[ Présentations-discours-recommandations ]
CINQUIÈMES JOURNÉES PHARMACEUTIQUES D'AGADIR  
"Contrainte de l'exercice officinal"

2 & 3 mai 2008

Les pharmaciens se sont retrouvés dans la capitale du Souss pour assister à la cinquième édition des journées organisées par le syndicat des pharmaciens d'officine de la wilaya d'Agadir (SPOWA).

La présidente du SPOWA, Mme Fadoua Benslimane a démarré ces journées par un discours inaugural dans lequel elle a tiré la sonnette d'alarme au sujet des difficultés économiques que vivent les pharmaciens d'officine. Selon cette pharmacienne d'Agadir, sans prise de mesures appropriées, l'image de marque de la pharmacie risque d'en pâtir, sans compter les répercussions d'ordre économique qui affecteront à moyen terme tout le circuit de distribution du médicament.
 
La présidente a également rappelé l'importance que revêt de plus en plus le générique dans la politique du médicament au Maroc. Malheureusement le pharmacien qui devrait être le maillon fort de la politique du médicament , semble marginalisé et risque de voir cette politique se faire à ses dépends.

Et pour finir, Mme Benslimane a insisté sur l'importance de la formation continue qui constitue le seul moyen permettant de préserver un exercice officinal de qualité. Cette formation post universitaire devrait être obligatoire et mieux structurée, à l'image de ce qui se fait dans les pays voisins.
 
Le président de la FNSPM M. Anouar Fennich a également fait part à l'assistance des difficultés des pharmaciens d'officine qui sont agravées par les créations d'officines qui continuent à se faire à tour de bras selon la circulaire du chaînage, les décrets d'application du code du médicament et de la pharmacie ne sont toujours pas promulgués. Il a pour finir rappelé les incessantes violations qui affectent le monopôle du pharmacien à travers tout le royaume.

Après la séance inaugurale, les participants à cette rencontre ont suivi avec beaucoup d'intérêt les présentations du Pr Yahya Bensouda et de M. Mohammed Belghazi. Ces deux pharmaciens ont passé en revu tous les aspects de l'automédication et du conseil en officine qui constitueraient  50% des ventes. Ces deux interventions ont été suivies d'une discussion qui a permis de définir le rôle du pharmacien qui est à la fois acteur incontournable de la santé publique, et  gérant d'une petite entreprise qui constitue sa seule source de revenus.

La journée du samedi a démarré par deux conférences au sujet de l'alimentation du nourrisson et s'est poursuivie par une conférence particulièrement intéressante au sujet des simavastatines dont l'intérêt n'est plus à démontrer pour prévenir les maladies ischémiques. La dernière conférence qui rentre dans le cadre de la formation continue a été animée par le Pr Badre Lmimouni  qui a levé le voile sur  bon nombre de mycoses  cutanées superficielles.
 
Les journées se sont terminées par une table ronde au sujet de la politique du générique au Maroc. Le débat  qui a suivi les différentes présentations a permis aux pharmaciens  présents d'exprimer leurs inquiétudes vis-à-vis de l'augmentation anarchique du nombre de spécialités. Par ailleurs, sans le droit de substitution et sans preserver l'interet du pharmacien d'officine, la politique du générique risque de rester boiteuse en raison du manque d'implication des prescripteurs.

Après ces journées fructueuses, la présidente  du syndicat a procédé à la lecture des recommandations qui viendront étayer le cahier de route mis sur pied  par la FNSPM lors de son dernier congrès de Tanger.

Nous félicitons vivement les organisateurs pour ces journées qui font honneur à la région du Souss.
Pharmacies.ma


Comité d'organisation:  Aït Oumelloul Lahcen, Aït Tabia Saïd, Bennay Leïla, Benslimane Fadoua, Berrada Rkhami Touria, El Alami Skalli Ouafa, El Jabbari Abdeljalil, Guennouni Saïd, Lotfy Khalil, Saadane Omar, Sahibi Mohamed et Zouhir Ilham.

 



Présntations discours et recommandations


 

 

 





 

 

 


 

RECOMMANDATIONS

Monsieur le Vice-président du Conseil National de l'Ordre des Pharmaciens, Président du Conseil de l'Ordre des Pharmaciens fabricants et répartiteurs, Monsieur le Président de la fédération nationale des Syndicats des Pharmaciens du Maroc,

Chères consœurs, chers confrères, mesdames et messieurs,

Nous voilà déjà à la fin de nos 5èmes journées pharmaceutiques d'Agadir.

Cette manifestation a sollicité pas mal d'efforts et de temps de la part des membres du comité d'organisation. Je tiens à leur exprimer mes sincères remerciements et ma profonde gratitude.

Je remercie également tous les participants qui sont venus nombreux et ont manifesté un réel intérêt à la programmation de cette édition. Leur satisfaction est la meilleure récompense que le Syndicat des Pharmaciens d'Agadir puisse recevoir.

 

N'oublions pas de féliciter nos honorables conférenciers qui ont traité leurs sujets avec brio et ont suscité l'intérêt de tous.

Un hommage particulier à tous nos sponsors, et à leur tête Zenith Pharma, qui ont répondu favorablement à notre offre de partenariat.

Le succès de ces journées est un peu le leur et nous ne les remercierons jamais assez pour leur aide et leur soutien.

 

Maintenant que les débats sont clos et les esprits calmés, que restera t-il de toutes les idées, remarques et autres propositions brassées durant deux journées ?

 

S'il y'a un point sur lequel nous pouvons revenir, et pour lequel nous avons noté avec soulagement une certaine prise de conscience, c'est que les officinaux sont capables de faire une autocritique franche et responsable sur leur méthodes de travail et d'en tirer les conséquences.

Ainsi, concernant l'automédication et au delà de la responsabilité des uns ou les dérapages des autres, nous estimons que ni les contraintes imposées par les habitudes des clients, ni la crise économique ne nous permettent de trahir le serment de veiller à la bonne santé du citoyen et à son bien-être.

Nous jouissons encore du respect et de la confiance de nos clients et nous devons impérativement sauvegarder cet acquis.

Vouloir faire fi de toutes ces considérations revient à hypothéquer  notre seule chance de sauver la pharmacie d'officine.

Certes, il est difficile de changer les habitudes, et vouloir modifier l'automédication anarchique par une médication officinale plus sûre et plus valorisante est une gageure. Mais nous sommes capables de relever ce défi si nous restons les seuls maîtres de la situation.

Pour ce faire, il est à notre sens nécessaire et urgent d'œuvrer pour une remise à niveau de l'officine marocaine, à l'instar des pays industrialisés et conformément aux standards internationaux.

Afin d'y parvenir, nous pensons que l'un des moyens est la formation continue obligatoire.

Nous ne le répéterons jamais assez, notre véritable capital et notre vraie valeur ajoutée resteront nos compétences et notre savoir-faire. Ils sont les seuls remparts contre bien des maux.

De ce fait, n'attendons pas que l'on élabore pour nous un programme de formation continue adaptée à nos besoins. Il nous appartient à nous officinaux de mettre sur pied, avec l'aide des instances de tutelle étatiques et professionnelles, un programme de formation évolutif et surtout obligatoire.

 

Quand aux médicaments génériques, nous l'avons précisé lors de notre discours inaugural, le pharmacien d'officine n'est pas contre l'encouragement et la dynamisation de ce marché. Cependant, au lieu d'être le parent pauvre de la chaîne du médicament, nous voulons être des acteurs à part entière, capables de promouvoir l'utilisation des génériques,

Ceci ne peut être possible sans une politique pensée dans le but de prendre en compte les doléances de tous les acteurs de la santé.

Cette politique devra viser une meilleure maîtrise des visas de mise sur le marché, à même de juguler le déferlement anarchique des génériques.

De plus, pour permettre à l'officinal de s'adapter à un tel environnement professionnel, il est nécessaire d'envisager la possibilité de substitution d'un générique par un autre.

Là aussi, au lieu d'attendre l'instauration de cette politique, il nous appartient de l'exiger par tous les moyens dont nous disposons. Et pour ce faire, nous avons besoin de représentants intègres et fiables. Nos instances de tutelle doivent être à la hauteur de nos aspirations. Il est temps de dépasser les conflits d'intérêts et les règlements de compte, pour le bien et la survie de la pharmacie d'officine.

Je vous remercie de votre attention.