PHARMANEWS
La lettre hebdomadaire de pharmacie.ma
N°331 01 mars 2016
34525 Destinataires
[ ÉDITORIAL ]
Vente de Marijuana dans les pharmacies : non sens ou cupidité !

À travers de nombreux pays, les pharmaciens et leurs instances professionnelles essayent de faire face aux nombreuses offensives visant à faire de la pharmacie un simple commerce. Un commerce où la noble mission du pharmacien et ses compétences multiples s’éclipseraient derrière des approches où la rentabilité règnerait sans partage.
L’exemple des sites marchands qui pullulent dans de nombreux pays, y compris en France, réduit la dispensation du médicament à sa plus simple expression. Ces sites, même s'ils répondent aux attentes d’une population qui a envie de consommer autrement, ne peuvent nullement rivaliser en matière de sécurité avec une dispensation faite dans les règles de l’art.
La réaction des pharmaciens face à cette uberisation programmée n’est pas forcément la même. Certains d'entre eux essayent d’occuper le terrain en exploitant les nouveaux outils qu’offre l’ère du web. Ces pionniers vont probablement jouer un rôle important dans l’évolution du métier de pharmacien. Encore faut-il que leur « web-exercice » soit compatible avec un exercice sécurisé qui place l’intérêt du patient au centre des préoccupations du "web-pharmacien".
À l’opposé de cette approche, un bon nombre de pharmaciens estiment que la pérennité de la profession passe fatalement par la mise en place de nouvelles missions de santé publique et un nouveau mode de rémunération du pharmacien détaché de sa marge commerciale.
Les exemples de ces nouvelles missions ne manquent pas. Le dernier en date est l’implication, sous certaines conditions, des pharmaciens suisses dans la vaccination. En France, la loi HPST permet également aux pharmaciens de contribuer  à la prise en charge de certaines pathologies chroniques, notamment le suivi des patients sous AVK.

Aussi paradoxal que ça puisse paraître, au Canada pays où le dynamisme du pharmacien est souvent cité en exemple, on vient d’apprendre par le 
quotidien canadien « The Globe and Mail » que la plus importante chaîne de pharmacies du pays, envisagerait de vendre de la marijuana à usage thérapeutique dans ses 1 300 points de vente !

Cette décision serait une des mises en application possible du Règlement sur l'usage de la marijuana à des fins médicales (RMFM) adopté par le gouvernement canadien en juin 2013. Ce règlement a pour but de garantir aux citoyens, qui en ont besoin, l'obtention d'un produit cultivé dans des conditions salubres et dont la qualité est contrôlée. Cette décision a soulevé un tollé chez les professionnels de santé. Meldon Kahan, responsable du service d'addictologie du Toronto's Women's College Hospital, a déclaré que « tout ceci relève uniquement de la cupidité  ». Il a rappelé également  qu'il y avait « très peu de preuves scientifiques de l'intérêt médical d'une telle substance » et que les pharmacies n'étaient de toute façon pas le lieu approprié pour sa délivrance.
L'Association des pharmaciens du Canada (CPhA) a déclaré être « préoccupée par les effets de la marijuana sur la santé » et enjoint le gouvernement à « agir avec comme seule priorité : la santé des Canadiens ».

L’adoption d’une telle décision qui est bien évidemment non envisageable dans de nombreux pays, ne peut que nuire à l’image de marque d’une profession qui a toute les peines du monde à se frayer un chemin dans un environnement qui lui est de plus en plus hostile.
Abderrahim DERRAJI

Revue de presse
Les marocains consomment trop de sel Les marocains consomment trop de sel

Au Maroc, l’hypertension artérielle touche près de la moitié de la population et serait intimement liée à un mode de consommation trop «salé».
C’est ce qu’a révélé une évaluation de la consommation quotidienne du pain par les marocains réalisée par un groupe de chercheurs de l’Unité de recherche Nutrition humaine du Laboratoire Biologie et santé  à l’Université Hassan II de Casablanca. Ce travail chapeauté par le Dr. Abdelfettah Derouiche entend démontrer que nous sommes déjà au-delà de l’apport quotidien du sel préconisé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
« L’apport quotidien du sel à travers l’alimentation des marocains demeure inconnu à l’exception de l’estimation de son apport à travers la consommation du pain boulanger », nous explique Dr. Derouiche tout en précisant que la consommation élevée de sodium est en effet indissociable de l’hypertension artérielle et expose le consommateur à un risque élevé de  maladies cardio-vasculaires.
Ces recherches font l’objet d’une étude pilote recommandée et soutenue par l’OMS et dont les résultats seront dévoilés en mars prochain. Ceci dit, les premiers chiffres obtenus sont déjà parlants. Sur un échantillon de 134 participants composé de 64 hommes et 68 femmes âgés de 25 à 65 ans provenant de Casablanca, Errachidia, Meknès et du Haut Atlas, plus de la moitié consomme jusqu’à deux fois plus que le seuil de consommation quotidienne recommandé par l’OMS (2000 mg) tandis que  seuls 28% auraient une consommation en sodium inférieur à ce seuil.  « 57,6 % d’entre eux ont une excrétion entre 2000 et 4000 mg et 13,6% dépassent 4000 mg par jour ». Il est sans rappeler dans ce sens que ces chiffres correspondent à une consommation en pain uniquement, le reste des aliments quotidiens étant difficile à évaluer.
Par ailleurs, l’analyse des données d’excrétion du sodium collectées par l’unité de recherche « Nutrition humaine » montre qu’il n y a pas de différence significative entre les quatres régions de l’étude. Pour ce qui est de l’excrétion du potassium, ces chercheurs indiquent que seul un participant respecte la recommandation de l’OMS de consommation journalière (3510 mg). Le reste des chiffres reste alarmant. La consommation en potassium a atteint 1531,2 mg par jour à Casablanca et 1697,7mg par jour à Errachidia. « Ils sont significativement plus élevés vers Meknès et le Haut Atlas », précise l’étude.
L’OMS avait évalué le nombre de marocains âgés de plus de 25 ans et souffrant d’hypertension à 41,2% en 2008 déjà.  Une autre étude, cette fois nationale, avait alerté quant à une forte prédominance féminine dans la cible atteinte de cette pathologie, ce qui est une particularité pour la région MENA.
À ce jour, le groupe de recherche « Nutrition humaine » ne cesse de sensibiliser aux méfaits de la surconsommation du sel sur la santé des marocains et œuvre pour  participer à l’identification des voies permettant d’agir efficacement pour réduire la consommation du sel au Maroc. Parmi ces voies, le pain est considéré comme l’un des principaux vecteurs de sel. Pour cela,  ajoute Dr Derouiche, « nous avons approché plus de 300 boulangers que nous avons sensibilisé par rapport aux dangers de l’abus de sel ».
Source : www.aujourdhui.ma

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Séparer sel et sucre pourrait prévenir le diabète Séparer sel et sucre pourrait prévenir le diabète

Le sucre ne serait pas le seul à jouer un rôle dans le diabète. Le sel aussi interviendrait. C’est ce que révèle des chercheurs français qui ont étudié des porcs nains ayant subi une chirurgie de l'obésité de type bypass, qui consiste à modifier le circuit alimentaire, en court-circuitant une partie de l'estomac et de l'intestin.
« Nous nous sommes demandés pourquoi le bypass améliorait de façon aussi spectaculaire le diabète, avec une baisse de la glycémie (taux de sucre dans le sang) très rapide, avant même toute perte de poids » a précisé le professeur François Pattou, principal auteur de l'étude.
L'étude a permis de montrer que l'absorption globale de glucose par l'organisme était réduite lorsque celui-ci n'était plus absorbé que dans la partie basse de l'intestin, comme c'est le cas chez les porcs opérés, et non dans la partie haute, comme chez les non opérés.
Et le rôle du sel dans tout ça ? En repoussant avec l'opération le moment où la bile, qui a une forte teneur en sel, rejoint le bol alimentaire, « on diminue l'absorption du glucose » explique François Pattou. Pour confirmer le rôle du sel, les chercheurs en ont ensuite donné de grosses quantités aux porcs nains et observé une augmentation de la glycémie après les repas.
« De simples mesures diététiques comme la diminution de l'ingestion simultanée de sel et de sucre pourraient prévenir ou traiter le diabète de type 2 (le plus courant) », concluent les chercheurs, en évoquant également la possibilité de nouveaux médicaments.
Source : Cell Metabolism.

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Le risque d’incontinence d’effort est augmenté par l’accouchement par voie basse Le risque d’incontinence d’effort est augmenté par l’accouchement par voie basse

Une équipe de l’Université de Helsinki a réalisé une méta-analyse de 16 études portant sur les répercussions du mode d’accouchement sur l’incontinence. Les études s’intéressaient à la fois à l’incontinence d’effort et l’incontinence par impériosité.
Les résultats ont montré que l’accouchement par voie basse est associé à un doublement du risque d’incontinence d’effort par rapport à l'accouchement par césarienne. Le risque absolu était accru de 8 %. Le risque est plus élevé chez les femmes plus jeunes et diminue au fil du temps. Environ une douzaine de césariennes seraient nécessaires pour éviter un cas d’incontinence d’effort. Le risque d’incontinence par impériosité était également légèrement augmenté, mais avec un risque absolu de 3 % seulement.
L’étude a montré que le mode d’accouchement a des répercussions sur la santé du périnée ; cela devrait être pris en compte chez les femmes à risque accru de présenter des problèmes de ce type, explique l’auteur de l’étude, Kari Tikkinen. « Cependant, l’accouchement ne doit pas être inutilement médicalisé et nous devons garder à l’esprit que l’intervention pour remédier à une incontinence d’effort est moins lourde et moins effractive qu’une césarienne » a-t-il souligné.
Source : European Urology

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L’accès à l’insuline pose un problème à de nombreux diabétiques L’accès à l’insuline pose un problème à de nombreux diabétiques

Une étude menée par des scientifiques suisses a montré que la moitié des 100 millions de personnes qui dépendent d’injections d’insuline de par le monde ont un accès limité à ce médicament.
D’après les chercheurs de l’Université de Genève, la pénurie est avant tout causée par le coût élevé de l’insuline. Le marché est dominé par trois multinationales qui fixent le prix, ce qui restreint le jeu de la concurrence à ce niveau
Dans plusieurs pays, les droits et taxes à l’importation de l’insuline ainsi que les divergences dans les systèmes de santé représentent un problème. Au Nicaragua, malgré un faible niveau de revenu moyen, l’insuline est délivrée gratuitement à ceux qui en ont besoin, écrivent les scientifiques. Dans d’autres pays, cependant, les prix de l’insuline sont élevés même dans le secteur public.
Contrairement aux campagnes mondiales pour d’autres médicaments antirétroviraux, comme ceux contre le VIH/sida, les campagnes visant à faciliter l’accès à l’insuline n’ont, jusqu’à présent, pas été en mesure de résoudre le problème du prix. Selon l’auteur de l’étude, David Beran, cela s’explique, entre autres facteurs, par les contributions financières massives versées par les donateurs et les fondations en faveur des campagnes de lutte contre le VIH/sida, alors que de tels fonds font défaut pour l’insuline. En outre, il n’existe pas de porte-parole des diabétiques sur la scène internationale pour encourager ces plans d’action.
Source : The Lancet Diabetes & Endocrinology

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Sans ses vieilles cellules, le corps rajeunit Sans ses vieilles cellules, le corps rajeunit

35% de vie en plus, c'est possible... pour la souris. À condition de subir un traitement particulier: l’élimination des cellules en fin de cycle de vie, dites sénescentes. Telle est la démonstration faite par une équipe américaine du College of Medicine de la Mayo Clinic (Minnesota). Les cellules sont programmées pour se diviser un certain nombre de fois, puis cessent de se multiplier — la sénescence — avant de mourir et d’être éliminées par le système immunitaire. "Mais avec l’âge, ce système de nettoyage devient moins efficace, explique Jordan Miller, coauteur de l’étude. Les cellules sénescentes s’accumulent et sécrètent des facteurs qui créent des inflammations chroniques souvent associées avec des maladies liées à l’âge". Par un tour de passe-passe génétique, les chercheurs ont alors retiré ces cellules sénescentes — reconnaissables car elles expriment un gène particulier, le p16Ink4a — chez des souris âgées et ont observé la chose suivante : les rongeurs traités ont une meilleure apparence, sont en meilleure santé et présentent moins d’inflammation dans les tissus graisseux, musculaires et rénaux. Surtout, les animaux, mâles ou femelles, vivent plus longtemps, de 27 à 35 %.
"Cela suggère que le nettoyage des cellules sénescentes par la génétique peut augmenter la longévité, protéger des changements délétères dans plusieurs tissus et organes vitaux comme le rein ou le coeur",  a declaré Jordan Miller. Et ce, visiblement sans effet secondaire. Le chercheur souligne cependant que ce n’est qu’une démonstration expérimentale car de telles manipulations génétiques ne se feront pas chez l’humain.
Mais il y aurait d’autres moyens de se débarrasser des cellules sénescentes. Notamment par des médicaments dits sénolytiques, une nouvelle classe créée en 2015 par Jim Kirkland, toujours à la Mayo Clinic. Ainsi, dans une autre étude publiée dans la revue Aging Cell, l’équipe de Jordan Miller prouve qu’un cocktail sénolytique composé de dasatinib (un anticancéreux) et quercétine (un flavonoïde, complément alimentaire) réduit la charge des cellules sénescentes et améliore la santé cardio-vasculaire. Il administre d’abord le cocktail à des souris normales âgées. Résultat : le nombre de cellules sénescentes baisse. Mieux, la fonction de l’endothélium vasculaire (qui soutient et protège les vaisseaux sanguins) s’améliore tandis que la calcification de l’aorte s’amenuise, permettant une meilleure circulation sanguine ! La même expérience réitérée sur un modèle de souris atteint d’athérosclérose est tout aussi probante : les plaques lipidiques demeurent mais la calcification vasculaire est réduite. "Ces deux études désignent clairement les cellules sénescentes comme acteur clé menant à un grand nombre de pathologies liées à l’âge, incluant les maladies cardio-vasculaires", conclut Jordan Miller, qui pense déjà à des essais cliniques chez l’homme.
Source : http://www.sciencesetavenir.fr

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