Article N° 4491

CANCER

Des virus pour soigner les cancers de la peau ?

Imounachen Zitouni - 28 mai 2015 20:21

Grâce à l’utilisation de virus de l'herpès génétiquement modifiés, des chercheurs américains ont pu lutter contre des cancers de la peau en infectant et détruisant des cellules cancéreuses.

Selon les résultats d'un essai clinique, l'utilisation de ce virus a permis d'induire une réaction immunitaire contre les cellules cancéreuses. C'est le premier essai de phase 3 mené sur cette stratégie à montrer des résultats aussi probants. Des résultats tels qu'il ont poussé l'agence américaine des médicaments (FDA) à autoriser fin avril 2015 la mise sur le marché de ce traitement appelé T-VEC (Talimogene Laherparepvec) produit par l'Américain Amgen.

Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont retenu au hasard 436 patients atteints d'un mélanome avancé inopérable pour recevoir soit une injection du T-VEC, soit une autre immunothérapie. Plus de 16 % de ceux traités avec le T-VEC ont eu une réponse soutenue pendant plus de six mois comparativement à 2,1 % dans le groupe témoin. Et certains malades ont même connu une rémission pendant plus de trois ans.

La réponse du traitement a été plus prononcée chez les patients dont les cancers de la peau étaient moins avancés et chez ceux qui n'avaient eu aucun traitement auparavant. Un élément qui pousse les chercheurs à croire que cette virothérapie pourrait être envisagée comme première ligne de traitement contre des mélanomes métastatiques. 

Les 163 malades dans l'essai clinique avec des mélanomes moins avancés (stade 3 et début de stade 4) traités avec le T-VEC ont survécu en moyenne 41 mois comparativement à 21,5 mois pour 66 patients avec un stade similaire traités avec une autre immunothérapie.

" Cette technique permet de lancer une double attaque. D'abord en détruisant les cellules cancéreuses directement de l'intérieur avec un virus qui les infecte. Ensuite en dopant le système immunitaire pour cibler la tumeur elle-même. Et tout cela avec moins d'effets secondaires que la chimiothérapie ou d'autres immunothérapies nouvelles", explique le professeur Kevin Harrington de l'Institute of Cancer Research, un des principaux responsables de l'essai clinique. 

Source : http://www.sciencesetavenir.fr/