Article N° 8061

Drogues de synthèse

Nouvelles substances sous contrôle : l’ONU renforce la lutte contre les drogues de synthèse

Abderrahim Derraji - 23 mars 2025 16:17
Face à la prolifération des substances psychoactives dangereuses, la Commission des stupéfiants de l’ONU a récemment adopté les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour placer sous contrôle six nouvelles substances. Cette décision, prise lors de la 68e session de la Commission à Vienne, reflète l’urgence d’une action concertée pour faire face aux trafics de ces drogues de synthèse aux effets dévastateurs.
 
Parmi les substances désormais soumises à une surveillance internationale figurent quatre opioïdes d’une toxicité extrême. Le N-pyrrolidino protonitazène, le N-pyrrolidino métonitazène, l’étonitazépyne et le N-déséthyl isotonitazène sont des drogues de synthèse, souvent retrouvées sous forme de poudre ou de comprimés. Ces opioïdes, responsables de nombreuses overdoses mortelles, s’inscrivent dans la lignée des fentanyls et nitazènes, déjà tristement connus pour leur pouvoir addictif et létal.
Outre ces opioïdes, l’hexahydrocannabinol (HHC), un cannabinoïde semi-synthétique largement diffusé sous forme de e-liquides et de gommes, a été inscrit au tableau II de la Convention de 1971. Son utilisation croissante, notamment auprès des jeunes, inquiète les experts en santé publique. De son côté, le carisoprodol, un relaxant musculaire central, a été ajouté au tableau IV en raison de son usage détourné et de son potentiel addictif.
 
Depuis plus de 70 ans, l’OMS joue un rôle clé dans l’évaluation des substances psychoactives. Son Comité d’experts en pharmaco-dépendance analyse régulièrement l’émergence de nouvelles drogues et leur impact sanitaire. Les États membres, de plus en plus préoccupés par l’essor des opioïdes synthétiques clandestins, ont exhorté l’OMS à renforcer ces évaluations pour adapter les politiques internationales de contrôle.
Si ces décisions marquent un pas en avant dans la lutte contre ces substances dangereuses, elles doivent s’accompagner d’une véritable coopération internationale. La production et la diffusion de drogues de synthèse se jouent des frontières et des législations disparates. Une réglementation plus stricte sur les précurseurs chimiques, une meilleure surveillance des circuits de distribution et une sensibilisation accrue des professionnels de santé sont autant de leviers à actionner pour espérer freiner cette crise sanitaire mondiale.

L’inscription de ces nouvelles substances sous contrôle interational est une avancée, mais la bataille est loin d’être terminée. Seule une réponse globale, alliant expertise scientifique et coordination politique, permettra d’endiguer cette menace croissante pour la santé publique.

Source : PharmaNEWS