Article N° 4649

ALZHEIMER

Maladie d'Alzheimer : neuf facteurs de risque identifiés

Imounachen Zitouni - 26 août 2015 00:15

Avec ses collègues de l'université de Qingdao en Chine, le Pr Wei Xu, neurologue du Centre sur la mémoire et l'âge de l'université de Californie, à San Francisco a regroupé et analysé 351 études publiées entre 1968 et 2014 pour aboutir à neuf facteurs de risque de maladie de démence, type maladie d'Alzheimer. Ces facteurs sont : l’obésité, le tabagisme, l’athérosclérose des artères carotides (du cou), le diabète de type 2, le faible niveau d'éducation, la dépression, l’hypertension artérielle, le taux d'homocystéine élevé dans le sang et la fragilité générale.

L'intérêt de ce travail publié le 20 août dans le Journal of Neurology Neurosurgery & Psychiatry est d'avoir soustrait mathématiquement de cette masse neuf critères qui seraient, à eux seuls, responsables des deux tiers du risque de démence.

Pour le Pr Bruno Dubois, chef du service des maladies cognitives et comportementales à La Pitié Salpêtrière (Paris), il faut distinguer la maladie d'Alzheimer des autres causes de démence: «La démence est un syndrome qui résulte de plusieurs causes (vasculaires, nutritionnelles, endocriniennes…) et si on agit sur ces facteurs on va faire régresser la fréquence de la démence. C'est plus compliqué pour la maladie d'Alzheimer qui est une démence dégénérative, mais on peut penser que ces facteurs de risque agissent aussi soit directement soit indirectement sur l'expression de la maladie.»

L'étude du Pr Xu sur les démences souligne le poids de certains facteurs de risque déjà clairement identifiés sur le plan cardiovasculaire. Lutter contre l'hypertension artérielle, l'obésité ou le tabagisme ne peut pas faire de mal à la santé. Le seul paradoxe serait qu'en augmentant l'espérance de vie on favorise l'apparition de maladies liées à l'âge, comme les cancers ou l'ostéoporose.

En intervenant sur les facteurs de risque cardiovasculaire, l'idée ne serait pas d'éviter la maladie d'Alzheimer mais de retarder l'apparition des symptômes… Et pourquoi pas jusqu'à la mort. Le bénéfice serait double, d'abord pour le patient qui éloignerait le handicap induit par la maladie, ensuite pour la société car le coût de la prise en charge est lourd. «Même si on ne joue probablement pas sur la physiopathologie de la maladie elle-même, explique le Pr Dubois, il y a un intérêt à retarder l'apparition des symptômes.»

Source : http://sante.lefigaro.fr