1,75 million, ce qui porte à 71 millions le nombre total de personnes vivant avec cette maladie à travers le monde. Durant la même année, le nombre de décès liés à cette affection a avoisiné 1,34 million. Pour Margaret Chan, directeur général de l’OMS, l’hépatite virale représente un défi sanitaire majeur nécessitant d’agir d’urgence. Mme Chan s’est également engagée à veiller à ce que les vaccins et les médicaments couvrent tous les malades qui en ont besoin. C’est la région du Pacifique occidental qui comptabilise le plus grand nombre de personnes souffrant d’hépatites virales, soit 115 millions. Elle est suivie par la région africaine avec 60 millions et la région de la Méditerranée orientale qui compte 21 millions de sujets touchés par cette affection. La stratégie mondiale du secteur de la santé contre l’hépatite virale, élaborée par l’OMS, vise à dépister 90% et à traiter 80% des personnes ayant le VHB et le VHC d’ici 2030. La vaccination contre l’hépatite B a permis de réduire le nombre de nouveaux cas particulièrement chez les enfants dont 84%, nés en 2015, ont eu les 3 doses recommandées de ce vaccin. Malheureusement, il n’existe pour le moment aucun vaccin efficace contre l’hépatite C. Cependant, l’arrivé sur le marché des antiviraux à action directe a totalement révolutionné la prise en charge de cette pathologie. C’est d’ailleurs d’hépatite virale qu’il a été question lors de la première rencontre Menafrique Santé. Lors de l’inauguration de cette manifestation, qui a drainé de hauts responsables de nombreux pays africains, le ministre de la Santé a fait un focus sur l’hépatite au Maroc. Il a aussi fait part à l’assistance des efforts fournis par le Maroc qui projette d’éradiquer l’hépatite en 2025. La généralisation de la vaccination contre l’hépatite B, l’accessibilité aux antiviraux à action directe et la production locale prochaine des génériques à base de ténofovir indiqué dans la prise en charge de l’hépatite B constituent des atouts majeurs qui augmentent les chances du Maroc d’atteindre son objectif.