Article N° 4147
ANSM
L’ANSM déconseille la 3D pour les enfants de moins de 6 ans
Imounachen Zitouni, docteur en pharmacie - 06 novembre 2014 18:05En s'intéressant via un groupe d'experts (ophtalmologistes, orthoptistes, spécialistes des sciences cognitives, physiciens et spécialistes de la technique) aux conséquences sur la vision, l'ANSM a abouti à des conclusions assez drastiques sur la 3D stéréoscopique (où chaque œil de l'observateur voit une image légèrement différente de celle vue par l'autre œil): «Pas d'exposition d'enfants de moins de 6 ans et une exposition limitée des moins de 13 ans en étant attentifs pour ces derniers aux éventuels symptômes induits.» Pour arriver à cette conclusion, les experts ont consulté toutes les publications scientifiques sur le sujet et auditionné d'autres experts ainsi que des représentants de fédérations et syndicats professionnels.
«Ce qui nous permet d'émettre de telles recommandations, c'est que le système visuel des jeunes jusqu'à 12 ou 13 ans et, surtout, avant 6 ans est en phase de développement critique», précise Olivier Merckel, chef de l'unité d'évaluation des risques liés aux nouvelles technologies au sein de l'Agence. Autrement dit, il ne faut pas que des contraintes extérieures altèrent le bon développement de la rétine ou du cristallin et surtout de la zone du cerveau qui se charge de fusionner les images.
Selon l’ANSM, jouer ou regarder un film en 3D peut être source de fatigue visuelle. Certains adultes se plaignent de maux de tête, de fatigue oculaire, de yeux rougis… Sans oublier les symptômes «accidentogènes», note encore l'agence, notamment pour des personnes qui conduiraient tout de suite après avoir été exposées à la 3D.
«Pour les enfants, ce sont les mêmes symptômes que les adultes», rappelle Olivier Merckel, avec des questions supplémentaires: comment un enfant reprend-il pied dans le réel? N'y a-t-il pas un risque que, pris par un jeu ou un film, il soit tenté de poursuivre malgré des maux de tête? Mais surtout, les experts s'inquiètent des effets à long terme que la 3D peut avoir sur la vision encore en maturation des jeunes enfants et qui pourrait se traduire par de réels problèmes à l'âge adulte. «La zone du cerveau qui sert à interpréter les images est encore en développement jusqu'à l'adolescence», rapporte encore Olivier Merckel.
Source : ANSM