PHARMANEWS
La lettre hebdomadaire de pharmacie.ma
N°684 24 avril 2023
28013 Destinataires
ESSENTIALE 10 OCTOBRE 2023
[ ÉDITORIAL ]
Santé : Pas d’accès aux données, pas de visibilité !

Par Abderrahim Derraji, docteur en pharmacie


L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM ) vient de mettre en ligne data.ansm, une plateforme en accès libre qui met à la disposition des internautes des données chiffrées sur l’historique des déclarations d’effets indésirables de médicaments, d’erreurs médicamenteuses et des ruptures de stocks de médicaments depuis 2014.

Les internautes ont à leur disposition une seule et même plateforme qui propose des données de l’année précédente (A-1) issues de la base nationale de pharmacovigilance de l’ANSM (base BNPV) qui contient des déclarations d’effets indésirables suspectés d’être dus à des médicaments et de la base Open Medic de l’Assurance Maladie, comportant les informations sur le remboursement des médicaments. Ils auront aussi accès à la base Codex de l’ANSM contenant des informations sur les autorisations de mise sur le marché des médicaments, de la base des erreurs médicamenteuses de l’ANSM et de la base Trustmed de l’ANSM, base qui contient les déclarations de rupture et de risque de rupture de stock de médicaments.

Cet outil, dont les données seront mises à jour au mois d’avril de chaque année, fait partie des 10 projets pilotes retenus au printemps 2019 par le HDH (Health Data Hub) avec comme finalité : promouvoir le partage des données de santé et le développement de projets innovants.

Cette dynamique, qui contribuera à renforcer la transparence, permettra à tous les internautes, qu’ils soient professionnels de santé ou pas, d’avoir accès à des données fiables ce qui peut constituer un vrai rempart contre la désinformation et ses effets délétères sur la santé des citoyens.

Au Maroc, les données sont, d’une manière générale, peu ou pas accessibles. Or, les professionnels de santé, les médias, les chercheurs, et même le grand public ont besoin de données officielles qui peuvent s’avérer d’une grande utilité.

À titre d’exemple, les professionnels de santé ont besoin d’avoir la liste des médicaments en tension d’approvisionnement ou en rupture de stock, la date de remise à disposition des produits concernés par les ruptures et les éventuelles alternatives thérapeutiques, si elles existent. Sans ces informations, l’observance aux traitements risque d'être compromise. Des données exhaustives, officielles et facilement consultables au sujet des médicaments, des effets indésirables et des usages déviants de médicaments sont également des éléments clés qui contribueront à réduire l’iatrogénie des médicaments.

On ose espérer que nos décideurs prendront conscience de la nécessité de travailler sur des projets permettant un meilleur accès aux données de santé. Certes, la transparence peut mettre à nu certaines de nos vulnérabilités, mais avons-nous le choix, sachant que toutes les nations soucieuses de l’amélioration de leur système de santé ont fait de l’accès aux informations et la transparence une priorité ? 

Revue de presse
Les pharmaciens belges seront bientôt autorisés à établir des plans de médication Les pharmaciens belges seront bientôt autorisés à établir des plans de médication

Les Belges figurent parmi les plus grands consommateurs de médicaments. Plus de 55% de la population ayant plus de 15 ans ont consommé au moins un médicament sous prescription pendant deux semaines en 2019. Ce chiffre est inférieur à 40% en Roumanie et en Italie.

Cette situation pourrait changer en Belgique puisque les pharmaciens pourront établir des plans de médication pour tout patient prenant plus de 5 spécialités pharmaceutiques sous prescription médicale. L’objectif de cette mesure qui ne coûtera rien au patient est de faire baisser la consommation des médicaments.  

En cas de besoin, le pharmacien fait un bilan de la consommation en médicaments. Ce bilan a pour but d’identifier d’éventuels mélanges nocifs et de remplacer certains médicaments par d’autres spécialités pharmaceutiques plus efficaces. Il peut même supprimer certains médicaments qu’il juge inutiles.  

«L’avantage du pharmacien, c’est qu’il connaît les médicaments et il a vraiment une vue d’ensemble que peut-être le médecin n’a pas réellement parce qu’il se peut qu’une personne ait eu des prescriptions de différents médecins ou peut-être que la situation a changé ou qu’il y a des alternatives possibles», a indiqué Frank Vandenbroucke, ministre fédéral de la Santé en Belgique. Et d’ajouter : «Ce sera toujours un plan d’action qui sera mis en œuvre en étroite collaboration avec les médecins traitants». 

En d’autres termes, le pharmacien ne prescrira pas de médicament et ne changera pas une prescription de lui-même. Dès qu’une question lui est posée par un client, il doit absolument se référer à son médecin traitant.

Cette décision contribuera à une meilleure prise en charge des personnes polymédiquées qui sont souvent suivies par plusieurs médecins et se retrouvent avec un nombre important de médicaments à prendre.
Source : https://www.rtbf.be

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Les pilules abortives en rupture en France Les pilules abortives en rupture en France

Dans son site Internet, otmeds.org, l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMeds) tire la sonnette d’alarme au sujet de la pénurie en France de misoprostol, un analogue synthétique de la prostaglandine E1 qui est utilisé pour provoquer des interruptions médicales de grossesses intra-utérines.

La présidente du Planning familial, Sarah Durocher, évoque également «des difficultés d’approvisionnement en pilules abortives type mifépristone».

Le groupe Norgine, détenteur de l’AMM de la pilule abortive à base de misoprostol, rappelait le 22 septembre qu’il avait signalé des impuretés sur la production en juin 2022. Ce groupe a déclaré les tensions le 9 mars 2023. Ce qui aggrave la situation, c’est que ce produit est encore sous brevet et aucune production de génériques ne peut être envisagée.

Or, du fait que peu de sites produisent cette pilule, dès qu’il y a un problème d’impuretés, les lignes de production ralentissent ou s’arrêtent, et il n’y a pas de solutions de repli pour maintenir la production à hauteur de la demande mondiale. L'OTMeds estime qu’une production locale, diversifiée, ou au moins en partie publique est une réponse pragmatique à ce problème.


Quelque «76% du total des IVG (Interruption volontaire de grossesse) sont médicamenteuses, qu’elles soient réalisées en établissement ou non. Si l’IVG médicamenteuse devenait impossible à pratiquer, le besoin ne pourrait donc pas être pourvu par des IVG non médicamenteuses. Restreindre le choix dans les méthodes d’avortement à cause des pénuries serait en soi déjà très grave, mais ce serait concrètement une solution peu viable, d’autant que le misoprostol doit aussi être utilisé pour d’autres formes d’avortements et pour l’accompagnement des fausses couches, et que les hôpitaux sont frappés par un manque de personnels, aggravé par les ponts et les vacances de cette période»,a indiqué l’OTMeds dans son site Internet.
Source : otmeds.org  

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3-	La Colombie-Britannique : Ozempic réservé aux citoyens canadiens et aux résidents permanents 3- La Colombie-Britannique : Ozempic réservé aux citoyens canadiens et aux résidents permanents

Le ministre de la Santé de la Colombie-Britannique, Adrian Dix, vient de modifier la réglementation en limitant la distribution du médicament Ozempic à l’étranger.

Par conséquent, seuls les citoyens canadiens et les résidents permanents pourront effectuer une commande en ligne d’Ozempic auprès d’une pharmacie. Les autres patients pourront acheter ce traitement en se présentant en personne dans une pharmacie.

Ce traitement de diabète de type 2 qui est utilisé hors AMM pour ses vertus amaigrissantes connaît une forte demande en raison de la promotion dont il fait l’objet à travers les réseaux sociaux.

L'Ozempic, qui est pris en charge par le régime d’assurance médicaments de la Colombie-Britannique, est plus attractif pour les Américains puisqu'il coûte moins cher au Canada qu’aux États-Unis et qui plus est connaît également une pénurie aux États-Unis.

«Les gestes que nous posons aujourd’hui ont pour but de nous assurer que les résidents de la province et du reste du pays atteints du diabète de type 2 pourront continuer d’accéder à ce médicament dans le cadre de leur traitement», a indiqué Adrian Dix.

Sont également concernés par cette mesure Rybelsus et Wegovy deux médicaments qui sont également à base de sémaglutide. D’autres médicaments pourraient subir le même sort dans l’avenir.

D’après des données du système centralisé BC Pharmacare, un pourcentage élevé et inhabituel de prescriptions d’Ozempic a été destiné à des résidents américains. Le médecin qui a prescrit ces ordonnances a récemment été suspendu.
Source : Radio-Canada

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