Article N° 8098
Fake news AMRFPO
Quand les rumeurs causent plus de dégâts que la maladie
Abderrahim Derraji - 01 juin 2025 13:06L’Association marocaine de recherche et de formation en pharmacie oncologique (AMRFPO) a organisé, les 9 et 10 mai 2025 à Marrakech, sa 4? Journée nationale et, pour la première fois, sa Journée africaine. Placée sous le thème «Fake news et cancer : professionnels de santé et impact sur le patient», cette rencontre a réuni des experts marocains, français et africains pour débattre d’un sujet aussi sensible qu’incontournable : la désinformation autour du cancer.
Dans un contexte où les réseaux sociaux et certaines plateformes en ligne deviennent des sources majeures d’information, la prolifération des fake news en matière de santé représente un danger réel. Ce constat est d’autant plus alarmant lorsqu’il s’agit de maladies graves comme le cancer, où les décisions thérapeutiques doivent reposer sur des données fiables, validées et scientifiquement éprouvées. Or, dans de nombreux cas, les patients s’exposent à des discours erronés, parfois dangereux, allant de la promotion de traitements dits «naturels» au rejet pur et simple de la médecine conventionnelle éprouvée.


Les intervenants ont insisté sur les conséquences directes de cette désinformation sur la qualité de la prise en charge des patients. Retards de diagnostic, abandons de traitement, méfiance envers les professionnels de santé, recours à des pratiques alternatives non validées : les fake news peuvent compromettre gravement les chances de survie des patients. En Afrique, où les systèmes de santé sont parfois fragiles et l’accès à l’information médicale limitée, ce phénomène prend une ampleur encore plus préoccupante.
Les échanges ont également mis en lumière le rôle central que doivent jouer les professionnels de santé dans cette lutte contre la désinformation. Leur mission ne se limite plus à prescrire ou administrer des traitements ; elle inclut désormais l’éducation thérapeutique, l’écoute active, et la pédagogie pour déconstruire les fausses croyances. Renforcer la communication entre patients et soignants, collaborer avec les médias et investir dans l’éducation numérique sont quelques-unes des pistes évoquées lors de ce rendez-vous.
À travers cet événement, l’AMRFPO a su instaurer un véritable cadre de réflexion autour d’un enjeu qui dépasse le strict champ médical. En effet, chaque fake news peut entraîner des conséquences graves, parfois fatales, pourtant évitables. Aujourd’hui plus que jamais, la lutte contre la désinformation en oncologie s’impose comme une urgence de santé publique, appelant à l’engagement collectif de l’ensemble des professionnels du soin. C’est un combat commun à mener pour restaurer la confiance des patients et défendre une médecine fondée sur la rigueur scientifique et la transparence.
Source : PharmaNEWS