PHARMANEWS
La lettre hebdomadaire de pharmacie.ma
N°522 03 février 2020
28171 Destinataires
ESSENTIALE 10 OCTOBRE 2023
[ ÉDITORIAL ]
Double peine : Maladie et inaccessibilité aux soins !

Par Abderrahim Derraji, Docteur en pharmacie

La revue «Prescrire» a annoncé, le 30 janvier 2020, son Palmarès annuel des médicaments. Trois spécialités pharmaceutiques sont inscrites au «Tableau d’honneur» du fait qu’elles «apportent un progrès net pour certains patients par rapport aux moyens thérapeutiques déjà disponibles, avec certaines limites». Il s’agit d’Hemlibra® (émicizumab), Kymriah® (tisagenlecleucel) et Yescarta® (axicabtagène ciloleucel). Trois autres médicaments sont «cités au Palmarès». Ces derniers «contribuent à améliorer, plus modestement, les moyens de prise en charge des patients, dans certaines situations».

Quant à la «Pilule d’or», elle n’a été attribuée cette année à aucun médicament. Avec un peu de chance, elle le sera dans les années à venir, d’autant plus qu’on va assister, d’ici 2025, à une augmentation exponentielle du nombre de bio-médicaments. Les mises sur le marché à venir, vont, sans nul doute, s’accompagner d’une augmentation du coût des dépenses des caisses d’assurance-maladie.

Le premier médicament dont le prix avait fait couler beaucoup d’encre est Sovaldi® (sofosbuvir), produit mis sur le marché par l’américain Gilead qui promettait, pour la première fois, l’élimination définitive du virus de l’hépatite C chez les malades.

La mise sur le marché de ce nouveau traitement développé initialement par Pharmasset a donné de l’espoir aux patients, qui ne disposaient, jusque-là, que de traitements lourds et pas aussi efficaces que le sofosbuvir. Malheureusement, la joie des patients a duré le temps que Gilead annonce le prix du Sovaldi®.

Pour la première fois, la France a été obligée de déroger à l’égalité à l’accès aux soins en n’autorisant que le traitement des patients atteints des fibroses les plus graves. L’Hexagone n’a mis ce médicament à la disposition de tous les malades qu’à partir 2016.

D’autres traitements pouvant augmenter d’une manière spectaculaire la durée de vie des patients vont arriver bientôt sur le marché. Dans bien des cas, ces médicaments vont transformer le cancer en une maladie chronique nécessitant un traitement à vie. Le coût annuel engendré par ces traitements va presque nous faire «regretter» le sofosbuvir qui permet de guérir définitivement le patient après 12 semaines de traitement.

Parmi ces nouveaux traitements, Opdivo® qui a fait l’objet d’âpres négociations entre Bristol-Myers Squibb et le CEPS (Comité économique des produits de santé – France). Ces négociations ont abouti à un coût de prise en charge annuelle de 60.000 à 70.000 euros par patient. Sachant qu’environ 8.000 malades souffrant de cancers métastatiques en France sont éligibles à ce traitement, leur prise en charge pourrait coûter 520 millions d’euros par an pour l’assurance-maladie. D’autres traitements coûteux vont arriver sur le marché comme Keytruda®, un médicament développé par Merck pour le traitement du cancer de la peau. Il va donc falloir trouver des milliards d’euros pour payer la note de ces innovations pharmaceutiques.

Au Maroc, on peine à garantir l’accès aux médicaments «non innovants» en raison du taux de couverture des patients qui avoisine les 50% avec une consommation annuelle en médicaments qui dépasse à peine les 400 DH. En d’autres termes, ce n’est pas demain que nos malades vont pouvoir accéder à ces bio-médicaments onéreux, surtout que la CNOPS commence déjà à tirer la langue, et à ce rythme la CNSS risque de la suivre.

In fine, qu’on le veuille ou pas, on va devoir accepter l’injustice de ne pas voir nos malades accéder à certaines thérapies. Seuls les habitants de certains pays, et pas tous, auront accès à certains médicaments innovants. En attendant, essayons de mieux gérer nos ressources pour au moins rendre les autres médicaments accessibles à nos malades !

Source :
- https://www.capital.fr/economie-politique/les-futurs-medicaments-couteront-de-plus-en-plus-cher-1206015
- https://www.prescrire.org/fr/3/31/58306/0/NewsDetails.aspx

Revue de presse
Mieux informer pour sécuriser l’utilisation des médicaments vasoconstricteurs Mieux informer pour sécuriser l’utilisation des médicaments vasoconstricteurs

Pour limiter les méfaits des médicaments vasoconstricteurs utilisés contre le rhume, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM-France) a exigé qu’un imprimé soit remis à tout patient qui se procure un de ces médicaments en pharmacie. 

Ces produits à prescription facultative administrés en cas de rhinite aiguë ou rhume peuvent être à l’origine d’effets indésirables graves, notamment des risques d'infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral ischémique ou hémorragique et un mésusage important des vasoconstricteurs. C’est la raison qui a conduit l’Agence française à lancer une nouvelle alerte concernant les médicaments de la famille des vasoconstricteurs par voie orale.

En pratique, l'ANSM a publié des fiches destinées aux patients et aux pharmaciens pour leur fournir toutes les informations nécessaires à un bon usage de ces vasoconstricteurs.

La mise en garde de l’ANSM concerne les médicaments sous forme de comprimés contenant la pseudoéphédrine. Il s’agit d’Actifed®, Dolirhume®, Humex®, Nurofen® et Rhinadvil®.

L’utilisation de ces médicaments est, par ailleurs, contre-indiquée chez les enfants et adolescents de moins de 15 ans, chez la femme enceinte ou qui allaite, en cas de glaucome, de maladie cardiovasculaire ou d'hypertension artérielle non traitée et en cas d’antécédents de convulsions, d’épilepsie ou d’AVC.

Télécharger les fiches :

Fiche destinée au pharmacien     Fiche destinée au patient

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Pénurie en BCG thérapie : la fille d'un patient porte plainte contre le ministère de la Santé et le laboratoire Medac Pénurie en BCG thérapie : la fille d'un patient porte plainte contre le ministère de la Santé et le laboratoire Medac

La fille d’un patient de Harfleur atteint d'un cancer de la vessie va porter plainte contre le ministère de la Santé (France) et le laboratoire Medac en raison d’une rupture de stock affectant la BCG thérapie qui prive son père de son traitement.

La BCG thérapie est en rupture de stock depuis l'arrêt de sa fabrication cet été par le laboratoire Sanofi-Pasteur. Cet arrêt de production programmé avait été annoncé par Sanofi-Pasteur dès 2014.

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) précise que le laboratoire Medac ne fournira que quelques doses à des patients remplissant certaines conditions.

Depuis qu’elle a su que le tri des patients ne permet pas à son père d’avoir son traitement, Stéphanie Dacher remue ciel et terre pour comprendre ce qui se passe. Elle a même préparé une pétition à afficher dans les commerces de son quartier.

N’ayant pas pu avoir le traitement en question, Stéphanie Dacher a décidé de porter plainte à la fois contre le laboratoire Médac et contre le ministère de la Santé.
Source : https://www.francebleu.fr

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Allergan cède Zenpep à Nestlé  Allergan cède Zenpep à Nestlé

Nestlé se prépare à acquérir Zenpep, un médicament destiné aux patients souffrant d'insuffisance pancréatique exocrine. Le pancréas de ces sujets ne sécrète pas assez d'enzymes pour fractionner les lipides, les protéines et les glucides. Zenpep, qui est commercialisé par Allergan, contient un mélange d'enzymes digestives (lipases, protéases et amylases) qui permet à l’organisme de puiser les macronutriments essentiels des aliments.

Laquelle acquisition va permettre à Nestlé de renforcer ses activités de nutrition médicale en complétant son portefeuille de produits thérapeutiques.

Cette transaction devrait être finalisée en même temps que la fusion d'Allergan avec le groupe AbbVie.

En 2018, le chiffre d’affaires réalisé en Zenpep s'élevait à 237 millions de dollars.  
Source : le Figaro

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