Article N° 4308

FORMATION

Seule la formation peut sauver la pharmacie...

Abderrahim Derraji , Docteur en pharmacie - 10 février 2015 16:55


La ministre déléguée auprès du ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres,  madame Soumia BENKHALDOUN a annoncé la semaine dernière que les études pharmaceutiques seront désormais ouvertes aux bacheliers à partir de la rentrée universitaire 2015-2016.


Cette décision qui rentre dans le cadre d'une large réforme pédagogique, permettra enfin aux bacheliers les plus méritants de pouvoir suivre les études pharmaceutiques sans passer par la faculté des sciences. Une première année de pharmacie plus adaptée évitera l'apprentissage de matières dont l'apport au cursus pharmaceutique n'est pas forcément avéré. Par ailleurs, les détenteurs de diplôme d'Etudes universitaires générales (DEUG) en sciences de la vie et de la terre (SVT) et en sciences et techniques, ainsi que les étudiants issus des classes préparatoires peuvent aussi intégrer la première année des études pharmaceutiques.
Ce changement et la réforme qui va l'accompagner viennent répondre à un souhait formulé depuis des années par le corps professoral chargé de former les pharmaciens à Rabat et à Casablanca, et dont l'objectif principal est de doter les pharmaciens d'outils  leur permettant de mieux s'adapter à l'évolution que connaît leur secteur. 

En effet, dans de nombreux pays, les pharmaciens s'adaptent pour pouvoir s'imbriquer dans des systèmes de santé destinés à une population vieillissante dont les besoins en soins ne cessent d'augmenter. La mondialisation et l'hégémonie de la pharmacie anglo-saxonne qui s'adapte davantage aux nouvelles technologies et à la vente en ligne, nous acculent à mettre en place les réformes nécessaires pour que la pharmacie marocaine puisse continuer à puiser sa légitimité dans son apport dans la prise en charge des malades sans exclure l'évaluation de toute approche visant à la moderniser. 

Et si nos facultés sont aujourd'hui capables de former des pharmaciens polyvalents et capables d'envisager avec sérénité leurs nouvelles missions, elles pourraient également jouer un rôle important dans la mise à niveau des pharmaciens en exercice. 
Malheureusement, la gestion d'un quotidien de plus en plus compliqué, et la lassitude qui s'installe au fil des années peuvent avoir raison de l'intérêt que les pharmaciens devraient porter à la formation continue. Or, la pérennité de leur profession est, plus que jamais, conditionnée par leur capacité d'adaptation et par le suivi de cursus de formation pour mettre à jour leurs connaissances.  

Enfin, les pharmaciens et leurs instances doivent tout faire pour profiter davantage des compétences dont regorgent les différentes facultés de médecine et de pharmacie pour instaurer une formation post-universitaire efficiente et structurée. Car c’est ainsi, et seulement ainsi, qu’ils pourront répondre  aux grands défis qui les attendent. 
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Source : PHARMANEWS 277