PHARMANEWS
La lettre hebdomadaire de pharmacie.ma
N°705 23 octobre 2023
33460 Destinataires
[ ÉDITORIAL ]
Rupture de stock : ce qui «ne devait» pas arriver arriva !

Par Abderrahim DERRAJI, Docteur en pharmacie

Les pénuries de médicaments sont devenues un problème alarmant, mettant en péril la santé et la vie de millions de personnes à travers le monde. Ce phénomène, en augmentation constante, y compris dans les pays les plus industrialisés, est une conséquence de plusieurs facteurs.

Ces pénuries peuvent être conjoncturelles et imprévisibles, à l’image des perturbations provoquées par la guerre en Ukraine. Or, ce pays produit des composants nécessaires à l'emballage des médicaments, tels que l'aluminium et le verre et certains métaux nécessaires à la fabrication des formes injectables.

La forte demande de médicaments à travers le monde peut également expliquer ces pénuries. Des pays comme la Chine consomment de plus en plus de médicaments. Les unités de production tournent à flux et tout incident, aussi minime soit-il, peut avoir des répercussions sur la production des médicaments.

La recherche constante de la rentabilité a poussé les laboratoires pharmaceutiques à délocaliser la plupart des étapes de fabrication. Certains laboratoires sont devenus de simples façonniers.

Aujourd’hui, 80% des besoins mondiaux en principes actifs sont produits en Chine et en Inde.

En faisant ainsi, la plupart des pays sont devenus dépendants de ces deux pays. Lorsque la Chine a fermé son espace aérien pendant la pandémie Covid-19, l'approvisionnement en produits de santé a connu de grandes perturbations et il en est de même quand l’Inde a stoppé, du jour au lendemain, l'exportation de paracétamol pour répondre aux besoins de ses populations. 

À ces facteurs, il faut ajouter la concentration de la production de certains médicaments, comme c’est le cas du Bélatacept, une spécialité pharmaceutique antirejet qui n'est fabriquée que dans un seul site aux États-Unis. Ce produit est passé en peu de temps de la tension d'approvisionnement à la rupture de stock, privant ainsi les patients de ce médicament indispensable. D'autres médicaments sont également produits dans un seul site, comme l'Actilyse, la Rifapentine, etc.

La financiarisation des laboratoires a également un impact sur leurs stratégies. Celles-ci sont de plus en plus dictées par les fonds d'investissement américains et d'autres actionnaires dont le souci majeur est la rentabilité. Pour atteindre cet objectif, certains laboratoires investissent dans les «nichebusters», des médicaments développés pour traiter des maladies rares et vendus à prix d’or, à l'image de Sovaldi de Gilead ou de Zolgensma de Novartis. Ce dernier qui est destiné à traiter l'amyotrophie spinale, est vendu à deux millions d'euros l'injection.

Conséquence prévisible : les médicaments dits matures, dont les prix ne sont pas assez attractifs pour les producteurs, connaissent des tensions d'approvisionnement et des pénuries, ce qui n'est pas le cas des médicaments dits innovants et particulièrement rentables.

Les conséquences de ces pénuries sont préjudiciables pour les patients, particulièrement lorsqu’elles touchent les médicaments essentiels. Les hôpitaux et les professionnels de santé doivent faire face à des situations complexes, surtout lorsque le médicament en rupture de stock ne dispose pas d'alternatives thérapeutiques. Une prise en charge tardive ou inappropriée prive les patients de chances de guérison et peut représenter un lourd fardeau pour le patient et pour les organismes payeurs.

Aussi, il est temps de prendre des mesures concrètes pour résoudre ce problème. Les gouvernements, l'industrie pharmaceutique et les organismes de réglementation doivent travailler de concert pour garantir la disponibilité continue des médicaments essentiels. Cela passe par des incitations pour stimuler la production, des systèmes d’informations performants pour anticiper les pénuries et des initiatives pour rationaliser l’utilisation des médicaments et revoir les réglementations qui peuvent entraver la distribution.

La pénurie de médicaments est un problème complexe qui risque de s’aggraver si les États ne prennent pas les mesures qui s’imposent. La santé de nos citoyens est en jeu, et il est de notre devoir de ne ménager aucun effort pour leur garantir l'accès aux médicaments.

Revue de presse
La FDA donne son feu vert pour un antidouleur sans dépendance développé en Belgique La FDA donne son feu vert pour un antidouleur sans dépendance développé en Belgique

Un puissant antidouleur administré par intraveineuse créé par la biopharma liégeoise Hyloris vient d’obtenir une autorisation de mise sur le marché aux États-Unis. Ce médicament approuvé par la FDA ne contient aucun opioïde, et n’entraîne, de ce fait, aucune dépendance.

«Il s’agit d’un antidouleur non opioïde qui combine deux molécules bien connues : l’ibuprofène et le paracétamol», a expliqué Jean-Luc Vandebroeck, directeur financier de Hyloris. Et d’ajouter : «C’est une solution injectable, principalement destinée au marché américain».

Ce traitement baptisé Maxigesic® est commercialisé dans une quarantaine de pays, et dès le début 2024, il sera également commercialisé aux États-Unis. Cela permettra à la Hyloris de toucher par moins de 4 millions d’euros ainsi que des royalties.

Source : rtbf.be 

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Merck KGaA s’attend à ce que son médicament expérimental «Evobrutinib» devienne un blockbuster Merck KGaA s’attend à ce que son médicament expérimental «Evobrutinib» devienne un blockbuster

Le PDG de Merck KGaA vient de déclarer que le médicament expérimental mis au point par sa société pour traiter la sclérose en plaques (SEP) pourrait devenir un «blockbuster», et ce en dépit des craintes selon lesquelles il pourrait être à l’origine de lésions hépatiques. C’est pour cette raison d’ailleurs que les autorités de réglementation américaines avaient interrompu au mois d’avril dernier le recrutement de nouveaux patients devant prendre part à un essai clinique évaluant l’Evobrutinib.

À l'époque, l'entreprise allemande avait notifié à la FDA (Agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux) des résultats de laboratoire suggérant une lésion hépatique induite par ce traitement, sachant que les deux patients concernés ne présentaient aucun symptôme et ne nécessitaient aucune intervention médicale.

Source : zonebourse.com

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L’EMA lance une alerte au sujet de faux Ozempic L’EMA lance une alerte au sujet de faux Ozempic

D’après un communiqué de l’Agence européenne du médicament (EMA) daté du 18 octobre 2023, de faux stylos pré-remplis d’Ozempic ont été signalés en Autriche, en Allemagne et au Royaume-Uni.

D’après l’EMA, les stylos en question avaient des numéros de lot, des codes-barres 2D et des numéros de série uniques provenant de véritables packs d'Ozempic. Seulement, au sein de l'Union européenne, chaque lot de médicaments possède des codes-barres 2D et un numéro de série unique. Sa traçabilité à travers l’Europe est garantie grâce à un système électronique.

Le communiqué de la EMA indique, par ailleurs, qu’il n'existe aucune preuve que des stylos falsifiés aient été distribués à des patients à travers des pharmacies légales. Il précise également qu’aucun préjudice causé aux patients par cet antidiabétique n'a été signalé.

L'EMA demande aux malades traités par l'Ozempic de s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un médicament contrefait. Et en ce qui concerne un éventuel achat en ligne, l’EMA conseille aux malades de s'assurer que le traitement commandé provienne bel et bien d'une pharmacie légale.
Source : BFM

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Sanofi livre les premiers médicaments à but non lucratif au Djibouti Sanofi livre les premiers médicaments à but non lucratif au Djibouti

Par un communiqué du 19 octobre 2023. Le groupe Sanofi a annoncé qu’il a livré, à travers la Global Health Unit (GHU), les premiers médicaments de sa marque a? but non lucratif Impact a? la République de Djibouti.
Il s’agit d’Énoxaparine sodique Impact qui est un anticoagulant indique? dans la prise en charge de la thrombose veineuse profonde, une affection potentiellement mortelle souvent sous-diagnostique?e sur le continent africain.

Cette première livraison au Djibouti concrétise la détermination de Sanofi d’améliorer l’accès aux médicaments au profit des populations mal desservies.

La Global Health Unit est l’entité chargée de décliner le modèle social de Sanofi. Première initiative mondiale du genre, elle a pour mission de permettre l’accès a? un vaste portefeuille de médicaments dans 40 pays ou? les besoins médicaux non pourvus sont les plus importants. 

Concrètement, la GHU a créé Impact, une marque unique pour 30 médicaments de référence a? prix abordables fabriqués par Sanofi. Certains de ces médicaments figurent parmi la liste des médicaments essentiels définie par l’Organisation mondiale de la Sante? (OMS). Ces médicaments accessibles couvrent plusieurs aires thérapeutiques, notamment le diabète, les maladies cardiovasculaires, la tuberculose, le paludisme et le cancer.

«Je me fe?licite de voir le tout premier médicament de la marque Impact, l’e?noxaparine sodique Impact, arriver sur le sol de Djibouti. Cette livraison est une e?tape importante pour Sanofi dans la re?alisation de son objectif a? long terme de fournir des me?dicaments a? 2 millions de personnes atteintes de maladies non transmissibles issues de populations mal desservies a? l’horizon 2030. Permettre aux personnes qui vivent parmi les 40 pays les plus mal desservis au monde d’avoir acce?s a? des me?dicaments de qualite? et a? des soins durables n’est toutefois pas une ta?che facile. Une telle entreprise ne?cessite des partenariats intersectoriels a? l’e?chelle mondiale, re?gionale et surtout, locale – ce que Sanofi accomplit sur le terrain avec les e?quipes de sa GHU. Apre?s Djibouti, nous nous dirigeons maintenant vers la Tanzanie, le deuxième pays qui devrait recevoir un médicament de marque Impact, a? savoir l’insuline Glargine Impact», a déclaré Jon Fairest, responsable Global Health Unit, Sanofi.

«En partenariat avec la Global Health Unit de Sanofi, nous nous employons à éliminer les obstacles qui empêchent les patients qui souffrent de maladies non transmissibles a? Djibouti d’avoir accès a? des traitements et a? des soins de qualité?. En cela, la mise a? disposition de l’e?noxaparine sodique Impact a? un prix abordable répond a? un besoin non pourvu et permettra de prendre en charge la thromboembolie veineuse, une maladie souvent sous-diagnostiquée. De plus, la collaboration avec Sanofi a? l’échelle locale pour la formation des professionnels de sante?, la sensibilisation a? la prise en charge des maladies cardiome?taboliques et du diabète et le renforcement des capacités est essentielle pour améliorer les résultats de sante? des patients dans notre pays», a indiqué Deka Ahmed Robleh, directeur général de la Caisse nationale de sécurité? sociale, Djibouti.

Par ailleurs, Sanofi a étroitement collabore? avec les communautés locales, les autorités et les organisations non gouvernementales a? la mise en place et au développement de systèmes de sante? durables pour les personnes qui souffrent de maladies chroniques et nécessitant des soins complexes. Le groupe tricolore a également contribué a? l’élaboration de programmes de sensibilisation aux maladies. Dans son communiqué, Sanofi indique qu’à ce jour, plus de 1.800 professionnels de santé à travers le monde ont bénéficié d’une formation dans le cadre d’un programme parraine? par la GHU.
Source : Sanofi

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