Article N° 4258
CANCER
De l'électricité contre le glioblastome
imounachen Zitouni - 13 janvier 2015 17:48Redoutable cancer du cerveau, le glioblastome touche environ 3000 personnes en France chaque année. Après dix années de disette, un nouveau traitement semble augmenter le taux de survie à deux ans. Et, contre toute attente, ce traitement n'est ni de la chimiothérapie, ni une thérapie ciblée, pas non plus de l'immunothérapie, mais… un courant électrique!
Des données très encourageantes ont en effet été présentées à Miami, au cours du dernier congrès de neuro-oncologie, en faveur du «Tumor Treating Field», ou TTF. Cette technique proposée par la société Novocure, basée sur l'île de Jersey au large de la Normandie, consiste à appliquer un courant électrique au niveau du cerveau des malades. Elle est déjà autorisée aux États-Unis pour traiter des récidives de glioblastome, mais son efficacité est discutée. Des centres de lutte contre le cancer dans douze pays l'évaluent cette fois en cas de glioblastome nouvellement diagnostiqué. Six hôpitaux y participent en France à Amiens, Angers, Bordeaux, Lyon, Paris et Toulouse.
Lancée en 2010, cette étude impliquera 700 patients. Mais la FDA, l'agence américaine des produits de santé aux États-Unis, a demandé à l'entreprise de publier des résultats à mi-parcours afin de faire une évaluation intermédiaire. Bien leur en a pris! L'analyse des 315 premiers patients montre que non seulement le TTF est bien toléré, mais en plus qu'il est beaucoup plus efficace que ce qu'en attendaient les investigateurs! Associé à la chimiothérapie après chirurgie et radiothérapie, il augmente la durée de survie globale avec 43 % de patients vivants à deux ans, contre 29 % avec le même traitement sans TTF. «Personne ne s'attendait à de tels résultats», reconnaît le Pr Jérôme Honnorat, qui a inclus une quinzaine de patients à l'hôpital neurologique de Lyon.
En pratique, le dispositif repose sur quatre lots d'électrodes à fixer sur un crâne rasé à changer tous les trois jours environ. Ces électrodes sont reliées à un générateur portatif de 3 kg émettant un courant de faible intensité qui perturbe les divisions cellulaires et ralentit la progression de la tumeur. Le tout doit être porté en permanence.
Source : http://sante.lefigaro.fr/