Évenements
Article N° 4702
PRIX DES MÉDICAMENTS
Il vaut mieux être riche et en bonne santé !
Abderrahim Derraji , Docteur en pharmacie - 28 septembre 2015 23:24La semaine dernière, Martin SHKRELI, patron d'un fonds d'investissement qui vient d’acquérir les droits du DARAPRIM®, a décidé de multiplier son prix de vente par 50. Le prix de ce médicament à base de pyrimethamine qui est commercialisé depuis 62 ans aux États Unis est passé du jour au lendemain de 13.50 $US à 750 $US. Cette spécialité pharmaceutique est indispensable dans la prise en charge de la toxoplasmose, particulièrement chez les malades souffrant d’immunodéficience.
La décision de ce patron qui vient à peine d’acquérir Turing Pharmaceuticals a provoqué une indignation générale. Les organisations médicales américaines telles que Infectious Diseases Society of America et HIV Medicine Association ont qualifié cette augmentation comme étant injustifiable. Ce patron de 32 ans d’origine albanaise n’est pas à son premier coup d’essai. Déjà l’année dernière, il a multiplié le prix du THIOLA®, médicament utilisé dans le traitement de la cystinurie par 20.
Ces augmentations faramineuses du prix de ces deux spécialités nous rappellent le nouveau traitement de l’hépatite C dont le prix a été fixé aux États Unis à 75000 $US la cure. Un tel prix exclut de facto tous les patients ne disposant pas d’une couverture médicale. Quant aux caisses d’assurances maladies, avec toute la bonne volonté du monde, elles ne pourront pas continuer à rembourser des médicaments aux prix exorbitants, sinon leurs équilibres financiers risque de s‘écrouler.
L’augmentation de 5000% du prix du DARAPRIM® ne peut pas nous laisser indifférents, d’autant plus que la plupart des nations font de l’accès aux soins une priorité. Certaines firmes pharmaceutiques ont, de leur coté, entrepris des initiatives pour rendre les médicaments plus accessibles. La dernière opération en date a été annoncée la semaine dernière par Novartis qui a décidé de vendre aux gouvernements de certains pays pauvres des médicaments essentiels traitant les maladies chroniques pour un dollar US par traitement et par mois.
In fine, on ne peut qu’espérer que les nations mettent en place des gardes fous nous permettant de nous prémunir contre toute approche faisant de la santé un simple business. Faute de quoi notre société, finira par perdre ce qu’elle a de plus cher : son humanisme !
Lire Pharmanews n°310 : lien
La décision de ce patron qui vient à peine d’acquérir Turing Pharmaceuticals a provoqué une indignation générale. Les organisations médicales américaines telles que Infectious Diseases Society of America et HIV Medicine Association ont qualifié cette augmentation comme étant injustifiable. Ce patron de 32 ans d’origine albanaise n’est pas à son premier coup d’essai. Déjà l’année dernière, il a multiplié le prix du THIOLA®, médicament utilisé dans le traitement de la cystinurie par 20.
Ces augmentations faramineuses du prix de ces deux spécialités nous rappellent le nouveau traitement de l’hépatite C dont le prix a été fixé aux États Unis à 75000 $US la cure. Un tel prix exclut de facto tous les patients ne disposant pas d’une couverture médicale. Quant aux caisses d’assurances maladies, avec toute la bonne volonté du monde, elles ne pourront pas continuer à rembourser des médicaments aux prix exorbitants, sinon leurs équilibres financiers risque de s‘écrouler.
L’augmentation de 5000% du prix du DARAPRIM® ne peut pas nous laisser indifférents, d’autant plus que la plupart des nations font de l’accès aux soins une priorité. Certaines firmes pharmaceutiques ont, de leur coté, entrepris des initiatives pour rendre les médicaments plus accessibles. La dernière opération en date a été annoncée la semaine dernière par Novartis qui a décidé de vendre aux gouvernements de certains pays pauvres des médicaments essentiels traitant les maladies chroniques pour un dollar US par traitement et par mois.
In fine, on ne peut qu’espérer que les nations mettent en place des gardes fous nous permettant de nous prémunir contre toute approche faisant de la santé un simple business. Faute de quoi notre société, finira par perdre ce qu’elle a de plus cher : son humanisme !
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Source : PHARMANEWS 310
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