Article N° 4488

KJIRI

À chaque époque ses Hommes

Abderrahim Derraji , Docteur en pharmacie - 26 mai 2015 12:01

De nombreux pharmaciens ont assisté le lundi 18 mai à l’enterrement de M. Abdallah KJIRI, un pharmacien de Salé particulièrement apprécié et respecté par ses confrères.

Feu Abdallah KJIRI a occupé de nombreux postes de responsabilité au sein des instances professionnelles, notamment le poste de président du conseil national de l’ordre. Les  pharmaciens qui l’ont côtoyé en parlent avec beaucoup de tendresse et d’affection. En témoignent le florilège de qualificatifs utilisés pour lui rendre hommage : doyen   des pharmaciens, mémoire de la pharmacie ou encyclopédie de la pharmacie, etc.?Ces témoignages ne doivent rien au hasard, Feu Abdallah Kjiri connaissait la pharmacie et sa législation sur le bout des doigts. Son exceptionnelle expertise est le fruit de sa contribution à l’élaboration de la plupart des textes juridiques qui régissent le secteur.?Ce pharmacien a suivi l’évolution de la pharmacie marocaine depuis le protectorat à nos jours. Il fait partie de cette génération de pharmaciens qui a contribué à la mise en place de l’industrie et de la répartition pharmaceutiques qui permettent, aujourd’hui, aux pharmaciens d’officine de s’approvisionner aisément en produits pharmaceutiques de qualité dans toutes les régions du Maroc.?Le défunt a également assisté à la naissance du conseil de l’ordre "post protectorat" et des syndicats de pharmaciens. C’était une époque bien différente que celle que vivent les pharmaciens aujourd’hui. Le nombre réduit des officinaux à cette époque leur permettait d’avoir des revenus confortables et une certaine sérénité que les nouveaux pharmaciens n’ont malheureusement jamais connue. J’imagine ce que « Ssi Abdallah », comme l’appelaient ses amis, a du penser de nos interminables querelles et de la situation de déliquescence dans laquelle se trouve la profession.

Sans verser dans un optimisme béat, il semble que l’heure est venue pour que nous montrions aux pharmaciens de la génération de Feu Abdallah Kjiri que, comme eux, nous comptons parmi nous des pharmaciens dignes de confiance, des pharmaciens engagés et responsables qui ont à cœur de relever les nombreux défis de la profession. Le premier des défis consiste à tordre le cou aux égos démesurés afin de créer une dynamique de rapprochement nécessaire à un débat serein entre toutes les composantes de la profession. En agissant de la sorte nous allons augmenter nos chances de voir notre profession survivre à un environnement qui lui est de plus en plus hostile.
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Source : Pharmanews 292